Transgenrisme et effacement des femmes #1 : quelques illustrations (par Nicolas Casaux)

Transgenrisme et effacement des femmes #1 : quelques illustrations (par Nicolas Casaux)

En cou­ver­ture, Lau­rel Hub­bard, un homme hal­té­ro­phile qui se dit femme, et est désor­mais « 7ᵉ mon­diale dans la caté­go­rie des femmes de +87 kg ».

QU’EST-CE QU’UNE FEMME ?

PLUS DE 50 ANS D’ABSURDITÉS TRANS

(Plus de 50 ans que des hommes essaient d’ac­ca­pa­rer le mot femme et donc de détruire son sens).

15 mars 1975 : la revue Gay Com­mu­ni­ty News (GCN), un heb­do­ma­daire dif­fu­sé à Bos­ton, aux États-Unis, de 1973 à 1992, publie un texte inti­tu­lé « The Transsexual/Lesbian Misun­ders­tan­ding » (« Le mal­en­ten­du transsexuel/lesbienne ») signé par un cer­tain « Mar­go ». Mar­go est un homme se disant femme — aujourd’hui, et de manière très inap­pro­priée, on dirait une « femme trans ». Lui-même, à l’époque, se disait « femme trans­sexuelle ». Dans son texte, Mar­go affirme que « les trans­sexuels homme-vers-femme sont des femmes s’ils vivent comme telles sur le plan social, poli­tique et per­son­nel ». Autre­ment dit, pour lui, « femme », c’est une manière de vivre, poli­ti­que­ment, socia­le­ment et personnellement.

Pour appuyer son argu­men­taire sans queue ni tête, Mar­go invoque évi­dem­ment les « vrais her­ma­phro­dites, les pseu­do-her­ma­phro­dites et les inter­sexes », comme si le fait de se dire ou pen­ser trans­genre (ou trans­sexuel, à l’époque) était cor­ré­lé aux inter­sexua­tions. Argu­ment absurde que les tran­sac­ti­vistes invoquent tou­jours aujourd’hui. De l’existence de per­sonnes inter­sexes, Mar­go infère que per­sonne « n’est clai­re­ment femme ou homme, même à un niveau pure­ment phy­sique ». Peu importe que ce soit (évi­dem­ment) faux, Mar­go s’empresse d’ajouter que de toutes façons, le « sexe phy­sique » ne « déter­mine pas néces­sai­re­ment l’i­den­ti­té de genre ». Hop, une nou­velle absur­di­té. Un glis­se­ment du sexe (réa­li­té phy­sique, maté­rielle, bio­lo­gique) à l’identité de genre (un concept flou, psy­cho­lo­gique, spé­cu­la­tif, bref, rien à voir).

Pour Mar­go, la défi­ni­tion bio­lo­gique de la femme — « être humain (adulte) de sexe fémi­nin » — est sexiste, et même patriar­cale. Pour­quoi ? Il n’explique pas, mal­heu­reu­se­ment. Tout ce qu’on sait, c’est que si Mar­go objecte à cette défi­ni­tion (la seule qui a un sens), c’est parce qu’il est, selon lui, impos­sible de défi­nir qui est de sexe fémi­nin (en rai­son de l’existence d’hermaphrodites, de pseu­do­her­ma­phro­dites et d’intersexes). Tou­jours la même absur­di­té, donc. En réa­li­té, l’existence d’intersexuations n’empêche pas du tout de savoir qui est de sexe fémi­nin, ou mas­cu­lin. La défi­ni­tion selon laquelle une femme est un « être humain (adulte) de sexe fémi­nin » n’a rien de sexiste. Elle décrit très cor­rec­te­ment la réa­li­té que le mot femme a été conçu pour dési­gner il y a plu­sieurs siècles (et qui n’a pas chan­gé, l’espèce humaine était et est tou­jours une espèce à la repro­duc­tion sexuée, com­pre­nant deux sexes ; et en elle-même, cette réa­li­té n’a rien de sexiste).

Transgenrisme et effacement des femmes #1 : quelques illustrations (par Nicolas Casaux)
L’ar­ticle de Gay Com­mu­ni­ty News en question.

