Pourquoi des bulletins « météo » à tire-larigot ? — Bernard GENSANE

Pourquoi des bulletins « météo » à tire-larigot ? — Bernard GENSANE

Prenez les chaînes de radio, celles de télévision, privées ou publiques et vous entendrez, selon vos disponibilités, 10, 20, 50 bulletins « météo » chaque jour.

Pourquoi ce type d’information jusqu’à l’écœurement ?

Il s’agit d’un choix de société, ou tout simplement politique. Lorsque j’étais enfant, nous étions abreuvés de résultats de courses hippiques. J’ai encore, dans l’oreille, la voix très radiophonique de Maurice Bernardet. Finis les bourrins. Finis les cravates que la baronne de Rothschild (bien avant la naissance du boy d’Amiens) offrait chaque dimanche à Léon Zitrone.

Le mot « météo », abréviation de « météorologie » (d’un mot grec qui signifie « discours sur ce qui est au-dessus de la terre ») ne convient pas. Comme son nom l’indique, la « météo » est la science du temps, qu’il a fait, qu’il fait ou qu’il va faire. Ce que l’on nous donne sur les antennes, c’est tout simplement le temps. Parce qu’ils étaient devenus la première puissance maritime mondiale et parce qu’ils avaient besoin de prévisions sûres à court et moyen termes, les Britanniques ont inventé cette science qu’ils ont appelée « weather forecast », c’est-à-dire « les prévisions concernant le temps ». Á noter que le mot « forecast » (prévisions) est utilisé au singulier lorsqu’il s’agit de prévisions particulières (« the weather forecast today is… » et au pluriel lorsque l’on parle de prévisions en général (« weather forecasts are not always reliable »). Raison pour laquelle le méridien de Greenwich, dont tout part, se situe à … Greenwich, c’est-à-dire à Londres. Même si, pendant 130 ans, il n’a pas été placé au bon endroit !

94% de la population française possèdent un téléphone portable. Avec ce merveilleux petit instrument, désormais le prolongement du membre antérieur droit ou gauche chez la majorité des humains, on peut en – littéralement – quatre secondes savoir quel temps il a fait, quel temps il fait et quel temps il va faire à Karachi. On aura également des indications précises sur la pression atmosphérique, la vitesse du vent, la qualité de l’air, la visibilité, l’humidité et le désormais incontournable ressenti. En étant plus modeste, on aura exactement les mêmes renseignements concernant Hénin-Beaumont ou le 7ème arrondissement de Lyon.

Donc, à quoi servent les bulletins « météo » ?

Á rien.

Ah si, j’oubliais, à nous faire ingurgiter de la pub, avant, après et parfois pendant ces bulletins.

Fallait le dire. C’est dit. Et j’ajouterai que la science du temps, telle que nous la connaissons aujourd’hui, date du VIème siècle, suite au refroidissement des années 535 et 536, dû vraisemblablement à des éruptions volcaniques phénoménales qui firent chuter la température de 2,5°, et engendrèrent des récoltes misérables, des famines, des épidémies de peste. Á bien conserver dans un coin de notre cerveau lorsque nous évoquons un plausible réchauffement climatique de deux degrés d’ci 50 ans.

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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