Lettre à Dmitri Medvedev

Lettre à Dmitri Medvedev

par Lotfi Hadjiat

Vous n’êtes pas sans savoir, cher Dmitri Medvedev, que vos dernières prévisions politiques et économiques pour l’année 2023 ont provoqué la stupeur des chancelleries européennes et occidentales. Il est vrai que cette nouvelle année s’annonce pleine d’incertitudes et d’inquiétudes… d’aucuns redoutent non pas la fin de l’Histoire, non pas la fin de la civilisation mais carrément la fin de l’humanité… ce serait bien triste, car après des siècles et des millénaires de quête philosophique, poétique, artistique…, les hommes et les femmes n’ont toujours pas élucidé ce que pouvait bien être l’humanité, et il serait tragique que l’humanité disparaisse sans qu’elle ait pu élucider sa nature et accomplir son destin.

Et ceci est naturellement plus grave qu’une nouvelle partition de la Pologne, telle que vous la pressentez. Mais après tout, peut-être que l’humanité n’a pas de destin et qu’elle est condamnée à périr dans le monde infernal des rapports de force sans issue, comme d’autres espèces animales.

Quitte à être pessimiste, soyons-le jusqu’au bout ! Mais au fond, je ne suis pas pessimiste. Vous dénoncez à juste titre la dégénérescence occidentale, qui n’en finit pas de se répandre sur notre belle planète, et vous vous fixez légitimement pour but la destruction de cette gangrène. Figurez-vous que c’est aussi mon but, à ma petite échelle d’écrivain obscur.

Je le disais, je ne suis pas pessimiste, je suis même incurablement optimiste ; je crois invinciblement que cette destruction adviendra car la lumière qui porte l’humanité l’emportera fatalement sur ses ténèbres. Les messages des grands hommes de l’histoire de l’humanité ne peuvent être vains. Beaucoup diront que tout cela relève de la croyance, mais il n’en reste pas moins que l’humanité demeure une énigme aux yeux de cette même humanité, une énigme qui la tourmente depuis des millénaires. Il y a en effet quelque chose en nous qui cherche désespérément à se déployer, à s’accomplir, à conquérir, à défier la mort, un quelque chose que l’on n’arrive pas à identifier. Le plus souvent on s’y prend mal, au lieu d’aider ce quelque chose à s’accomplir on lui résiste, en tentant de le maîtriser, pour en tirer une sensation de puissance, jusqu’à la mort, qui signe notre impuissance définitive.

On postule que ce quelque chose nous appartient parce qu’il est en nous. Mais si ce postulat était faux. Si c’était nous qui appartenions à ce quelque chose… et que par un rouage complexe de sensations et sentiments subtils nous avions l’impression que ce quelque chose nous appartient… Si même le sentiment de soi n’était qu’une impression produite par ces dispositions subtiles… impression éphémère et fugace dès lors que ces dispositions se disloquent dans la mort… l’individualité de l’âme ne serait-elle elle-même qu’une illusion produite par les dispositions subtiles procédant de ce quelque chose insaisissable, que certain appelle l’Être divin. Ainsi, nous ne serions pas seulement poussières mais poussières d’illusions… Et certaines de ces poussières d’illusions veulent s’approprier le monde, veulent s’approprier l’Être divin… ainsi va l’extrêmement misérable folie humaine.

Les rêves de puissance de ces poussières prêteraient à rire s’ils n’entraînaient pas autant de souffrances. Je me suis longtemps demandé ce que pouvait bien être l’origine ultime de la souffrance, et j’en viens à penser que la racine de la souffrance se trouve dans la résistance à l’amour divin… résistance si dérisoire et pourtant si obstinée. Vouloir même saisir cet amour divin, se l’approprier, est absurde, la seule sagesse consiste à s’en laisser saisir, même au bord du gouffre, même au bord de la mort.

Ceux qui n’auront pas cette sagesse sombreront dans la destruction, ceux-là seront sans doute les plus nombreux. Une minorité verra la vertu illuminer les cieux, triompher des océans tourmentés, transperçant de joie les cœurs déjà ouvert à l’éternelle vertu. La minorité des derniers croyants par delà les dogmes, de ceux qui y croiront encore quand plus personne n’y croira, au milieu du chaos déchaîné… de ceux qui croiront encore au triomphe infaillible de l’éternelle vertu au fond du gouffre du désespoir. Voilà comment je vois les années qui viennent.

Apocalyptiquement vôtre.

source : Le Libre Penseur
Adblock test (Why?)

Source : Lire l'article complet par Réseau International

Source: Lire l'article complet de Réseau International

À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You