Twitter «marque” et limite la portée des médias cubains — Patricia María GUERRA SORIANO

Twitter «marque” et limite la portée des médias cubains — Patricia María GUERRA SORIANO

Ce lundi 24 octobre, Twitter a marqué certains organes de presse cubains comme «affiliés au Gouvernement» de Cuba, une action qui censure et stigmatise les médias publics du pays, qui met en pratique une décision annoncée par la plateforme en août 2020 et affecte les destinataires et lecteurs potentiels des tweets des médias tagués.

Twitter a averti qu’il ne recommanderait ni n’amplifierait, parmi les utilisateurs, les comptes ou publications de Cubadebate, Radio Rebelde, Radio Habana Cuba, Gramna, Trabajadores, Juventud Rebelde et Canal Caribe, entre autres, sans distinguer les médias publics financés par des organisations syndicales ou politiques des médias publics d’État.

Edilberto Carmona, qui gère les profils des médias sociaux de Cubadebate, a assuré aux Cubaperiodistas que cette décision «fait partie d’une tentative de classer les médias qu’ils considèrent comme”démocratiques «et d’influencer l’opinion publique à partir de leurs positions de pouvoir».

«Il est ironique qu’ils reconnaissent l’existence de grands médias avec des caractéristiques telles que la BBC ou NPR, mais qu’ils ne reçoivent pas ces labels, en raison de leur” indépendance éditoriale»», a-t-il déclaré.

«Cubadebate – a-t-il précisé – a subi ce type de blocus à d’autres occasions, comme celui survenu en 2019, à son profil principal et à celui de ses rédacteurs et collaborateurs, ce qui ne fait qu’ajouter un indice à ce que nous savions : informer d’un point de vue alternatif à l’ordre géopolitique occidental est surveillé et censuré.”

Pour l’analyste espagnol Carlos González Penalva, cette manipulation d’algorithmes pour rendre certains médias moins visibles par rapport à d’autres fait partie de “la construction de l’unanimité du troupeau», c’est-à-dire imposer une seule histoire. “ Nous sommes passés des graffitis nazis aux Juifs à l’étiquetage par les publications de Twitter. «

La méthodologie utilisée par Twitter pour paramétrer les «médias affiliés au gouvernement» est discrétionnaire, sans rien expliquer pourquoi il qualifie ainsi certains médias de certains gouvernements du monde, pas tous (ou la plupart) des médias d’État ou gouvernementaux ; ni ceux qui reçoivent la plupart des ressources des gouvernements pour fonctionner, certains violant les lois de pays tiers.

ADNCuba, Cubanet ou Diario de Cuba, pour citer un exemple, qui reçoivent de l’argent des institutions fédérales américaines pour un «changement de régime à Cuba», apparaîtront-ils avec l’étiquette «médias affiliés au gouvernement américain» ?

Il y a un cadre péjoratif évident dans cette sélection pour connivence politique. Avec cela, Twitter montre sa propre «ligne éditoriale».

La plateforme gère le contenu, comme tout autre média, en l’occurrence celui qui est guidé par les lois et les stéréotypes de son gouvernement, celui des États-Unis.

Il ne «modère pas le contenu», comme il le répète souvent pour maquiller ses actions, mais filtre et gère l’information sous un biais politique.

Traduction : après les médias russes et chinois voici venu le tour des médias cubains d’être censuré par Twitter.

»» http://www.cubadebate.cu/noticias/2022/10/24/twitter-marca-y-limita-el…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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