Le capitalisme algérien est en état de mort clinique….

Le capitalisme algérien est en état de mort clinique….

…et les mensonges foireux de la libération nationale de 1962 sont définitivement devenus grabataires…

60 ans après l’indépendance au seul bénéfice de la clique capitaliste FLN, et au moment où le laquais élyséen de Washington, après avoir lui-même servilement coupé le robinet russe, s’en va outre-Méditerranée faire mine de quémander quelques misérables mètres cubes de gaz pour revenir avec, dans ses valises, un renforcement garanti du remplacement immigrationniste légal ; au moment où il annonce très officiellement, de concert avec l’actuel détenteur de la rente pleurnicharde, la réalisation d’actions communes de leurs services barbouzards respectifs “dans l’intérêt de [leur] environnement géopolitique”, ainsi que la création d’une sorte de groupe inter-étatique d’experts sur la colonisation (GIEC…) pour “aplanir les dissensions” mémorielles savamment entretenues de part et d’autre, nous re-publions le texte ci-dessous daté de 2019, qui n’aplanit rien puisqu’il n’a d’autre but que de dire la vérité…


«  Bien que la manière brutale avec laquelle les soldats comme Bugeaud ont mené la guerre soit très blâmable, la conquête de l’Algérie est un fait important et positif pour le progrès de la civilisation.  »
Friedrich Engels, 1848

« L’Algérie a beaucoup plus reçu de la France qu’elle ne lui a rendu, et les habitants du pays, quoique non traités en égaux, ont à maints égards gagné en liberté depuis l’époque où commandait le Turc. »
Élisée Reclus, 1886

«  Ce n’est pas l’État national, mais l’État brigand qui correspond le mieux au développement du capitalisme. »
Rosa Luxemburg, 1908

L’Algérie c’est le Maghreb en ce qu’il y a de pire et de plus loufoque… C’est un des plus mauvais films du fétichisme de la marchandise spectaculaire contemporaine… C’est une interminable horreur de propagande minable qui vient d’abord signaler qu’il y a aujourd’hui en France de plus en plus d’algériens qui sont arrivés de là-bas en votant  avec leurs valises et qui bi-nationaux ou pas, veulent venir constamment grossir le flux de la grande fuite des millions d’algériens qui n’ont cessé depuis 1962 de vouloir déguerpir du libre bidonville indépendantiste. La candidature à un cinquième mandat possible du chef de gang capitaliste Abdelaziz Bouteflika, mort-vivant en perpétuel promenade sur un fauteuil roulant ridicule qui n’a jamais désiré être coûteusement hospitalisé qu’en France ou en Suisse, exprimait bien symboliquement toute la décomposition d’un système mafieux tout entier construit depuis les mensonges de la libération de 1962, sur l’imposture politique, le naufrage économique et le délabrement général de toutes les sphères du quotidien asservi. Même si la dépouille de Bouteflika qui bouge encore un peu a fini par renoncer à briguer ce cinquième mandat en décidant de reporter sine die le scrutin de la présidentielle prévue le 18 avril, ce qui calme momentanément la surface des choses, la chute annoncée de l’hallucination algérienne est bien superbement amorcée.

Les manifestations
actuelles qui ont démarré à partir du rejet d’une nouvelle candidature  au profit du paralytique et de son escouade
de profiteurs du régime bureaucratique morbide FLNiste signalent
objectivement que le temps de survie de la boutique Bouteflika et Compagnie
semble bien compté. Et ce d’autant plus que la maladie de la méfiance
généralisée touche désormais toutes les fractions du pouvoir déliquescent qui
tentent d’assurer leur dérisoire survie… Et là, tout le monde est touché aussi
bien les forces de sécurité qui semblent de plus en plus paniquées comme
l’armée d’ailleurs qui constitue de moins en moins la sûre entité monolithique rêvée.

