Aujourd’hui 6 documents au menu gastronomique du jour.

Aujourd’hui 6 documents au menu gastronomique du jour.

Par le Général Dominique Delawarde

Bonjour à tous,
Aujourd’hui 6 documents au menu gastronomique du jour.

1 – Témoignage d’un mercenaire irlandais au service du régime de Kiev (vidéo de 5 minutes) sur Sky-News sur  » une poursuite terrifiante par un char russe ». Le mercenaire a décidé de rentrer chez lui..

Du côté anglo-saxons les médias même les plus « libéraux » et russophobes savent que leur crédibilité est en jeu, donc leur audience …du coup, même Sky-news se sent contraint de donner un aperçu à son public de ce qui ressemble déjà beaucoup à un désastre en cours: désastre qu’il va falloir expliquer aux spectateurs occidentaux après leur avoir annoncé tous les jours la victoire imminente de l’Ukraine et les « terribles » pertes russes.

Les sites comme ORYX et les experts de plateau TV de type Pierre Servent nous aurons bien fait rire par leurs efforts désespérés pour nous faire avaler leurs fake news et fake commentaires directement tirés de la propagande de Kiev.

2 – Déclaration du Président Macron au sommet de l’OTAN de Vilnius:

Le président français n’en est plus à une énormité près. Après avoir déclaré en mars 2022, au sommet de l’OTAN que la Russie était en cessation de paiement et affirmé qu’elle était isolée – gros mensonge, hélas pris pour une vérité par les français les plus naïfs,

https://www.google.com/search?q=la+russie+est+en+cessation+de+paiement+macron

Le voici qui récidive, toujours au sommet de l’OTAN, de Vilnius cette fois, en affirmant: « Le temps joue en faveur de l’Ukraine car la Russie a montré des signes de faiblesse ». Ben voyons !

https://www.tiktok.com/@infoel1/video/7254941667764079898

Venant d’un Président français mal élu, à la côte de popularité en berne, et juste après les émeutes dont le monde entier a été témoin, et s’adressant à un pays, la Russie, dont le Président a une énorme majorité de son pays derrière lui (80% d’opinions favorables), l’affirmation macronienne fait évidemment éclater de rire le monde entier, y compris ses collègues de l’OTAN. L’avenir nous dira QUI de la France ou de la Russie montre aujourd’hui des signes de faiblesse et CONTRE QUI le temps joue aujourd’hui.

Le chat Russe continue à jouer avec la souris ukro-otanienne blessée en attendant de l’achever au moment de son choix. Notons que la multiplication des « sommets » de l’OTAN (4 depuis le début de l’opération spéciale) témoigne d’une grande fébrilité dans le camp atlantiste, fébrilité qui s’oppose à la sérénité observable dans le camp des russes et de leurs amis (OCS et BRICS notamment) . Ces derniers seront les grands bénéficiaires des erreurs d’appréciations des USA et de l’UE et de leur jusqu’au- boutisme stupide.

3 – S’agissant du nouvel Ordre Mondial et de l’avènement de la multipolarité, un excellent article de Jacques SAPIR du 13 juillet sous le titre: vers un nouvel Ordre Mondial:

https://www.les-crises.fr/vers-un-nouvel-ordre-mondial-par-jacques-sapir-russeurope-en-exil

4 – S’agissant du sommet des chefs d’État de l’OCS, un texte écrit de ma composition qui analyse la déclaration finale du sommet cosignée par tous les chefs d’État membre de l’Organisation, et en tire des enseignements.

Déclaration finale du Sommet annuel des chefs d’État

des pays membres de l’Organisation de Coopération de Shangaï (OSC)

Dominique Delawarde le 12 juillet 2023

Depuis 22 ans, l’Organisation de Coopération de Shangaï organise des sommets annuels.

Ces sommets sont toujours préparés minutieusement par d’innombrables rencontres entre les responsables de tous niveaux des 9 pays membres, et cela dans quasiment tous les domaines : sciences, sport, santé, information, numérisation, lutte contre le terrorisme, sécurité des États membres, finance, économie, commerce, climat….etc

Ces réunions préparatoires contribuent évidemment au rapprochement des gouvernances parce que les autorités responsables dans tous les domaines se connaissent bien pour s’être rencontrées à de multiple reprises. Il y a là une forme d’intégration progressive et informelle qui ne dit pas son nom mais qui peut s’avérer efficace lors d’une crise affectant l’un ou l’autre de ses membres. Beaucoup moins contraignante que celle qui s’applique aux pays membres de l’OTAN, cette «intégration» préserve la souveraineté et l’indépendance de chaque Étatmembre.

