Qui a mis fin à la souveraineté de l’Ukraine ? (8)

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par Fabrice Garniron

Retour sur un mythe médiatique

L’introuvable unité du «peuple ukrainien»

La fable médiatique d’une Russie par nature expansionniste est inséparable d’une autre, celle faisant des Ukrainiens un bloc uni derrière son gouvernement. Une légende dont le succès doit beaucoup à l’impossibilité pour les Européens de vivre les passions nationales autrement que par procuration. Quoi qu’il en soit, le mantra de l’«unité du peuple ukrainien» arriverait à nous faire oublier que la guerre actuelle est aussi une guerre interne à l’Ukraine, sinon une guerre civile. Mais les médias n’en sont plus à ça près. Rappelons que lors de la guerre en Bosnie, ils ont réussi à faire croire à l’unité et l’existence d’un «peuple bosniaque» au moment-même où les trois communautés nationales de l’ex-république yougoslave étaient séparées par des haines inexpiables. Le peuple bosniaque n’était qu’une invention médiatique, comme la suite, avec les accords de Dayton, l’a amplement prouvé. Il en est de même aujourd’hui avec le «peuple ukrainien». A cet égard, les cartes électorales publiées après les diverses élections depuis une vingtaine d’années sont sans appel : elles montrent un pays profondément divisé entre pro russes à l’Est et au Sud et pro occidentaux à l’Ouest. Précisons que les prorusses sont loin d’être minoritaires et confinés au seul Donbass, comme l’a montré la victoire à l’élection à la présidentielle de 2010 de Ianoukovitch, lui-même supposé être pro russe. Qu’en est-il aujourd’hui ? Un institut américain a récemment analysé comment l’opinion ukrainienne réagirait en cas d’arrivée de troupes russes dans leur ville. Les réponses ont de quoi surprendre les habitués de la thèse ressassée et mythologique de l’indéfectible «unité du peuple ukrainien». Une majorité d’Ukrainiens déclare en effet qu’elle ne quitterait pas son lieu d’habitation en cas d’arrivée des forces russes. Seule une très petite minorité, moins de 10% le plus souvent, est disposée à les combattre ou à partir à l’étranger. Ajoutons encore que les nombreuses vidéos où l’on voit de jeunes Ukrainiens refuser d’être incorporés dans les forces armées de Kiev ne vont elles-mêmes guère dans le sens de la thèse d’une mobilisation générale du «peuple ukrainien» face à l’ennemi russe.  

Trop imprégnés de leur propre propagande pour voir ce qu’est la réalité de l’Ukraine sous contrôle de Kiev, nos médias ne s’intéressent guère non plus à ce que peuvent penser les Ukrainiens de l’Est et, au-delà, les russophones d’Ukraine, des ambitions ultra nationalistes de Kiev. Si ces Ukrainiens de l’Est n’ont quasiment aucune existence médiatique, ils ont été considérés dès le putsch de février 2014 comme une population ennemie occupant indûment des terres ukrainiennes, voire comme une population de bons à rien. Des gens qui «ne savent rien faire», comme le disait haineusement en 2015 le président ukrainien Porochenko dans ce discours public évoqué plus haut, qui semblait renouer avec la thématique des Untermenschen.  Alors qu’ils sont prompts par ailleurs à dénoncer les écarts aux «valeurs» dont ils seraient gardiens, nos médias restent imperturbables face à ces dérives xénophobes et fascistes de Kiev, quand ils ne les justifient pas. Pourtant, un homme politique ukrainien avait dénoncé les excès de l’ukrainisation dont les russophones étaient victimes. Il prenait même leur défense, critiquant les pressions et les injustices dont ils étaient l’objet depuis le putsch de 2014. Il s’appelait Volodymir Zelinski, mais c’était alors qu’il était candidat à la présidentielle de 2019. Devenu président, il ne tardera pas à entonner les thématiques historiques du nationalisme ukrainien et incitera sans complexe les russophones à quitter l’Ukraine.

