Ouverture de l’école spécialisée Irénée-Lussier sur fond de recherche de personnel

Ouverture de l’école spécialisée Irénée-Lussier sur fond de recherche de personnel

La nouvelle école secondaire flambant neuve Irénée-Lussier pour élèves à besoins particuliers bourdonnait d’activités, vendredi matin. Des dizaines de travailleurs de la construction s’activaient à apporter des dernières touches au bâtiment, qui était attendu depuis un bon moment.

« C’est sûr que tout va être prêt, ne vous en faites pas avec ça », nous lance avec entrain un travailleur de la construction, en marchant d’un pas vif dans le couloir.

227 élèves sont attendus pour la rentrée mardi prochain, comme prévu à l’échéancier de construction, alors que l’inauguration officielle aura lieu le 10 octobre. « Les élèves pourront circuler dans l’école sans problèmes mardi matin », souligne le directeur de l’école, Rhéal Lauzon, en notant qu’il restera quelques ajustements à faire notamment au niveau de la cour intérieure. Un projet de 77 millions de dollars, qui n’a pas connu de dépassement de coût depuis le début des travaux il y a deux ans, prend-il soin de préciser.

Il reste toutefois du personnel à trouver, même si la « majorité des postes sont comblés ». L’école est encore à la recherche de deux enseignants et il reste une autre dizaine de postes à pourvoir, notamment d’éducateurs spécialisés et de préposés. « On peut s’organiser pour répondre aux besoins des élèves », assure M. Lauzon, affirmant que la situation ne nuira pas à la rentrée scolaire.

Le nombre de postes vacants diminue de jour en jour au centre de services scolaire (CSS) de Montréal et la situation « n’est pas plus complexe que d’habitude », assure sa directrice générale, Isabelle Gélinas. « Ça va se combler, il nous reste encore quelques séances d’affectation et c’est un travail qu’on fait en continu, dit-elle. Il n’y aura aucun élève sans services, les parents peuvent être rassurés. »

Rentrée sous négos

 

L’école, qui a pignon sur rue dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, réunira des élèves de 12 à 21 ans avec une déficience intellectuelle et majoritairement un trouble du spectre de l’autisme. Ils étaient auparavant répartis dans trois bâtiments mal adaptés, une situation qui n’était pas idéale.

Le projet était discussion depuis 2008, pour ensuite aller de l’avant à partir de 2016. « C’est très long, laisse tomber Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, qui était sur place et se réjouit de l’ouverture de l’école. C’est souvent décourageant pour le personnel quand ils ne sont pas dans des locaux adéquats ».

Plusieurs profs sur place portaient par ailleurs un chandail noir où on pouvait lire « Les profs méritent d’être respectés », un rappel que la rentrée se fait aussi sous le signe de la négociation des conventions collectives. « Entrer dans une nouvelle école c’est bien, mais ça n’éclipse pas tous les problèmes qu’on voit en éducation, comme la pénurie », dit-elle.

Est-ce que le quotidien des élèves à l’école Irénée-Lussier sera perturbé par des moyens de pression cet automne ? « Est-ce que ça peut avoir des conséquences ? Bien sûr, répond Mme Beauvais-St-Pierre. L’objectif des profs n’est pas de pénaliser nos élèves et les parents, on se bat pour améliorer l’école publique. Quand on arrive aux moyens de pression, ce n’est pas de gaieté de coeur ».

De son côté, la directrice générale du CSS de Montréal, Isabelle Gélinas, reconnaît que les séquences d’interventions pour la construction de l’école peuvent paraître longues dans le temps, mais qu’elles sont nécessaires. « C’est le résultat d’un travail colossal et d’un travail d’équipe, de concertation », dit-elle.

Une école taillée sur mesure

 

L’école est taillée sur mesure pour ses élèves à besoins particuliers. Une grande cuisine les accueillera au deuxième étage, où ils pourront se frotter aux rudiments de la cuisine et rapporter de la nourriture à la maison. Dans une autre salle construite comme un petit appartement, équipée d’un frigo, d’un lit et de machines à laver et à sécher, les jeunes pourront apprendre à laver et plier du linge, ou faire le lit.

Le but est de les préparer à la vie adulte.

L’école est illuminée, spacieuse et les couloirs sont très larges. Tout est fait sur mesure pour apaiser les élèves et éviter d’utiliser l’intervention physique pour contrôler un jeune en crise, une mesure qu’on veut absolument de dernier recours. Le décor est épuré. « On a voulu éviter les couleurs criardes », glisse le directeur, Rhéal Lauzon.

L’école compte 37 classes d’enseignement et sept locaux spécialisés. Dans la classe de Marylène Caron, qui s’occupe des cas plus lourds avec une éducatrice spécialisée, le nom de ses élèves a été apposé sur les casiers. Les cases ont été installées à côté de l’entrée, à l’intérieur la classe, à côté d’une toilette adaptée. Le local sera aussi équipé d’une balançoire.

Elle peut recevoir cinq élèves, elle en aura quatre à la rentrée. « Ici, c’est une classe où les besoins sont très importants, ce sont des élèves qui nécessitent presque un accompagnement un pour un, toute la journée. Ils n’ont aucune autonomie dans presque rien », explique-t-elle.

Un four à micro-onde, un lavabo et un frigo sont également dans la classe, pour aider les jeunes à se familiariser avec les gestes de la vie quotidienne.

L’école, qui a de la place pour 37 groupes, en compte présentement 33. « Il y a de la place encore, l’école a été faite pour accueillir plus d’élèves, souligne le directeur. La clientèle en déficience intellectuelle avec un trouble du spectre de l’autisme augmente beaucoup. C’est une prévision de cette clientèle qui augmente. »

<h4>À voir en vidéo</h4>

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À propos de l'auteur Le Devoir

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