Par Alain Marshal, le 14 juillet 2023 (via Tlaxcala)
Le 17 avril, trois jours après la promulgation à la schlague de l’infâme réforme des retraites, via le recours antidémocratique au 47.1, au 49.3 puis à l’article 40, autant de signes d’un véritable « ensauvagement » des institutions françaises, le Président le plus impopulaire de la Ve République tentait de calmer le vent de révolte que ses deux mandats avaient soulevé dans le pays. La mobilisation nationale contre la réforme des retraites, qui faisait suite au mouvement mémorable des Gilets Jaunes, a en effet rassemblé des millions de personnes durant plusieurs mois, dans un mouvement sans précédent en France depuis plus d’un demi-siècle, qui a ébranlé le pouvoir et a suscité l’admiration bien au-delà de nos frontières.
Pour faire taire le son des casserolades qui martelaient régulièrement le rejet massif de ses politiques régressives, le Méprisant de la République s’est lancé dans une manœuvre de diversion. Dans une allocution solennelle, Emmanuel Macron annonçait le « grand projet » de « reconstruire et retrouver l’élan de notre nation » à travers « trois grands chantiers » : « le chantier du travail », le chantier « de la justice et de l’ordre républicain et démocratique » et le chantier « du progrès, progrès pour mieux vivre » afin que chaque Française et Français « retrouve la certitude que nos enfants pourront bâtir une vie meilleure. » Il concluait sa déclaration en fanfare : « Le 14 juillet prochain doit nous permettre de faire un premier bilan. Nous avons devant nous 100 jours d’apaisement, d’unité, d’ambitions et d’actions au service de la France. ».
Les conseillers McKinsey avaient probablement omis que les 100-jours précédaient Waterloo et non Austerlitz, et l’histoire n’a pas manqué de se répéter pour notre Napoléon au petit pied, entre la tragédie et la farce : loin de se tarir, la colère populaire n’a fait que se renforcer et même se déchainer ; loin d’être apaisée, la France s’est embrasée. « L’ordre républicain et démocratique » promis s’est révélé n’être qu’un État policier de plus en plus brutal dans lequel la police tue en toute impunité, comme l’a montré une nouvelle fois le meurtre du jeune lycéen Nahel Merzouk (un « enfant » racisé dont la vie, loin de devenir « meilleure », a été fauchée à la fleur de l’âge) qui a cristallisé le sentiment de révolte légitime de la population, et pas seulement celle des banlieues.
Plus que jamais, le régime d’Emmanuel Macron, a perdu tout semblant de légitimité, et malgré les falsifications des médias aux ordres, il ne repose plus que sur la violence politique et institutionnelle. Il est devenu l’otage de ses propres forces de police, de ces véritables « nuisibles » dont les dérives fascisantes et même factieuses sont devenues assumées.
Ce 14 juillet, malgré de nombreuses interpellations et exfiltrations qui n’ont pas même épargné les journalistes, Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois fait copieusement huer lors du défilé sur les Champs-Élysées, et a dû repousser sa prise de parole pourtant fermement annoncée. Le Macronistan en est réduit aux châtiments collectifs, privant des centaines de milliers de nos concitoyens de transports voire de loisirs pour les empêcher de manifester leur mécontentement et les brimer & stigmatiser davantage. Le discrédit du Président français, tant aux yeux de sa population que pour l’étranger, ne saurait être plus flagrant.
Au moment où la Cour des comptes annonce que la réforme des retraites génèrera un surcoût pour la sécurité sociale jusqu’à fin 2024 et ne permettrait une économie que de 7 milliards d’euros en 2030, bien loin des 20 milliards claironnés par le gouvernement, il faut affirmer plus que jamais notre rejet de cette réforme inique et rester plus déterminés que jamais à maintenir la mobilisation jusqu’à son abrogation pure et simple.
Pas de justice (civile, sociale, pénale…), pas de paix !
Source: Lire l'article complet de Le Cri des Peuples