La fin de l’histoire (celui du triomphaliste occidentale)

La fin de l’histoire (celui du triomphaliste occidentale)

Par Batiushka − Le 1er juin 2023 − Source Global South

Première partie : Le monde non russe

Introduction : Proposer une alternative

Les transformations technologiques et idéologiques des trente dernières années ont fait de la Fédération de Russie le grenier du monde et plus ou moins sa principale source d’engrais, de gaz, de pétrole, de nombreux métaux et d’énergie. En outre, l’actuelle opération militaire spéciale visant à libérer l’est et le sud russes de l’Ukraine (environ un tiers de l’ensemble de l’Ukraine soviétique) a brisé les mythes de la suprématie militaire et de l’invincibilité financière de l’Occident. Grâce à la puissance de l’armement et de l’industrie révolutionnaires russes et au brio de la diplomatie économique russe (et chinoise), la capacité industrielle perdue de l’Occident, la faiblesse des sanctions occidentales et ses économies anéanties par ses propres sanctions ont toutes été mises en évidence. Pour couronner le tout, il y a eu le début de la dédollarisation et la fuite des marionnettes de l’Asie occidentale riche en pétrole pour échapper au contrôle de l’impérialisme occidental. La paix s’est installé dans le golfe Persique entre l’Iran et l’Arabie saoudite, preuve qu’une coexistence pacifique est possible.


Des diplomates russes de renommée mondiale ont assuré les dirigeants russes de la quête planétaire de libération de la tyrannie occidentale. Le “reste” (du monde) attendait depuis longtemps un pays ayant le courage de s’opposer à l’oligarchie occidentale, qui contrôle à la fois la mythique “démocratie” américaine et les autres leaders vassaux du monde occidental. La classe des oligarques tyranniques américains, que nous avons si bien connue et si récemment ici, est la descendante directe des tyrans occidentaux prédateurs qui ont fait ce qu’ils voulaient pendant 500 ans et plus. Les hommes politiques de la Fédération de Russie ont eu le courage de leur tenir tête et sont soutenus par le Reste du Monde, dirigé par des groupes de pays tels que les BRICS, l’UEE et l’OCS. La fin de l’histoire après la chute de l’URSS, prédite par les triomphalistes occidentaux mercenaires, généreusement financés par les oligarques qui dirigent le monde occidental, était en un sens vraie. Seulement, la fin de l’histoire qu’ils avaient prédite est en fait la fin de l’histoire de leur propre triomphalisme occidental.

L’avenir de l’alliance souveraine

Le 1er juin, les ministres des affaires étrangères des BRICS se réuniront au Cap et Sergueï Lavrov sera présent à cette réunion. Des demandes officielles et informelles d’adhésion aux BRICS nous parviennent presque chaque semaine. 13 pays ont présenté des demandes d’adhésion aux BRICS, mais 25 pays de tous les continents sont certainement intéressés.

Il s’agit des pays suivants : Algérie, Arabie saoudite, Argentine, Afghanistan, Bangladesh, Bahreïn, Biélorussie, Égypte, Venezuela, Zimbabwe, Indonésie, Iran, Kazakhstan, Mexique, Nigeria, Nicaragua, Émirats arabes unis, Pakistan, Sénégal, Syrie, Soudan, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Uruguay. De manière informelle, 50 autres pays ont également été mentionnés comme pouvant être intéressés. Des pays comme la Hongrie (sans l’UE), la Roumanie et la Bulgarie, ainsi que la Moldavie et la Serbie, pourraient s’y joindre. Après tout, le PIB en expansion rapide des BRICS a dépassé le PIB en déclin rapide du groupe G7 en 2020 et les économies de la Russie, de l’Inde et de la Chine ont toutes connu une croissance phénoménale depuis 2000, faisant d’elles les première, troisième et cinquième plus grandes économies du monde, selon le World Factbook de la CIA.

Entre-temps, le deuxième sommet Russie-Afrique, prévu pour la fin du mois de juillet à Saint-Pétersbourg, promet un renforcement massif de la multipolarité. Au moins cinq autres conférences organisées par la Russie et impliquant l’Afrique sont prévues en 2023. Le mois d’août verra également le 15e sommet des BRICS en Afrique du Sud, avec les nouveaux candidats. Combien de nouveaux pays rejoindront les BRICS ? Quel sera leur nouveau nom ? En effet, le nom BRICS ne couvrira pas le nombre de pays qui le rejoindront. S’appellera-t-il, par exemple, “Alliance souveraine” ? Il faudra bien trouver un nouveau nom. La nouvelle monnaie de réserve mondiale sera-t-elle dévoilée ? La Chine, l’Inde et l’Afrique comptent ensemble plus de cinq milliards d’habitants. Si l’on ajoute les populations de la Russie et des soixante-quinze autres pays intéressés, l’Occident apparaît aujourd’hui comme ce qu’il est, c’est-à-dire chétif.

