Congrès du Bloc Québécois

Congrès du Bloc Québécois

Un premier vrai congrès non virtuel dans l’ère post-covid s’est déroulé dans l’enthousiasme à Drummondville pendant cette fin de semaine qui se joue juste avant la Journée des Patriotes. Premier congrès depuis 2018.

Sous la thématique «À la grandeur du Québec» avec une nouvelle formule pour nourrir la «proposition principale» qui est en sorte une charte des valeurs du parti pour progresser vers l’avenir. Voici ce que le parti en dit:

«Cette proposition-ci se veut novatrice. Fondatrice peut-être. Nous voulons en effet soumettre un document qui projette sur plusieurs années, peut-être même jusqu’à l’indépendance, une perspective sur qui nous sommes, qui nous voulons être pleinement et comment nous le serons, sans entraves, libres et pleins de l’entrain des jeunes nations. Une feuille de route vers le pays. C’est une grave et formidable responsabilité pour Nous, Québécois!»

Le Congrès s’est ouvert avec des bienvenues de circonstance et salutations des invités venant d’outremer entre autre l’ambassadrice de la Palestine du Canada et le président du Sinn Féin irlandais.

L’ouverture fut marqué par la présence de Pauline Marois. Gilles Duceppe et Paul Saint-Pierre Plamondon ont fait des discours de rassemblement familiale.

Le samedi matin, lecture du poème «Speak White» et parole à Daniel Bélanger. Yves-François Blanchet a fait un discours toujours aussi rassembleur.

La journée fut consacrée aux ateliers de travail sur 5 thématiques: les valeurs, vivre ensemble,

Environnement, Démocratie  et multilatéralisme, Développement économique et régional et mandats et statuts.

J’avoue que le temps consacré pour autant de thématiques et tant de propositions fut trop court.

Pour construire un tel document, il faut beaucoup plus que quelques heures avec un rythme d’adoption trop rapide. Il est difficile de fournir les meilleures solutions à des questionnements qui demanderaient un temps d’interventions 5 fois plus grand. Déception. Surtout, que sur la quarantaine de propositions dans chaque atelier, on doit d’abord les accepter ou refuser et ensuite on doit retrancher le tout à un choix de dix pour présenter le lendemain dimanche pour encore retrancher quelques unes pour n’en garder, finalement que très peu.

Samedi, il y a aussi eu, le vote de confiance au chef avec 97,5% d’appui des membres présent au congrès.

Dimanche, jour de plénière. Et ça va vite. Vite, vite, vite est le mot d’ordre. À peine la lecture de la proposition et vite au vote avec limite de 2 interventions par sujet. Les délégués n’ont pas vraiment le temps de l’analyse. Plus de 60 propositions et plusieurs ne seront même pas vues.

Situation une peu déroutante et désolante.

Au travers de tout ça, il y a une proposition phare qui a été présentée: Abaisser le droit de vote à 16 ans. Peu de temps de débat. Ça semble progressiste à première vue, mais quand nous regardons de plus près nous y comprenons les effets néfastes. Se basant sur une «étude», les proposants avance l’idée que plus une personne est jeune plus elle va soutenir cette action de voter. Sauf que dans le cas présent avec 2/3 des jeunes qui votent pour des partis politiques fédéralistes et 1/3 votent pour un parti souverainiste; les souverainistes, étant en minorité, sont désavantagés de demander cette proposition. Ils se tirent dans le pied. La proposition sera retenue au Bloc, malgré les effets que cela va apporter. Heureusement que ceci n’est pas une loi au parlement.

Le Congrès a vu une grande participation par les jeunes. Une nouvelle génération prend le relais avec des positions qui souvent ressemblent à des positions de Québec solidaire.

À la lumière de cette exercice unique, pour établir une Charte de fonctionnement du parti ou charte des valeurs, je ne crois pas ce labeur, réussi.  Les 6 thématiques des six ateliers étaient aussi divisées en sous-thèmes. Un éventail aussi vaste pour réussir à construire une Charte en si peu de temps, n’est pas une expérience que doit être répétée. Trop de redécoupage et trop de matière à traiter pour en arriver à quelque chose qui, au final, sera «tabletté»et ne servira peut ou pas sauf pour se rappeler qu’il ne faut pas agir dans tel et tel domaine. L’objectif était noble , mais la finalité moins heureuse. Surtout que le manque tout le temps pour moindrement en débattre.

Le Bloc ne doit pas s’empêcher d’agir en se référant constamment à cette Charte. Le Bloc aura intérêt dans l’avenir, à revenir à une formule classique de recevoir des propositions d’actions direct pour agir auprès du gouvernement en place et aux situations qui se présentent au parti.

Le Bloc aura un choix à faire: écouter les membres et leurs besoins ou se référer à cette Simili-Charte inspirée par les membres, en partie, à la va-vite.

La Proposition principale (ou la Charte du parti) a plus de 350 points sur 40 pages. Réunir les membres en Congrès pour un tel exercice ne donne pas une Charte bien approfondi pour épurer l’essentiel et condenser le tout dans une vraie charte des valeurs qui pourrait tenir en une, deux ou trois pages. Il faut revenir aux grands principes est laisser de côté le trop détaillé.

Une Charte de valeurs doit être accessible et lisible. Cette proposition principale ne le sera pas.

Le Bloc doit avoir des positions plus clair concernant les enjeux qui affectent l’avenir de la nation du Québec comme  avoir une position clair sur le seuil de 500 000 immigrants par année pour le Canada et 100 000 pour le Québec. Le Bloc doit avoir une solution à proposer, non seulement le dénoncer. Le Bloc pourrait, à chaque fois que le ministre Fraser ou Trudeau parle du seuil de 500 000; exiger une commission parlementaire pour établir le vrai seuil d’immigration selon des études, des comparatifs et des analyses. Le Bloc doit l’exiger. Il doit enfoncer le clou constamment jusqu’a l’obtention d’une commission d’analyse quelconque.

Dans la Proposition principale il y a ici et là la mention «capacité d’accueil». Comment parler ou mentionner une tel élément dans une charte, si on en connait pas les contours de son application? Comment peut-on lire «selon notre capacité d’accueil», si on ne connait pas cette capacité? Comment peut-on affirmer une chose et ne pas connaitre son contenu, ni son contenant. La «capacité d’accueil n’est pas juste un terme; il doit y avoir une définition d’établie.

Le Bloc doit aussi mieux se définir sur le «qui est Québécois». L’appartenance terrienne n’est pas suffisant. Le fait d’habiter sur le territoire québécois ne fait pas de vous un citoyen de la nation du Québec. La réalité est là devant nous, à tous les jours; des milliers de nouveaux arrivants choisissent la nation du Canada même en s’établissant sur un territoire nommé Québec. C’est ça la réalité. Le Bloc veut tellement être «inclusif» qui ne constate pas l’échec de cette position incongrue.

Voilà des sujets à débattre en Congrès annuel. Forger avec un parti, l’appelle du citoyen. Parler des sujets que le citoyen veut voir le parti prendre position sur lequel agir.

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Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec

À propos de l'auteur Vigile.Québec

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