L’aérospatiale amorce sa reprise postpandémique

L’aérospatiale amorce sa reprise postpandémique

Ce texte fait partie du cahier spécial Aéronautique

                                                                                                                                        <p class="lead">
                                                                                                                                                                                                <strong>L’industrie souhaite devenir une zone d’innovation pour rester compétitive à l’international et relever des défis.</strong>                                                                                                                                                                                    </p>



                                                                                                                                                    «&nbsp;La crise sanitaire, pour nous, a été extrêmement difficile&nbsp;», lâche Mélanie Lussier, p.-d.g d’Aéro Montréal, un forum stratégique de concertation créé en 2006. L’organisation regroupe les dirigeants du secteur aérospatial québécois, de l’industrie, des établissements d’enseignement, des centres de recherche, de même que les associations et les syndicats. Sa mission vise à optimiser la compétitivité et la croissance de cette filière.

La reprise du tourisme et des voyages d’affaires se reflète également sur l’aérospatiale. Le secteur a enregistré une hausse de 18 % en 2022 par rapport à l’année précédente, avec 15 milliards en revenus, selon le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Il y avait d’ailleurs environ 60 430 personnes travaillant dans le domaine en 2022. « L’industrie est extrêmement résiliente. On devrait être en bonne voie pour retrouver les chiffres prépandémiques », estime Mme Lussier.

Contrairement à d’autres secteurs économiques, l’aérospatiale n’a pas connu de chute importante du nombre d’emplois. « Oui, il y a eu des ralentissements de cadence, des mises à pied, mais on est presque remontés au niveau de 2019 », ajoute la p.-d.g.

« On a beaucoup travaillé à garder les usines ouvertes », indique Mme Lussier. Elle concède néanmoins que la pandémie « a fait mal », avec certains territoires fermés pendant un certain temps, ce qui avait suscité des craintes chez des clients, qui revoyaient à la baisse le nombre de leurs commandes.

Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), l’année 2023 devrait se clore sur un total de 4,35 milliards de passagers. Une preuve que le secteur est revenu à un niveau prépandémique, croit Mélanie Lussier. « Là, le défi, c’est de redémarrer une machine extrêmement rapidement », ajoute-t-elle.

Une évolution des défis

Alors que la pandémie entraînait des défis de logistique, l’industrie fait plutôt face actuellement à une pénurie de main-d’oeuvre. « Avant, le problème était de rendre la marchandise aux usines. Maintenant, c’est la disponibilité de cette marchandise », et cette réalité est causée par le manque de main-d’oeuvre, dit Mme Lussier.

Cette situation a des répercussions jusque dans les chaînes d’approvisionnement. « On a des commandes d’avions pour remplir les carnets des dix prochaines années. Sauf que, pour pouvoir produire ces pièces en quantité suffisante, ça demande des gens qui manquent encore un peu à l’appel », indique la p.-d.g d’Aéro Montréal.

En 2022, Aéro Montréal, avec une cinquantaine d’entreprises du secteur, a mené une campagne afin de déboulonner les mythes à propos de l’industrie. « On croit à tort que, par exemple, on doit à tout prix être ingénieur pour travailler en aérospatiale, que c’est difficile d’y entrer, qu’il faut absolument être bon en mathématiques et en technologies », dit-elle. Or, l’aérospatiale accueille bon nombre de métiers différents, comme des soudeurs ou des peintres. « Cela [la campagne] a permis de répondre à cet enjeu d’attraction de main-d’oeuvre », explique Mme Lussier.

À l’ère postpandémique, l’industrie de l’aérospatiale doit également faire face à des défis en matière de productivité. « On doit produire de plus en plus rapidement. Il faut donc s’assurer d’automatiser nos usines », indique Mme Lussier.

Vers une future zone d’innovation ?

Afin de garder une position de prédilection à l’échelle internationale, l’industrie québécoise en aérospatiale doit continuer à se transformer. « Dans ce qu’on appelle la mobilité aérienne de demain, on doit travailler sur ces innovations. Au Québec, on a vraiment tout ce qu’il faut », affirme Mélanie Lussier.

La p.-d.g d’Aéro Montréal souhaite d’ailleurs que le gouvernement du Québec désigne la grande région métropolitaine comme zone d’innovation pour l’industrie aérospatiale. « Ça va nous aider à garder cette position. On est convaincus que c’est l’une des choses qui vont nous permettre de rester à l’avant-garde », affirme-t-elle. Une telle zone couvrirait notamment les aéroports de Montréal-Trudeau, de Mirabel et de Saint-Hubert.

En plus des multinationales présentes dans la région, comme Bombardier, Airbus, CAE, Bell Hélicoptère et Pratt & Whitney, Mme Lussier rappelle que l’industrie comprend également des centaines de petites entreprises. « L’aérospatiale, ici, est à l’image du Québec. Notre tissu industriel est en grande partie composé de PME. Cette force de tous les joueurs qui travaillent ensemble fait en sorte qu’on est bien positionnés », croit-elle.

Avec la création d’un tel pôle, les entreprises de l’aérospatiale pourraient être mieux en mesure d’innover, notamment en ce qui concerne l’autonomie des véhicules. « Ils vont être à même d’être conduits sans pilote », avance la p.-d.g d’Aéro Montréal.

Mme Lussier espère d’ailleurs que le secteur continuera d’obtenir le soutien des gouvernements fédéral et provincial. Elle souhaite également que le Québec et le Canada imitent certaines initiatives vues ailleurs dans le monde. « Aux États-Unis et en France, ils ne se gênent pas pour investir grandement dans l’industrie », dit-elle.

Certains pays utilisent parfois des budgets alloués à la Défense nationale afin d’aider l’aérospatiale à se développer. « Ils vont donner des contrats à des entreprises. Les gens vont créer la technologie dans le cadre d’ententes avec la Défense, payées par l’État », explique-t-elle. Ces innovations sont ensuite transférées et commercialisées dans la vie civile, ce qui permet d’avoir « un bon retour sur investissement », croit-elle.

Si le ministère canadien de la Défense soutient déjà le secteur, il le fait de façon moindre qu’ailleurs, affirme la p.-d.g d’Aéro Montréal. « Les sommes sont beaucoup moins grandes et les opportunités d’investissement en défense sont beaucoup moins nombreuses que dans d’autres pays, dit-elle. Or, tout ce qui nous permettrait de garder cet avantage compétitif, c’est vraiment crucial pour nous. »

                                                                <p class="article-commandite-notice">
                                   Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du <em>Devoir</em>, relevant du marketing. La rédaction du <em>Devoir</em> n’y a pas pris part.                                    </p>




<h4>À voir en vidéo</h4>

Adblock test (Why?)

Source : Lire l'article complet par Le Devoir

Source: Lire l'article complet de Le Devoir

À propos de l'auteur Le Devoir

Le Devoir a été fondé le 10 janvier 1910 par le journaliste et homme politique Henri Bourassa. Le fondateur avait souhaité que son journal demeure totalement indépendant et qu’il ne puisse être vendu à aucun groupe, ce qui est toujours le cas cent ans plus tard.De journal de combat à sa création, Le Devoir a évolué vers la formule du journal d’information dans la tradition nord-américaine. Il s’engage à défendre les idées et les causes qui assureront l’avancement politique, économique, culturel et social de la société québécoise.www.ledevoir.com

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You