Un Bouddha de la dynastie Ming trouvé en Australie pourrait-il réécrire l’histoire ?

Un Bouddha de la dynastie Ming trouvé en Australie pourrait-il réécrire l’histoire ?

par Natacha May

Les origines de la statue de 15 centimètres, vérifiées comme authentiques par « Antiques Roadshow » de la BBC, restent un mystère. Pourrait-il avoir été laissé là par des explorateurs chinois du XVe siècle?

En 2018, deux cinéastes australiens effectuaient une tournée avec des détecteurs de métaux dans une région éloignée de l’Australie-Occidentale en vue de tourner un documentaire sur l’exploration française de l’Australie. Le film était censé présenter une chasse au matériel scientifique qui aurait été laissé dans la région par l’expédition Baudin de 1800-1803.

Il n’y avait aucune trace d’exploration de l’époque napoléonienne, mais ce qu’ils ont trouvé était peut-être encore plus inattendu.

Il s’agit d’un bouddha en bronze de 15 centimètres de haut, pesant un peu plus de 1 kg et, selon les experts, probablement fabriquée en Chine il y a des centaines d’années.

Dans les années qui ont suivi leur découverte en 2018, les cinéastes, Leon Deschamps et Shayne Thomson ont alors entrepris un long travail pour tenter de comprendre comment la statuette avait pu se retrouver sur le bord d’une route à Shark Bay. Ils pensent que le Bouddha pourrait être un indice qui pourrait réécrire l’histoire, suggérant potentiellement que les explorateurs de la dynastie Ming auraient visité l’Australie il y a des centaines d’années.

Shayne Thomson et Léon Deschamps disent avoir dépensé 50 000 dollars pour tenter de déterminer les origines de la statue depuis sa découverte en 2018 (Crédit Photo : FINN films)
Un « Trésor mondial »

Dans l’espoir d’en savoir plus sur l’objet, Shayne Thomson et Léon Deschamps ont demandé des conseils d’experts sur l’émission de télévision britannique « Antiques Roadshow ».

Dans un épisode diffusé dimanche au Royaume-Uni, l’expert en art asiatique de l’émission, Lee Young, directeur général des commissaires-priseurs Dore et Rees à Somerset, a confirmé que la figurine avait été fabriquée sous la dynastie chinoise Ming et a déclaré que c’était un « trésor mondial ».

« Éclaircissons tout de suite. Oui, c’est Ming », a affirmé Young. « Et oui, c’est l’enfant Bouddha. Il a été amené lors de cérémonies pour célébrer l’anniversaire de Bouddha, c’est pourquoi il est dépeint comme l’enfant Bouddha. »

Selon Young, la figurine aurait appartenu à « quelqu’un d’un certain standing. »

Un Bouddha infantile
L’Enfant Bouddha « doit être le plus ancien objet [chinois] découvert en Australie », a déclaré le professeur Jocelyn Chey (Crédit Photo: FINN films)

Young a déclaré que la valeur de la pièce de la dynastie Ming serait de 3000 à 5000 livres anglaises. Mais l’emplacement où il a été trouvé le rendait « historiquement incroyablement important » et il ne serait pas surpris si le prix atteignait 100 000 livres lors d’une vente aux enchères sur le marché libre « parce qu’il n’y en a qu’un seul avec cette histoire. »

Ian MacLeod, membre du WA Museum qui a examiné plus de 35 000 objets en bronze pour les musées, a confirmé par analyse microscopique que le Bouddha n’était « pas un faux et ceci sans aucun doute. »

MacLeod a découvert que le Bouddha avait été enterré à l’endroit où il avait été découvert entre 100 et 150 ans auparavant, et qu’il avait été utilisé pendant une période de temps considérable avant l’enterrement – ce qui certifie qu’il remonte à la période Ming.

Deschamps a déclaré que le Bouddha aurait pu être laissé par la flotte de la dynastie Ming de 1421, qui a été envoyée par le troisième empereur Ming dans une démonstration de la puissance chinoise. Sept expéditions composées de centaines de navires ont traversé l’Asie du Sud-Est – atteignant même la côte africaine – mais il n’y a aucune preuve documentée qu’elles aient atteint l’Australie.

La plupart des historiens prétendent qu’il est peu probable que des navires chinois aient visité l’Australie pendant la dynastie Ming – ce qui serait des centaines d’années avant les premiers explorateurs européens dans les années 1600 – mais la perspective reste néanmoins une possibilité.

Le plus vieil objet chinois d’Australie ?

Jocelyn Chey, professeure invitée au département d’études chinoises de l’Université de Sydney, a affirmé qu’il était peu probable que la flotte chinoise ait atteint la région de Gascoyne en Australie-Occidentale, si tant est qu’elle ait visité l’Australie.

« Le fait qu’il soit âgé de 500 ans ne signifie pas qu’il soit arrivé ici il y a 500 ans », a déclaré Chey.

« Peu importe quand il est venu ici, ce doit être le plus ancien objet chinois qui ait été découvert en Australie si son authenticité est confirmée. »

Paul Macgregor, historien et conservateur de Our Chinese Past Inc, a déclaré qu’il pensait que les deux scénarios les plus probables étaient que l’objet soit arrivé avec les perliers ou pêcheurs chinois dans les années 1870 ou qu’il ait été déposé par quelqu’un comme un canular. Macgregor a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve solide de l’arrivée d’une flotte de la dynastie Ming en Australie.

Il a dit que toute preuve des origines du Bouddha doit être publiée afin qu’elle puisse être examinée par d’autres experts.

Deschamps n’a toujours pas trouvé de foyer pour le Bouddha. Le WA Maritime Museum ne voulait pas l’exposer lorsque les cinéastes le leur ont proposé sous le prétexte que leur musée local Shark Bay Discovery Center n’était pas un endroit approprié en raison du manque de fonds pour assurer et protéger correctement le Bouddha.

« Les objets sacrés appartiennent aux communautés pour lesquelles ils sont sacrés », a écrit Deschamps dans un communiqué en son nom et au nom de Thomson. « Nous ne nous considérons pas comme les propriétaires de l’Enfant Bouddha mais plutôt comme ses gardiens et nous avons fait tout notre possible pour montrer à cet objet sacré le respect qu’il mérite. »

Deschamps a déclaré que la société cinématographique du couple avait dépensé au moins 50 000 dollars en voyages, en recherches en laboratoire et en entretiens avec des scientifiques et des universitaires essayant de découvrir l’origine de l’objet.

« Nous espérons que le gouvernement australien travaillera avec la communauté chinoise et les gardiens autochtones locaux pour cofinancer une fouille archéologique sur le site afin d’aider à enquêter plus avant sur les origines de ce Bouddha », a conclu Deschamps.

Il a ajouté qu’ils avaient déployé des efforts continus pour consulter la police, le gouvernement local et de l’État, le WA Maritime Museum, diverses organisations chinoises, des archéologues australiens et des anciens autochtones locaux.

source : The Guardian via La Gazette du Citoyen
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Source : Lire l'article complet par Réseau International

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Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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