« La complainte de l’embryon »

« La complainte de l’embryon »

Par le Père Augustin-Marie Aubry (chemere.org)

Nous reproduisons ici, avec la permission du site chemere.org, « La complainte de l’embryon » qui met en valeur l’enfant à naître dont la vie sera brutalement enlevée par l’avortement. A.H.

Je ne vois pas encore le jour. Je suis au creux de ma mère, lové tout au centre de celle qui me porte. Je suis minuscule, en moi se concentre toute la puissance de ce qui deviendra un homme. Je suis un embryon. L’homme et la femme qui m’ont conçu, mon père et ma mère, ont été embryon avant moi. Un embryon est fait pour grandir, devenir homme ou femme. Devenu grand, je pourrai à mon tour concevoir des embryons. Je suis un maillon dans la chaîne de l’existence.

Ma vie ne tient qu’à un fil, ma vie ne tient qu’à ce cordon qui me relie à ma mère. Par ce fil, je reçois tout. Comme un poisson dans un aquarium, je vis et flotte dans un liquide qui me protège. Je suis en sécurité, recroquevillé au creux de ma mère.

Tout concentré, les yeux fermés, les poings serrés, je me déploie lentement, minute par minute. Peu à peu, je sens, j’entends ce monde qui entoure le ventre de ma mère. Mystérieusement, je grandis dans cette chambre secrète, silencieuse, où tous les sons me parviennent assourdis comme si je vivais dans du coton. Je distingue déjà des sons graves, des sons aigus. Il y a un monde au-dehors et je me prépare à le conquérir. Je grandis pour le découvrir.

Mais le fil de ma vie est trop ténu, mon existence est trop secrète, ma présence est trop cachée. Je ne peux me défendre avec mes yeux fermés et mes petits poings serrés. Je ne peux crier. Je suis trop petit, je suis minuscule, je ne suis qu’un embryon.

Je suis là, mais on ne me voit pas. Je suis là, mais on ne veut pas de moi. Je ne blesse personne, mais on en veut à ma vie. Je ne fais rien et je suis déjà un danger. Je suis innocent, mais je suis déjà condamné.

Le monde du dehors a décidé que moi au-dedans je n’étais pas attendu, que je n’étais pas le bienvenu. Je suis là, dedans, mais dehors personne ne veut s’occuper de moi. On ne veut pas de moi. Je suis minuscule, mais je dérange. Je ne crie pas, je ne fais pas de bruit, je ne bouge presque pas, mais je gêne déjà.

Ma vie va s’arrêter à l’intérieur. L’extérieur m’est interdit. On va m’éliminer. On va me tuer. Je ne sais pas pourquoi. Je n’ai pas demandé à venir à l’existence. Maintenant que j’existe, on veut me faire retourner au néant. On veut briser la chaîne. Je ne comprends pas. Je ne suis qu’un embryon, dont le monde ne veut pas. Je vais rester dans la nuit. Je ne verrai pas le jour.

Aidez-moi !

Père Augustin-Marie Aubry

Actuailes n° 86

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À propos de l'auteur Campagne Québec-Vie

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