S’agissant des chefs d’État de l’OCS, leur connaissance mutuelle est considérablement renforcée par leur longévité au pouvoir. Non seulement ils se connaissent bien, mais ils se connaissent depuis très longtemps. Elle est également renforcée par l’appartenance des États les plus importants (Chine, Russie, Inde) à plusieurs grandes organisations internationales, ce qui leur donne des occasions de se revoir régulièrement, plusieurs fois par an, en marge des sommets annuels. (BRICS, G20, OCS, Assemblée générale de l’ONU, Union Eurasiatique, rencontres bi-latérales).

Chaque sommet de l’OCS donne donc lieu à une déclaration finale qui couvre de nombreux domaines.

Le Sommet annuel 2023 des chefs d’État de l’OSC s’est tenu en vidéoconférence le 4 juillet 2023 sous présidence indienne. La déclaration finale, toujours rédigée à l’avance après négociations et débats entre les parties concernées a été publiée le jour même sur le site de l’Organisation. NEW_DELHI_DECLARATION__OF_THE,_COUNCIL_OF_SCO_HEADS_OF_STATE_4_JULY_2023_-4.pdf http://eng.sectsco.org/documents/

Cette déclaration de l’OCS reste dans la sobriété et ne compte que 2 282 mots. On est loin des logorrhées verbales de la déclaration du G7 de Mai 2023 qui compte plus de 25 000 mots et qui cherchent à imposer ses volontés au monde par un bla-bla-bla interminable, abondamment relayé par les médias mainstream mondialistes.

https://www.consilium.europa.eu/media/64497/g7-2023-hiroshima-leaders-communiqu%C3%A9.pdf

L’Iran, intronisé comme membre à part entière de l’OCS lors de ce sommet n’a pas signé cette déclaration. Il signera la prochaine. La candidature de la Biélorussie a été acceptée pour étude. Celle ci devrait être validée lors du prochain sommet.

Avant d’entrer dans l’analyse de la déclaration, il est indispensable de se rappeler que l’OCS est une organisationrégionale, eurasiatique, à vocation principalement sécuritaire, mais de plus en plus économique; que cette organisation a été fondée en Juillet 2001, deux ans après le bombardement de Belgrade par l’OTAN, sans accord de l’ONU: bombardement qui avait humilié la Chine et la Russie, impuissantes à l’époque.

Allez savoir pourquoi, le statut d’observateur à l’OCS a été refusé aux USA et au Japon en 2005, alors qu’ils avaient fait acte de candidature. Les membres fondateurs de l’OCS ont-ils considéré que les USA et leurs alliés pourraient être bien davantage des fauteurs de troubles et de chaos que des facteurs de sécurité et de prospérité au sein de leur organisation ?

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’OCS, lire l’article :

Quelques chiffres permettent de positionner l’OCS au niveau de la géopolitique mondiale

Part de la surface des terres émergéesPart de la Population mondialePart du PIB mondial /PPADynamique économique et démographique
OCS24 %42,5 %31,8 %Croissance rapide
G714,6 %8 %29,9 %Déclin progressif

Prenons connaissance des 10 Points clefs de la déclaration du sommet de l’OCS de juillet 2023.

1 – Sur la multipolarité et le rôle de l’ONU

Dans une situation de plus en plus compliquée (nouvelles menaces et nouveaux challenges) de nouvelles approches sont requises pour promouvoir une coopération internationale plus équilibrée et efficace : c’est la multipolarité coordonnée par l’ONU , dont les mondialistes ne veulent pas entendre parler, lui préférant l’unipolarité, coordonnée par Washington, au profit des occidentaux, bien sûr. « Les États membres (de l’OCS) confirment leur attachement à la formation d’un ordre mondial plus représentatif, démocratique, juste et multipolaire fondé sur les principes universellement reconnus du droit international, du multilatéralisme, de la sécurité égale, conjointe, indivisible, globale et durable, de la diversité culturelle et civilisationnelle, mutuellement bénéfique et une coopération égale des États avec un rôle central de coordination de l’ONU. »

Le rôle central de l’ONU, et non celui de l’OTAN ou de l’administration néoconservatrice et mondialiste états-unienne, est rappelé à plusieurs reprises dans le texte de cette déclaration. Sur 2 300 mots, cette déclaration de l’OCS évoque l’ONU à 8 reprises en soulignant son rôle irremplaçable et central dans la coordination et la direction des affaires du monde.

S’agissant du nombre des références à l’ONU dans le communiqué final de l’OCS, on est très loin des concepts stratégiques de l’OTAN, dans lesquels le mot ONU est largement ignoré et quasiment absent :

1991, 7 400 mots 1 seule référence à l’ONU; 2010 , 4 800 mots 3 références à l’ONU; 2022, 4 827 mots, 3 références à l’ONU.