Aux effets de la crise mondiale du Capital se sur-ajoutent les spécificités d’une histoire algérienne complètement rongée par toutes les mystifications issues de la prétendue libération nationale qui ne fut rien d’autre que la prise de pouvoir sanglante par des bandes militaro-policières qui massacrèrent tout ce qui n’entrait pas dans leur projet de domestication sociale. Le FLN qui a exterminé le MNA et ainsi assassiné des dizaines de milliers d’algériens qui refusaient la loi de sa terreur durant les années 1950-60,  en a ensuite liquidé d’autres dizaines de milliers durant les années 1990, période des grandes manœuvres du terrorisme islamique étatique. En conséquence, après presque soixante-ans de mythomanie indépendantiste, l’Algérie est totalement ruinée, éclatée et divisée… Et quelque soit la fraction gouvernementaliste qui va hériter du champ de ruines algérien, elle aura d’abord  la très lourde tâche radicalement impossible d’essayer d’éviter le naufrage définitif d’un pays chimérique et sans histoire véritable, divisé entre un arabisme artificiel et sclérosant et un berbérisme étroit qui n’a jamais pu sortir du colonialisme coranique avec, bien entendu, dissimulé derrière les paravents de toutes les manigances du cosmopolitisme de la marchandise, toutes les manipulations islamistes locales et internationales de tous les services spéciaux du gouvernement du spectacle mondial en ses multiples ramifications.              

Le taudis algérien
demeure bien aujourd’hui, tout comme il le fût hier, un banal et piteux commerce
capitaliste d’État mixte, extravagant et bancal,  charpenté d’ultra-centralisation au sommet et
de clientélisme bordélique à la base, 
échafaudé sur la mono-culture extractive de la rente pétrolière au
bénéfice exclusif de toutes les corruptions de la pègre régnante. Le
gouvernement Bouteflika à la suite des bouffonneries spoliatrices et
sanguinaires constamment reconduites des Ben Bella, Boumédiène, Bitat, Chadli,
Boudiaf, Kafi et autres Zéroual, a de la sorte toujours fonctionné à partir de la
plus-value générée par la classe ouvrière dressée et éduquée dans
l’assujettissement despotique oriental du 
technocratisme musulmanétatique le plus borné qui soit depuis
des décennies d’escroquerie et de supercherie.

L’Algérie contemporaine sous discret contrôle de l’OTAN et de l’impérialisme américain qui fut toujours un ferme soutien du FLN afin de réduire l’aire d’influence française, est un enchaînement et un enchevêtrement de fabulations et de mythes qui constituent le fond de commerce des rentiers idéologiques de la tromperie indépendantiste qui, des deux côtés de la Méditerranée, cogèrent la fable des progrès de la marchandisation totalitaire la plus moderne. La soupe capitaliste étatique léniniste fut longtemps à la mode et ceci évidemment contre l’intelligence radicale de Rosa Luxemburg qui toujours dénonça les luttes de libération nationale comme un simple bobard de la marche en avant du Capital vers une escroquerie de plus en plus prononcée dans la réalisation autocratique de la valeur d’échange bien aboutie.

En cette perspective, il convient d’abord de mentionner que  la guerre d’Algérie fut gagnée militairement par la France et que les Algériens qui combattirent dans les rangs de l’armée française furent plus nombreux que les indépendantistes. En 1962 tout le  potentiel militaire des wilayas et de leurs katibas avait  été balayé par le  Plan Challe. Si Salah, chef de la wilaya IV s’était même rendu à l’Élysée pour proposer un arrêt des hostilités. C’est de Gaulle tout entier fixé sur son projet de fédérer les non-alignés à l’échelle internationale qui entendait larguer au plus vite le fardeau algérien qui a, par conséquent,  bradé précipitamment les département français d’Algérie en les abandonnant à l’ALN des embusqués de l’armée de l’extérieur qui,  en sûreté au Maroc et en Tunisie,  ne pénètrent finalement en territoire algérien qu’en vertu des accords d’Évian qui les  gratifièrent d’ailleurs en prime du pétrole du Sahara… Ensuite, il faut redire que l’Algérie créée par la colonisation française de 1830 n’a jamais existé autrement antérieurement que sous la forme de territoires historiques éclatés et dominés par des entités extérieures. Avant la conquête française, ce pays n’était pas autre chose qu’une province de l’Empire ottoman et il est incontestable que c’est l’administration française qui a progressivement fait surgir un territoire cohérent avec des infrastructures homogénéisantes.

