Bethany Hamilton et les hommes dans les sports réservés aux femmes (par Nicolas Casaux)

Bethany Hamilton et les hommes dans les sports réservés aux femmes (par Nicolas Casaux)

La World Surf League (WSL), l’or­ga­nisme char­gé de l’or­ga­ni­sa­tion de toutes les com­pé­ti­tions pro­fes­sion­nelles de surf dans le monde, a récem­ment annon­cé qu’elle avait déci­dé d’adopter la poli­tique de l’In­ter­na­tio­nal Sur­fing Asso­cia­tion (ISA, Asso­cia­tion inter­na­tio­nale de surf, l’au­to­ri­té d’ad­mi­nis­tra­tion mon­diale pour le surf, recon­nue par le Comi­té inter­na­tio­nal olym­pique) pour tous ses cir­cuits, concer­nant l’inclusion des « ath­lètes trans­genres ». Selon cette poli­tique, les sur­feurs hommes qui se disent femmes peuvent, sous cer­taines condi­tions, par­ti­ci­per aux com­pé­ti­tions réser­vées aux femmes. Quelles condi­tions ? A prio­ri, il faut juste que les ath­lètes hommes (qui se disent femmes) main­tiennent un taux de tes­to­sté­rone infé­rieur à 5 nmol/L (nano­moles par litre) de manière conti­nue au cours des 12 mois pré­cé­dant une compétition.

Une telle règle est absurde, indé­cente et injuste pour de nom­breuses raisons.

1. Les sports réser­vés aux femmes devraient être réser­vés aux femmes. (Aucune jus­ti­fi­ca­tion sup­plé­men­taire ne devrait être néces­saire ; le fait que des hommes se prennent pour des femmes ne devrait avoir aucune espèce d’importance.)

2. Les femmes ath­lètes ont un taux de tes­to­sté­rone dans le sang situé quelque part entre 0.12 et 1.79 nmol/L (soit bien moins que les 5 nmol/L requis pour les hommes-qui-se-disent-femmes).

3. Le taux de tes­to­sté­rone dans le sang à l’âge adulte n’a presque aucune impor­tance. Vu que :

4. Comme l’écrit la bio­lo­giste bri­tan­nique Emma Hil­ton (texte com­plet en fran­çais ici) : « Les avan­tages des hommes en matière de per­for­mance phy­sique, attri­bués à des para­mètres anthro­po­mé­triques et de masse/force mus­cu­laire supé­rieurs déve­lop­pés lors de la puber­té, ne sont pas sup­pri­més par le régime actuel de sup­pres­sion de la tes­to­sté­rone per­met­tant la par­ti­ci­pa­tion de “femmes trans­genres” dans des caté­go­ries spor­tives réser­vées aux femmes. » Les capa­ci­tés phy­siques supé­rieurs des hommes se déve­lop­pe­ment prin­ci­pa­le­ment durant « la puber­té mas­cu­line induite par la tes­to­sté­rone — la tes­to­sté­rone à l’âge de 13 ans pro­duit des effets phy­siques qui ne peuvent être annu­lés par une baisse de la tes­to­sté­rone à l’âge de 30 ans ». Par rap­port aux femmes, « les hommes peuvent cou­rir 10 % plus vite, sau­ter 20 % plus loin, lan­cer une balle 50 % plus loin et sou­le­ver des charges 65 % plus lourdes. Grâce à des épaules plus larges et à une masse cor­po­relle supé­rieure, les hommes sont presque deux fois plus forts que les femmes au niveau du dos et des épaules ; ils peuvent exé­cu­ter un mou­ve­ment de type coup de poing avec une force 2,5 fois supé­rieure à celle des femmes.

La preuve de cette capa­ci­té ath­lé­tique mas­cu­line supé­rieure est visible dans les records des ath­lètes d’é­lite, des clubs et des écoles. Il s’agit de la rai­son pour laquelle les ath­lètes femmes ont besoin d’une caté­go­rie spor­tive pro­té­gée. Sans cela, elles ne peuvent espé­rer gagner ; dans cer­tains sports, aucune n’at­tein­drait le top 10 000. Si l’on com­pare des ath­lètes de même niveau en matière de talent, d’en­traî­ne­ment, de nutri­tion, etc., l’a­van­tage des hommes dans les com­pé­ti­tions spor­tives semble insur­mon­table ; cer­tains uni­ver­si­taires ont conclu que les femmes ne pour­ront jamais cou­rir ou nager aus­si vite que les hommes. D’ailleurs, les meilleures ath­lètes femmes ne peuvent pas cou­rir aus­si vite que les gar­çons les plus rapides, qui battent les records des ath­lètes fémi­nines d’é­lite dès l’âge de 14 ou 15 ans, ce qui sou­ligne l’im­por­tance de la puber­té dans le déve­lop­pe­ment corporel. »