Quant à la poussée nationaliste en Russie, elle n’a pas besoin des récurrents poncifs russophobes pour être élucidée. Les dérives de nos médias suffisent à la comprendre. Car sans le savoir ni le prévoir, ces derniers ont remporté deux victoires opposées en une seule bataille : alors que leur campagne avait pour but de mobiliser l’opinion occidentale contre la Russie, leurs excès russophobes ont été tels qu’ils ont réussi avec autant d’efficacité à mobiliser les Russes contre l’Occident. Les médias officiels russes n’auraient probablement pas pu mieux faire pour les convaincre de l’hostilité générale et quasi fanatique des Occidentaux à leur égard. Parmi ces contributeurs efficaces, citons Bruno Lemaire, qui déclarait vouloir «l’effondrement de l’économie russe». En quelques secondes, sa déclaration a sans doute plus fait pour souder les Russes derrière leur gouvernement que des mois de propagande officielle. La réaction des Russes n’a donc rien de mystérieux ou d’enraciné dans un nationalisme ombrageux et congénital : chacun sait que vouloir l’effondrement économique d’un pays, c’est déclarer la guerre à l’ensemble de sa population. Surtout que Bruno Lemaire ne se privait pas d’ajouter «…Le peuple russe en paiera aussi les conséquences». Que la population visée réagisse avec nationalisme ou patriotisme ne peut donc étonner que des journalistes incompétents à force d’être aveuglés par leur propre propagande. Ajoutons qu’aucun Russe n’ignore que Bruno Lemaire a révélé tout haut ce qui était le plan concocté plus ou moins secrètement par tous les hommes d’État occidentaux. Nos médias, viscéralement hostiles à l’idée de se mettre à la place des autres quand ils sont russes, n’ont apparemment pas songé à ce que serait la réaction générale d’un pays occidental si un président russe déclarait vouloir son «effondrement économique».          

Arguer de l’attaque russe du 24 février 2022 pour justifier les propos de Bruno Lemaire serait un piètre argument quand on se rappelle les conditions dans lesquelles ont eu lieu, huit ans avant, le basculement de l’Ukraine dans le giron occidental avec, redisons-le, un putsch, le massacre de centaines d’Ukrainiens pro-occidentaux pour le faire réussir, l’alliance avec la mouvance néo nazie, le sabotage délibéré d’un processus diplomatique par Kiev et Washington, le tout accompagné de l’assentiment passif des Européens. Au-delà du cas de Bruno Lemaire, dont les propos ne sont qu’un cas parmi d’autres, on remarquera aussi que l’agressivité occidentale, marquée par les sanctions décidées contre la Russie depuis 2014 et une suite de propos belliqueux, est inédite dans l’histoire européenne depuis presque près d’un siècle. Un exemple pourrait suffire pour s’en convaincre : aucun responsable politique occidental n’a fait preuve d’une agressivité comparable après les diverses conquêtes nazies entre 1936 et 1940. On ne se souvient pas non plus qu’une quelconque politique de sanctions à l’égard de l’Allemagne nazie fût adoptée par les États-Unis, la France ou la Grande-Bretagne. Force est par conséquent de conclure ironiquement que, à s’en tenir aux discours et aux actions occidentales actuels, les tentatives faites ad nauseam d’assimiler Poutine à Hitler sont quelque peu trompeuses. En réalité, pour l’Occident, Poutine est manifestement cent fois pire que Hitler ne l’a jamais été… Cette virulence des Occidentaux envers la Russie a toutefois peu à voir avec les leçons qu’ils auraient tirées de la période ayant précédé la IIème Guerre mondiale, qui les feraient être plus intransigeants avec Poutine qu’ils auraient dû l’être avec Hitler. Il suffit de voir leur bienveillance envers l’Ukraine, le seul État d’Europe qui ait officiellement renoué avec l’histoire du IIIème Reich. Saluons donc ce tour de force : la classe politico-médiatique dénonce comme un nouvel Hitler le président d’un pays dont l’histoire et la mémoire sont ancrées dans l’anti nazisme de la Grande Guerre patriotique, alors que dans le même temps, cette classe arme et finance un État dont les tenants réhabilitent des figures ukrainiennes complices du IIIème Reich … Pour manier avec cette audace le double discours, il faut sans doute une réserve inégalée de bonne conscience. Il est vrai que celle de notre classe politico-médiatique est inépuisable.

