par Horizons et Débats.
Le 6 octobre, 43 pays européens ont fondé, à Prague, la « Communauté politique européenne » (CPE). Non seulement les chefs d’État et de gouvernement de l’UE, mais aussi les dirigeants de 17 autres pays, de l’Islande à la Turquie, de l’Albanie à l’Arménie, se sont réunis à Prague pour discuter de nouvelles possibilités de coopération. La Suisse était représentée par son président de la Confédération, Ignazio Cassis.
« Un sommet européen de première classe », voilà comment salue le « Neue Zürcher Zeitung » cet organisme informel nouveau-né dans son édition du le 7 octobre 2022. Et dans l’interview ajoutée, la politologue allemande, Mme Daniela Schwarzer des « Open Society Foundations » (groupement des fondations du milliardaire américain George Soros dont le siège est à New York) explique de quoi relève cette CPE. Depuis mai 2021, Mme Schwarzer est « Executive Director » pour l’Europe et l’Eurasie au sein de la fondation Soros.
Elle énonce une plate-forme ouverte à tous les États d’Europe. Des pays qui ne souhaitent pas être intégrés à l’UE pourraient également y participer. Il ne s’agit pas d’intégration économique, mais de domaines tels que la sécurité collective et l’énergie. « Nous nous plaçons devant la chance », poursuit-elle, « de créer un forum de dialogue géopolitique pour l’ensemble du continent », comblant une lacune par cette création. Selon Mme Schwarzer, le défi à cet égard est de « trouver une orientation politique fondamentale commune, notamment dans le conflit avec la Russie ». Pour elle, la CPE est à la fois « un pont et une alternative à l’UE ».
Selon elle, tant qu’il n’y a pas de base juridique durable, une coopération informelle entre les États suffit. Mais, continue-t-elle, à fur et à mesure que cette communauté prendra des décisions politiques concrètes, il deviendra de plus en plus important soit de créer un secrétariat, soit d’emprunter des capacités aux organisations existantes. C’est là qu’interviendra, dans ce concept, l’UE qui « fournit déjà des prestations aux pays non-membres de l’UE » dans le cadre de sa politique de voisinage.
Pour aller de l’avant, la Communauté doit être construite de manière flexible. Cela signifie pour elle de travailler en sous-groupes et de prendre des décisions à la majorité qualifiée, afin qu’aucun État ne puisse empêcher les autres d’aller plus loin. Mme Schwarzer a une vue assez concrète concernant les voies de décisions futures. La coopération doit être structurée de manière à permettre aux États de bonne volonté d’« avancer » les autres, divergeant ou hésitant. Cela tend de toute évidence vers l’amendement de la clause d’unanimité régissant (encore) les décisions de l’UE. Avec cette « avant garde » proposée par ces initiateurs, où le voyage d’une Europe « unie » va-t-il donc aller ?
source : Horizons et Débats
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