La vie du co-créateur de Matrix serait-elle être plus étrange que la fiction ?
Note du traducteur : L’article suivant est initialement paru, en anglais, dans le célèbre magazine états-unien Rolling Stone, en janvier 2006, sous le titre « Le mystère de Larry Wachowski ». La version originale a été supprimée du site de Rolling Stone mais peut être lue en suivant ce lien. Il m’a semblé intéressant de le traduire en raison de ce qu’il met en lumière concernant le transgenrisme.
Un soir de janvier 2001, Larry Wachowski, coréalisateur des films à succès Matrix, est entré dans un club sombre de West Hollywood où les règles de l’identité s’estompaient facilement, comme dans ses films. Ce club, appelé The Dungeon (le donjon), était au service de la communauté BDSM (bondage, discipline, sadisme et masochisme) de Los Angeles. C’était un lieu où avait cours une dynamique de pouvoir impliquant deux types de personnes différentes : les avides de soumissions, ou esclaves, et les dominatrices qui, pour une heure ou une nuit, prenaient totalement en charge leur esprit et leur corps, à l’aide de cordes, de fouets, de chaînes, de couteaux et d’aiguilles. Wachowski appartenait à la première catégorie. Et, selon ses amis, il aimait s’adonner à son passe-temps en étant habillé en femme.
L’une des personnes qu’il a rencontrées ce soir-là était une des dominatrices les plus en vue de L.A., une grande blonde à la silhouette imposante qui utilisait comme nom de kink « Ilsa Strix ». Infliger une douleur extrême semble être la spécialité de Strix : « Ma plus grande réussite, d’une certaine manière, a‑t-elle déclaré un jour, a été de planter 333 aiguilles dans un seul pénis. » Strix faisait claquer le fouet sur ses esclaves comme personne d’autre. Elle dirigeait le donjon avec son partenaire Buck Angel, une transsexuelle femme-vers-homme (ftm) connue aujourd’hui dans le monde du porno sous le nom de « The Dude With a Pussy » (« le mec avec une chatte »). [Le nom officiel de Buck Angel est aujourd’hui Jake Miller].
Dans les semaines qui ont suivi leur première rencontre, Larry Wachowski est retourné au donjon pour voir Mistress Strix. Les limites sont rapidement tombées, pour le plus grand étonnement de la communauté BDSM de Los Angeles, qui s’enorgueillit du fait que les maîtresses gardent leurs soumis à distance. La relation entre Larry et Ilsa, tous deux trentenaires, allait finir par détruire deux mariages et peut-être modifier le cours créatif de l’une des trilogies cinématographiques les plus influentes du dernier quart de siècle, que Larry avait créé avec son frère Andy : les films Matrix, dont le premier était sorti en 1999, et ses deux suites, sorties en salles à six mois d’intervalle, en 2003. Autrefois considérés comme les rois de l’Hollywood geek-chic, les frères Wachowski ont disparu de la scène, devenant de véritables reclus. Ils ont tous deux refusé les demandes d’interview pour cet article.
Les frères prévoient cependant de réapparaître — professionnellement, en tout cas. Le mois de mars verra la sortie de V pour Vendetta, qui portera la célèbre marque des Wachowski, cette fois en tant que scénaristes et producteurs. Basé sur un roman graphique bien connu d’Alan Moore et David Lloyd, qui traite du vigilantisme dans un État fasciste, le film serait un réquisitoire virulent contre la politique de l’administration Bush. Bien que les frères n’aient pas réalisé Vendetta, un projet en cours depuis l’époque de Matrix, le film ressemble à un film des Wachowski : sombre et dangereux, selon ceux qui l’ont vu. La communauté des cinéphiles en ligne a fait part d’un grand enthousiasme après des projections en avant-première soigneusement orchestrées. Dans une première critique, Michael Wolff, de Vanity Fair, a qualifié le film de « spectaculaire et exaltant ». Ce film de plus de 50 millions de dollars était à l’origine prévu comme l’un des grands films de l’automne 2005 de Warner Bros. Seulement, sa sortie, initialement programmée pour le mois de novembre, propice aux superproductions, fut repoussée au mois de mars, qui est traditionnellement le lieu de prédilection des films en difficulté. Ironiquement, c’est aussi le mois où Matrix est sorti. Il s’agit du premier film des frères Wachowski en trois ans, et il n’y en a pas d’autre en vue.
Les performances de Vendetta seront certainement suivies de près par les fans et les observateurs de l’industrie. Quel est l’avenir de l’équipe de réalisateurs la plus prospère et la plus visionnaire de l’histoire récente ? Où sont-ils allés ? Et qu’est-il arrivé à Larry Wachowski ?
