Le summum de la domination masculine, c’est sans doute les hommes qui se mettent un beau jour à se dire femmes et qui écrivent des livres, et même des traités féministes, pour expliquer aux femmes ce qu’est ou devrait être le féminisme.
C’est ce qu’a fait Cédric Le Merrer, qui se fait désormais appeler « Daisy Letourneur », et dont un livre a été publié cette année aux éditions Zones (label créé en 2007 par les Éditions La Découverte), intitulé On ne naît pas mec. (Bravo les éditions Zones, bravo La Découverte !)
Dans son livre, Daisy Letourneur raconte essentiellement n’importe quoi sur la biologie et ce que sont les sexes, pour prétendre qu’il est une femme au motif qu’il endosse le genre féminin, auquel correspond le fait d’être une femme selon lui. Selon lui, et selon l’idéologie trans en général : le glossaire de l’Association nationale transgenre définit une femme comme une « personne définie par la société de genre féminin (sans considération de son sexe) ». Pour ces gens-là, « femme » et « homme » sont des genres, que n’importe qui peut revêtir à volonté, et délaisser à volonté. Pour désigner ce que désignaient autrefois les mots « homme » et « femme », il faut, dans leur univers, parler de « personnes à pénis » et de « personnes à vulve », ou employer des expressions similaires.
Cependant, Letourneur explique aussi que les féministes, au nombre desquelles il se compte, souhaitent « l’abolition du genre ». Et comme il confond genre et sexe n’importe comment, il en conclut que « dans une société réellement libérée, cette division en deux sexes opposés n’aurait plus aucun sens ». En réalité, dans une société sans genre, la hiérarchie entre les sexes, entre femmes et hommes, serait abolie, mais les deux sexes existeraient toujours, les femmes continueraient d’être les seules à pouvoir enfanter, etc.
Et quand une journaliste lui demande, dans un entretien pour L’Humanité (sic), s’il est devenu « une femme pour des raisons “politiques”, pour prouver la sincérité de [son] engagement féministe », il répond par l’affirmative.
Quoi de plus normal ?! En raison de leur engagements antiracistes, j’ai beaucoup d’amis blancs qui sont devenus noirs. Et pour prouver la sincérité de leurs engagements écologistes, j’en connais qui sont devenus arbres.
J’avais initialement publié ces quelques lignes sur Twitter, mais Letourneur s’est débrouillé, avec quelques amis, pour signaler mes tweets et les faire supprimer. Sur Twitter, la vérité la plus élémentaire n’est pas autorisée. Il est interdit de dire d’un homme qu’il est un homme, ou même d’une « femme trans » qu’il est un homme qui se dit femme, ou qu’il n’existe que deux sexes, ou que le sexe, chez l’être humain, est immuable (tout ça est assimilé à un « discours de haine »). Par contre, écrire quelques lignes dans lesquelles on imagine une personne se faire violenter, ça, c’est parfaitement acceptable.
Daisy Letourneur n’est pas une femme (un « être humain du sexe féminin », d’après la définition du Larousse). C’est une sorte de troll ultime de la phallocratie.
Nicolas Casaux
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