La CAQ à la solde des États-Unis

La CAQ à la solde des États-Unis

Legault menteur ?  
Si Legault n’est pas malhonnête comme il vient de le prétendre à la suite des allégations du candidat du Parti Québécois dans Jean-Talon comme quoi il aurait su avant les élections qu’il abandonnerait le Troisième lien, il est pour le moins tendancieux et ajuste son discours de façon à contrefaire la vérité.

Quand il dit que la construction de l’usine de Ford à Bécancour pour fabriquer des composantes de batteries électriques est une opération gagnant-gagnant, il ment carrément pour faire valoir ses politiques pro-capitalistes ouvertes aux capitaux étrangers dans la filière-batterie. On sait tous, et Legault ne contredira pas cela, que nous sommes en économie capitaliste. Or dans ce type de régime, l’objectif de compagnies étrangères est de faire des profits qu’elles rapatrient dans leur pays pour payer des rentes aux actionnaires eux-mêmes étrangers. Elles ne viennent pas s’établir ici pour nos beaux yeux, mais pour exploiter nos ressources et notre main-d’œuvre. Elles le font avec l’assentiment servile de nos dirigeants gagnés qu’ils sont au système capitaliste. Ce n’est donc pas une opération gagnant-gagnant, mais une arnaque gagnant-perdant pour le Québec qui voit exploitées ses richesses naturelles au bénéfice des États-Unis. Le lien néocolonial est évident pour tout le monde sauf pour Legault qui se vante de développer le pays alors qu’il soumet ses richesses naturelles à une transnationale étasunienne.

On arguera, comme un mai à moi, que la technologie pour exploiter le lithium est américaine et qu’il faut bien commencer quelque part. Mais on aurait pu dire la même chose quand on a nationalisé l’électricité : le Québec d’alors n’avait pas l’expertise pour exploiter son électricité. Alors, pourquoi ne pas tenir le même raisonnement, celui avec lequel réfléchissaient les leaders québécois de l’époque ? Qu’est-ce qui a changé ? Est-ce que les Québécois ont abandonné l’idée d’exploiter eux-mêmes leurs richesses naturelles ou bien est-ce plutôt qu’on leur fait miroiter que le capitalisme étranger est plus apte qu’eux à le faire ? C’est la deuxième option qui est valorisée en jouant sur la compétition avec l’Ontario qui table sur le sentiment et la fierté québécoise pour se jouer d’eux. Legault a l’habileté de présenter les choses du côté qu’il le souhaite en bourgeois comprador qu’il est plutôt que de promouvoir le sain patriotisme qui a prévalu lors de la nationalisation d’Hydro-Québec et de mobiliser les énergies et l’argent de la Caisse de Dépôt pour nationaliser le lithium québécois, comme l’a fait le Mexique, de manière à ce que nous en tirions les ressources pour un réinvestissement massif dans les services publics.

Les contradictions d’un Legault mises à jour, nous voyons clairement que ses politiques, loin d’être à l’avantage du Québec, le sont au service du néocolonialisme ambiant dominé par les États-Unis que d’autres pays remettent en cause au profit de leur indépendance. Pourquoi ne pas les imiter dans ce mouvement mondial en faveur des indépendances qui accompagne le déclin de la superpuissance étasunienne ? Nous ferions œuvre nationale utile en contribuant à débarrasser la planète d’une nuisance à l’émancipation des peuples partout où elle se trouve. Notre indépendance jouerait ainsi le rôle anti-impérialiste que lui donnaient les premiers indépendantistes dans le mouvement anticoloniale de l’époque des années soixante qui a vu émerger la Révolution tranquille dont on se dit qu’elle est épuisée alors même qu’on a remisé ses valeurs au profit d’un nationalisme opportuniste qui n’a de vue que pour un pouvoir tout provincial à l’intérieur d’un Canada tout aussi inféodé aux États-Unis.    

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