Dilemme immigration vs poids démographique

Dilemme immigration vs poids démographique

Relations fédérales-provinciales

Partir dans la dignité

Le projet du premier ministre canadien, Justin Trudeau, d’accueillir 500 000 immigrants par année d’ici 2025 place le gouvernement du Québec face à un dilemme, à savoir s’il doit maintenir son seuil d’immigration à 50 000 par année et, par conséquent diminuer son poids démographie actuellement à 22,5% et le nombre de sièges du Québec à Ottawa, ou augmenter son seuil d’immigrants et risquer de multiplier les problèmes inhérents à l’intégration de ces nouveaux arrivants, notamment sur le plan linguistique.

Or, nonobstant le fait que la version officielle du seuil d’immigration maximum de François Legault soit de 50 000 par année, il semble que, dans les coulisses, le premier ministre jongle avec l’idée de consentir à l’accueil de plus de nouveaux arrivants à la condition que l’ensemble des immigrants au-delà des 50 000 premiers soient francophones, un scénario qui ne ferait pas l’unanimité au sein même du gouvernement.

En réalité, c’est le gouvernement fédéral qui détermine les objectifs nationaux et qui est responsable de l’admission des immigrants en vertu de l’accord Canada-Québec de 1991. D’autre part, le nombre de 500 000 nouveaux arrivants par année au Canada d’ici 2025 fait partie de la vision du pays multiculturel et bilingue de Justin Trudeau et contribue à son projet de construction nationale et identitaire.

Mais alors, dans ces circonstances, comment le Québec peut-il se sortir de ce dilemme? De 1971 à 2021, le poids démographique du Québec dans le Canada a diminué de 5,4%, passant de 27,9% à 22,5%. Le Québec peut-il se permettre d’augmenter cette décroissance et, par ricochet, de diminuer son nombre de sièges aux Communes? Le Québec a-t-il les moyens logistiques de suivre la parade? Des questions auxquelles François Legault devra rapidement apporter des réponses…

Partir dans la dignité

Depuis l’éviction de la députée Marie-Claude Nichols du cabinet fantôme par Dominique Anglade, les astres étaient alignés pour que la première femme à la rête du PLQ, critiquée de toutes parts, décide de jeter l’éponge et de quitter la vie politique.

Toutefois, à sa défense, si l’on jette un rapide coup d’oeil sur les mandats de ses deux prédécesseurs, à savoir Jean Charest dont le parti a été éclaboussé par les révélations de la Commission Charbonneau, et Philippe Couillard dont l’austérité a sérieusement ébranlé les colonnes du temple, notamment aux chapitres de la Santé et de l’Éducation, force est de constater que le défi de Dominique Anglade était titanesque. En bref, Dominique Anglade a hérité d’un parti usé dont la réputation était passablement ternie.

Dans ces circonstances, on ne peut blâmer Mme Anglade d’avoir voulu redorer limage du PLQ en proposant un virage significatif visant à remobiliser la base du parti. Vraisemblablement, la stratégie a échoué. La campagne électorale a été parsemée d’erreurs de logistique, notamment sur le plan de l’organisation. Or, malgré ce climat tendu au sein du parti, il faut reconnaître que Dominique Anglade n’a jamais baissé les bras tout en démontrant un dynamisme constant jusqu’à la dernière journée de la campagne électorale.

Je terminerai sur deux phrases de l’allocution au cours de laquelle Mme Anglade a fait part de sa démission : « Le PLQ doit opérer un renouvellement de son offre politique, mais aussi de sa façon de faire de la politique. Et on n’a pas le luxe d’être minés par des intrigues internes, dont les Québécois n’ont que faire ». « Les enjeux démographiques, culturels, socio-économiques et écologiques sont trop importants pour que l’opposition officielle soit déchirée. » À mes yeux, ce sont des paroles rassembleuses qui clôturent avec sagesse une sortie dans la dignité.

Henri Marineau, Québec

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