Mais dans l’univers alter­na­tif (ren­ver­sé) de Mar­go, la seule défi­ni­tion non sexiste du mot femme était appa­rem­ment la suivante :

« Nous sommes des femmes parce que nous avons des iden­ti­tés de genre de femmes, indé­pen­dam­ment de nos organes géni­taux ou de notre adhé­sion ou non aux rôles sexuels ; en bref, nous sommes des femmes parce que nous nous sen­tons femmes à notre manière. »

Seule­ment, cette pro­po­si­tion ne consti­tue pas une défi­ni­tion du mot femme, plu­tôt une des­truc­tion de la défi­ni­tion du mot femme. Affir­mer que « femme », c’est un sen­ti­ment (ou une « iden­ti­té de genre ») que cha­cun est libre de défi­nir « à sa manière », c’est affir­mer que femme, c’est plus ou moins n’importe quoi. Ce que cha­cun veut. Un mot vide de sens donc. Enfin, pas entiè­re­ment. À par­tir d’une telle pro­po­si­tion, d’une telle non-défi­ni­tion, il est plus que pro­bable que le mot femme se retrouve asso­cié aux pires cli­chés sexistes que les fémi­nistes com­battent depuis longtemps.

En décou­vrant l’histoire du trans­sexua­lisme, on réa­lise que ça fait plus de 50 ans que des hommes (toute l’histoire com­mence essen­tiel­le­ment, presque exclu­si­ve­ment, avec des hommes) racontent n’importe quoi pour légi­ti­mer leur féti­chisme sexuel (l’excitation qu’ils retirent du fait de s’imaginer « en femmes », d’être per­çus comme des femmes, etc.). On fait dif­fi­ci­le­ment plus absurde, plus stu­pide — et plus sexiste — que « nous sommes des femmes parce que nous nous sen­tons femmes à notre manière ». Je suis un orang-outan parce que je me sens orang-outan à ma propre manière. Je suis Jésus, fils de Dieu, parce que je me sens Jésus à ma propre manière. Il faut être un peu siphon­né du bocal pour défendre sérieu­se­ment une idée/définition de femme aus­si sotte. C’est pour­tant ce que défendent tou­jours aujourd’hui tous les pro­mo­teurs des idées trans.

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Le très pres­ti­gieux quo­ti­dien bri­tan­nique The Guar­dian publiait il y a quelques semaines un article affir­mant que « des femmes » pour­suivent Twit­ter en jus­tice en rai­son des licen­cie­ments déci­dés par Elon Musk, qui auraient injus­te­ment ciblé davan­tage de femmes que d’hommes.

La seule et unique « femme » por­tant plainte contre Twit­ter dont le nom est men­tion­né dans cet article se nomme Wren Tur­kal, et c’est un homme. Un homme qui se dit femme et qui s’appelait avant War­ren Turkal.

Sans faire l’effort de cher­cher, aucun moyen de savoir que Wren Tur­kal est une femme, l’article ne parle même pas de « femme trans », mais le pré­sente sim­ple­ment comme une femme.

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Le célèbre dic­tion­naire bri­tan­nique de Cam­bridge a récem­ment mis à jour sa défi­ni­tion du mot femme (woman) pour inclure, en plus de la défi­ni­tion ori­gi­nelle (la seule qui ne soit pas sexiste, la seule qui soit logique : « femelle adulte de l’es­pèce humaine »), la pro­po­si­tion suivante :

« Un adulte qui vit et s’i­den­ti­fie comme une femelle bien qu’il ait pu être dit qu’il avait un sexe dif­fé­rent à la naissance. »

L’ab­sur­di­té sexiste du mou­ve­ment trans conti­nue donc d’é­tendre son influence en alté­rant les défi­ni­tions de mots élé­men­taires jusque dans les dic­tion­naires. Les hommes peuvent désor­mais être des femmes selon le dic­tion­naire de Cambridge.

Par­ler de « s’i­den­ti­fier » et de « vivre » comme une femme (ou une femelle) signi­fie que femme (ou femelle) est un sen­ti­ment, et/ou une manière de vivre (avec des talons, du maquillage et des robes roses, selon le vieux sté­réo­type conser­va­teur). Com­ment une telle cré­ti­ne­rie réac­tion­naire peut-elle s’im­po­ser et être ardem­ment pro­mue par toute la gauche ?!