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Lorsque Matrix a été présenté pour la première fois en 1999, les spectateurs ont été stupéfaits par le nouveau monde que les Wachowski avaient créé. Le génie du film a consisté à marier une vieille idée — selon laquelle les humains habitent un univers alternatif contrôlé par des machines — avec des scènes de combat spectaculaires et des effets spéciaux visionnaires. En plus d’emprunter aux films d’arts martiaux de Hong Kong et aux animes japonais, Matrix fait allusion à des événements de la Bible et de la mythologie et aborde le concept toujours en vogue de l’intelligence artificielle — de quoi satisfaire tous les fans de science-fiction. Il s’agissait d’une sorte de Star Wars pour des gens brillamment tordus.
Rien dans le passé des frères Wachowski ne laissait présager qu’ils étaient sur le point de devenir les nouveaux titans geeks d’Hollywood. Leur seule réalisation antérieure, le thriller lesbien noir et pervers Bound, à 4 millions de dollars, comportait certaines des scènes entre filles les plus sordides jamais vues dans un film de studio, mais n’a pas trouvé un large public. En revanche, Bound abordait des thèmes devenus obsessionnels pour les Wachowski : la facilité avec laquelle, dans un monde rigide, les identités sociales et sexuelles peuvent changer.
Durant leur période Bound, les frères passaient aux yeux de leurs amis et collègues pour des plaisantins invétérés, d’une ouverture rafraîchissante. Après avoir passé leur vie à chercher le succès au cinéma — d’abord comme enfants obsédés par les bandes dessinées, puis comme scénaristes néophytes — les habitants du Midwest ne semblaient pas affectés par les pièges séduisants de l’industrie cinématographique. « Larry et Andy étaient le genre de personnes avec lesquelles on aimerait boire une bière », déclare un scénariste qui a passé du temps avec eux pendant la tournée de presse de Bound. « Très accessibles. Très normaux. »
Puis vint Matrix. Réalisé pour 70 millions de dollars, à partir d’un scénario qui avait surpris le producteur Joel Silver à la première lecture, le premier film de la série est la définition même d’un classique culte moderne. Il a rapporté 470 millions de dollars de recettes mondiales et remporté quatre Oscars, et des centaines de sites de fans dévoués alimentent une « Matrix mania » qui durera sans doute des années. Un jeu vidéo basé sur le film, intitulé « Enter the Matrix », s’est vendu à un million d’exemplaires au cours des dix-huit premiers jours après sa sortie, devenant ainsi le jeu vidéo basé sur un film qui s’est vendu le plus rapidement de l’histoire. La version DVD du film a été le premier disque à se vendre à un million d’exemplaires. La franchise entière a finalement rapporté plus d’un milliard de dollars à Warner Bros. Et elle a eu un autre effet : elle a initié le public à un univers privé, jamais vu auparavant — étrangement asexué, mais aussi rempli de références à l’androgynie, au cuir et au sadomasochisme.
En plus de leurs salaires lucratifs de réalisateurs, Larry et Andy ont gagné des millions en tant que scénaristes et ont également reçu une part des bénéfices bruts et des redevances sur le jeu vidéo. Il s’agit d’une incroyable rentrée d’argent pour ces deux anciens peintres en bâtiment de Chicago, qui ont fait leurs premières armes dans l’industrie du divertissement en tant que scénaristes pour Marvel Comics et ont étudié la biographie trash de Roger Corman (1990), How I Made a Hundred Movies in Hollywood and Never Lost a Dime (paru en français sous le titre Comment j’ai fait cent films à Hollywood et je n’ai jamais perdu un centime), en vue de percer. D’ailleurs, les frères Wachowski n’ont jamais terminé l’université. Larry a abandonné l’université appelée Bard College, dans le nord de l’État de New York, et son jeune frère Andy a quitté l’université d’Emerson College, à Boston, sans avoir obtenu de diplôme.
Ils formaient une drôle de paire. Larry buvait du vin et collectionnait les livres anciens. Andy, le plus trapu des deux, préférait la bière et les sports professionnels, et aimait s’habiller comme un motard. Ils écrivaient leurs scénarios ensemble, à la main, sur des blocs-notes jaunes, et se disputaient rarement. « À l’époque où je travaillais avec eux, il y a peut-être eu trois positions divergentes sur 3 856 293 questions créatives concernant quatre films », déclare le concepteur sonore Dane A. Davis, qui travaille avec les frères depuis Bound et a remporté un Oscar pour son travail sur Matrix.
En 2000, riches du succès inattendu du premier Matrix, Larry et Thea Bloom, sa petite amie d’université devenue son épouse, ont acheté une maison à 1,9 million de dollars sur la plage de Venice, en Californie, avec une vue imprenable sur l’océan Pacifique. Les frères ont installé leur société de production, Anarchos Entertainment, dans un sombre immeuble situé à quelques minutes de la maison de Larry et Thea, avec le projet vague mais ambitieux de produire une série de films qui présenteraient leurs visions décalées au monde entier.
