Nouvel épisode dans la campagne médiatique menée en Algérie contre la France : la radio publique a affirmé lundi soir que les autorités algériennes avaient donné « une suite négative à la demande française de survol du territoire national pour attaquer le Niger ». L’armée française a aussitôt opposé un démenti catégorique à ces allégations. « Il n’y a absolument aucune velléité d’attaque contre le Niger », assure un haut gradé, selon lequel aucune demande de « clearance » pour un vol militaire n’a été déposée ces derniers jours par la France.
« Selon des sources confirmées, l’intervention militaire serait imminente, tout le dispositif militaire est en place », a soutenu la radio algérienne, alors que, dans la journée, les pays ouest-africains opposés au coup d’État au Niger avaient rejeté l’idée d’une transition de trois ans maximum lancée ce week-end par les militaires qui ont pris le pouvoir.
Toujours selon le média officiel, Paris aurait, après ce refus, « sollicité le Maroc », qui aurait « décidé de répondre favorablement à la demande française », « prouvant encore une fois qu’il reste un État colonisateur ». Mais ces allégations ne sont pas inédites : chaque jour, des articles contre la Cédéao et/ou la France, accusant l’un et l’autre de vouloir mettre le feu au Sahel, sont publiés par des médias privés dits « pro-gouvernementaux », traduisant en filigrane une réelle inquiétude d’Alger de voir la région s’embraser.
Depuis le coup d’État du 26 juillet, l’Algérie ne cesse de répéter que la solution politique est la seule voie possible, le président Tebboune lui-même a rejeté toute intervention militaire et sa diplomatie plaide pour le rétablissement du président Bazoum en tant que président légitime du Niger.
Attaques régulières dans les médias
Les Affaires étrangères algériennes se sont encore exprimées samedi en exprimant leur « profond regret » que « le recours à la violence ait pris le pas sur la voie d’une solution politique négociée rétablissant pacifiquement l’ordre constitutionnel et démocratique ». Elles soulignent que « l’histoire de notre région enseigne abondamment que les interventions militaires ont été porteuses d’un surcroît de problèmes, et qu’elles ont été des facteurs supplémentaires d’affrontements et de déchirements plutôt que des sources de stabilité et de sécurité ».
L’intervention de l’Otan en Libye en 2011 est souvent citée comme un cas d’école, la chute de Kadhafi ayant entraîné une crise politique encore non résolue, l’intervention d’autres forces étrangères et, surtout, une prolifération des groupes djihadistes.
Selon un officiel français interrogé par Le Figaro, tout se passerait très bien entre l’armée française et algérienne.
« Nous interagissons normalement avec nos partenaires algériens et Alger a même aidé Paris de manière exemplaire pour le rapatriement des ressortissants français du Niger, offrant un transit par Alger », confie un interlocuteur au fait des dossiers.
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