Cette différence peut s’expliquer par le fait que les néoconservateurs US qui concoctent les concepts stratégiques de l’OTAN n’ont pas grande estime pour l’ONU et considèrent que les USA, via l’OTAN et le G7, et non l’ONU, doivent jouer le rôle central dans la coordination et la direction des affaires du monde parce que, avec le dollar, l’extraterritorialité du droit US et la force militaire, ils seraient les seuls capables de jouer ce rôle.

2 – Sur la désignation d’un adversaire.

Les 9 États membres de l’OCS rappelle que «leur organisation n’est dirigée contre personne».

C’est tout le contraire de l’OTAN qui nomme clairement ses deux adversaires (Russie et Chine) dans son dernier concept stratégique 2022 (et la Russie dans tous les précédents concepts).

3 – Sur les relations internationales en général.

« Les États membres de l’OCS soulignent que les principes de respect mutuel de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale des États, de l’égalité, des avantages mutuels, de la non-ingérence dans les affaires intérieures et du non-recours à la force ou à la menace de recourir à la force, sont à la base du développement durable des relations internationales.»

Cette phrase s’inscrit en opposition totale à la pratique des relations internationales par les États-Unis.

4 – Sur un effort conjoint pour combattre le terrorisme.

« Les États membres de l’OCS considèrent qu’il est important de renforcer les efforts conjoints et coordonnés de la communauté internationale pour contrer les activités des groupes terroristes, séparatistes et extrémistes, en accordant une attention particulière à la prévention de la propagation de l’intolérance religieuse, des nationalisme, discrimination ethnique et raciale, xénophobie, idées de fascisme et de chauvinisme ».

Cette phrase montre, s’il en était besoin, que les pays de l’OCS sont, eux aussi, confrontés au terrorisme et que la lutte contre celui ci n’est pas une exclusivité du camp atlantiste.

5 – Sur l’ingérence et sur l’instrumentalisation du terrorisme.

«Les États membres de l’OCS notent l’inadmissibilité de l’ingérence dans les affaires intérieures des États sous prétexte de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, ainsi que l’inacceptabilité d’utiliser des groupes terroristes, extrémistes et radicaux à des fins mercenaires».

Cette déclaration montre que les gouvernances des pays de l’OCS ont parfaitement compris et rejettent les méthodes atlantistes mises en œuvre dans toutes les interventions de l’OTAN, notamment depuis 1990.

Rares sont les Étatsqui n’ont pas identifiés ces faux prétextes et instrumentalisations atlantistes dans tous les désordres provoqués par le camp otanien sur la planète depuis l’effondrement de l’Union Soviétique, d’autant que, trop sûr de lui, le camp atlantiste multiplie les maladresses et manque de discrétion.

«Nous avons menti, triché, volé (tué?), c’est comme si nous avions suivi des cours de formation pour apprendre à le faire. Ceci nous rappelle la gloire de l’expérience américaine »

Mike Pompéo, s’exprimant en qualité de ministre des Affaires étrangères US

« Le Front al Nosra fait du bon boulot en Syrie contre Assad et donc il est difficile de les désavouer» Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères français

6 – Sur la régulation d’internet et de l’information numérique et la militarisation de l’Information.

Les États membres de l’OCS considèrent qu’il est important d’assurer des droits égaux à tous les pays pour réglementer Internet et le droit souverain des États de le gérer dans leur segment national. Les États membres s’opposent catégoriquement à la militarisation de l’information et technologies de la communication (TIC).

Là encore, les gouvernances des pays de l’OCS ne sont pas dupes. Elles perçoivent très clairement, comme une majorité des pays du monde, à quel point Internet et les réseaux sociaux sont devenus des armes de guerre dans les mains occidentales qui dominent encore, et contrôlent en très large part, les domaines du numérique et des réseaux sociaux.

Ils réalisent à quel point il peut être facile de manipuler l’information et donc les opinions publiques en censurant les narratifs alternatifs ou en promouvant les narratifs facilitant l’atteinte des objectifs.

C’est encore là une pierre dans le jardin des occidentaux.

7 – Sur la lutte contre le trafic de drogue

«Les États membres notent que le trafic illicite de stupéfiants et leur consommation non médicale menacent la sécurité et la stabilité internationales et régionales, le développement économique durable des états, la santé et le bien-être des personnes, ainsi que l'exercice de droits et libertés fondamentaux de l'homme».

	L’OCS a parfaitement compris que le trafic de drogue est à la base du financement du terrorisme et le dit plus loin dans sa déclaration. «  … et en utilisant le produit du trafic illicite de stupéfiants comme source de financement du terrorisme…. »

8 – Sur le désarmement nucléaire, biologique et chimique

«Les États membres réaffirment que l'expansion unilatérale et illimitée du système mondial de défense antimissiles par certains pays ou groupes de pays a un impact négatif sur la sécurité et la stabilité internationales. Ils considèrent comme inacceptables les tentatives d'assurer leur propre sécurité au détriment de la sécurité des autres États.»