L’avenir du monde occidental

Le fait est que le plus grand continent du monde est l’Afro-Eurasie, avec 57% des terres de la planète et 86% de sa population. L’Europe de l’UE et du Royaume-Uni représente à peine 5 % des terres de la planète et à peine plus de sa population. L’isolationnisme de l’Occident n’est pas un avenir viable. Il est entièrement dépendant de la majorité, qu’il appelle avec mépris “le reste”. L’Occident produit peu, les navires chinois lui apportant quotidiennement tous les produits manufacturés et les biens de consommation dont il a besoin. La principale “industrie” de l’Occident est la finance, les services et la spéculation boursière. C’est l’écume sur les vagues de l’océan, pas les vagues elles-mêmes. Il est incapable de vivre sans coopération. Au cours des 500 dernières années, cela a signifié non pas la coopération, mais l’exploitation, le dépouillement des autres. Cette période est révolue. La multipolarité est née.

Depuis cinquante ans, nous affirmons que l’avenir de l’Occident est de revenir à ses racines, de redevenir lui-même, en abandonnant ses prétentions à un contrôle tyrannique du monde qu’il camoufle sous le terme de “globalisme”. Avant son histoire de violence organisée, l’Occident a eu une histoire qui s’est manifestée pour la première fois clairement lors des croisades du XIe siècle. C’était une histoire d’humilité, lorsqu’il a rejeté la violence organisée de l’Empire romain païen sanguinaire d’il y a 2 000 ans. Les peuples celtes et germaniques, les Daces et les Goths avaient tous des civilisations supérieures à la Rome païenne, qui passait son temps à voler et à exploiter l’or et les ressources minérales d’autres peuples qu’elle appelait “barbares” (cela vous dit quelque chose ? 1) et à créer des martyrs chrétiens, déchiquetés par des animaux sauvages et massacrés par des gladiateurs pour le divertissement de ses foules assoiffées de sang. Si les peuples occidentaux peuvent rejeter leurs élites oligarchiques et retrouver leurs racines anciennes, avant que l’arrogance ne commence il y a un millénaire, alors l’Occident a encore un avenir.

Deuxième partie : Le monde russe

Les quatre époques du monde russe

Le monde russe a connu plusieurs périodes. Autrefois assiégé et écrasé entre l’Est et l’Ouest, il a vécu jusqu’au XVIIe siècle dans l’isolement national du Vieux Rituel. Puis, dans la seconde moitié de ce siècle, il a commencé à émerger et est entré dans son deuxième âge ou âge de Saint-Pétersbourg, une imitation de l’absolutisme occidental et des valeurs aristocratiques élitistes, un âge appelé à juste titre “le joug romano-germanique”. En février 1917, ces aristocrates et élitistes égoïstes ont traîtreusement renversé le tsar légitime, avec le soutien total de l’Occident, et ont détruit la Russie avec leur “libéralisme” et leur “démocratie”. En conséquence, la Russie est entrée dans son troisième âge, celui du matérialisme occidental, connu sous le nom de marxisme-léninisme, dominé par des juifs athées messianiques et d’autres non-Russes, qui se sont imposés aux masses par une terreur systématique, qui a fait des millions de morts. Comme l’a dit Lénine : “Que 90 % du peuple russe meure, pourvu que 10 % vivent jusqu’à la révolution mondiale”. (“Пусть 90% русского народа погибнут, лишь бы 10% дожили до мировой революции”).

Heureusement, l’étranger Lénine est mort avant d’avoir pu mettre sa menace à exécution et ses disciples fanatiques, comme Trotsky, ont été éliminés avant qu’ils ne puissent continuer. La Russie est sortie du joug du juif allemand Marx épuisée et incapable de se défendre contre une nouvelle trahison occidentale. Elle est entrée dans son quatrième âge. C’est l’ère des années 1990 post-soviétiques, l’ère des oligarques et des pilleurs occidentaux. Les traîtres, Gorbatchev, Eltsine et consorts, ont vendu la Russie, ils ont “privatisé” les biens du peuple, ils ont permis qu’elle soit entourée de bases des États-Unis et de l’OTAN et que ses frontières sud-ouest soient transformées en une diabolique base américaine de fortifications armées et de biolabs anti-slaves, une Anti-Russie, comme l’a si bien appelée le président Poutine. Pendant plus de trente ans, une bataille pour la Russie s’est déroulée entre les patriotes et les voleurs corrompus, jusqu’au 24 février 2022. Une nouvelle période, la cinquième, a alors commencé dans l’histoire russe, avec le mouvement de libération en Ukraine et l’exil des traîtres russes évidents, bien qu’il y ait encore de nombreux traîtres corrompus, des “hommes d’affaires” qui dissimulent leur véritable identité et qui sont toujours là avec leur idolâtrie de l’argent à l’américaine et qui achètent et vendent des âmes mortes.