En outre, « l’a­van­tage des hommes sur les femmes ne se limite pas aux dif­fé­rences phy­siques et fonc­tion­nelles confé­rées par la mor­pho­lo­gie, la consti­tu­tion et la taille des hommes. De toute évi­dence, les ath­lètes fémi­nines doivent géné­ra­le­ment faire face aux effets du cycle mens­truel et aux effets cycliques des hor­mones sur la capa­ci­té d’en­traî­ne­ment et la per­for­mance. Le cycle mens­truel est connu pour affec­ter les fonc­tions car­dio­vas­cu­laires, res­pi­ra­toires et céré­brales, la réac­tion aux aides ergo­gé­niques, l’or­tho­pé­die et les para­mètres méta­bo­liques, et repré­sente un obs­tacle à la capa­ci­té ath­lé­tique que les hommes ne connaissent pas. De plus, la sus­cep­ti­bi­li­té aux bles­sures dif­fère entre les hommes et les femmes, ce qui a un impact sur le temps d’en­traî­ne­ment. De nou­velles recherches montrent que, par rap­port aux hommes, les joueuses de rug­by semblent plus sus­cep­tibles de subir des bles­sures par com­mo­tion, avec des consé­quences plus graves. Ce phé­no­mène a été attri­bué à une moindre résis­tance à l’im­pact des muscles du cou et à des struc­tures céré­brales plus déli­cates. Des études sur la fra­gi­li­té neu­ro­nale des cel­lules ner­veuses mas­cu­lines et fémi­nines dans une boîte de Pétri ont révé­lé que les neu­rones fémi­nins sont plus faci­le­ment endom­ma­gés par les lésions dues à l’étirement. »

***

En Aus­tra­lie, en mai 2022, Sasha Jane Lower­son, un homme qui se dit femme (« femme trans ») et qui s’appelait autre­fois Ryan Egan, a rem­por­té un cham­pion­nat de long­board réser­vé aux femmes, deve­nant, par la même occa­sion, le pre­mier ath­lète trans­genre (le pre­mier homme-qui-se-dit-femme) à rem­por­ter une com­pé­ti­tion de surf. Sasha Jane Lower­son (ex-Ryan Egan) semble (voir les pho­tos ci-des­sous) faire par­tie des hommes qui se disent femmes parce qu’ils sont auto­gy­né­philes (sexuel­le­ment exci­tés à l’i­dée de se voir en femmes, à l’i­dée d’être per­çus comme des femmes).

À gauche : Ryan Egan / Sasha Jane Lower­son avant qu’il ne com­mence à se dire femme. (À droite : après)/

Ryan Egan / Sasha Jane Lower­son avant qu’il ne com­mence à se dire femme

Suite à l’annonce de la World Surf League (WSL), la sur­feuse hawaïenne pro­fes­sion­nelle Betha­ny Hamil­ton (célèbre pour avoir sur­vé­cu à une attaque de requin sur la côte Nord d’Ha­waï, lors de laquelle elle a per­du son bras gauche, ce qui ne l’a pas empê­ché de conti­nuer à sur­fer) a fait savoir (vidéo ci-des­sous), qu’elle s’opposait à cette déci­sion et qu’elle boy­cot­te­rait désor­mais la WSL tant que cette règle serait en place.

Betha­ny Hamil­ton a rai­son de sou­li­gner qu’on observe d’ores et déjà les effets nui­sibles de l’in­clu­sion des hommes qui se disent femmes dans les caté­go­ries spor­tives réser­vées aux femmes. Un site web a été créé qui vise à réper­to­rier une par­tie des injus­tices que cela génère. On y trouve une liste de femmes qui auraient dû figu­rer sur le podium d’une com­pé­ti­tion ou la rem­por­ter, mais qui en ont été pri­vées à cause de la par­ti­ci­pa­tion d’hommes qui se disent femmes : http://shewon.org/

Nico­las Casaux

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À propos de l'auteur Le Partage

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