« Aujourd’hui, des missiles russes ont frappé la Pologne, le territoire d’un pays allié. Des gens sont morts », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours à la nation. « C’est une escalade très importante. Nous devons agir », a ajouté le président ukrainien, dont le pays n’est pas membre de l’Otan.
« Les photographies de l’épave retrouvée à Przewodów (Pologne), publiées dans la soirée, ont été identifiées sans ambiguïté par les experts russes du complexe militaro-industriel comme des éléments du missile guidé anti-aérien S-300 de l’armée de l’air ukrainienne », déclare le ministère de la Défense russe, cité par l’agence Tass. (France Info)
Ça aurait dû être le déclenchement de la 3e Guerre mondiale entre l’OTAN – ou l’Empire – et la Russie, ça se terminera en flop retentissant pour l’Ukraine et la Pologne. Deux missiles prétendument russes se sont abattus, près de la frontière ukrainienne, sur une maison polonaise, tuant deux de ses habitants.
Aussitôt, la machine militaro-médiatique occidentiste se met en branle, le G7 (États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada, Japon, donc sans la Chine ni la Russie !) se réunit en urgence, l’OTAN siffle ses ambassadeurs au siège de l’Alliance atlantique à Bruxelles, la Pologne réarme (enfin, réactive ses systèmes 100 % américains), le monde tremble.
« J’ai dit au président Zelensky la solidarité de la France face aux tirs de missile massifs”, poursuit Emmanuel Macron, qui parle d’un “message envoyé à dessein par la Russie au moment où nous nous réunissions”. “Ce n’est pas un sommet du G20 qui décide de la paix.” pic.twitter.com/uJZJGMIJvQ
— franceinfo (@franceinfo) November 16, 2022
Après enquête rapide, il s’avère, comme l’affirmait l’agence Tass, qu’il s’agit de deux missiles sol-air ukrainiens issus du fameux système S-300… fourni par les Russes avant le déchirement de 2022. Un système déjà dépassé par les S-400 et les S-500, qui font saliver les pays en mal de protection contre les missiles… de l’Empire.
Les Turcs ont ouvert le chemin, l’Arabie saoudite a suivi. Chez les vassaux, on commence à moins croire au parapluie américain, à la sincérité de l’Oncle Sam en matière de protection.
Biden a mis un terme à l’affolement général (surtout des médias va-t-en-guerre) en déclarant qu’il s’agissait d’un tir mal contrôlé de la défense anti-aérienne ukrainienne. Juste après le branle bas de combat des Polonais, leur président a calmé les foules.
Le président polonais calme le jeu. Andrzej Duda a considéré, mercredi 16 novembre, comme « hautement probable » que le missile qui a tué deux personnes à la frontière avec l’Ukraine a été utilisé par la défense ukrainienne. « Rien n’indique qu’il s’agissait d’une attaque intentionnelle contre la Pologne », a-t-il affirmé à la presse. « C’est probablement un accident malheureux, hélas ». (France Info)
Les Polonais devraient donc logiquement déclarer la guerre à l’Ukraine, mais c’est le G7 qui décide : on freine des 7 fers.
Après une réunion d’urgence de près d’une heure, les chefs d’État ou de gouvernement du G7 (États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada, Japon) et de l’Otan ont apporté leur « plein soutien » à la Pologne dans un communiqué. Sans accuser de responsables dans l’immédiat, ils ont décidé de « rester en contact étroit pour déterminer des prochaines étapes en fonction de l’enquête ». La Chine, elle, a appelé l’ensemble des acteurs au « calme ».
La Chine et l’Inde multiplient les contacts avec la Russie pour trouver une issue diplomatique au conflit. Pour la Chine, un conflit long remet en cause le grand projet des routes (terrestres) de la Soie. Quant à l’Inde, elle joue sur tous les tableaux, et achète beaucoup d’armements aux Russes, tout en conservant de bonnes relations avec les États-unis. Mais comme la Russie consomme actuellement ses armements, elle en produit moins pour l’Inde, qui compromet ainsi sa propre défense. Les appels à la paix de la Chine et de l’Inde ne sont donc pas désintéressés.
Cependant, côté occidental, malgré les crises économiques et sociales provoquées dans les pays inféodés à l’Empire, on continue à jeter de l’huile dans le feu, en formant des milliers de soldats ukrainiens. La France et l’Espagne font partie, discrètement, de ce programme d’entrée homéopathique dans la guerre.
« Le président de la République a validé un plan de formation qui permettra d’accueillir jusqu’à 2 000 soldats ukrainiens en France. Il y a déjà eu des formations d’artillerie faites en France pour les Caesar (un camion équipé d’un système d’artillerie, NDLR), mais là, nous changeons d’échelle (…) Il y aura trois niveaux de formation », a confié Sébastien Lecornu à nos confrères. (Midi Libre)
Cela illustre le double jeu de Macron, qui cherche à se présenter comme le grand conciliateur, l’homme de la paix.
« Le G20 n’a pas détourné le regard de la guerre en Ukraine. Il existe un espace de convergence avec la Chine et l’Inde pour pousser la Russie à la désescalade”, assure Emmanuel Macron. “La Chine peut jouer à nos côtés un rôle de médiation dans les prochains mois.” pic.twitter.com/I9B7ErVd7S
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Pour info, traiter la Chine et l’Inde de « grands émergents », c’est humiliant. Ce sont les deux géants de demain, et déjà, en grande partie, d’aujourd’hui. Décidément, être (à) la traîne de l’Empire oblige à des contorsions mentales assez embarrassantes avec la réalité.
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