Les mots femme et homme sont par­fai­te­ment adé­quats pour dési­gner res­pec­ti­ve­ment les femelles adultes et les mâles adultes de l’es­pèce humaine. Ils ont été inven­tés pour ça. Et entre-temps la bio­lo­gie humaine n’a pas fon­da­men­ta­le­ment chan­gé. De quel droit une bande de for­ce­nés insanes altèrent-ils le sens des mots (de mots fon­da­men­taux) que nous uti­li­sons tous ? De quel droit altèrent-ils la loi ? L’ex­pan­sion des imbe­ci­li­tés trans est auto­ri­taire. Un scan­dale de bout en bout.

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En 2016, à Oak­land, en Cali­for­nie, Dana Rivers, né David Ches­ter War­field (en pho­to ci-après), tue deux femmes les­biennes, Char­lotte Reed et Patri­cia Wright, chez elles, en les poi­gnar­dant à plu­sieurs reprises et en leur tirant des­sus, avant de tuer leur fils de 19 ans, Ben­ny Wright, puis de mettre le feu à leur maison.

À ce moment-là, et depuis déjà de nom­breuses années, Dana Rivers, qui se dit « femme trans » (qui est un homme se disant femme), était un acti­viste trans rela­ti­ve­ment célèbre aux États-Unis.

Des décen­nies aupa­ra­vant, Dana Rivers avait fait par­tie de ceux qui avaient com­men­cé à har­ce­ler un fes­ti­val de musique réser­vé aux femmes, le Michi­gan Womyn’s Music Fes­ti­val, afin qu’il accepte les hommes se disant femmes (ceux qu’on qua­li­fie très impro­pre­ment de « femmes trans »), et qui étaient par­ve­nus à leurs fins (le fes­ti­val a fini par ne plus avoir lieu).

Il y a quelques semaines, un groupe de femmes, par­mi les­quelles Lierre Keith, cofon­da­trice de Deep Green Resis­tance et fon­da­trice du Women’s Libe­ra­tion Front (WoLF, « Front de libé­ra­tion des femmes »), Kara Dans­ky, avo­cate, autrice et fon­da­trice de Women’s Decla­ra­tion Inter­na­tio­nal USA (WDI, « Décla­ra­tion inter­na­tio­nale des femmes »), la pro­fes­seure de bio­lo­gie Arla Hile et d’autres ont mani­fes­té devant le palais de jus­tice du com­té d’A­la­me­da, en Cali­for­nie, afin de pro­tes­ter contre le pla­ce­ment d’hommes dans des pri­sons réser­vées aux femmes, et tout par­ti­cu­liè­re­ment contre le pla­ce­ment de Dana Rivers, dont le juge­ment est en cours, dans une pri­son pour femmes.

Pla­cer des hommes — y com­pris des tueurs et/ou des vio­leurs — dans des pri­sons pour femmes est mal­heu­reu­se­ment auto­ri­sé en Cali­for­nie, comme dans plu­sieurs autres pays (au Royaume-Uni, par exemple). En France, le sujet est peu dis­cu­té, peu mis en lumière, on ne sait pas trop si c’est une pra­tique auto­ri­sée. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, les hommes qui se disent femmes (les pré­ten­dus « femmes trans ») condam­nés à des peines de pri­son pré­sentent un taux très éle­vé (bien plus que la moyenne) d’incarcération pour agres­sion sexuelle. Au Royaume-Uni, au cours des 10 der­nières années, on dénombre davan­tage de crimes com­mis par des per­sonnes trans que subis.

Et quoi qu’il en soit, pla­cer des hommes qui se disent femmes dans des pri­sons pour femmes ne devrait sim­ple­ment pas être auto­ri­sé. Les hommes qui se disent femmes ne sont pas des femmes.

Pour avoir défen­du ces évi­dences, Lierre Keith, Kara Dans­ky, Arla Hile et les autres femmes qui mani­fes­taient, en Cali­for­nie, contre le pla­ce­ment d’hommes dans les pri­sons pour femmes, et contre le pla­ce­ment de Dana Rivers dans une pri­son pour femmes, se sont fait atta­quer par de soi-disant « anti­fas­cistes » qui leur ont jeté des œufs dans le visage et leur ont volé leurs banderoles.

Les « anti­fas­cistes » (qui se disent éga­le­ment « queer ») sont très fiers de leur action. Il fal­lait à tout prix empê­cher un tel « dis­cours de haine » de s’exprimer. Dire que Dana Rivers est un homme et qu’il ne devrait pas être incar­cé­ré dans une pri­son pour femmes, quelle incroyable haine, quelle « transphobie ».