En cours de route, les frères Wachowski ont délaissé leurs manières chaleureuses et se sont soigneusement nimbés d’un voile de mystère. Ils ont donné de moins en moins d’interviews et ont fini par ne plus parler à la presse. « Larry et Andy Wachowski travaillent ensemble depuis trente-deux ans », peut-on lire dans l’une de leurs biographies officielles. « On ne sait pas grand-chose d’autre sur eux. »
Cependant, dans un Hollywood élitiste, les frères apparaissaient comme des héros de la classe ouvrière. Les Wachowski faisaient les choses à leur manière. Ils n’ont pas protesté, ni crié, ni cassé de meubles. Ils ont distribué, tourné et monté leurs films comme ils l’entendaient. Confiants dans leur vision, ils n’en ont jamais dévié. Ils ont travaillé avec la même équipe soudée sur les trois films Matrix et ont récompensé la loyauté de leur équipe avec des cadeaux de vacances et même une généreuse part des bénéfices du jeu. « Il est impossible de ne pas aimer Larry », déclare Davis. « Dès que la méticulosité ou l’excès de sérieux vont nous pousser à bout [sur le plateau], l’humour de Larry crève la bulle et nous ramène à la réalité de simples humains qui réalisent un simple film. »
Mais parfois, l’ambiance sur le plateau prenait un ton plus sombre. « Larry et Andy ont toujours été intéressés par le concept de suppression, de se supprimer soi-même », explique Marcus Chong, qui jouait Tank, le pilote du vaisseau de Morpheus, le Nebuchadnezzar, dans le premier film de Matrix. « L’un de leurs principaux conseils de mise en scène était : Soyez stoïque, ne montrez jamais votre vrai visage. »
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Née Karin Ingrid Winslow en 1967 dans le Connecticut, adolescente punk rocker et fugueuse dont la mère est décédée alors qu’elle était encore une jeune fille, Mistress Strix s’est pratiquement imposée comme une superstar dans le monde du BDSM. En plus de diriger le club The Dungeon, où elle s’est fait de nombreux adeptes parmi l’élite d’Hollywood, Ilsa a donné des cours de piercing avancés aux aspirants dominants, ou maîtres, et a été à l’avant-garde d’un effort vigoureux pour propager la philosophie du BDSM non seulement à Los Angeles, mais aussi dans le monde entier, via l’internet. Un site Web qu’elle a fondé, Pro-domination.com, alloue une partie des cotisations des abonnés à un fonds de défense juridique au profit des dominants professionnels qui ont maille à partir avec les forces de l’ordre. « Ilsa est devenue la bombe blonde de la domination », déclare l’ancienne star du porno Porsche Lynn, qui a travaillé comme dominatrice pendant de nombreuses années à Los Angeles et à Phoenix. « Très respectée. Très expérimentée. Très bien informée. »
Ilsa est arrivée à Los Angeles vers 1997, après avoir évolué dans les communautés bondage de San Francisco et de New York. « J’ai commencé à jouer avec le BDSM dès mes premières relations intimes, juste après le lycée », a‑t-elle déclaré dans une interview accordée en 2001 au site web BDSM DickieVirgin.com. « Il m’a fallu attendre le début de la vingtaine pour comprendre que le sadomasochisme faisait partie intégrante de mon identité et me définir comme membre de la communauté du cuir. » Lors d’une interview de 1996, Ilsa a décrit un client particulier : « Je lutte [avec lui]. Nous jouons des scènes tirées de vidéos de Hong Kong où des femmes balancent des hommes. »
Mistress Ilsa pouvait être dure, voire cruelle. « Si son soumis disait : “je ne pense pas que les aiguilles m’intéressent”, elle pouvait s’approcher et, boum, lui insérer quelques aiguilles sous les ongles », raconte Mistress Jenna King, une dominatrice de Los Angeles. « Elle avait la capacité d’amener un véritable soumis ou esclave à des niveaux qu’il n’aurait jamais cru pouvoir atteindre. Elle repoussait leurs limites et ils en étaient heureux. C’était un échange de pouvoir. » Ilsa a réalisé un certain nombre de vidéos, dont Transsexual Extreme 2, Hellcats in High Heels 3 (Chattes de l’enfer à hauts talons 3), Behind the Whip (Derrière le fouet) et Queen of Pain (Reine de la douleur) — toutes des best-sellers dans le monde du BDSM, qui montrent Ilsa s’amusant avec des esclaves hommes et femmes.
Une partie du cahier des charges maître/esclave — une règle de conduite stricte dans cet univers parallèle de confiance et d’abandon — est le concept de limites, limitant la rencontre de bondage uniquement à une séance précise. Par conséquent, aucun rapport sexuel n’est censé avoir lieu et aucune rencontre n’est possible en dehors d’une « session ». Ilsa Strix respectait scrupuleusement ces règles de base, au point de se montrer distante avec la plupart de ses clients. « Elle attirait un certain type d’hommes qui la considéraient comme une figure distante », explique Mistress Nicolette, une dominatrice de Los Angeles et une amie proche de l’époque. « Ils aiment ce côté inaccessible. Elle avait ce comportement royal et froid. »
La vie domestique d’Ilsa est aussi peu conventionnelle que sa vie professionnelle. Elle est mariée depuis 1998 à Buck Angel, une transsexuelle femme-vers-homme, une femme qui a eu recours à des chirurgiens pour se faire enlever les seins et dont la poitrine a été élargie, grâce à des injections de testostérone, pour atteindre l’envergure de celle d’un homme musclé. En dessous de la taille, Buck est restée une femme.
