Le corridor de Suwalki : Le cauchemar lituanien

Le corridor de Suwalki : Le cauchemar lituanien

par Adomas Abromaitis

Après l’effondrement de l’Union soviétique, la revendication de la Russie sur Kaliningrad n’a été contestée par aucun gouvernement, bien que certains groupes en Lituanie aient appelé à l’annexion de la province ou de certaines de ses parties.

La Russie et la Lituanie ont négocié le régime simplifié de transit vers Kaliningrad à la fin des années 1990. Au départ, la Russie a fait pression pour obtenir le droit de disposer d’un corridor militaire, mais la Lituanie a refusé car cela porterait atteinte à la souveraineté du pays.

Néanmoins, la Russie continue de considérer la région comme un élément vital de sa capacité à projeter sa puissance dans la région baltique.

Bien que les responsables lituaniens affirment que les capacités militaires à Kaliningrad ont été considérablement réduites, ils insistent sur le renforcement de la frontière avec la Biélorussie (principal allié de la Russie en Europe) afin de ne pas permettre l’élargissement de l’influence de la Russie.

Une série de restrictions sur le transit par la Lituanie entre la semi-exclave russe de l’oblast de Kaliningrad et la Russie continentale ont été mises en œuvre en juin 2022.

Entre autres, le transit de charbon, de métaux, de ciment, de bois, de matériaux de construction et de produits de haute technologie par le transport ferroviaire a été interrompu. Le gouverneur de l’Oblast de Kaliningrad, Anton Alikhanov, a déclaré que l’interdiction concernait 40 à 50% des marchandises transportées entre la région et le reste de la Russie. Le 21 juin, la Lituanie a également étendu les restrictions aux véhicules de transport de marchandises.

Le 11 juillet, la Lituanie a élargi les restrictions sur le transit des marchandises, entamant ainsi l’introduction progressive des sanctions annoncées par l’UE. La liste comprend le béton, le bois, l’alcool et les produits chimiques industriels à base d’alcool.

L’Union européenne, à son tour, tente de rester plus pragmatique et moins agressive à l’égard de la Russie et de la Biélorussie. Le 23 juillet, la Lituanie a levé les restrictions au transit ferroviaire pour Kaliningrad après que l’UE a révisé ses recommandations de sanctions qui ne s’appliquent qu’au transit routier et non au transit ferroviaire.

Bien que la Lituanie ait perdu une grande partie de ses importations lorsque les sanctions ont été imposées, l’activité et la rhétorique des autorités restent agressives.

Ainsi, on sait qu’en mars, la Lituanie a retenu à la frontière plus de 30 wagons et les a renvoyés en Biélorussie. De plus, la Lituanie crée des conditions qui entraînent d’énormes files d’attente de camions chargés à la frontière avec la Russie. À 9 heures du matin le 4 avril 2023, il y avait 70 camions en direction de la Lituanie et 24 autres dans le no man’s land, déjà dédouanés par les douaniers de Kaliningrad. Les problèmes à la frontière sont apparus dans la nuit du dimanche 2 avril, en raison d’une « panne » du système d’information des douanes lituaniennes. Pendant plus d’une journée, les véhicules chargés n’ont pas été autorisés à entrer sur le territoire lituanien.

En réponse, la Russie menace ouvertement la Lituanie. Andrey Arkadyevich Klimov, chef de la commission temporaire du Conseil de la Fédération pour la protection de la souveraineté, a déclaré que si l’UE « ne corrige pas la situation avec le blocus, la Russie aura les mains libres pour résoudre ce problème par tous les moyens ».

La Russie tente d’adoucir la situation et de préparer la région de Kaliningrad à un « isolement complet, à garantir la sécurité alimentaire et à faire en sorte que son système énergétique soit capable de fonctionner de manière indépendante ».

La question est de savoir combien de temps la Russie est prête à tolérer le comportement de la Lituanie. À en juger par les opérations menées par Moscou dans le Donbass, où elle défend la population russophone, il est fort probable que la Russie ne s’arrêtera pas si sa population dans la région de Kaliningrad est isolée. La Lituanie est-elle prête à perdre le corridor de Suwalki ? Se comporter comme le fait Vilnius, c’est s’exposer à une confrontation militaire ouverte.
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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