	Le lecteur averti ne se demandera pas très longtemps contre quel ou quels États cette phrase de la déclaration de l’OCS est dirigée.

	L’OCS se prononce aussi pour la résolution des conflits par la diplomatie, pour la reprise des conférences de désarmement, pour la démilitarisation de l’Espace, pour la destruction effective de tout armement chimique, pour le contrôle des armements, toujours sous l’égide de l’ONU, et il s’oppose à la création d’organismes de substitution venant en concurrence avec ceux de l’ONU.

	Là encore, il s’agit de pierres dans le jardin des mondialistes qui cherchent clairement aujourd’hui à se substituer à l’ONU.

9 – Sur l’économie et la finance

« Les États membres insistent sur l’importance de poursuivre l’amélioration et la réforme de l’architecture de la gouvernance économique mondiale, … …Ils rappellent que l’application unilatérale de sanctions économiques autres que celles approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU sont incompatibles avec les principes du droit international et qu’elles ont un impact négatif sur les pays tiers et les relations économiques internationales. »

« Les États membres se sont prononcés en faveur de la mise en œuvre de la feuille de route pour une augmentation progressive de la part des monnaies nationales dans les règlements mutuels par les États membres intéressés. »

Sans surprise, l’OCS se prononce pour la réforme de l’OMC, contre les sanctions unilatérales généralement appliquées par l’occident pour soumettre les récalcitrants à son hégémonie, pour l’augmentation des transactions commerciales en monnaies nationales, donc contre l’utilisation systématique du dollar.

10 – La nécessaire stabilisation de l’Afghanistan et l’aide à lui apporter pour y parvenir sont longuement évoqués. En revanche, le problème de la Palestine n’a pas été abordé alors qu’il l’était, jusqu’à présent, dans toutes les déclarations finales des sommets des chefs d’État de l’OCS.

Est-ce à dire que, pour l’OCS, le basculement du monde en cours et l’avènement d’une multipolarité coordonnée par l’ONU aideront naturellement à résoudre cette question très importante pour la paix au Proche Orient et dans le monde ?

*

En conclusion, l’OCS marque très nettement des approches opposées à celle de l’OTAN, dans sa vision de l’organisation et de la marche du monde.

Mais l’OCS n’est qu’une organisation régionale limitée à l’Eurasie. Elle ne prétend pas avoir une vocation mondiale, ni étendre son rôle au-delà des limites géographiques qu’elle semble s’être fixé. Elle est, sur ce point, très différente de l’OTAN, organisation régionale à l’origine, limitée à l’Atlantique Nord, qui est, depuis 1990, sortie de ses limites pour s’attribuer une vocation mondiale.

Les campagnes menées par l’OTAN aux Proche et Moyen Orients sont très largement sorties de la zone d’application prévue au traité de l’Atlantique Nord. Plusieurs de ces interventions ont été conduites sans accord de l’ONU, sous des prétextes mensongers avérés. Il est à craindre d’ailleurs que les USA cherchent à entraîner ses partenaires de l’OTAN dans une croisade anti-chinoise au sujet de Taïwan, reconnue partie intégrante de la Chine par l’écrasante majorité des pays de notre planète, au point que cette île chinoise n’est pas reconnue par l’ONU et n’en est donc pas membre.

Aujourd’hui, une autre organisation internationale, à vocation mondiale, se pose en challenger de l’occident global (OTAN – AUKUS – G7) au moins sur le plan économique et financier : ce sont les BRICS qui souhaitent l’avènement d’un monde multipolaire et qui refusent l’ingérence permanente tous azimuts et tous prétextes des grandes alliances occidentales.

Le sommet annuel 2023 des chefs d’État des BRICS se tiendra du 22 au 24 août prochain en Afrique du Sud. Les annonces faites à ce sommet pourraient bien être décisives pour l’avenir de la planète avec un élargissement qui pourrait permettre aux BRICS de creuser l’écart économique et démographique avec l’occident otanien et de montrer qu’une autre marche du monde est possible hors de la soumission aux USA. L’annonce de la création d’une monnaie nouvelle pour les échanges inter-BRICS et les adeptes du monde multipolaire pourrait bien sonner le glas pour le dollar US et surtout l’extra-territorialité du droit US qui lui est attachée, et précipiter un déclin « occidental » déjà bien entamé.