Ilsa et Buck Angel partageaient une petite maison dans le quartier de Los Feliz, à l’époque très pauvre, de Los Angeles. Buck passait ses journées comme assistant d’Ilsa, s’occupant de son site Web et de son marketing, quand elle [le journaliste emploie « il », mais je préfère employer « elle », on parle d’une femme, peu importe ses chirurgies] ne dirigeait pas le donjon ou ne s’entraînait pas à la salle de sport, quatre ou cinq fois par semaine. Toutes les deux semaines, elle se faisait une nouvelle injection de testostérone pour que ses muscles continuent à se développer.
Jeune fille, Buck ne s’est jamais sentie comme telle. Au lieu d’être obsédée par les vêtements et le maquillage, elle traînait avec des garçons, buvait de la bière et travaillait sur des voitures. Ilsa et Buck se sont mariés deux ans après que Buck, alors âgé d’une vingtaine d’années, a subi les opérations chirurgicales de 6 000 dollars qui l’ont transformée. Ses avant-bras sont massifs, son crâne chauve, tout son corps est couvert de tatouages. Également un « joueur » [une joueuse] enthousiaste de l’underground S&M (sadomasochiste), Buck aime les vestes en cuir, les chapeaux de cow-boy, les lunettes de soleil d’aviateur et les bons cigares.
« Ilsa n’a jamais été enthousiasmée par ses clients », explique Buck. « Elle voyait des politiciens et des hommes puissants, mais elle n’en faisait jamais une montagne ; c’était juste un travail. Mais un soir, elle a dit : “Oh, mon Dieu, tu ne vas pas croire qui se trouve dans cette pièce : le réalisateur de Matrix !” »
Fan du premier film Matrix, Buck est entré dans la pièce et a échangé quelques mots avec le coréalisateur et le scénariste. « J’ai vu Larry vêtu d’une culotte, de bas nylon et d’une perruque, entièrement maquillé », se souvient Buck. « Il était allongé là, tranquille, avec l’air très, très heureux. »
« Au début, je ne considérais pas la relation entre Ilsa et Larry comme sexuelle, parce que je comprenais la dynamique qui y régnait », affirme-t-elle. « Larry est un travesti et sa femme n’était pas à l’aise avec le fait qu’il s’habille en femme. Je pensais simplement que Larry était un client, et qu’Ilsa était la dominatrice. » Selon des sources de la communauté BDSM de Los Angeles, Ilsa Strix n’était pas la première « pro dom » à laquelle Larry Wachowski rendait visite.
Les psychiatres ne s’accordent pas sur les forces en jeu chez les hommes qui se travestissent et franchissent l’étape ultime de la chirurgie de « réassignation sexuelle ». Un camp considère que les hommes de ce type souffrent d’un « trouble de l’identité de genre », qu’ils sont des « femmes piégées dans des corps d’hommes » [une idée complètement sexiste : comme si le fait d’avoir des penchants pour les attributs de la féminité fabriquée par la société patriarcale signifiait que des hommes étaient en réalité des femmes, comme si une attirance pour les attributs de la féminité fabriquée par la société patriarcale, une envie d’être soumise sexuellement, et fouettée, etc., c’était ce qui faisait d’une personne une femme]. Un autre groupe de médecins qualifient les hommes qui manifestent ces tendances d’« autogynéphiles » — des hommes hétérosexuels qui sont essentiellement des fétichistes sexuels, excités par la pensée ou l’image d’eux-mêmes en tant que femmes.
