Cela fait plus de 40 ans que des féministes s’opposent au phénomène trans — dans l’indifférence, attendue, des médias de masse.
En 1979, aux États-Unis, la féministe Janice Raymond publiait un livre intitulé The Transsexual Empire, paru deux ans plus tard en France, aux éditions du Seuil, sous le titre L’Empire transsexuel. Il s’agissait du premier ouvrage féministe critique du mouvement trans. Entre-temps, l’empire trans n’a fait que s’étendre culturellement et juridiquement, son propos demeure donc plus que jamais actuel. Il vaut le coup d’être lu et discuté. C’est un excellent livre. Aujourd’hui encore, il reste une référence dans l’analyse du courant trans. Les militants trans, d’ailleurs, continuent, encore aujourd’hui, de mentionner cet ouvrage en l’assimilant à une sorte de bible de la « transphobie » — la plupart du temps, bien entendu, sans même l’avoir lu.
Pour que chacune ou chacun puisse se faire un avis, nous avons récupéré les droits de la traduction parue au Seuil et l’avons corrigée (elle était truffée d’erreurs de traduction, y compris de contresens, ce qui n’est pas franchement étonnant ; aujourd’hui encore, une bonne partie — sinon la plupart — des traductions qui paraissent dans les plus prestigieuses maisons d’édition françaises sont moyennes, médiocres, voire mauvaises). Et le livre est désormais imprimé. Il comprend les préfaces des deux éditions anglaises existantes (1979 et 1994), et est enrichi d’une nouvelle préface de l’autrice (écrite en 2022) et d’une postface de Lierre Keith. Nous allons rapidement l’envoyer à celles et ceux qui l’avaient précommandé. Pour les autres, vous pouvez le commander ici (n’hésitez pas à commander même si vous vivez à l’étranger, on peut envoyer partout) :
https://www.partage-le.com/produit/empire-transsexuel-janice-raymond/
Dans une brève chronique rédigée juste après la première parution de L’Empire transsexuel en français, en 1981, la féministe belge Françoise Collin, fondatrice, en 1973, de la revue féministe francophone intitulée « Les Cahiers du Grif » (« Grif » signifiant « Groupe de recherche et d’information féministes »), écrivait :
« L’analyse de Janice Raymond projette un éclairage original et essentiel sur “l’empire transsexuel”. Sa thèse va même à l’encontre de l’idée assez habituelle selon laquelle le transsexualisme marquerait une sorte de passage entre les sexes, soulignant leur relative indifférenciation.
Janice Raymond montre que, bien au contraire, le transsexualisme, qui est à 90% l’adoption du sexe féminin par les hommes, est pour ceux-ci une manière supplémentaire de s’approprier la féminité. Comme si vouloir être une femme était la forme limite de vouloir avoir une ou des femmes, et en quelque sorte prendre leur place, se substituer à elles. En outre, la féminité que le transsexualisme contribue à consolider est la féminité traditionnelle, celle que les hommes ont culturellement fabriquée et définie en termes d’ailleurs schématiques. La science médicale intervient ici par le biais des opérations pour renforcer les stéréotypes.
Mais ce ne sont là que quelques idées-force du livre qui repose sur une très vaste information et fait apparaître de manière subtile les divers plans qui interfèrent dans la définition du sexe. On trouve ici un regard féministe de plus en plus développé. »
Aux États-Unis, en juin 1979, le psychiatre Thomas Szasz rédigeait une chronique élogieuse du livre de Raymond dans une colonne du New York Times, dans laquelle on pouvait lire : « Le développement et la documentation de cette thèse par Raymond sont sans faille. Son livre est une réalisation importante. »
Très importante. L’expansion du transgenrisme — idéologie sexiste, misogyne et homophobe — menace les droits et les protections des femmes, des filles, des lesbiennes et des homosexuels ; la santé d’enfants, de jeunes adultes et d’adultes en général ; entrave la formation de mouvements sociaux ou écologistes sérieusement opposés au capitalisme industriel ; favorise l’expansion plus vaste du transhumanisme et constitue une négation de la réalité et de la logique, une plongée dans l’absurde, l’irrationnel, la déréalisation.
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