Au Canada anglais, les étudiants peinent eux aussi à trouver un logement

Au Canada anglais, les étudiants peinent eux aussi à trouver un logement

Le Québec n’est pas la seule province canadienne où les étudiants universitaires subissent de plein fouet la crise du logement.

Aux premières loges de la crise, l’association étudiante de l’Université de Calgary souligne que ses membres doivent vivre aux extrémités de la ville. Le trajet pour se rendre à l’université peut nécessiter d’une à deux heures par jour.

Elle ajoute que certains étudiants, qui ont trouvé un logement près du campus, vivent dans une situation précaire. D’autres encore ont choisi de demeurer directement dans leurs véhicules.

Constatant le caractère préoccupant de la situation, Shane Royal, directeur principal des services auxiliaires à l’Université de Calgary, mentionne que l’établissement albertain tient une liste d’attente pour un logement sur le campus pour la première fois en près d’une décennie.

« Après la crise de la COVID-19, nous avons constaté une augmentation spectaculaire des demandes de séjour en résidence », a-t-il déclaré.

La liste d’attente s’est allongée à 750 étudiants cette année, mais M. Royal mentionne qu’elle a pu être réduite à 74 étudiants, la plupart de ceux qui attendaient ayant trouvé un logement hors campus.

C’est le cas de Luis Sanchez Diaz, un étudiant étranger de quatrième année en sciences politiques, qui a réussi à trouver un petit appartement partagé à cinq minutes de l’université par « pure chance ».

Luis Sanchez Diaz a étudié en ligne pendant la pandémie de COVID-19 en 2020 à Cuernavaca, au Mexique. Il a finalement déménagé à Calgary à l’automne 2021, vivant dans une résidence sur le campus jusqu’à ce qu’il perde sa place en avril.

« C’était une loterie, explique l’étudiant de 24 ans. […] Peu importe à quel point vous avez postulé tôt, si vous avez payé vos frais, si vous êtes un bon locataire. »

Problématique généralisée

Des préoccupations similaires ont été soulevées à travers la Canada, alors que les taux d’inoccupation diminuent et que les loyers montent en flèche dans de nombreuses villes du pays.

Le conseil municipal de Calgary pourrait ainsi mettre en oeuvre cet automne les recommandations d’un groupe de travail sur le logement abordable. Ces recommandations incluent l’augmentation et la diversification de l’offre de logements et l’amélioration des conditions de vie dans les logements locatifs.

À l’autre bout du pays, à Halifax, l’organisme Adsum for Women and Children, qui aide des femmes et des enfants à se loger, dit avoir été surprise cette semaine lorsqu’une université locale l’a contactée pour qu’elle soutienne les étudiants n’ayant pu trouver un logis.

« J’ai été vraiment stupéfaite que quelqu’un vienne dans une organisation comme la nôtre, a déclaré Sheri Lecker, directrice générale d’Adsum for Women and Children. Nous ne sommes pas les bonnes personnes et nous sommes également submergés. »

Mme Lecker a déclaré que tous les fournisseurs de logements ont du mal à trouver un endroit sûr pour les personnes qui séjournent dans des tentes, sur des bancs ou dans leurs voitures.

Difficile de répondre à la demande

Malgré les difficultés rencontrées, certaines universités ont tenté d’atténuer la crise, mais affirment qu’il reste difficile de répondre à la demande.

L’Université de la Colombie-Britannique a de son côté ouvert une nouvelle résidence étudiante à Vancouver plus tôt ce mois-ci, qui devrait offrir 316 lits supplémentaires aux étudiants cet automne.

« Le défi numéro un est le même que celui auquel nous sommes confrontés partout au pays en ce moment, soit la pénurie de logements abordables », a expliqué Andrew Parr, vice-président associé au logement étudiant et aux services communautaires.

« Les étudiants ont un accès très limité à la recherche de logements abordables et proches du campus. Cela crée donc une demande énorme sur ce que nous proposons aux étudiants », a-t-il soutenu.

Cette demande augmente chaque année malgré l’ajout de 5500 lits sur le campus au cours des 12 dernières années. En 2010, la liste d’attente pour les résidences étudiantes a culminé à 3200 étudiants. Cette année, le nombre d’étudiants est passé à 8000.

À lire aussi

L’Alliance canadienne des associations étudiantes a demandé au gouvernement fédéral d’investir 3,2 milliards $ pour construire 15 000 résidences dans l’ensemble du pays au cours des six prochaines années.

Le manque de logements abordables pour tous les Canadiens, y compris les étudiants, était au centre des préoccupations lors de la retraite du conseil des ministres de cette semaine.
 

Les politiciens ont promis des mesures concrètes en matière de logement, mais n’ont proposé aucun nouveau programme spécifique.

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Source : Lire l'article complet par Le Devoir

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À propos de l'auteur Le Devoir

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