J. Michael Bailey, professeur de psychologie à l’université Northwestern, dans l’Illinois, et auteur de The Man Who Would Be Queen : The Science of Gender-Bending and Transsexualism (« L’homme qui serait reine : la science du gender-bending et du transsexualisme »), défend la thèse de l’autogynéphilie. Bien qu’il ait refusé de s’exprimer concernant Larry Wachowski, il a décrit des comportements autogynéphiles typiques. « Les autogynéphiles mentionnent souvent un désir d’être une fille qui remonte à l’enfance », explique Bailey. « Mais la première manifestation extérieure de ce désir apparaît généralement au début de l’adolescence, lorsqu’ils découvrent que le port de vêtements féminins les excite. En revanche, et malgré les fréquentes affirmations du contraire, rien n’indique que ces personnes étaient particulièrement féminines dans leur enfance. »
Certains experts estiment que les hommes qui veulent devenir des femmes ont également tendance à être ce que Larry Wachowski semble être : un homme passionné par la technologie [autrement dit, ils ont tendance à être d’ardents technophiles, ce qui corrobore le discours que tient « Sandy » Stone, un célèbre militant trans états-unien, qui affirme que le transgenrisme est lié au développement technologique, Cf. son livre intitulé The War of Desire and Technology at the Close of the Mechanical Age, soit « La guerre du désir et de la technologie à la fin de l’ère mécanique », paru en 1995]. En 1974, Donald Laub, chirurgien plasticien, et Norman Fisk, psychiatre, ont mené une étude à la faculté de médecine de l’université de Stanford sur 769 patients envisageant un changement de sexe. Parmi les patients de sexe masculin, Laub et Fisk ont découvert une prédisposition intéressante : « L’observation du groupe des hommes devenus femmes a montré […] qu’ils s’intéressaient aux mathématiques et à l’informatique. »
Larry envoyait à Ilsa des bouquets de fleurs très élaborés et lui achetait des livres, des vêtements et des chaussures. Ilsa restait debout tard dans la nuit, à scruter l’histoire de Larry sur Internet. Selon Buck, Ilsa offrait à Larry des séances de bondage gratuites qui duraient parfois toute la nuit, renonçant ainsi à des milliers de dollars de revenus et éveillant l’ire et les soupçons de Buck. Selon ses ami·es, Deux semaines après avoir rencontré Larry, Ilsa semblait avoir changé.
Par la suite, elle s’est envolée pour l’Australie, en première classe, pour accompagner Larry sur les lieux de tournage des deux suites de Matrix, pendant plusieurs semaines d’affilée. Larry venait la chercher à l’aéroport habillé en « Lana », se souvient un ami. « Il devenait déprimé et de mauvaise humeur lorsqu’il devait se rendre sur le plateau habillé en homme. »
Dans le milieu du bondage de Los Angeles, la nouvelle de la relation entre Larry Wachowski et Ilsa Strix s’est rapidement répandue. Selon les cyniques, Ilsa, en femme d’affaires intelligente qu’elle était, n’avait certainement fréquenté Larry que pour son argent. Pour elle, Larry devait représenter l’ultime « sugar daddy ». Sinon, pourquoi Ilsa avait-elle soudainement décidé de ne pas respecter les règles du BDSM ? Tout le monde dans la communauté l’appelait la « session à six millions de dollars », raconte la maîtresse Jenna King. « Les gens en plaisantaient. »
Lorsque Larry et Ilsa sont apparus pour la première fois en public, lors de la première de Matrix Reloaded à Los Angeles en 2003, les frères Wachowski ont essuyé le premier revers critique de leur carrière. Bien que Reloaded ait été l’un des films les plus rentables de 2003, avec 281 millions de dollars de recettes, il a coûté 150 millions de dollars à réaliser et contient l’une des séquences les plus critiquées de l’histoire récente du cinéma, la scène dite de la rave, dans laquelle des centaines de danseurs se contorsionnent interminablement, comme dans un film porno soft-core, et dans laquelle Keanu Reeves se dénude. Matrix Revolutions, qui a également coûté 150 millions de dollars, n’a rapporté que 138 millions de dollars et a sacrifié des scènes de combat croustillantes au profit d’effets de synthèse exagérés et d’une religiosité sentimentale. Manohla Dargis a écrit dans le Los Angeles Times : « Neo a quitté la Matrice pour atterrir dans un épisode de Touched by an Angel. Comment quelque chose de si cool au départ a‑t-il pu devenir si ringard ? »
Certains, à Hollywood, ont mis cela sur le compte d’une baisse de régime. D’autres y voient autre chose : Larry Wachowski avait l’esprit ailleurs. Selon une source du monde du bondage, « Larry était totalement concentré sur Ilsa ».
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D’abord dans le déni, Buck Angel a exigé des réponses. Ilsa s’est arrangée pour que Larry et elle rencontrent Buck dans un club transsexuel sur le boulevard Santa Monica, un vendredi soir du début de l’année 2001, afin de discuter de la situation. À minuit, deux grandes blondes portant des perruques presque identiques, des vestes en fourrure et des chaussures à talons hauts sont entrées. C’était Larry et Ilsa, mais Larry était pratiquement méconnaissable.
Buck Angel se rafraîchissait au bar pendant que son épouse et Larry Wachowski se lançaient à leur tour sur la piste de danse. « Lorsqu’ils se sont approchés de moi, Larry n’a pas voulu me regarder dans les yeux », se souvient Buck. « Dans ses chaussures, il fait environ 1,80 m, une grande drag queen. J’ai essayé de parler à Larry, mais il ne voulait pas me parler. Sa perruque lui couvrait les yeux et je lui ai dit : “Mec, tu devrais remonter ta perruque, parce que tu ressembles à un mec en robe”. »
Peu après, Buck a mis Ilsa à la porte de la maison qu’ils partageaient sur Kenmore Avenue et a demandé le divorce. Elle lui a dit : « Que Larry s’occupe de toi. » Lors du partage de leurs maigres biens, Ilsa a récupéré la PlayStation et l’argenterie, tandis que Buck a obtenu la grille à gaz, une gravure de Cape Cod et « toutes les fournitures de cuisine restantes ». Un fourgon Ford, pour lequel le couple devait encore payer 17 000 dollars, est retourné chez le concessionnaire. Buck Angel a quitté Los Angeles pour la Nouvelle-Orléans.