Les cou­ra­geux « anti­fas­cistes » ont ensuite brû­lées les ban­de­roles qu’ils avaient volées aux femmes et se sont pris en pho­to en train de ce faire. (Sur la ban­de­role qu’ils brûlent ici est écrit « PAS D’HOMMES DANS LES PRISONS POUR FEMMES ». Une reven­di­ca­tion ter­ri­ble­ment « fas­ciste » selon les « anti­fas­cistes » de l’an 2022.)

Ces héros de la jus­tice sociale jus­ti­fient leur geste en expli­quant qu’ils sont contre les pri­sons de toute façon. Comme si le fait d’être pour l’abolition des pri­sons jus­ti­fiait le fait d’attaquer les femmes qui mani­festent contre le fait d’enfermer des hommes dans les pri­sons pour femmes, de brû­ler leurs ban­de­roles, etc.

Étrange époque où les soi-disant anar­chistes et anti­fas­cistes défendent le nec plus ultra de la miso­gy­nie, figurent par­mi les pires miso­gynes, attaquent des femmes qui expriment des véri­tés élé­men­taires en les trai­tant de fascistes.

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Dans le monde entier, et depuis de nom­breuses années, des femmes, sou­vent fémi­nistes, et hau­te­ment qua­li­fiées, écrivent de très bons ouvrages cri­tiques du trans­gen­risme (et aupa­ra­vant du trans­sexua­lisme). L’i­mage ci-jointe en pré­sente quelques-uns (mais cette com­pi­la­tion rapi­de­ment assem­blée est loin d’être exhaustive).

Les médias n’en parlent pas. Les brillants intel­lec­tuels de gauche, y com­pris de la gauche radi­cale, y com­pris de l’écologie poli­tique (cou­cou Pierre Made­lin), les ignorent tran­quille­ment. Les mai­sons d’éditions ne les tra­duisent pas (à de rares excep­tions près : le livre Trans d’He­len Joyce a été tra­duit en fran­çais par une petite mai­son d’é­di­tion mili­tante, M Édi­teur, qui, mal­heu­reu­se­ment, ne com­mer­cia­lise pas sa tra­duc­tion en France, uni­que­ment au Qué­bec ; le livre d’A­bi­gail Shrier a été tra­duit par les édi­tions Le Cherche Midi, et com­plè­te­ment igno­ré par les médias, les com­men­ta­teurs, etc.).

Au lieu de ça, les médias font l’éloge de livres écrits par des hommes qui se disent femmes (par exemple du livre de Lexie, alias Agres­si­ve­ly Trans, inti­tu­lé His­toire de genres, ou du livre de Dai­sy Letour­neur, alias Cédric Le Mer­rer, inti­tu­lé On ne naît pas mec), et écrivent de louan­geurs por­traits d’hommes qui se disent femmes (Marie Cau, ex Nico­las Cau, le pre­mier « maire trans­genre » de France, dans Le Monde tout récem­ment, ou l’avocat Thier­ry Afschrift, deve­nu Tipha­ny, etc.).

J’ai sou­vent l’impression que la pro­pa­gande trans­genre a réus­si à faire croire aux gens qu’il exis­tait un nou­veau type d’êtres humains, une caté­go­rie de popu­la­tion nou­velle : les soi-disant « per­sonnes trans ». Mais en réa­li­té, les soi-disant « per­sonnes trans » ne sont pas une nou­velle caté­go­rie d’êtres humains. Il s’agit sim­ple­ment d’hommes ou de femmes qui pré­tendent être autre chose que ce qu’ils ou elles sont.

Et le trai­te­ment média­tique de ces per­sonnes illustre assez clai­re­ment com­ment l’ordre patriar­cal des choses est très bien pré­ser­vé au tra­vers du phé­no­mène trans­genre. Les femmes arti­cu­lant de très justes, très impor­tantes et très res­pec­tueuses cri­tiques sont igno­rées. Les hommes racon­tant n’importe quoi n’importe com­ment, débla­té­rant des inep­ties sexistes, réac­tion­naires, sont célébrés.