C’est en tout cas ce que souhaite aujourd’hui une forte majorité des habitants de la planète qui refuse la soumission aux intérêts et aux lois US. Sur le long terme, il est de plus en plus clair que les pays occidentaux vont y perdre beaucoup et les pays membres de l’UE probablement plus que les USA.

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5 – Une réflexion très intéressante, qui n’est pas de moi, à caractère économique et financier sur les suites du sommet de l’OCS conjuguées aux événements d’Ukraine. Son titre: dédollarisation-schisme européen
Le côté prédictif et l’argumentation développée me semblent justes et mesurés.

Juillet 2023 : L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS)

Un autre système mondial est plus que jamais possible

Les discussions qui ont eu lieu lors du récent sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à New Delhi laissent entrevoir l’inévitable : la fusion de nouvelles organisations multipolaires et leur réorganisation collective de la finance mondiale.

Le 23ème sommet des chefs d’État de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui s’est tenu virtuellement à New Delhi, a représenté l’Histoire en marche : trois BRICS (Russie, Inde, Chine), plus le Pakistan et quatre « stans » d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan et Tadjikistan), ont finalement et officiellement accueilli la République islamique d’Iran en tant que membre permanent.

L’année prochaine, ce sera au tour de la Biélorussie, comme l’a confirmé le premier vice-ministre indien des Affaires étrangères, Vinay Kvatra. La Biélorussie et la Mongolie ont participé au sommet de 2023 en tant qu’observateurs, et le Turkménistan, farouchement indépendant, en tant qu’invité. Après des années de «pressions maximales» exercée par les États-Unis, Téhéran pourrait enfin se débarrasser de la démence des sanctions et consolider son rôle de premier plan dans le processus actuel d’intégration de l’Eurasie.

La star du spectacle à New Delhi a sans doute été le président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui dirige son pays depuis 1994.

Le vieux Louka, imbattable dans le domaine des gros titres, en particulier après son rôle de médiateur dans l’affaire Prigojine, a peut-être inventé le slogan définitif de la multipolarité.

« Oubliez le « milliard d’or » occidental, et adoptez désormais le « Globe mondial », avec une attention toute particulière pour le Sud mondial. »

Pour couronner le tout, Loukachenko a proposé une intégration totale de l’OCS et des BRICS – qui, lors de leur prochain sommet en Afrique du Sud, prendront la direction des BRICS+. Il va sans dire que cette intégration s’applique également à l’Union économique eurasiatique (UEEA).

La prochaine étape pour le « Globe mondial » – ce que l’Occident collectif qualifie avec mépris de « reste » – consiste à travailler sur la coordination complexe de plusieurs banques de développement, puis sur le processus d’émission d’obligations liées à une nouvelle monnaie d’échange.

Les idées principales et le modèle de base existent déjà. Les nouvelles obligations seront une véritable valeur refuge par rapport au dollar américain et aux bons du Trésor américain, et entraineront une dédollarisation accélérée. Les capitaux utilisés pour acheter ces obligations devraient servir à financer le commerce et le développement durable, dans ce qui sera un « gagnant-gagnant » certifié, à la chinoise.

Une convergence géo-économique

La déclaration de l’OCS indique clairement que l’organisme multilatéral en expansion « n’est pas dirigé contre d’autres États et organisations internationales ».

Au contraire, elle est « ouverte à une large coopération avec eux, conformément aux objectifs et aux principes de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’OCS et du droit international, sur la base de la prise en compte des intérêts mutuels ».

Le cœur du problème est bien sûr la volonté d’instaurer un ordre mondial multipolaire équitable, à l’opposé de «l’ordre international fondé sur des règles » imposé par l’hégémon. Les trois nœuds clés sont la sécurité mutuelle, le commerce en monnaies locales et, à terme, la dédollarisation.

Il est très instructif de souligner la convergence des objectifs exprimés par la plupart des dirigeants lors du sommet de New Delhi.

Le Premier ministre indien Modi a déclaré dans son discours liminaire que l’OCS serait aussi importante que l’ONU. Traduction : une ONU édentée contrôlée par l’hégémon pourrait finir par être mise à l’écart par une véritable organisation « Globe mondial ».

Parallèlement à Modi louant le rôle clé de l’Iran dans le développement du Corridor international de transport Nord-Sud (INSTC), https://www.portail-ie.fr/univers/enjeux-de-puissances-et-geoeconomie/2022/la-russie-liran-et-linde-relies-par-le-nouveau-corridor-instc-un-pas-supplementaire-vers-un-monde-multipolaire/ , le président iranien Ebrahim Raïssi a fermement soutenu les échanges commerciaux de l’OCS dans les monnaies nationales pour briser de manière décisive l’hégémonie du dollar américain.