Thea Bloom, furieuse, en avait également assez. En juillet 2002, elle s’est séparée de Larry et a cherché à mettre fin à leurs neuf années de mariage. Thea Bloom ayant accusé Larry d’avoir dissimulé des millions de dollars gagnés sur divers projets Matrix, un juge de la Cour supérieure de Los Angeles a ordonné, en mai 2003, le gel des biens considérables de Larry, au moment même où Matrix Reloaded sortait sur les écrans. « Larry a été extrêmement malhonnête avec moi dans notre vie personnelle, et je crois qu’il me cache des informations concernant nos affaires financières », a déclaré Bloom dans une déclaration sous serment. La séparation, a‑t-elle ajouté, était « basée sur des circonstances très intimes, sur lesquelles je ne m’étendrai pas pour l’instant, pour des raisons de respect de sa vie privée ».
Les documents déposés par Bloom fournissent toutefois un aperçu du monde secret de Larry Wachowski. Bloom affirme que les frères Wachowski ont reçu 16 millions de dollars pour les seuls films Reloaded et Revisited, dont 5 millions pour les scénarios, 2,2 millions pour les services de préproduction et 6,6 millions à débourser pendant que la photographie principale était en cours. En plus de la moitié de l’argent de Larry, elle a demandé 29 819 dollars par mois pour ses dépenses. [La procédure de divorce a fini par aboutir, en 2009].
Au Festival de Cannes, cette année-là, lorsque Larry et Ilsa sont apparus ensemble sur le tapis rouge, Ilsa était éblouissante, telle une star de cinéma — peau parfaite, cheveux blonds tombant sur ses épaules, dents blanches étincelantes. Larry Wachowski ne ressemblait pas à Larry Wachowski. Son visage était féminisé ; ses sourcils étaient épilés, il portait de grandes boucles d’oreilles en forme de goutte d’eau et un bonnet en tricot couvrait sa tête. Ses ongles étaient manucurés. Larry et Ilsa semblaient ravis. La presse, y compris la chroniqueuse Liz Smith, s’est demandée si Larry prenait des hormones féminines en prévision d’une opération de changement de sexe. Ilsa et lui ont décidé de quitter Los Angeles et d’emménager dans une maison valant 2,7 millions de dollars à San Francisco, sur une colline escarpée du quartier de Castro, avec une vue imprenable sur la baie. (Le mois dernier, les travaux d’agrandissement de la maison, très coûteux, étaient toujours en cours et une Lexus rouge étincelante était garée dans le garage intérieur).
Sur l’acte de transfert de la maison, le nom de Laurence Wachowski n’apparaît pas. Il s’agit plutôt de « Laurenca » Wachowski. Et dans une ordonnance du juge, déposée dans le cadre de la procédure de divorce, il est également identifié comme Laurence Wachowski, alias Laurenca Wachowski.
La même année, Larry et son frère se sont présentés à contrecœur au bâtiment de la Screen Actors Guild (SAG, un syndicat professionnel états-unien représentant plus de 160 000 acteurs, figurants, et professionnels des médias du monde entier, travaillant pour le cinéma, la télévision, la publicité, les jeux vidéo, la radio, la musique, etc.) sur Wilshire Boulevard pour témoigner lors d’une audience d’arbitrage de la SAG. Marcus Chong, dont le personnage de Tank avait été éliminé des suites de Matrix après une âpre dispute au sujet de l’argent, affirmait avoir été traité injustement lors des négociations salariales.
Pour l’audience, Larry s’était habillé entièrement en noir et a été constamment suivi par une équipe de quatre gardes du corps costauds, au visage de pierre et vêtus de noir, parce que Chong aurait proféré des menaces à l’encontre des frères. Le Larry Wachowski qui apparaît ce jour-là choque Chong : c’est un homme à l’allure résolument féminine, à la peau lissée et aux joues roses, bien loin de l’homme chauve et viril d’un mètre quatre-vingt-dix originaire de Chicago qu’il avait connu sur les plateaux de tournage en Australie. « Son visage avait l’air de fondre, raconte Chong, et il avait une chevelure à la Raquel Welch. » Notant les fréquents allers-retours de Larry aux toilettes, l’avocat de Chong, Sean Erenstoft, a demandé aux Wachowski s’ils étaient sous l’influence de drogues. Larry a nié sous serment.
