par Gilbert Guingant
Un mouvement qui s’installe franchement dans la durée. Qui quitte le côté solitairement manifestatif. Se prolonge avec des formes de plus en plus diversifiées. Dont des « blocages à des points stratégiques », comme les autoroutes ou les incinérateurs de déchets. La logistique de l’économie. Les possibilités de la « grève pédagogique » qui consiste à accueillir les élèves, mais sans leur faire suivre le programme habituel. Bref, chaque détail de la vie quotidienne repris bien en main. Sur le terrain et systématiquement. Et le tout ?
A- Tout ce qu’il faut quitter ?
Dans la tête et dans le cœur. Savoir où nous allons et ce que nous faisons pour.
1. Sommes-nous jaloux des bourgeois ?
Envier leur « réussite », mais quelle réussite ?
« Est-ce vraiment « réussir » sa vie que de posséder un yacht qui pollue la méditerranée ? C’est à coup sûr gâcher celle des autres, il n’y a aucune… réussite là-dedans : dans le contexte actuel, rester un bourgeois c’est assurément un énorme échec. Posséder une Rolex à 40 ans c’est bien avoir échoué dans la vie : quand le luxe devient le renfort de son égo, c’est assurément que l’on a merdé quelque part. »
2. La réalité sociale est donc toute autre
alors que ce sont les gens les moins bien payés qui font les métiers les plus essentiels et que si tous les hauts cadres de ce pays se mettaient en grève, on ne verrait pas la différence. « Enfin si : on bosserait dans de meilleures conditions, dans le public comme dans le privé. » L’humour du réalisme a tellement quitté les lunatiques, qui ratent leurs vies et voudraient que tout le monde agisse aussi fanatiques qu’eux, que ceux-ci ne se rendent même plus compte à quel point ils virent ridicules !
« Ces gens nous dominent socialement car ils possèdent des capitaux économiques et culturels qui leur ont été transmis, pour lesquels ils n’ont eu à produire aucun effort. Leur dysfonction dans la société est de nous dominer et d’assurer la perpétuation de cette domination. C’est un taf particulièrement vide de sens, qui ne produit rien de concret ni d’intéressant pour les autres, au contraire. Ces dernières années on sait de façon claire et documentée que ces gens sont en plus les moteurs de la destruction de l’habitat que nous partageons avec eux. Nous ne vivons pas dans le même monde, et le leur salit en permanence le nôtre. Il faut mieux rire d’eux que de les admirer. Précipiter leur chute plutôt qu’espérer leur clémence. » Et comment donc parvenir à accélérer leurs chutes ? Convergent les idées qui enfin se… structurent !
B- Le que faire qui préfère faire avant de s’expliciter
Nous ne vivons pas en démocratie mais sous un « régime d’oligarchie libérale ». La pire des Régressions qui soit. « La population détient-elle le pouvoir ? non. Contrôle-t-elle le gouvernement ? non. Conçoit-elle les lois ? non. A‑t-elle son mot à dire sur la production des technologies ? non. Maîtrise-t-elle la façon dont s’organise le travail au quotidien ? non. Il convient dès lors de tourner la page du parlementarisme séquestré par la secte bourgeoise (ce mince groupuscule à dissoudre) et, par la révolution, de bâtir une société autonome et souveraine – une société auto-organisée, auto-gouvernée, qui créera et dirigera elle-même ses institutions, offrant de la sorte « un sens à la vie et aux activités des hommes ». (ici, nous pensons fort à Cornelius Castoriadis, Domaines de l’homme. Les Carrefours du labyrinthe).
dont… « La décentralisation sera instaurée partout où elle pourra l’être, articulant les échelons régionaux et nationaux ». Une forme de fédéralisme s’installe si rationnellement. D’autres possibles, outre le maillage intelligent de tout le territoire où personne ne sera oublié ? Oui parce que plus aucun privilège (les privilèges : ces nuisances si nocives ruisselaient du haut – le haut enfin calmé et mis dans les rangs ne pourra plus… nuire). Ceci dit, les autres options !
L’immense pas en avant conscientisé de ces dernières semaines – et qui jamais n’avait été formulé à notre immense étonnement. S’unir soudés pour un Seul but, abolir la dangereuse folie macrorienne. Préférer ses légères différences infantiles au lieu d’affronter le réel nous semblait suicidaire. Mais là (toujours les documents joints au texte, documents qui l’amplifient) là il n’y a plus de doute. L’élan commun est devenu massif. Et ne va plus se perdre dans les narcissismes à la con. Ce qui, par effets leviers, va déployer les moindres actes. Par exemple ?