Le président chinois Xi Jinping, quant à lui, s’est montré inflexible : La Chine est tout à fait favorable à la mise à l’écart du dollar américain, à la fermeté contre toutes les formes de révolutions de couleur et à la lutte contre les sanctions économiques unilatérales.

Le président russe Vladimir Poutine a une nouvelle fois souligné combien « les forces extérieures ont mis en péril la sécurité de la Russie en déclenchant une guerre hybride contre la Russie et les Russes en Ukraine ».

De manière pragmatique, Poutine s’attend à ce que les échanges commerciaux au sein de l’OCS, utilisant les monnaies nationales, augmentent – 80% des échanges commerciaux de la Russie se font aujourd’hui en roubles et en yuans – en plus d’un nouvel élan de coopération dans les domaines de la banque, de la numérisation, de la haute technologie et de l’agriculture.

Le président kirghize Sadyr Japarov a également insisté sur les règlements mutuels dans les monnaies nationales, plus une mesure cruciale : la création d’une banque de développement et d’un fonds de développement de l’OCS, assez similaires à la Nouvelle banque de développement (NDB) des BRICS.

Le président Kassym-Jomart Tokaïev du Kazakhstan, qui exercera la présidence de l’OCS en 2024, a également soutenu un fonds d’investissement commun, plus la configuration d’un réseau de partenaires de ports stratégiques majeurs liés à la BRI de la Chine, ainsi que la Route internationale de transport transcaspienne basée à Astana, reliant l’Asie du Sud-Est, la Chine, le Kazakhstan, la mer Caspienne, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Europe.

Bien entendu, tous les membres de l’OCS ont convenu qu’aucune intégration de l’Eurasie n’est possible sans la stabilisation de l’Afghanistan – en fait, en reliant géo-économiquement Kaboul à la fois à la BRI (Belt and Road Initiative – Initiative chinoise « La ceinture et la route ») et à l’INSTC (Corridor de Transport International Nord-Sud).

Mais il s’agit là d’une autre histoire, longue et tortueuse.

Les règles de la connectivité stratégique

Comparons maintenant toute cette action à New Delhi avec ce qui s’est passé à Tianjin quelques jours auparavant, à la fin du mois de juin : l’événement du Forum économique mondial (WEF) connu sous le nom de « Davos de l’été », organisé pour la première fois après la pandémie de COVID-19.

La critique du Premier ministre chinois Li Qiang à l’égard du nouveau slogan « de-risking » des États-Unis et de l’Union européenne était sans doute vive et prévisible. Ce qui était bien plus intriguant, c’était une table ronde sur la BRI intitulée « L’avenir de l’Initiative Ceinture et Route ».

En bref, il s’agissait d’une sorte d’apothéose « verte ». Liang Linchong, du département de l’ouverture régionale de la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), qui est essentiel pour promouvoir la BRI, a détaillé plusieurs projets d’énergie propre, par exemple au Kazakhstan et au Pakistan, nœuds clés de la BRI.

L’Afrique a également été mise à l’honneur. Sekai Nzenza, ministre zimbabwéen de l’Industrie et du Commerce, est très favorable aux projets de la BRI qui augmentent les échanges «et apportent les dernières technologies » en Afrique et dans le monde.

Pékin relancera le Forum de la ceinture et de la route dans le courant de l’année. Les attentes sont immenses à travers le « Globe mondial ».

Liang Linchong s’est efforcé d’analyser ce qui nous attend : La « connectivité dure » (c’est-à-dire la construction d’infrastructures), la « connectivité douce » (qui met l’accent sur les compétences, les technologies et les normes) et la « connexion des cœurs », qui se traduit par le fameux concept chinois d’« échanges entre les peuples ».

Selon Liang, le « Globe mondial» devrait donc s’attendre à une vague de projets « ce qui est petit est beau », très pragmatiques. Cela va de pair avec la nouvelle orientation des banques et des entreprises chinoises : Les très grands projets d’infrastructure à travers le monde peuvent être problématiques pour le moment, car la Chine se concentre sur le marché intérieur et sur chaque front pour lutter contre les multiples guerres hybrides de l’hégémon. La connectivité stratégique n’en sera pas affectée pour autant.

En voici un exemple frappant. Deux nœuds industriels cruciaux pour la Chine – la zone de la grande baie de Guangdong-Hong Kong-Macau et le cluster Pékin-Tianjin-Hebei – ont lancé leurs premiers trains de marchandises multimodaux internationaux Chine- Kirghizistan-Ouzbékistan (CKO) le jour même du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à New Delhi.

Il s’agit là d’un exemple classique de la BRI : une connectivité optimale, utilisant le système multimodal «rail-route » conteneurisé. L’INSTC utilisera le même système pour les échanges entre la Russie, la mer Caspienne, l’Iran et l’Inde par voie maritime.