***

Per­met­tez-moi de vous pré­sen­ter une femme exceptionnelle

Ce qu’elle a d’exceptionnelle, c’est qu’elle est un homme. Mais pas n’importe quel homme. Un homme qui a eu l’audacieux cou­rage, à un moment de sa vie, de « deve­nir une femme ». Et pas n’importe quelle femme, Bri­gitte Bap­tiste, « une femme deve­nue un exemple d’émancipation sexuelle, de genre et de réus­site pro­fes­sion­nelle » (et avec une cer­taine poi­trine, semble-t-il). Les femmes les plus géniales sont des hommes ! For­mi­dable ! Prends ça le patriar­cat ! Mais, bon, « femme », c’est vite, dit. Ça dépend. À un jour­na­liste qui lui demande com­ment il se défi­nit, il répond : « Je suis une per­sonne qui peut se mani­fes­ter comme un homme ou une femme. » Selon son humeur, il choi­sit. Le grand luxe.

Repor­terre le pré­sente comme « une cham­pionne de la bio­di­ver­si­té ». Appel­la­tion immé­ri­tée. Le mon­sieur est juste une figure rela­ti­ve­ment connue de l’écologisme ins­ti­tu­tion­nel en Colom­bie. Né Luis Guiller­mo Bap­tiste, il décide, un peu après ses 30 ans, de « tran­si­tion­ner » et de deve­nir Bri­gitte en réfé­rence à Bri­gitte Bar­dot. (Le récit qu’il fait de sa « tran­si­den­ti­té » est celui que for­mulent typi­que­ment tous les auto­gy­né­philes ; depuis enfant, il aimait revê­tir des vête­ments « de femmes » ou « fémi­nins » et se maquiller en cachette, etc.)

Spé­cia­liste des sciences envi­ron­ne­men­tales et de la conser­va­tion, Bap­tiste défend ouver­te­ment et fié­vreu­se­ment le « capi­ta­lisme vert », qu’il consi­dère comme une for­mi­dable avan­cée. Il tra­vaille à la fois dans le milieu uni­ver­si­taire (y com­pris « à l’université EAN, une des meilleures busi­ness school de Bogo­ta »), et dans le milieu « non-gou­ver­ne­men­tal » (il col­la­bore avec le WWF à plu­sieurs reprises).

Bap­tiste est aujourd’hui deve­nu « un modèle. Mais je dirais un modèle “simple”. Il n’y a rien de dif­fi­cile à dire aux gens : “soyez vous-même”. » Dit-il qui a déci­dé de ne pas être lui-même, de pré­tendre être une femme.

Repor­terre nous four­nit la preuve ultime qu’il est vrai­ment une femme : « Ses deux tatouages repré­sentent la fémi­ni­té : une sirène au bras gauche et la Nais­sance de Venus de Bot­ti­cel­li sur l’épaule. » Une sirène et la Nais­sance de Vénus de Bot­ti­cel­li en tatouages ?! Élé­men­taire mon cher Wat­son : c’est une femme. Et puis : « Che­veux rose ou bleu en fonc­tion de ses humeurs, maquillage pro­non­cé et talons aiguilles, aujourd’hui elle a choi­si le vert, robe et che­veux assortis. »

Il affirme aus­si : « Être trans­genre est un équi­libre entre le fémi­nin et le mas­cu­lin sans devoir assu­mer un genre en par­ti­cu­lier, c’est être libre. » Pour­tant Bap­tiste adopte les sté­réo­types sexistes habi­tuels de la fémi­ni­té patriar­cale. Et par­ler d’é­qui­libre entre le fémi­nin et le mas­cu­lin, c’est encore se réfé­rer aux sté­réo­types patriarcaux.

(Repor­terre ne men­tionne éton­nam­ment pas le fait que Bap­tiste est un fervent défen­seur du capi­ta­lisme vert. Un oubli sans doute.)

Dans un entre­tien pour Oxfam France, Bap­tiste affirme que « mettre l’accent sur l’identité est un des pro­blèmes de la socié­té contem­po­raine ». L’hôpital qui se fout de la cha­ri­té. Bap­tiste passe son temps à par­ler de son iden­ti­té et/ou de tran­si­den­ti­té. Sa sup­po­sée « tran­si­den­ti­té » est pos­si­ble­ment la prin­ci­pale rai­son pour laquelle on parle autant de lui.