Larry a témoigné pendant quatre heures. « Parfois, il parlait fort et était impoli », explique Erenstoft. « Parfois, il était clair et direct, d’autres fois, il était amorphe et nébuleux. » Wachowski a quitté le bâtiment de la SAG avec son escouade d’hommes de main et a disparu à nouveau. L’issue de l’audience n’a jamais été rendue publique.
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Un complexe d’appartements anonyme, dans un quartier ouvrier de Sherman Oaks, en Californie, par un après-midi étouffant de la fin du mois d’août — le crâne chauve et transpirant, Tom Moore ouvre la porte du donjon exploité par sa partenaire, Mistress Nicolette. Tom Moore, ancien dominateur (BDSM) professionnel, tourne aujourd’hui des films pornographiques transsexuels, tandis que Nicolette parcourt le monde pour rencontrer des clients enthousiastes. Ils connaissaient Ilsa Strix depuis des années et estiment qu’elle a trahi la communauté BDSM pour être avec Larry Wachowski.
« Ilsa fuyait tout ce qui ne lui rapportait pas d’argent », explique Nicolette, une blonde aux courbes arrondies, au corps tonique, une dominatrice qui pratique également le BDSM dans sa vie privée. Nicolette prend un fouet et, d’un coup de poignet, trace une ligne nette sur un Post-It jaune collé au dos de la porte d’entrée. Entraînement au tir.
« Larry a décidé de vivre sa vie à plein temps, et il possédait des millions, alors elle a laissé tomber son mari [son épouse, Buck Angel] comme une patate chaude », explique Moore, qui tourne également des films pornographiques gays dans une petite pièce à côté du donjon de Nicolette. « Elle a supprimé son site web et a fait comprendre à tout le monde qu’elle n’était plus dans le coup. Après avoir trouvé Larry, Ilsa a foutu le camp. » Nicolette et lui ont essayé, en vain, de joindre le numéro privé de la jeune femme à San Francisco.
« Je sais qu’elle était heureuse », dit Nicolette. Juste avant d’aller au Festival de Cannes, elle m’a appelée et m’a dit : « J’ai mon propre appartement. Je me sens différente. Je me sens renouvelée. Je fais à nouveau de l’exercice, je fais du yoga, je suis en bonne santé. »
Plus tard, j’ai rappelé Buck Angel à la Nouvelle-Orléans, quelques jours avant que les inondations ne ravagent la ville et ne l’obligent à fuir son appartement du quartier français. « Ilsa m’a dit qu’elle était tombée amoureuse de Larry, et qu’il était tombé amoureux d’elle — je n’y crois pas », a déclaré Buck. « Je pense qu’elle a trouvé un moyen d’échapper à la domination professionnelle, et un moyen d’être prise en charge. Et Larry était prêt à tout risquer pour ça. »
À la Nouvelle-Orléans, après sa rupture amère avec Ilsa, Buck Angel a épousé une artiste pionnière du perçage corporel, Elayne Angel — qui a percé la narine et les mamelons de Lenny Kravitz — et s’est taillé un créneau spécifique dans le porno. Buck joue dans des films transsexuels, ayant principalement des relations sexuelles avec des femmes et des hommes gays, et gère un site web, buckangel.com. En février, dans le cadre d’un contrat de douze films, il a sorti un film intitulé Buck’s Beaver. En août, il est entré dans l’histoire du porno en filmant une scène dans laquelle il a des rapports sexuels avec un transsexuel homme-vers-femme (mtf) — ce qui représenterait le premier coït de ce type à l’écran.