Sur le CKO, les marchandises atteignent le Xinjiang par voie ferrée, puis prennent la route via la frontière d’Irkeshtam, traversent le Kirghizstan et arrivent en Ouzbékistan. L’ensemble du trajet permet d’économiser près de cinq jours de transit. La prochaine étape consistera à construire le chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan, dont la construction débutera fin 2023.

La BRI est en train de faire des percées importantes en Afrique. Par exemple, le mois dernier, la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) a remis un prototype de satellite co-développé avec l’Égypte à la Cité de l’espace du Caire. L’Égypte est désormais le premier pays africain capable d’assembler, d’intégrer et de tester des satellites. Le Caire y voit un excellent exemple de développement durable.

C’est également la première fois que Pékin assemble et teste un satellite à l’étranger. Une fois de plus, la BRI classique : « Consultation, coopération et avantages partagés », telle que définie par la CASC.

Sans oublier la nouvelle capitale égyptienne : Un satellite ultramoderne du Caire construit littéralement à partir de zéro dans le désert pour 50 milliards de dollars, financé par des obligations et – quoi d’autre – des capitaux chinois.

La longue et sinueuse route de la dédollarisation

Toute cette activité frénétique est en corrélation avec le dossier clé à traiter par les BRICS+ : La dédollarisation.

Le ministre indien des Affaires extérieures, Jaishankar, a confirmé qu’il n’y aurait pas de nouvelle monnaie des BRICS – pour l’instant. L’accent est mis sur l’augmentation des échanges dans les monnaies nationales.

En ce qui concerne la Russie, poids lourd des BRICS, l’accent est mis pour l’instant sur la hausse des prix des matières premières au profit du rouble russe.

Des sources diplomatiques confirment que l’accord tacite entre les sherpas des BRICS – qui préparent cette semaine les lignes directrices de BRICS+ qui seront discutées lors du sommet d’Afrique du Sud le mois prochain – est d’accélérer l’effondrement du dollar fiduciaire : Le financement des déficits commerciaux et budgétaires des États-Unis deviendrait impossible aux taux d’intérêt actuels.

La question est de savoir comment l’accélérer imperceptiblement.

La stratégie caractéristique de Poutine est de toujours laisser l’Occident collectif s’embarquer dans toutes sortes d’erreurs stratégiques sans intervention directe de la Russie.

Ainsi, la suite des événements sur le champ de bataille du Donbass – l’humiliation plus grande que nature de l’OTAN – sera un facteur crucial sur le front de la dédollarisation. Les Chinois, pour leur part, s’inquiètent de l’impact de l’effondrement du dollar sur la base manufacturière de la Chine.

La feuille de route à venir suggère une nouvelle monnaie de règlement des échanges conçue d’abord à l’UEEA, sous la supervision du chef de la macroéconomie de la Commission économique eurasienne, Sergey Glazyev. Cela conduirait à un déploiement plus large des BRICS et de l’OCS. Mais l’UEEA doit d’abord obtenir l’adhésion de la Chine. C’est l’une des questions clés récemment abordées par Glazyev, en personne, à Pékin.

Le Saint Graal est donc une nouvelle monnaie commerciale supranationale pour les BRICS, l’OCS et l’UEEA. Il est essentiel que son statut de réserve ne permette pas à un pays d’exercer un pouvoir prépondérant, comme c’est le cas avec le dollar américain.

Le seul moyen pratique de lier la nouvelle monnaie commerciale à un panier de matières premières multiples – sans parler d’un panier d’intérêts nationaux – serait l’or.

Imaginez que tout cela soit discuté en profondeur par cette interminable file d’attente pour l’adhésion aux BRICS. À l’heure actuelle, au moins 31 pays ont déposé une demande officielle ou exprimé leur intérêt à rejoindre un BRICS+ amélioré.

Les interconnexions sont fascinantes. Outre l’Iran et le Pakistan, les seuls membres à part entière de l’OCS qui ne sont pas membres des BRICS sont quatre « stans » d’Asie centrale, qui sont déjà membres de l’UEEA (Union Eurasiatique). L’Iran est appelé à devenir membre des BRICS+.

Pas moins de neuf pays parmi les observateurs ou les partenaires de dialogue de l’OCS figurent parmi les candidats des BRICS.

C’est Loukachenko qui l’a dit : La fusion des BRICS et de l’OCS semble pratiquement inévitable.

Pour les deux principaux moteurs des deux organisations – le partenariat stratégique Russie-Chine – cette fusion représentera l’institution multilatérale ultime, basée sur un véritable commerce libre et équitable, capable d’éclipser les États-Unis et l’UE et de s’étendre bien au-delà de l’Eurasie, jusqu’au « Globe mondial ».