Jusqu’au VIII° siècle
après Jésus-Christ, la
population qui vivait dans la région était d’origine berbère, phénicienne,
romaine, vandale, byzantine et de religion très majoritairement chrétienne. Ce
furent les invasions Arabes qui occupèrent toute l’Afrique du
Nord et convertirent de force toutes ces populations en détruisant
l’intégralité de leur mode de vie social et culturel ancestral. De la sorte, et
après plusieurs siècles de domination despotique orientale, le temps immobile
arabo-islamique avait tout colonisé et il ne demeurait plus rien
de l’époque chrétienne, numide, grecque et romaine mis à part d’émouvantes
ruines comme Timgad, Thibilis ou le théâtre romain de l’antique Calama.

Ultérieurement, et dans
le cadre des multiples conflits méditerranéens qui réorganisèrent le Sud de
l’Europe au XVIe siècle, et profitant des nombreuses oppositions existant entre
les différentes tribus, les Ottomans 
prirent le contrôle de la région et établirent la Régence d’Alger.

C’est ainsi que sur le mode de
production prédateur de la razzia se développa, durant près de trois siècles,
la piraterie barbaresque, arraisonnant tous les navires de commerce en
Méditerranée, et générant, en plus du butin matériel un important trafic
d’esclaves chrétiens, hommes, femmes et enfants qui venait se rajouter aux
grandes déportations continues des subsahariens. Ainsi, dans l’Alger turco-pirate
des cheptels humains commercialisés, il y avait au XVIe siècle plus de 30.000
esclaves stockés à la chaîne. C’est en dernier lieu, en fonction du
développement des forces productives de la marchandisation, de la crise
systémique  des sociétés islamiques et de
la sclérose  ottomane que le débarquement des
troupes françaises en 1830 mit définitivement fin à cette plate-forme
trafiquante devenue désuète.

Analyser objectivement le colonialisme français, c’est le faire compte-tenu des développements historiques mondiaux de la valeur d’échange, c’est en effet sur la base concurrentielle des divers affrontements géo-politiques du Capital, qu’à l’inverse du colonialisme judéo-protestant de l’exterminationnisme anglo-saxon qui détruisit les Indiens et les Aborigènes, la France coloniale,  née sur le sol catholico-colbertiste, développa un empire extérieur bien moins ravageur et qui ne décima pas d’ailleurs les populations qu’elle venait de conquérir même si bien entendu l’on put rencontrer ici ou là des périodes de répression adéquates à la dynamique déterminée de l’expansion. En Amérique du Nord, l’on se souviendra notamment des multiples insurrections pro-françaises  des tribus de la région des Grands Lacs contre les Britanniques alors que ces dernières escomptaient encore un possible renversement des conditions du traité de Paris de 1763. Ainsi, au contraire des politiques de saccages et d’anéantissement systématiques de la Perfide Albion et de son rejeton yankee , la France eut toujours une gestion intégrationniste qui notamment, grâce à l’accompagnement médical et sanitaire, concerna l’ensemble de la population, amenant cette dernière en Algérie de moins d’un million en 1830 à dix millions en 1962. De plus, la France y draina, assécha, fertilisa des sols à l’abandon depuis des siècles, transformant une agriculture figée dans un pastoralisme déprédateur en une agriculture riche, prospère et exportatrice pendant que le pays se dotait d’infrastructures nombreuses et variées en transports, industries et logements. En 1961, l’Algérie achetait pour 421 milliards de francs à la métropole, qui lui en versait 638 pour rétablir les déséquilibres de son budget et de sa balance des paiements.