Nationalisme russe ou internationalisme russe

Ce cinquième âge, celui du nationalisme russe, qui a commencé le 24 février 2022 mais qui s’est ouvert en l’an 2000, a été exprimé par l’expression “le monde russe”. Il s’oppose fermement à l’anti-humanisme du Nouvel Ordre Mondial, imposé par l’élite dépravée de l’Occident LGBT. Cependant, le nationalisme étroit et l’isolationnisme, auxquels appartiennent la nostalgie de Staline et l’eurasisme, ne sont pas l’avenir. Ils ne mènent qu’au stalinisme d’un passé récent ou au néo-paganisme d’un passé ancien. L’orthodoxie, qui est la nature la plus élevée de la Russie, ne peut être freinée par de telles tendances anti-chrétiennes et nationalistes. Si Moscou est la troisième Rome, l’avenir de la Russie est multinational, multilingue, impérial et non étroitement national. C’est pourquoi l’expression “monde russe” est inadéquate et n’a qu’une valeur passagère. Une nouvelle Russie multinationale et décentralisée appartient à ce que de brillants diplomates russes, sous la direction de Sergei Lavrov, ont correctement appelé le “monde multipolaire”, dont, en dépit des nationalistes étroits, la Russie est le leader idéologique et militaire.

La réaction nationaliste du “monde russe” à la période soviétique antinationale et antirusse était parfaitement naturelle. La Russie devait panser ses plaies. Mais un tel nationalisme isolationniste n’est pas une solution à long terme. C’est le nationalisme occidental qui a fait tomber la première Rome, et le nationalisme grec qui a fait tomber la deuxième Rome. Aujourd’hui, la Russie doit choisir la décentralisation multinationale plutôt que de s’accrocher à un centralisme nationaliste de type soviétique.

Par exemple, l’Église russe opère enfin librement en Afrique. Si elle peut accomplir le travail missionnaire nécessaire et préparer des évêques africains noirs, avec le soutien du réseau des ambassades russes en Afrique, elle peut fonder l’Église orthodoxe africaine tant attendue par les Africains depuis les années 1950. La centralisation nationale n’est pas l’avenir, mais le passé, c’est-à-dire la manière saint-pétersbourgeoise et soviétique, et non la manière russe.

Conclusion : L’attente de la restauration et du tsar

Comme le reste du monde multipolaire, 87,5 % de l’humanité, la Russie s’éloigne des méthodes occidentales, celles de Saint-Pétersbourg et de l’ère soviétique. Que recherche le monde aujourd’hui ? La justice et la prospérité. Le capitalisme n’a réussi à apporter ni l’une ni l’autre. L’emblème russe n’est pas un symbole replié sur lui-même, mais un aigle bicéphale tourné vers l’extérieur, unissant l’Est et l’Ouest. Telle est la vocation de la Russie. Les États-Unis ne peuvent rien faire, ils ne sont qu’une île, coupée de la réalité par deux océans. La tâche de la Russie est de diriger le monde, mais pas en tant que puissance impérialiste, comme les États-Unis au XXe siècle et la Grande-Bretagne au XIXe siècle. Ces siècles sont révolus. Tous deux ont trahi la Russie et sa vocation multinationale. Sous la direction du président Poutine, qui est le précurseur qui prépare la voie, la Russie s’achemine prudemment vers la réalisation de sa vocation, qui est de conduire le monde vers la justice et la prospérité.

La Russie est soutenue par ses alliés, en particulier la Chine, mais aussi l’Inde, l’Afrique, le monde musulman et l’Amérique latine, des pays qui connaissent l’injustice et la pauvreté du capitalisme occidental colonialiste et qui l’ont rejeté. Telle une poule, au nord du monde, la Russie materne et aide l’est, l’ouest et le sud. Nous attendons la restauration de la vraie Russie pour achever le travail que celui qui a trouvé la voie (“Poutine” signifie “la voie”) a si patiemment commencé. C’est la voie qui a été perdue par les traîtres de l’époque de Saint-Pétersbourg et de l’époque marxiste. Aujourd’hui encore, la Fédération de Russie contemporaine est infiltrée par quelques traîtres, mais nous pouvons les vaincre grâce et après ce conflit dans les régions frontalières du sud-ouest de la Russie, appelées “Ukraine”. Ce conflit a permis de nettoyer les institutions russes. Les partisans de l’oligarchie qui privilégient le profit personnel n’ont pas d’avenir. En revanche, ceux qui privilégient le patriotisme et la loyauté envers la vocation multinationale de la Russie ont un avenir.

Batiushka

Recteur orthodoxe russe d’une très grande paroisse en Europe, il a servi dans de nombreux pays d’Europe occidentale et j’ai vécu en Russie et en Ukraine. Il a également travaillé comme conférencier en histoire et en politique russes et européennes.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Notes

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