Chargé de plusieurs dizaines de fûts d’uranium enrichi et de dix conteneurs d’uranium naturel en provenance de Russie, le cargo Mikhail Dudin a déchargé sa cargaison le 29 novembre à Dunkerque (Nord). « Le commerce nucléaire entre la France et la Russie continue à battre son plein », a fustigé Greenpeace, dans un communiqué diffusé le jour même. L’uranium déchargé en provenance de Russie aurait ensuite pris la route (par train et par camions) de la vallée du Rhône, plus précisément de Pierrelatte où sont fabriqués les combustibles nucléaires alimentant les centrales françaises, et/ou de Lingen en Allemagne, précise l’ONG.
Comme l’explique Le Monde, la France n’est pas dépendante de la Russie pour s’approvisionner en uranium naturel mais bien pour « “recycler” l’uranium issu des combustibles utilisés dans les cinquante-six réacteurs du parc », et seule l’installation de Rosatom en Sibérie est capable de le faire.
La France dépendante de la Russie pour “recycler” l’uranium
La critique n’est pas nouvelle. Fin août 2022, une livraison de cinquante-deux fûts avait été dénoncée par l’ONG, alors que le président français affirmait ne vouloir faire preuve d’« aucune faiblesse, aucun esprit de compromission » à l’égard de l’agresseur de l’Ukraine.
La livraison constatée par Greenpeace montre que la France n’a pas encore cessé son commerce d’uranium avec la Russie. « L’industrie nucléaire française est pieds et poings liés avec la Russie tout au long du parcours du combustible, de l’extraction de l’uranium jusqu’à la question des déchets, a réagi la chargée des campagnes nucléaire et transition énergétique chez Greenpeace Pauline Boyer. Le nucléaire ne permettra jamais notre indépendance énergétique. »
Greenpeace demande l’arrêt définitif de tout commerce nucléaire avec la Russie – exportation et importation comprises – et la résiliation de tous les contrats en cours entre l’industrie nucléaire française et Rosatom ainsi que ses filiales.
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