« J’ai une paraplégie complète »: grièvement blessé lors d’un refus d’obtempérer, un gendarme témoigne

« J’ai une paraplégie complète »: grièvement blessé lors d’un refus d’obtempérer, un gendarme témoigne

JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

« Je ne retrouverai pas l’usage de mes jambes ». Ce gendarme, grièvement blessé dans un refus d’obtempérer le 19 octobre dernier à Pugnac, en Gironde, est aujourd’hui paraplégique. Il donne de ses nouvelles et confie sa volonté de « garder le cap et rester positif » dans une interview au journal local Sud Ouest.

Trou noir

Le 19 octobre 2021, aux alentours de 18h15, le véhicule conduit par un jeune homme passe devant une opération de contrôle routier. Les gendarmes font signe au conducteur de s’arrêter mais ce dernier accélère et percute un militaire.

Le drame a eu lieu durant un « contrôle relativement classique », se souvient Mickael Mathey. Mais c’est tout ce dont le militaire se rappelle. Il a effectivement expliqué à nos confrères avoir « perdu connaissance » lorsqu’il a été percuté. Depuis, c’est le trou noir.

« Mon cerveau a occulté cette partie-là », explique-t-il. Au moment des faits, les gendarmes ont déclaré que leur collègue avait été « traîné sur plusieurs dizaines de mètres » par le véhicule. Souffrant de multiples blessures, il a passé 15 jours en réanimation, et se souvient d’avoir vu sa compagne à ses côtés, un « réconfort ».

Si le pronostic vital du gendarme n’était pas engagé, « les graves blessures dont il souffre pourraient entraîner, de l’avis des médecins, de très lourdes séquelles », avait mis en garde Frédérique Porterie, procureure de la République, deux jours après les faits.

Quotidien rythmé par la rééducation

Nos confrères précisent qu’il a été victime d’un « traumatisme crânien, d’une dissection de la carotide, de l’intestin et de l’estomac sectionnés ». Il a également souffert de 11 côtes cassées, d’une fracture du bassin et a vu ses ligaments broyés sur une jambe.

« Le choc a été si violent que ça m’a sectionné une partie de la moelle épinière et je ne retrouverai pas l’usage de mes jambes. J’ai une paraplégie complète », a-t-il expliqué au quotidien régional.

Près de huit mois plus tard, le gendarme, auparavant aventurier et très sportif, vit au rythme de la rééducation et se force à aller de l’avant. Il a notamment pour projet de sensibiliser les jeunes, ainsi que les élèves d’écoles de police et de gendarmerie. Auprès des premiers, il voudrait montrer que « les forces de l’ordre ne sont pas du tout l’ennemi des citoyens », a-t-il confié.

Le jour du drame, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait témoigné son soutien au gendarme sur Twitter.

« Les refus d’obtempérer tuent: il faut sans cesse le redire », avait-il ajouté.

Procès du suspect dans les prochains mois

Un jeune homme de 21 ans avait été placé en garde à vue et écroué deux jours après le drame. En effet, le chauffard avait pris la fuite après avoir percuté le gendarme et était activement recherché. Il avait abandonné sa voiture, qui avait été retrouvée une heure plus tard non loin du lieu de l’accident. Il avait ensuite été mis en cause pour « tentative d’homicide sur une personne dépositaire de l’autorité publique ».

Du procès, qui aura lieu dans quelques mois, le gendarme attend « des explications sincères » et « pas simplement des excuses ».

Article original publié sur BFMTV.com

Source : Yahoo Actualités

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À propos de l'auteur Profession Gendarme

L'Association Professionnelle Gendarmerie (APG) a pour objet l’expression, l’information et la défense des droits et intérêts matériels et moraux des personnels militaires de la gendarmerie et de toutes les Forces de l'ordre.Éditeur : Ronald Guillaumont

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