Coca-Cola, la COP27 et les écologistes qui n’ont toujours rien compris (par Nicolas Casaux)

Coca-Cola, la COP27 et les écologistes qui n’ont toujours rien compris (par Nicolas Casaux)

Si — comme Mickael Cor­reia, Camille Étienne et la plu­part des figures de l’écologisme média­tique, du mili­tan­tisme « pour le cli­mat » — tu t’étonnes ou t’indignes du fait que Coca-Cola soit un des prin­ci­paux spon­sors, aux côtés d’IBM, Micro­soft, Voda­fone et Egyp­tair, entre autres, de la pro­chaine COP orga­ni­sée en novembre en Égypte, c’est que tu n’as (tou­jours) pas réa­li­sé dans quoi nous vivons. Les béné­fi­ciaires du RSA ou du chô­mage ne finan­ce­ront jamais les COP. Enfin si, ils les financent tou­jours, indi­rec­te­ment, en don­nant de l’argent aux entre­prises et aux États qui les financent. Mais tech­ni­que­ment, ce ne sont pas eux qui ont l’argent. Le prin­cipe même du capi­ta­lisme, c’est de pro­duire de la valeur (de l’argent) en détrui­sant le monde au tra­vers de l’ex­ploi­ta­tion des êtres humains (on appelle ça « pro­duc­tion », « déve­lop­pe­ment », « crois­sance », « pro­grès », etc.). Ceux qui ont l’argent, c’est donc les pires des­truc­teurs et exploi­teurs du monde, États ou entre­prises. C’est donc très logi­que­ment, très natu­rel­le­ment, que ceux-là (États ou entre­prises) se retrouvent à finan­cer les COP (et les ONG « éco­lo­gistes », et une foul­ti­tude de choses), et à pos­sé­der les médias, etc.

Les COP n’ont jamais eu pour objec­tif de mettre un terme à la des­truc­tion du monde. Les « acteurs » qui s’y réunissent visent uni­que­ment à assu­rer la péren­ni­té du capi­ta­lisme indus­triel, à le rendre plus durable, à réflé­chir à une manière d’assurer sa per­pé­tua­tion mal­gré les désastres qu’il génère inexo­ra­ble­ment et néces­sai­re­ment. Les COP sont finan­cées et orga­ni­sées par les puis­sants, par les riches, par les orga­nismes qui oppriment et exploitent les popu­la­tions. Les États et les entre­prises n’existent pas pour ser­vir les popu­la­tions. C’est l’inverse.

La « tran­si­tion » à laquelle aspirent les éco­lo­gistes (les éco­lo­gistes for­més à l’écologie par les médias de masse et l’école de la Répu­blique), c’est l’impossible et indé­si­rable ver­dis­se­ment du capi­ta­lisme indus­triel. Aucune indus­trie n’est éco­lo­gique et aucune ne le sera jamais, par défi­ni­tion. Toutes les indus­tries impliquent des des­truc­tions, des dégra­da­tions ou des pol­lu­tions, y com­pris les indus­tries de pro­duc­tion d’éner­gie pré­ten­du­ment verte, propre, renou­ve­lable ou décar­bo­née. Comme l’ont fait remar­quer il y a déjà des années deux cher­cheurs aus­tra­liens dans un livre sur le sujet, la meilleure chose qu’une entre­prise puisse faire pour mettre un terme à la des­truc­tion de la nature, c’est « mettre la clé sous la porte ». Un État, idem.

Bref, l’écologie, ça ne devrait pas consis­ter à deman­der aux diri­geants du monde, chefs d’États ou d’entreprises, de bien vou­loir faire ce qu’il faut pour assu­rer l’avenir du capi­ta­lisme indus­triel. L’écologie devrait être une lutte contre ces diri­geants, contre ces chefs d’États ou d’entreprises, contre ces États et ces entre­prises. Une lutte visant à les des­ti­tuer tous et à déman­te­ler les struc­tures sociales et tech­no­lo­giques de la civi­li­sa­tion indus­trielle, afin de redis­tri­buer le pou­voir poli­tique (retrou­ver de l’autonomie, indi­vi­duel­le­ment et col­lec­ti­ve­ment) et de mettre un terme aux acti­vi­tés tech­no-indus­trielles qui ravagent la planète.

Nico­las Casaux


Pour aller plus loin :

Leur éco­lo­gie et la nôtre : tech­no­lo­gistes contre natu­riens (par Nico­las Casaux)

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de Le Partage

À propos de l'auteur Le Partage

« Plus on partage, plus on possède. Voilà le miracle. »En quelques années, à peine, notre collec­tif a traduit et publié des centaines de textes trai­tant des prin­ci­pales problé­ma­tiques de notre temps — et donc d’éco­lo­gie, de poli­tique au sens large, d’eth­no­lo­gie, ou encore d’an­thro­po­lo­gie.contact@­par­tage-le.com

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You