Un pays, deux provinces, une tendance

Un pays, deux provinces, une tendance

Effets collatéraux du bilinguisme étatique canadien

L’éducation, la priorité des priorités de M. Legault?

Des chiffres dévoilés par Statistique Canada le 22 août révèlent des résultats pour le moins alarmants. En effet, l’anglais continue sa progression dans les foyers et les milieux de travail au Québec, tandis que le français poursuit sa tendance vers la minorisation en Ontario.

À titre d’exemples, 51,7% de Québécois sont capables de soutenir une conversation en anglais, un sommet historique, 35,4% des travailleurs au Québec utilisent l’anglais au moins régulièrement au travail, 66,6% des immigrants au Québec peuvent soutenir une conversation en anglais contre 48,9 % des personnes nées ici et 13% de Québécois ont l’anglais comme langue plus souvent parlée à la maison, en hausse de 1,2 % entre 2016 et 2021.

En Ontario, le poids démographique des Ontariens en mesure de soutenir une conversation en français a chuté à 11,1%, son niveau le plus bas en 50 ans. Au travail, le français est utilisé de manière prédominante chez 1,2% des Ontariens occupant un emploi. C’est un secret de polichinelle, le français en Ontario au mieux stagne, au pire périclite.

Dans quelque scénario que ce soit, le Québec est perdant. Et il ne faut pas chercher bien longtemps pour en connaître la raison: le sacro-saint bilinguisme de Pierre Elliot Trudeau. À cet effet, toutes les études sur le bilinguisme étatique en arrivent à la conclusion que les défenseurs de ce concept nagent en pleine utopie. Il est historiquement prouvé que tous les États qui parlaient deux langues finissaient toujours par en privilégier une et ainsi contribuer à l’extinction de l’autre.

Le Canada est un pays à majorité anglophone, et indubitablement, l’anglais continuera de gruger le français jusqu’à sa disparition… À moins que le Québec acquière son indépendance et insère dans sa Constitution le français comme langue officielle de l’État québécois. C’est une simple question de gros bon sens!

L’éducation, la priorité des priorités de M. Legault?

Dès le tout début de son premier mandat en 2018 à titre de premier ministre du Québec, François Legault clamait sur tous les médias qu’il ferait de l’éducation sa «priorité des priorités» Or, nonobstant les efforts consentis pour mettre de l’avant les maternelles 4 ans, le reste du réseau scolaire a été littéralement relégué sur les tablettes.

Et pourtant, au cours des dernières décennies, toutes les statistiques concernant le bassin d’enseignants au Québec démontraient clairement que le secteur de l’éducation se dirigeait vers une pénurie de main d’oeuvre à moyen terme. Aujourd’hui, plus de 8 500 enseignants manquent à l’appel quelques jours seulement avant la rentrée des classes, et le premier ministre et son ministre de l’Éducation «travaillent fort» pour que chaque élève puisse bénéficier d’une présence «adulte» en classe, les mesures proposées, notamment l’engagement d’enseignants non qualifiés, ne faisant que contribuer au nivellement par le bas avec, en otages, toute une génération de jeunes québécois.

À mon avis, la solution à la pénurie de main d’oeuvre en éducation est directement proportionnelle au manque d’attractivité de la profession qui est devenue, sous le poids des réformes parrainées par d’«illustres penseurs», d’une lourdeur insupportable. De surcroît, l’intégration des jeunes à besoins particuliers dans les groupes dits «réguliers» , qui nécessitent l’appui de personnel spécialisé lui-même en pénurie, est venue ajouter à la lourdeur de la tâche des enseignants déjà submergés par la paperasse administrative et les réunions de toutes sortes.

M. Legault, si vous désirez vraiment faire de l’éducation la priorité de vos priorités, agissez dans ce sens en redonnant d’abord et avant tout à l’enseignement ses lettres de noblesse, et en octroyant au personnel de l’éducation un salaire digne des responsabilités qui leur incombent, notamment et surtout la formation des adultes du Québec de demain.

Henri Marineau, Québec

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