Comme annoncé, la Chine a modifié sa politique Covid — Moon of Alabama

Comme annoncé, la Chine a modifié sa politique Covid — Moon of Alabama

Lorsque le New York Times prédisait l’apocalypse en Chine à la suite de quelques manifestations, « menées par l’occident », contre le Covid, j’ai fait remarquer que la Chine avait déjà publié de nouvelles directives concernant sa politique Covid et qu’elle allait s’ouvrir davantage tout en gardant la pandémie sous contrôle.

La Chine peut, comme l’a prédit Peter Lee, modifier ses politiques actuelles.

Il y a deux semaines, la Commission nationale chinoise de la santé avait déjà annoncé 20 nouvelles directives.

Ce qu’elle peut faire de plus pour éviter davantage de manifestations et de troubles, c’est appliquer des mesures raisonnables de type « zéro-covid » mais de manière moins restrictive.

C’est exactement ce que le gouvernement chinois a fait aujourd’hui.

Mercredi, la Chine a supprimé les règles relatives à l’isolement des personnes atteintes du virus COVID-19 et a abandonné les exigences relatives aux tests de dépistage du virus dans certains lieux publics.

Cette mesure s’ajoute aux assouplissements antérieurs qui ont alimenté l’espoir que Pékin abandonne sa stratégie « zéro COVID », qui perturbe la fabrication et le commerce mondial. Les experts préviennent toutefois que les restrictions ne pourront pas être complètement levées avant au moins la mi-2023, car des millions de personnes âgées doivent encore être vaccinées et le système de soins de santé renforcé.

Au total, les nouvelles mesures de contrôle peuvent être qualifiées « d’un peu moins de tout ».

Le plan en dix points dévoilé mercredi fait suite aux lignes directrices en vingt points du mois dernier visant à affiner la politique. Ces dernières visaient à rendre la politique Covid moins perturbante pour le public et l’économie, mais n’étaient pas appliquées de manière cohérente.

Dans le cadre du nouveau plan, toute personne infectée et présentant des symptômes légers ou inexistants peut désormais s’isoler chez elle, tout comme ses contacts proches, au lieu d’être envoyée dans une installation de quarantaine.

Parallèlement, les tests de réaction en chaîne par polymérase, ou PCR, ne seront exigés que pour les personnes vivant et travaillant dans des zones à haut risque. Toutes les autres personnes seront encouragées à utiliser les tests RAT, ou tests antigéniques rapides, au lieu de devoir faire régulièrement la queue sur les sites de dépistage.

Les résultats négatifs des tests PCR et les codes sanitaires ne sont plus exigés dans la plupart des lieux publics et dans les transports en commun, mais ils devront toujours être présentés pour entrer dans les hôpitaux, les écoles et les maisons de retraite.

Autre changement important : les complexes résidentiels ne seront plus totalement isolés lorsqu’un cas est détecté. Au lieu de cela, des zones à haut et à faible risque seront désignées à l’intérieur d’un bâtiment, ce qui signifie qu’un seul étage ou un seul ménage pourra être concerné.

Le New York Times associe, comme on pouvait s’y attendre, la nouvelle mesure aux manifestations qu’il avait exagéré.

En un remarquable tournant, le gouvernement chinois a annoncé mercredi un grand pas en arrière sur ces règles, une concession implicite au mécontentement du public après les manifestations de rue massives de la fin novembre qui ont constitué le défi le plus important pour le Parti communiste au pouvoir depuis des décennies.

Le parti semble tenter une retraite tactique, pour sauver la face, qui permettrait à Xi Jinping de changer de tactique sans reconnaître que l’opposition généralisée et la douleur économique lui ont forcé la main.

Le NYT revendique une victoire dans une guerre qui n’a pas été menée du tout.

Les protestations n’étaient pas « généralisées » ou « massives », sauf sur Twitter et sur la page d’opinion du NYT. Elles étaient peu nombreuses, de petite taille et n’ont touché que certaines villes.

Pour notre carte China Protest Tracker, nous avons suivi les rapports de 7 manifestations qui ont eu lieu en Chine le 29 novembre. Au total, 51 manifestations ont eu lieu depuis le 25 novembre, dans 24 villes. Voir la troisième édition de notre carte.

Il y a plus de 100 villes en Chine qui ont une population de plus d’un million d’habitants. En comparaison, les protestations étaient minuscules.

Il n’y a donc pas eu besoin d’un « repli pour sauver la face ».

Toutes les mesures prises aujourd’hui avaient déjà été planifiées il y a plusieurs semaines. Les 20 nouvelles directives ont été publiées le 11 novembre. Elles avaient déjà raccourci les délais de quarantaine, mais il s’agissait essentiellement de conseils généraux de préparation destinés aux autorités locales. Ce qui a été publié maintenant sont les directives de mise en œuvre, plus détaillées, pour ceux qui gèrent ces questions.

Les manifestations n’ont rien à voir avec ces changements car ils se seraient produits de toute façon.

Mais ce que ces « révolutions de couleur » comme les « manifestations Covid » et leur couverture médiatique en « Occident » ont fait, c’est alerter les autorités chinoises et leur donner une chance de les étudier. En particulier, l’utilisation de Telegram comme instrument de commande et de contrôle pour diriger les manifestations aura des conséquences. Les autorités s’assureront qu’elles disposent des outils nécessaires pour éviter que cela se reproduise.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

Le 7 décembre 2022

»» https://lesakerfrancophone.fr/comme-annonce-la-chine-a-modifie-sa-poli…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

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