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par Benoit Tement
Sujets abordés : USA seul ennemi, difficultés de recouvrir une réelle indépendance, problématique des revendications de nos anciennes colonies.
Permettez-moi d’être pessimiste. Ou peut-être juste réaliste. La situation que je vais vous dépeindre est sombre au point que je préfère l’attribut de pessimiste.
Permettez-moi de partir du constat que le monde occidental va s’écrouler rapidement en soubresauts plus ou moins violents. D’autres ont déjà décrit la suite logique de la guerre, de la multipolarité, et de la dédollarisation. Je ne reviens donc pas sur le processus.
Permettez-moi enfin de présupposer l’impossibilité pour les 27 de trouver un accord sur une nouvelle Europe et sur un nouvel Euro.
Je reste donc concentré sur le nœud gordien français : Les États-Unis.
Mon propos consiste davantage à analyser et comparer les forces titanesques auxquelles la France, centre de nos intérêts, va être confrontée.
La France est contrainte par un écheveau de carcans successifs : OTAN/EURO/EU/US
Les lecteurs avisés connaissent déjà la nécessité pour la France de se replier, pour un temps sur ses frontières, culturelles, économiques, financières, industrielles et surtout géographiques.
Donc analysons rapidement les difficultés auxquelles nous allons avoir faire face. Pour chaque étape nous évaluerons le «paquet d’emmerdes» y afférant.
Pour traiter le «paquet d’emmerdes» la France a différentes approches dont le réalisme est subjectif. Nous pouvons imaginer quatre types d’actions :
- Monétaire
- Diplomatique
- Commerciale, donc monétaire in fine.
- Le cas échéant, militaire.
Les 5 étapes dont la France doit se défaire sont chronologiquement :
- L’OTAN
- L’Euro
- L’Union Européenne telle quelle est.
- L’emprise Américaine
- Nos anciennes colonies. Je préciserai plus loin ma pensée.
Il est à noter qu’il y a intrication des forces de résistance à notre affranchissement. Par exemple les USA interviendront probablement dès le point n°1, puisque l’hégémon dirige et contrôle ces trois structures de manière de moins en moins discrète.
Les États Unis utilisent encore la technique des proxis pour notre asservissement et cela à travers justement l’Euro et l’Europe. On se trompe donc de cible en prétendant recouvrir notre pleine liberté si on se focalise sur Gédéon et le Grand Coquin et en oubliant le marionnettiste.
Les volumes relatifs des cylindres sont probablement discutables à l’infini mais force est de constater que la France coche toutes les cases.
- L’OTAN : Les intérêts militaires de l’OTAN et de la France ne convergent pas et cela depuis longtemps.
En présupposant la motivation éclairée d’un nouveau gouvernement, la sortie indispensable de notre pays de ce bras armé étasunien en continent européen devrait se négocier rapidement, grâce je dirais, aux résultats de la prestation otanienne en Ukraine, et probablement à l’aura du Général de Gaulle. En revanche, plus long sera le travail d’éradication de la pensée otanienne qui innerve nos militaires galvanisés.
- L’Euro : Nous ne serons probablement pas les seuls à devoir en sortir après sa chute annoncée. L’Euro périra. Peut-être que c’est l’Euro qui quittera l’EU.
Le Dollar, avant que de s’effondrer aura essoré l’Euro vassal, comme IRA le fait de notre industrie aujourd’hui. (IRA : Inflation Reduction Act de Jo Biden)
- L’Union européenne. Le chemin tracé par la Grande Bretagne pour sortir de l’UE nous permettra sans doute de gagner du temps dans les longues négociations avec la bureaucratie bruxelloise. La France pourrait bénéficier d’un tarif de groupe.
- Les USA. Ce sont des choses que l’on sait déjà. Mais qu’il convient de mettre bout à bout pour appréhender l’immensité de la tâche. Il est vain de s’attaquer à l’un des trois points précédents si l’on oublie que le chef d’orchestre se situe outre Atlantique. Je vais résumer ici les grandes lignes des axes selon lesquels les USA nous gardent en servage :
- 5ème colonne en France et dans toute l’Europe jusque dans les années 90 : le plan GLADIS.
- Espionnage industriel (Réseau Echelon) et continuité des écoutes.