Les milieux industriels/affairistes allemands semblent déjà avoir vu l’avertissement sur le mur, de même que certains de leurs homologues français, qui incluent notamment le président français Emmanuel Macron. La tendance est au schisme de l’UE – et à une puissance eurasienne encore plus grande.

Un bloc commercial BRICS-OCS rendra les sanctions occidentales absolument insignifiantes. Il affirmera une indépendance totale vis-à-vis du dollar américain, offrira un éventail d’alternatives financières à SWIFT et encouragera une coopération militaire et de renseignement étroite contre les opérations secrètes en série menées par les Cinq Yeux (USA, UK, Canada, Australie, Nouvelle Zélande) dans le cadre des guerres hybrides en cours.

En termes de développement pacifique, l’Asie occidentale a montré la voie. Dès que l’Arabie saoudite s’est rangée du côté de la Chine et de la Russie – et qu’elle est désormais candidate à l’adhésion aux BRICS et à l’OCS – un nouveau jeu s’est mis en place.

Rouble d’or 3.0 ?

En l’état actuel des choses, le potentiel d’un rouble adossé à l’or est énorme. S’il voit le jour, il s’agira d’une renaissance de l’adossement à l’or de l’URSS entre 1944 et 1961.

Glazyev a observé que l’excédent commercial de la Russie avec les membres de l’OCS a permis aux entreprises russes de rembourser leurs dettes extérieures et de les remplacer par des emprunts en roubles.

Parallèlement, la Russie utilise de plus en plus le yuan pour les règlements internationaux. À plus long terme, les principaux acteurs du « Globe mondial » – la Chine, l’Iran, la Turquie, les Émirats arabes unis – seront intéressés par des paiements en or non sanctionné plutôt qu’en monnaies locales. Cela ouvrira la voie à une monnaie de règlement commercial BRICS-OSC liée à l’or.

Après tout, rien ne vaut l’or lorsqu’il s’agit de lutter contre les sanctions collectives occidentales, de fixer le prix du pétrole, du gaz, des denrées alimentaires, des engrais, des métaux et des minéraux. Glazyev a déjà établi la loi : La Russie doit opter pour le Rouble d’or 3.0.

Le moment approche rapidement pour la Russie de créer la tempête parfaite pour porter un coup massif au dollar américain. C’est ce qui est discuté dans les coulisses de l’OCS, de l’UEEA et de certaines sessions des BRICS, et c’est ce qui rend les élites atlantistes livides.

Le moyen «imperceptible» pour la Russie d’y parvenir est de laisser les marchés faire monter les prix de la quasi-totalité des exportations de matières premières russes. Les neutres à travers le «Globe mondial» interpréteront cela comme une «réponse du marché» naturelle aux impératifs géopolitiques cognitifs dissonants de l’Occident collectif. La flambée des prix de l’énergie et des matières premières finira par provoquer une forte baisse du pouvoir d’achat du dollar américain.

Il n’est donc pas étonnant que plusieurs dirigeants présents au sommet de l’OCS se soient montrés favorables à ce qui équivaut, dans la pratique, à une banque centrale élargie des BRICS et de l’OCS. Lorsque la nouvelle monnaie des BRICS, de l’OCS et de l’UEEA sera finalement adoptée – bien sûr, c’est encore loin, peut-être au début des années 2030 – elle sera échangée contre de l’or physique par les banques participantes des pays membres de l’OCS, des BRICS et de l’UEEA.

Tout ce qui précède doit être interprété comme l’esquisse d’une voie possible et réaliste vers une véritable multipolarité. Cela n’a rien à voir avec le yuan comme monnaie de réserve, reproduisant le racket existant d’extraction de rente au profit d’une minuscule ploutocratie – complétée par un appareil militaire massif spécialisé dans l’intimidation du «Globe mondial».

Une union BRICS-UEEA se concentrera sur la construction – et l’expansion – de l’économie physique, non spéculative, basée sur le développement des infrastructures, la capacité industrielle et le partage des technologies. Un autre système mondial est plus que jamais possible.

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6 – L’Échiquier Mondial présenté par Xavier Moreau: Les États-Unis: la guerre éternelle https://odysee.com/$/embed/@EchiquierMondial:2/USAguerre:6

C’est un retour sur l’histoire, évidemment incontestable, et utile pour mettre les événements que nous connaissons en perspective.

Bonne dégustation et à chacun de se forger son opinion, bien sûr.

Général Dominique Delawarde

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À propos de l'auteur Profession Gendarme

L'Association Professionnelle Gendarmerie (APG) a pour objet l’expression, l’information et la défense des droits et intérêts matériels et moraux des personnels militaires de la gendarmerie et de toutes les Forces de l'ordre.Éditeur : Ronald Guillaumont

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