« La grève générale. Cette dernière est de fait le meilleur moyen de faire plier l’exécutif. Par-là, nous entendons un mouvement social regroupant les salariés du secteur privé et de la fonction publique, ainsi que les étudiants, les lycéens, les retraités et les chômeurs ; les réprouvés de toutes origines et de toutes catégories sociales, de la campagne aux banlieues ; une grève transpartisane où il n’y aurait d’étiquette autre que celui d’opposant à ce règne inique. Nous sommes convaincus qu’une telle vague sociale aurait la Macronie à l’usure au bout de quelques semaines à coup de blocages, de sit-ins et de manifestations constantes dans toutes les grandes villes de France. La chaîne de production et d’approvisionnement, et partant la vie économique du pays seraient durablement paralysées, de même que les rouages de l’administration, de l’éducation et de l’aménagement urbain. Le pouvoir serait bien contraint de céder. » Surtout si nous sortons des généralités et entrons dans le détail du combat quotidien.
« Nous avons vu en janvier dernier à quel point la grève de quelques raffineries créait de la panique au sommet du pouvoir : des salariés astreints au service avaient été menottés à leur domicile et emmenés manu militari sur leur lieu de travail pour éviter une paralysie du pays. Les secteurs du pétrole, du nucléaire, de l’électricité, des transports publics, de l’approvisionnement et de l’industrie sont au sens légal des OIV (Opérateurs d’Importance Vitale) selon le Code de la Défense, ce qui autorise à encadrer leur droit de grève plus durement que celui d’autres salariés. Cela, en théorie. Mais en pratique, s’ils peuvent arrêter une trentaine de grévistes dans cinq raffineries, ils ne peuvent en emprisonner des milliers dans tous ces secteurs vitaux. »
Ce qui aboutit bien à contourner tous les obstacles et à trouver enfin des solutions jamais tentées…
« Plutôt qu’un simulacre de grève générale voué à s’essouffler faute de soutien massif chez le peuple, il serait préférable que ces secteurs se mettent en grève chacun leur tour de façon à laisser pourrir la situation pour le régime, de faire en sorte qu’il est toujours un conflit social sur le dos. » Ce qui, joint à toutes les autres méthodes, mises en convergences, encerclerait l’exécutif. Puisque ne serait plus omis le culturel, le combat si violent de la pensée et des mots.
C- Virez de partout les LANGUES DE BOIS !
Aidez les textes qui disent clair et net. Qui sont derrière ont de sacrées compétences pour pouvoir les clamer. C’est si facile à comprendre. Relayer moins les textes qui noient le poisson. Un modèle ici (eh bien relayez-le un maximum) ! Oui les retraites, quel que soit le dispositif qu’ils imposent, ne coûtent pas aux capitalistes mais lui rapportent. Que serait-il dit ici ?
Cela se comprend en 3 temps :
1- Pourquoi le gouvernement des riches s’intéresse-t-il aux régimes de retraite des travailleurs, « des petites gens d’en bas », de 27 millions de salariés français ? Il doit y aller surtout de leurs égoïstes intérêts.
2- « Dans les sociétés industrielles avancées, comme la France, le niveau de productivité du travail salarié mécanisé robotisé numérisé est si élevé qu’il a été possible au capital, à son État et aux syndicats (ces appendices de l’État bourgeois) de mettre de côté… une partie du salaire des employé(e)s afin d’assurer leur consommation une fois… leur phase active terminée. » Conclusion : la retraite ne coûte rien aux plus riches. Elle s’autoalimente par les cotisations…
3- Mais, à chaque fausse réforme truquée, ils piquent direct dans les cotisations de laborieux. Cela se passe ainsi… a) plus le nombre de trimestres se voit « allongé » et moins les vieux touchent ce qu’ils ont cotisés. Qui alors « touchent pour eux » ?…
Et… b) ce 1/4, dans les activités difficiles, qui meurt avant leurs retraites. Où vont LEURS cotisations ? Où ? Les verbiages insensés des pitres bourgeois c’est afin que rien d’important ne puisse être clarifié ! Que tout demeure dans le permanent flou.
D’où l’explication les rictus de barbares avides qu’ils arborent : tout que pour moi, eux qui ont déjà TROP. Et toujours le moins pour les majorités. Si ce n’est pas à gerber les comportements de ces gouvernements d’hyper violents ? Ce serait quoi alors ?
Au lieu de stationner, répétés à l’infini, dans la surdité abusive des Que faire ?, ce qui demeure des insultes irrespectueuses envers toutes celles et ceux qui se décarcassent à trouver des « solutions collectives » – eh bien élargissez, faites converger, répandez le concret de tout ce qui est déjà trouvé. Au lieu des stériles Que faire ?, faites-le tout de suite.
Comme de ces remises en question tous azimuts contre les congélations de routines. Nous allons vers quoi nous y allons.
Nous allons vers quoi… nous y allons.
Toujours plus déterminés ! Devant les fertilités collectives enfin retrouvées.
Le but essentiel : une unité transpartisane sans faille. Un seul but… mettre fin au néolibéralisme et à l’argent volé qui décide de tout. Tout le reste passe bien après.
Unis dans les actes tout peut changer.
Désunis rien !
source : Imagiter
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