- Le réseau d’influence des ONGs financées par Open Society de SOROS ou par USAID.
- Dislocation de l’État régalien dans l’Europamérique.
- Financiarisation de l’économie.
- Règles d’extraterritorialité.
- Sociétés de conseils américaines.
- Américanisation des élites : Young Leader.
- Souveraineté diluée et déléguée à Bruxelles sur Hudson. (Énergie, justice, économie, orientation sociétale, immigration)
- Multiplication des causes militantes éloignées des problèmes et des besoins de l’État encouragée par les ONGs et l’Europe. (Écolo, Chasse, Parti animalier, Antinucléaire, Climat, CO2, Eau, Wokisme et LGBT+, etc.). Cette segmentation des énergies contestataires a de plus la particularité de masquer les sujets prioritaires dans la foule des revendications / contestations. La société d’avant s’articulait sur des programmes politiques plus lisibles, trop lisibles.
- Gestion directe de l’État français et de l’Europe. Le 13 Juillet, Fiona Scott Borton, américaine, a été nommée directeur général de la Concurrence européenne ! L’Hégémon ne se cache même plus.
Nos seuls ennemis sont les États Unis d’Amérique.
- Un autre problème invisible aujourd’hui, mais que je préssens immense, diffus et étalé dans le temps sera la gestion des griefs qui nous seront adressés par nos anciennes colonies. La juste valorisation de ce type de revendication est mesurée abstraitement par le niveau d’ivresse de la foule africaine enchantée par le projet BRICS++, par un souci revanchard transgénérationnel dont le ressenti irraisonné a été exacerbé dans l’inconscient collectif. Il n’y plus de raison à garder. Une grande partie des peuples africains deviennent francophobes. Ces peuples, probablement repris par des leaders opportunistes, demanderont tout et n’importe quoi à une France affaiblie par les exercices précédents.
Pour ceux, qui comme moi, ont vécu des périodes de grandes tensions dans des pays en proie à la guerre civile, les mouvements d’une foule irraisonnée, et prête à lyncher, représentaient le principal danger. J’ai bien peur, que maintenant ce soit la France et ses intérêts économiques en Afrique, que l’on s’apprête à lyncher.
La menace est multiforme. Dans des circonstances volatiles, la diaspora africaine pourra jouer un rôle, dans un sens ou dans l’autre, changeant rapidement, et selon ses origines. Une couverture de Charly hebdo par-ci, un Coran brulé par-là, une expulsion ratée, un camp de transit en feu, une bavure de nos militaires en terre africaine, encore une déclaration malhabile de notre président en tournée de rattrapage en terre africaine, tout peut déboucher sur des demandes d’excuses, et des prétentions à indemnisation. Nous n’en sommes qu’au début. Mais cette dimension n‘est pas à négliger.
Pour l’instant je n’ai collecté que quelques indices. Si vous avez d’autres illustrations de mes propos retournez-les moi dans les commentaires. Je les collectionne.
- Le ton avec lequel le président du Kenya, William Ruto, s’est adressé il y a trois semaines à Macron me semble revendicatif, malaisant, débarrassé de toute subordination, et presque prêt à en découdre. La réponse de Macron ne me parait pas être à la hauteur. Bien sûr cela est de l’ordre du subjectif, du psychologique, mais quand même.
- Erdogan le 9 juillet considère que la France va opprimer les étrangers. Erdogan a bien compris la faiblesse de la France sur ce point.
- Algérie : Le nouvel hymne intitulé «Pour l’honneur de la Patrie», fait référence aux luttes anticoloniales, a expliqué à l’AFP un député.
- France must apologize for its colonial past and colonial crimes and «acts of genocide against member states of the Non-Aligned Movement in Africa, Southeast Asia and elsewhere» stated President Aliyev of Azerbaijan.
- Le Niger supprime la référence à la France dans son hymne.
- En France, la question du sénateur Demilly Stephane du 6 Octobre 2022,en séance publique : Bamako, Bangui, Yaoundé, Dakar, N’Djamena, et, samedi dernier, Ouagadougou : partout en Afrique, le sentiment anti-français grandit et se manifeste de plus en plus violemment.
Il est encore trop tôt pour évaluer réellement l’ampleur de cette déferlante à venir. Mais gardons à l’esprit qu’elle sera en travers de notre reconstruction.
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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