Les demandes de Zelensky pour plus d’armes se heurtent aux États-Unis

Les demandes de Zelensky pour plus d’armes se heurtent aux États-Unis

Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est déterminé à répondre aux attaques russes sur Odessa, les États-Unis viennent de décider de ne rien lui remettre qui pourrait radicalement renforcer les capacités de son armée. Le nouveau paquet d’aide des États-Unis n’inclura pas les missiles opérationnels et tactiques ATACMS, ni même un nouveau lot de bombes à sous-munitions. Washington estime que l’armée ukrainienne peut se contenter des armes déjà envoyées et pense que sa contre-offensive se déroule comme prévu. 

La réponse ukrainienne aux frappes russes sur Odessa que Volodymyr Zelensky a promis ce dimanche n’inclura probablement pas une attaque de missiles à longue portée pouvant atteindre profondément le territoire russe, simplement parce que de tels missiles n’ont pas encore été livrés à son pays.

Reuters, citant trois responsables du gouvernement américain, signale que les États-Unis annonceraient le mardi 25 juillet un nouveau programme d’aide militaire à l’Ukraine d’une valeur pouvant atteindre 400 millions de dollars. Ce nouveau paquet comprend plusieurs véhicules blindés de transport de troupes Stryker, du matériel de déminage, des munitions pour les systèmes nationaux avancés de missiles sol-air (NASAMS), des munitions pour les systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité (HIMARS), des armes antichars, notamment TOW et Javelin et des munitions pour les systèmes antiaériens Patriot et Stinger. Tout ce qui est nécessaire pour poursuivre l’offensive ukrainienne, mais rien des missiles à longue portée ATACMS.

Depuis au moins janvier, Volodymyr Zelensky exige le transfert des missiles opérationnels et tactiques ATACMS des États-Unis. Vendredi dernier, il a réitéré, par liaison vidéo lors du 14e forum sur la sécurité à Aspen, l’importance de l’acquisition par l’Ukraine de ces armes pour répondre à la puissance de l’armée russe. Il a, d’ailleurs, affirmé que l’armée ukrainienne ne possède pas assez de munitions ce que LCI affirmait déjà le 13 juillet dernier en faisant entendre –trop rapidement- que les Etats-Unis allaient, pour cette raison, livrer les ATACMS.

Le chef du bureau du président ukrainien Andrij Ermak, qui a, également, participé à cet événement, s’est exprimé encore plus clairement: «J’ai noté que l’Ukraine et les Etats-Unis poursuivent leur coopération en matière de défense. Nous avons besoin de F-16 et d’ATACMS. C’est est très important», a-t-il tweeté. Le public auquel cet appel s’adressait était particulier. Ce forum, qui s’est déroulé du 18 au 21 juillet, a réuni de nombreux membres de l’actuelle administration de la Maison Blanche.

Parmi eux se trouvaient le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, et le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Le chef de la CIA, William Burns, qui est chargé des négociations informelles avec les dirigeants russes, s’est exprimé lors du forum, dont Joe Biden a récemment décidé d’augmenter le statut en l’incluant dans son cabinet, c’est-à-dire parmi les personnes appelées à faire des rapports confidentiels au chef de l’État.

Jake Sullivan a déclaré – alors que Volodymyr Zelensky s’est, encore, plaint du manque d’avions de combat F-16 et de missiles à longue portée que les États-Unis n’avaient pas encore fournis- à Aspen qu’aucune décision n’avait encore été prise sur le transfert des ATACMS. «Nous avons été prêts à prendre des risques, et nous continuerons à être prêts à prendre des risques pour apporter un soutien à l’Ukraine». Mais il a martelé qu’ «une certaine prudence était encore nécessaire car le risque d’une grave escalade persiste».

Anthony Blinken, à son tour, a noté qu’après le retrait – comme l’annonçait Observateur Continental  – de la Russie de l’accord sur les céréales, qu’il sera «très difficile» de le remettre en œuvre. Il a en même temps précisé que l’Ukraine disposait de suffisamment de ressources pour répondre à la Russie. Lorsqu’il lui a été demandé s’il était préoccupé par la lenteur de la contre-offensive ukrainienne, il a déclaré qu’il était trop tôt pour tirer des conclusions: «Nous avons dit depuis le début, nous savions depuis le début que ce serait difficile». Selon Anthony Blinken, il ne sera possible de parler de l’échec ou du succès de l’opération ukrainienne que lorsque toutes les forces qui ont été entraînées ces derniers mois avec toutes les armes qui ont été fournies, par une cinquantaine de pays, montreront un changement.

Selon Reuters, la Maison Blanche a, également, décidé de ne pas transférer un nouveau lot de bombes à sous-munitions vers l’Ukraine. L’agence de presse anglophone précise que la livraison peut encore être complétée. Il ne peut être exclu d’entendre Volodymyr Zelensky faire l’état d’une telle demande le 26 juillet, lors d’une réunion du Conseil Otan-Ukraine. Selon les observateurs, on s’attend à ce que la réunion thématise les attaques russes et le retrait de la Russie de l’accord sur les céréales. Néanmoins, jusqu’à présent, les informations des journalistes sont sans équivoque: les États-Unis ont décidé de ne pas transférer ce qui, comme l’avait précédemment déclaré le président américain Joe Biden, compenserait l’Ukraine pour une éventuelle pénurie d’obus conventionnels. 

Pierre Duval 
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Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca

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