S’il défend aus­si vive­ment le capi­ta­lisme vert, c’est parce qu’il consi­dère qu’il s’agit d’une « étape his­to­rique, posi­tive, qui ouvre la voie à une nou­velle façon de struc­tu­rer les éco­no­mies ». Il n’a aucun doute sur le fait que le capi­ta­lisme pour­rait deve­nir sou­te­nable. Appa­rem­ment, sa tran­si­den­ti­té est la preuve que le capi­ta­lisme peut deve­nir durable : « Je pense que si l’on peut pas­ser du mas­cu­lin au fémi­nin de manière posi­tive, on peut pas­ser d’une éco­no­mie non durable à un modèle durable. » Impa­rable. Un argu­ment en béton vert.

À la ques­tion : « Pour­quoi la bio­di­ver­si­té est-elle utile au déve­lop­pe­ment économique ? »

Il répond : « Elle est utile car tous les sec­teurs pro­duc­tifs dépendent des ser­vices éco­sys­té­miques four­nis par la bio­di­ver­si­té. La régu­la­tion de l’eau, par exemple, qui per­met la crois­sance indus­trielle, l’a­gri­cul­ture et l’ex­pan­sion des infra­struc­tures, dépend des forêts et de la végé­ta­tion. La pro­duc­tion ali­men­taire, quant à elle, néces­site un contrôle bio­lo­gique des insectes et la fer­ti­li­té des sols. Ain­si, si ces élé­ments de bio­di­ver­si­té dis­pa­raissent, les ser­vices éco­sys­té­miques qu’ils four­nissent sont éga­le­ment per­dus. D’un point de vue éco­no­mique, nous savons que ces ser­vices apportent du capi­tal à la production. »

La bio­di­ver­si­té, c’est très impor­tant pour la crois­sance indus­trielle, les infra­struc­tures, le capi­tal et la pro­duc­tion. Un vrai cham­pion. Indus­trie, crois­sance, tech­no­lo­gie, tout ça, c’est for­mi­dable, ain­si qu’il l’explique ailleurs :

« […] la science est capable de créer de nom­breux dis­po­si­tifs, de pro­po­ser de nou­velles façons d’in­te­ra­gir les uns avec les autres, d’in­te­ra­gir avec le reste du monde vivant, et donc la tech­no­lo­gie est un mer­veilleux média­teur de ces rela­tions. La tech­no­lo­gie devient aus­si, ou devrait tou­jours deve­nir, un faci­li­ta­teur de connec­ti­vi­té, un pro­mo­teur d’ex­pé­riences alter­na­tives, une source d’ins­pi­ra­tion, disons, évo­lu­tive, pour ain­si dire. La tech­no­lo­gie a tou­jours créé des plis, elle a tou­jours per­mis l’é­mer­gence de nou­velles qua­li­tés dans le monde, et elle est donc aus­si une com­po­sante fon­da­men­tale de l’ex­pres­sion des rela­tions des êtres humains avec le reste de l’es­pèce, et bien sûr, de la tra­duc­tion des forces éro­tiques qui existent entre nous tous. Il est donc impos­sible de sépa­rer les dis­po­si­tifs tech­no­lo­giques du désir, de l’é­ro­tisme, de la construc­tion de l’i­den­ti­té et de la manière dont nous nous rap­por­tons les uns aux autres dans le monde. »

D’ailleurs, Bap­tiste voit dans le Covid-19 et l’augmentation rapide et éten­due du recours aux tech­no­lo­gies numé­riques une for­mi­dable évo­lu­tion, y com­pris dans le domaine de l’éducation : « Une révo­lu­tion est en train de se pro­duire dans l’é­du­ca­tion et sa rela­tion avec la tech­no­lo­gie, qui, je pense, sera posi­tive et dans laquelle il y aura beau­coup de surprises. »

Bap­tiste se fait aus­si le défen­seur de ce qu’il appelle « l’écologie queer ». Je vous aurais bien expli­qué ce que c’est, si seule­ment ça vou­lait sérieu­se­ment dire quelque chose. Bref, Bap­tiste est un vrai cham­pion ; défen­seur du capi­ta­lisme tech­no­lo­gique et de son ver­dis­se­ment ; publi­ci­té vivante pour les sté­réo­types sexistes du patriar­cat ; impos­teur qui pré­tend être qui il n’est pas ; ça valait bien le coup de lui offrir un por­trait élogieux.

Nico­las Casaux

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À propos de l'auteur Le Partage

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