De nombreux amis d’Ilsa et de Larry refusent de parler d’eux. « Ils veulent que leur vie privée soit respectée », déclare Sabrina Belladonna, une grande dominatrice de Los Angeles qui a connu Karin Winslow pendant des années, avant de raccrocher le téléphone. « Autrement, ils s’exprimeraient publiquement, non ? »
Voilà deux ans que les Wachowski n’ont pas fait parler d’eux. Et c’est toujours le cas cependant que Warner Bros. prépare la sortie de V pour Vendetta, réalisé par leur protégé, James McTeigue, assistant réalisateur sur les films de Matrix. Pourquoi les Wachowski ne sont-ils pas restés derrière la caméra ? « Ils ont toujours réalisé leurs propres scénarios, et il s’agissait d’une adaptation du travail de quelqu’un d’autre », affirme un initié de Vendetta. « Ils ne voyaient pas ce film comme un film des frères Wachowski, qui suivrait la trilogie Matrix, même s’ils sont très impliqués dedans. »
Dans ce vide, d’autres rumeurs circulent. « Ilsa l’a emmené à une fête il y a environ un an, habillé en femme, et il était éblouissant jusqu’au cou », rapporte Paul Barresi, réalisateur de films pornographiques et détective privé autoproclamé, qui a de nombreux contacts dans le milieu sexuel underground de Los Angeles. « Larry avait une cagoule sur la tête, donc personne ne savait qui il était. »
D’autres sources de la communauté BDSM de Los Angeles ne semblent pas s’accorder sur ce qu’il est advenu d’Ilsa Strix et de Larry Wachowski. L’une d’entre elles jure que Larry a récemment largué Ilsa. Une autre indique que le couple passe désormais le plus clair de son temps à Londres. Le groupe soudé des Wachowski reste protecteur. Le concepteur sonore Davis déclare : « Rien de ce qui concerne leur vie privée ne regarde personne d’autre. Leurs travail et relations de travail ne sont pas du tout affectées, si ce n’est par la distraction et la déception de notre espèce. »
Certains, à Hollywood, semblent considérer les frères comme has-been. « Ils ne sont pas très intéressés par le cinéma actuel », déclare Eric Feig, avocat spécialisé dans le divertissement à Los Angeles. « V for Vendetta a été réalisé avant Matrix. Ils se concentrent exclusivement sur les bandes dessinées et les jeux vidéo. » D’après les documents déposés par Larry dans le cadre de son divorce avec Thea Bloom, aucun nouveau scénario des frères Wachowski n’est en cours de préparation. Une autre source de l’industrie affirme cependant que l’immense réputation des Wachowski demeure inchangée : « Ils seraient embauchés demain par n’importe qui. »
Quoi qu’il advienne de Vendetta, Larry Wachowski a une nouvelle fois démontré sa volonté de prendre des risques, de réaliser des films aussi dangereux et transgressifs que sa vie. V, le héros du film, n’est pas un justicier en croisade. C’est un terroriste. Il fait exploser des métros et des immeubles. Toujours héros de la classe ouvrière, les Wachowski continuent de défier le système.
Mais tant que Larry Wachowski ne sortira pas de l’exil qu’il s’est imposé, s’il le fait un jour, personne ne saura jusqu’à quel point le réalisateur s’est enfoncé dans sa Matrix (Matrice) personnelle. « Pour autant que je sache, dit Porsche Lynn, qui reste en contact avec Karin Winslow, ils vivent heureux. »
Peter Wilkinson
12 janvier 2006
Traduction : Nicolas Casaux
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Addendum : entre-temps, Larry Wachowski est (officiellement) devenu « Lana » (en 2012), et Andy est devenu « Lilly » (en 2016). Ces deux hommes prétendent désormais être des « femmes » (« femmes trans »).
Dans une émission de télévision diffusée en août 2019 sur la chaîne de la National Academy of Television Arts and Sciences, et coproduite par Walt Disney Television, Lilly (ex-« Andy ») Wachowski, explique que ce qui l’a notablement influencé, c’est de regarder du porno transgenre, du porno avec des « femmes transgenres », autrement dit du porno avec des hommes qui se disent femmes.
Il n’est pas la seule célébrité (le seul homme célèbre) à ouvertement affirmer que sa transidentité est le produit de sa consommation de pornographie. Le journaliste du prestigieux New York Magazine Andrea (autrefois Andrew) Long Chu, qui a récemment reçu le prix Pulitzer (une véritable insulte pour les femmes), affirme ouvertement, dans un livre paru en français sous le titre Femelles, que « le porno sissy » — un type de pornographie destiné aux hommes que l’on peut trouver en ligne sous trois formes principales, vidéos pornographiques, fichiers audio et images avec texte, qui met généralement en scène des hommes portant de la lingerie et se livrant à une « féminisation forcée » : il s’agit d’une érotisation de l’idée de « devenir une femme » par l’habillement, le maquillage et la soumission sexuelle, et d’une fétichisation de l’humiliation qui en résulte, « sissy » signifiant « fillette » — l’a « rendu trans ».
Ces gens en sont fiers, trouvent ça cool, progressiste.
Les liens entre pornographie et transgenrisme sont nombreux et franchement glauques, mais personne n’en parle parce qu’il ne faut surtout pas parler des nombreux aspects glauques, malsains, délétères, misogynes, homophobes, etc., du transgenrisme. La seule chose autorisée, dans les médias et les institutions, c’est célébrer la transidentité, dire que c’est génial et émancipateur, affirmer que les malheureuses « personnes trans » sont les plus opprimées du monde et méritent qu’on accède à toutes leurs demandes, etc., ce genre de choses.
Selon les métadonnées de Pornhub, les recherches de porno « trans » et « transgenre » ont plus que quadruplé au cours des trois années entre 2014 et 2017 et, en 2018, le mot « trans » était le cinquième terme de recherche le plus courant de l’année. [Un article plus récent nous apprend : « En 2022, la popularité du porno “transgenre” a augmenté de 75 % pour devenir la 7e catégorie la plus populaire au monde et la 3e aux États-Unis, selon le dernier rapport [du site Pornhub]. »
Si vous voulez en savoir plus sur la relation entre transidentité et pornographie, vous pouvez lire cet article (paru en 2020) de la journaliste Genevieve Gluck :
Source: Lire l'article complet de Le Partage