L’école à trois vitesses, une réalité préoccupante

L’école à trois vitesses, une réalité préoccupante

Une étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) révèle que près de 44 % des élèves du secondaire étudient au privé ou dans des écoles publiques à programmes ou projets particuliers, ce qui implique que plus d’un élève sur deux fréquentent l’école publique dite « régulière » où sont concentrés des jeunes moins doués et issus de parents souvent moins fortunés.

Avec l’arrivée de Bernard Drainville au poste de ministre de l’Éducation, et connaissant sa détermination lorsqu’il aborde un dossier, j’ose espérer que le nouveau ministre saura pallier cet écueil pour le moins inquiétant auquel sont confrontés les jeunes qui fréquentent l’école publique « régulière ».

Petite histoire

D’entrée de jeu, le débat entre l’école publique et l’école privée remonte à la fin des collèges classiques qui a vu apparaître les écoles secondaires et les Cégeps. Depuis lors, un clivage s’est opéré entre les écoles privées, vestiges des anciens collèges classiques, et les écoles publiques, issues de la réforme.

Or, il m’apparaît qu’aujourd’hui, certaines écoles publiques ont réduit considérablement l’écart qui les défavorisait eu égard aux écoles privées en instaurant des programmes particuliers, notamment en arts et en sports, une initiative qui a vu apparaître un sentiment d’appartenance inégalé jusqu’à maintenant grâce à une participation massive des élèves aux programmes spéciaux.

Mais là où le bât blesse avec beaucoup d’acuité, réside dans le fait qu’une majorité de jeunes sont cantonnés dans des écoles qui n’accueillent que des élèves en difficulté d’apprentissage souffrant souvent du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), ou démotivés quant à l’importance de leurs études.

Pistes de solutions

À prime abord, je suis d’avis que la solution n’est pas de faire disparaître l’école privée et l’école publique à projets particuliers pour créer une école « égalitaire » où seraient regroupés tous les élèves. Ce serait, à mon avis, niveler par le bas le système d’éducation établi. On ne résout pas un problème en détruisant un système qui fonctionne bien pour quatre jeunes sur dix.

De ce fait, il est primordial d’outiller les écoles « régulières » des services d’orthopédagogues, d’orthophonistes, de psychologues et de travailleurs sociaux indispensables, grâce auxquels les enseignants pourront œuvrer dans un climat davantage propice à l’acquisition des connaissances de leurs élèves.

Ensuite, compte tenu que les parents des jeunes qui fréquentent l’école publique « régulière » sont souvent limités en terme de revenus, et que les activités prévues dans les programmes particuliers coûtent des frais relativement élevés, le ministère de l’Éducation pourrait prévoir des crédits versés aux familles concernées par un manque de liquidité, et ainsi permettre aux jeunes de se valoriser dans telle ou telle activité, ce qui, indubitablement aurait des répercussions sur leurs résultats scolaires et sur le sentiment d’appartenance à leur école.

Enfin, selon le psychologue et spécialiste en réussite et en adaptation scolaire, Égide Royer, le fait d’avoir des difficultés en lecture ou en mathématiques n’empêche pas d’avoir des goûts particuliers ou des habiletés que l’on peut développer en musique et en sport.

Article paru dans Le Journal du 25 octobre et entrevue avec Philipe-Vincent Foisy de QUB-Radio

https://www.journaldequebec.com/2022/10/25/lecole-a-trois-vitesses-une-realite-preoccupante

Henri Marineau, enseignant du secondaire à la retraite, Québec

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