Le déclin inexorable

Et sans doute en faut-il aussi pour conduire la politique de deux-poids-deux-mesures qui, en particulier à l’égard de la Russie, se résume à imposer à l’autre ce qu’en aucun cas on ne voudrait se voir imposé. Les Occidentaux, en effet, trouvent normal que l’OTAN soit aux portes de la Russie alors qu’aucun d’eux n’accepterait de voir une alliance militaire rivale installer ses missiles à ses frontières. Ils trouvent normal que les États-Unis interviennent à des milliers de kilomètres de leurs frontières au nom de leur sécurité, mais s’insurgent quand la Russie se soucie de garantir la sienne à ses frontières. Ils trouvent normal d’intervenir à des milliers de kilomètres de leurs frontières pour, prétendent-ils, faire respecter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais ce principe ne vaut plus rien quand il s’agit des populations de la Crimée et du Donbass. Quand une politique aussi déraisonnable et belligène est le fait de l’ensemble des États occidentaux et de leur personnel politique, il parait difficile de ne pas voir un symptôme inquiétant. Un symptôme qui rappelle le pire de l’histoire de l’Occident : le temps de l’arrogance et du mépris les plus absolus envers tout ce qui est supposé ne par lui ressembler.     

Toutefois, si  les Occidentaux renouent aujourd’hui avec les pratiques et le discours de l’impérialisme d’antan, ils semblent ne pas voir que le monde qu’ils prétendent encore contrôler a radicalement changé. La séculaire domination de l’Occident est en effet menacée. Son poids démographique et économique global a considérablement diminué et est appelé à diminuer encore. Les continents qu’il avait subjugués s’en détachent, les progrès de l’instruction sur les continents que l’Occident avait conquis sont tels que ses anciens subordonnés sont devenus des rivaux, y compris dans les domaines de la science et de la technologie. Avec ses progrès fulgurants, la Chine en est un exemple particulièrement éloquent. Il faudrait au «bloc élitaire» occidental de la lucidité pour faire face raisonnablement à ce nouvel ordre du monde en cours. Un monde où l’Occident aurait sa place, n’en déplaise aux professionnels en manipulations des peurs. Mais à condition d’accepter que cette place ne peut plus être celle des siècles précédents. Sauf que cette lucidité est décidément absente de l’ensemble des élites occidentales qui persistent à se penser et à se croire dans le monde d’avant.                                                     

Les changements tectoniques en cours ne semblent donc en rien atténuer l’hubris occidentale. Face à l’inexorabilité du déclin, les pratiques, la rhétorique et les ambitions des Occidentaux témoignent d’un monde qui n’est plus. Ils continuent de se gargariser de leurs «valeurs» dont ils persistent à penser qu’elles sont par définition supérieures. Difficile pourtant de régner culturellement quand les nouvelles valeurs occidentales, qui se veulent anti traditionnelles, sont à rebours de celles du reste du monde. Avec ces fameuses «valeurs», nous sommes toutefois ici face à tout autre chose que les contraintes démographiques et économiques dont nous avons vu qu’elles viennent, partiellement tout au moins, de l’extérieur. Nous sommes face à un acte volontaire endogène qui, loin d’assurer la domination de l’Occident, ne fait qu’en précipiter le déclin. À l’évidence, en affichant leur nouvelle identité, les élites occidentales ne font que se couper du monde sur lequel elles veulent pourtant continuer de régner. Quand ceux qui conduisent une politique précipitant le déclin sont dans une telle opposition à leur volonté de puissance, on doit en conclure qu’ils ne comprennent plus rien au monde dans lequel ils vivent, ni même en quoi consiste la défense de leurs propres intérêts.

