Ces grands Autochtones qui ont permis la fondation de la Nouvelle-France

Ces grands Autochtones qui ont permis la fondation de la Nouvelle-France

La Grande Alliance a été conclue à la cour d’Henri IV avec deux Montagnais amenés en 1602 par Dupont-Gravé et ramenés en 1603 par Champlain pour sceller l’entente avec le grand sagamos Anadabijou, lors de la Grande Tabagie à Tadoussac. Cette alliance a permis aux Français de résister à la poussée anglaise pendant 150 ans.

La grande tabagie de 1603, à Tadoussac,

où fut scellée une alliance entre Français et autochtones,

occupe une place de choix dans l’ouvrage de Serge Bouchard.

«À quelle page, racontez-vous le massacre des Indiens par les Français?»

Cette question posée par un jeune étudiant français, fraîchement arrivé au Québec, m’avait beaucoup frappé. Le garçon lisait mon Histoire du Québec pour les nuls et souhaitait comprendre le désœuvrement des Autochtones qu’il avait croisés au centre-ville. 

«Vous ne trouverez pas cette page, lui avais-je répondu, parce que les Français ne se sont pas comportés comme les Espagnols ou les Anglais.»

Mises au point 

Si je le recroise un jour, je lui conseillerai le beau livre posthume du regretté Serge Bouchard, troisième et dernier volume de sa trilogie des Remarquables oubliés consacré aux grands personnages autochtones. Il revient sur le parcours d’hommes comme Anadabijou, Membertou, Kondiaronk et Pontiac, grands « sagamos » de leur nation innue, micmac, algonquine et odawa, des hommes sages et éloquents, de vrais partenaires et des alliés indispensables.

Joliment illustré, l’ouvrage rappelle en effet les alliances essentielles qui ont permis aux Français de fonder la Nouvelle-France et aux ancêtres canadiens d’apprivoiser le continent. 

PHOTO D’ARCHIVES

Serge Bouchard et Marie-Christine Lévesque

Ils étaient l’Amérique

De remarquables oubliés, tome 3

Lux

L’alliance scellée à Tadoussac, en mai 1603, entre Français et Autochtones est à ses yeux «un pacte tout à fait unique dans les annales de la colonisation», car «tout le monde y trouve son compte». La seconde alliance avec les Micmacs de l’Acadie a également été fondamentale. 

Quant à la grande paix de Montréal conclue avec les Iroquois durant l’été 1701, elle aurait permis à la Nouvelle-France de s’étendre jusqu’aux confins du continent. Le grand chef Pontiac, très attaché à la présence française, mène une guerre sans merci aux Anglais, au lendemain de la Conquête.

L’anthropologue, informé des travaux les plus savants sur la question, rejette les prétentions mohawks sur le territoire montréalais. Leurs ancêtres, arrivés à la fin du 17e siècle, étaient des «réfugiés politico-religieux» qui cherchaient la protection des Français. Montréal ne serait donc pas leur «terre ancestrale».

Vision en noir et blanc

Le grand mérite du livre inachevé de l’anthropologue, écrit alors que sa douce moitié était atteinte d’un cancer et que lui-même souffrait de graves problèmes de santé, c’est de faire des Autochtones, non pas des victimes, mais des acteurs de leur histoire.

Son défaut, en revanche, c’est de présenter l’Amérique d’avant l’arrivée des Européens comme un «paradis terrestre», un Jardin d’Éden. Lyrique, souvent manichéen, Serge Bouchard présente les premiers habitants d’Amérique comme des êtres vertueux et désintéressés, féministes et écologistes. Il évoque la prophétie d’un certain Néolin, autochtone d’origine delaware, selon qui les «Indiens jouissaient d’un accès direct au paradis avant l’arrivée des Blancs»…

Dépeindre les «Indiens» comme des sauvages sanguinaires, pour faire des premiers colons français d’authentiques héros, était grossier et peu conforme à la vérité historique ; mais en faire des êtres moralement supérieurs aux «Blancs» n’est guère mieux. Cette vision en noir et blanc, j’en suis convaincu, n’est pas celle qui permettra une vraie réconciliation.

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