C’est encore ce déni qui les pousse à inventer un combat imaginaire, celui des «démocraties contre les autocraties», comme pour battre le rappel des masses occidentales contre la Russie et ses alliés sous la bannière de l’OTAN et donner un semblant de légitimité à leur volonté de domination.  

La référence «aux démocraties» menacées par les «autocraties» trahit toutefois l’obstination à ne pas faire le bilan des changements ayant marqué les sociétés occidentales depuis plusieurs décennies. Car la thématique des «démocraties contre les autocraties» fait référence à un modèle démocratique qui en réalité n’existe plus, le déclin global occidental étant aussi un déclin démocratique. En un demi-siècle, les démocraties occidentales sont en effet devenues des oligarchies, castes peu exemplaires en matière de démocratie. Qu’on songe au vote de 2007 du Parlement français en faveur d’une «constitution européenne» qu’un référendum populaire avait pourtant rejeté deux ans plus tôt. Qu’on songe aussi au putsch judiciaire qui a permis à E. Macron de gagner l’élection présidentielle de 2017. Qu’on songe encore à ces parodies de démocraties où les peuples européens sont obligés de voter sur les questions européennes jusqu’à ce qu’ils donnent la bonne réponse, autrement dit celle voulue par Bruxelles et l’oligarchie. Qu’on songe au poids des lobbies, qui ont littéralement colonisé le pouvoir politique en Europe et aux États-Unis. Enfin, ajoutons que dans un contexte où les États occidentaux soutiennent en Ukraine un régime renouant officiellement avec le IIIème Reich, les incantations grandiloquentes autour du combat des «démocraties contre les autocraties» et des prétendues «valeurs» paraissent aussi dérisoires qu’indécentes. Tout indique que l’Occident, confronté en Ukraine à l’impossibilité d’imposer sa loi, fait en sorte de parer sous les oripeaux d’une prétendue «guerre juste» sa volonté de faire durer sa domination.

Repli identitaire occidental sur l’atlantisme, maladie sénile de l’Occident

Les «démocraties» paraissent décidément mal en point. Toutefois, si leurs élites semblent incapables de prendre consciemment en compte la menace d’un déclin historique, elles la sentent. Alors qu’elles diabolisent la nation comme égoïsme collectif, elles réagissent elles-mêmes par un repli identitaire ethnocentrique, autrement dit par un égoïsme ethnique qui, sous couvert d’«universel», ou de «démocratie» a essentiellement pour but le maintien du monde unipolaire, par définition occidental. Comble d’ironie, alors que cet occidentalisme/atlantisme est aussi radical dans son arrogance et son mépris de l’Autre que les pires nationalismes, il s’évertue encore à s’auto définir en tant que «communauté internationale», comme pour mieux travestir le caractère ethnocentrique du monde unipolaire qu’il veut perpétuer. L’occidentalisme/atlantisme serait-il à l’Occident ce que le nationalisme est à la nation ? À l’évidence pourtant, un ordre multipolaire serait sans aucun doute plus démocratique puisqu’il offrirait aux États faibles la possibilité de jouer sur la concurrence de grandes puissances. Mais face à cette perspective de monde multipolaire, les élites occidentales se cabrent, réagissent par un atlantisme forcené et la soumission aveugle aux volontés des États-Unis qui, eux, ne se gênent guère pour se définir comme la «nation indispensable», voire comme étant née sous le signe d’une «destinée manifeste». La menace entrainant mécaniquement le resserrement du groupe, l’Occident fait corps derrière son parrain, qui est pourtant historiquement son rejeton. Il va pourtant falloir que les Occidentaux apprennent les règles du savoir-vivre entre grandes puissances rivales, et éventuellement, mais ne rêvons pas trop, que les Européens prennent leur courage à deux mains et enseignent à leur tuteur américain que le monde n’est pas ce qu’était leur Far West. Il est vrai que jusque-là, préférant le rôle de l’outlaw, ce tuteur s’en est assez peu soucié…     

 Ces «règles de bienséances» n’ont pas été respectées, ô combien, en Ukraine par l’Occident. Nous avons vu comment les États-Unis et ses vassaux, faisant fi de la souveraineté et de l’unité fragile de l’Ukraine, ont voulu pousser leur avantage par des méthodes criminelles et ont délibérément provoqué une guerre civile.     

Quant à l’intégration dans l’OTAN de l’Ukraine, nombre d’Américains, et au plus haut niveau, l’avaient publiquement désavouée et avaient averti des risques de guerre qu’elle recélait, que ce soient G. Kennan, concepteur de la stratégie américaine du containment de l’URSS après la IIème Guerre mondiale, Z. Brezinski, ancien chef du conseil de sécurité de J. Carter, ou R. Gates, chef du Pentagone sous G. W. Bush et Obama. Deux autres décideurs américains du plus haut niveau, Kissinger et Mac Namara avaient également mis en garde contre l’expansion de l’OTAN jusqu’à la frontière de la Russie. D’autres, hauts fonctionnaires, universitaires ou diplomates, comme Jeffrey Sachs, John Meirsheimer, ou Jack Matlock ont fait de même. Rarement les risques de guerre liés à la politique d’un État auront été anticipés si longtemps à l’avance et par autant de membres de l’élite de ce même État.     

Par conséquent, rien, absolument rien, à part l’hubris occidentale, n’empêchait que l’Ukraine ait, comme la Finlande ou l’Autriche l’ont eu après guerre, un statut de neutralité. Rappelons que même sous Staline, l’URSS n’a pas empêché ces deux pays d’être capitalistes, démocratiques et dotés de forces armées conséquentes. Sauf que les États-Unis et leurs vassaux se sont servi des préoccupations légitimes de sécurité des pays d’Europe de l’Est pour la seule raison de faire avancer l’OTAN vers la Russie. Pire, alors qu’ils poussaient leurs pions en Europe, les États-Unis sortaient des accords de sécurité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire et du traité ABM sur les milles anti balistiques. Ainsi, ils pouvaient se servir de l’OTAN pour mettre en danger la sécurité de la Russie en installant en Pologne et en Roumanie des armes jusque-là proscrites. Faut-il préciser qu’à côté de cette volonté obsessionnelle d’affaiblir la Russie, ni la sécurité ni la souveraineté de l’Ukraine ne pesaient bien lourd ? En dépit des discours et des effets de manches, les États-Unis et leurs vassaux aiment bien moins l’Ukraine qu’ils ne détestent la Russie. Quant à la sécurité de la Russie, il n’est pas besoin de remonter à Napoléon pour s’apercevoir qu’elle est une préoccupation qui n’est pas moins légitime que les inquiétudes similaires des pays qui l’entourent. Rappelons qu’au XXe siècle, de 1917/18 à 1941, la Russie puis l’URSS ont subi trois invasions : deux étaient allemandes et une polonaise, sans parler de l’intervention de plusieurs dizaines d’autres États pendant la guerre civile entre 1918 et 1922. Quant au cataclysme qu’a été l’invasion nazie, la pire invasion qu’ait subie le monde russe de toute son histoire, et la guerre la plus dévastatrice de l’Histoire, il est suffisamment traumatisant pour que la Russie d’aujourd’hui se préoccupe légitimement de sa sécurité. Est-il simplement possible de bâtir un système de sécurité collective en faisant comme si les seules questions de sécurité en Europe de l’Est se réduisaient à celles des pays limitrophes de la fédération de Russie ? Évidemment non, sauf, bien sûr, si l’on veut prendre le risque d’une guerre avec elle. C’est pourtant ce crime qui sacrifie la paix qu’ont commis les États-Unis et leurs subordonnés européens avec leur putsch de 2014 et la politique qui a suivi.   

Il est rare de voir un conflit où les torts sont si inégalement répartis. Pour la seule raison que la puissance unipolaire et ses vassaux s’acharnent à conserver leur statut, le monde est au bord de l’abime. Pour qu’il n’y tombe pas, il ne reste plus qu’à espérer un sursaut des peuples européens et américain.

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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