Le développement du
colonialisme puis de l’impérialisme n’ont évidemment pas suivi une trajectoire
identique pour toutes les métropoles concernées. Comme Marx le positionne fort
bien tant dans les Grundrisse que dans le Capital,  Londres, Paris et Madrid ont construit leurs
espaces maritimes et commerciaux extérieurs sur la base et en fonction de leur
niveau historique de développement caractérisant la dynamique générale de leurs
forces productives. Ainsi, ce n’est point hasard si la colonisation des
puissances les plus modernes, en tant qu’expression de la pure tyrannie
démocratique du profit, fut la plus terrible et si celle des plus attardées en
tant qu’expression encore dépendante des anciens régimes d’avant le Capital fut
relativement moins brutale. Il suffit de savoir qu’au Pérou, près de la moitié
de la population est métissée et que les indigènes sont prédominants dans les
régions andines pendant que les métis, les Mélanésiens, Walisiens et Futuniens
sont largement majoritaires en Nouvelle-Calédonie alors qu’après les grandes
transportations sanguinolentes,
le reliquat des derniers Cheyennes, Sioux, Comanches et Apaches périclite dans
des réserves caricaturales autour des casinos, dans l’égarement de la
drogue et de l’alcoolisme, ceci dans la détresse généralisée. 

Dans la division
mondiale de la géo-politique de la marchandise, la colonisation fut ainsi, au
plan économique national, une très bonne affaire pour certains capitalismes
mais comme le Capital global n’est pas un bloc singulier la colonisation se
révéla souvent dans la durée comme une béquille illusoire  pour les industries non-concurrentielles et
une entrave pour les autres. De même, en perspective planétaire longue, si le
Siècle d’or espagnol fit de Madrid la puissance européenne et mondiale centrale
du XVI° siècle, les contradictions dialectiques internes à cet apogée conduisirent
inévitablement au XVIII° siècle à la
décadence obligée lorsque l’Espagne perdit progressivement toute son
influence tant en Europe qu’outre-mer dans une crise économique permanente de
la valorisation qui touchait en particulier la structuration même du coeur
gestionnaire de ses colonies. Ce qui allait l’isoler finalement du  Siècle des Lumières
marchandes à mesure que la rivalité avec la Grande-Bretagne faisait de
Londres, le lieu hégémonique maritime du despotisme commercial et financier de
l’espace-argent le plus terrifique. C’est pourquoi et par delà les
oppressions diverses et variées que Madrid et Paris firent peser sur les
espaces de colonisation espagnols et français, jamais les cruautés de leur
capitalisme incomplet ne purent concurrencer la complétude des atrocités et des
abominations anglaises  des guerres de
l’opium ou de la guerre américano-philippine.

Bref, Londres qui fit sa révolution capitaliste bien avant Paris puis Washington qui doubla tout le monde dans la réussite démocratique du génocide capitaliste absolu de la conquête de l’Ouest, furent à la pointe du progrès moderne du terrorisme de la marchandise.  Et au nom du temps précipité de la valeur qui brise et avale tous les espaces, l’Angleterre puis les États-Unis se montrèrent là essentiellement comme des impérialismes exterminateurs et pilleurs absolutistes pendant que Paris, en vertu de son retard historique et en préservation de modèles administratifs et culturels rattachés à une tradition historique non encore totalement digérée par le procès de la valorisation capitaliste, se plia à un mode de colonisation encore pour une large part pré-marchand et surtout plus soucieux donc d’additionner de l’espace géo-politique à rentabiliser en tant que domaine territorial à majorer plutôt qu’à vampiriser abruptement dans la durée accélérée de l’extorsion.

Il est d’ailleurs là intéressant et risible de constater que les banlieues immigrées hexagonales qui ont la haine ignare et bien distillée de la colonisation française pourtant circonscrite sont simultanément épris d’un amour infini pour le modèle idéologique yankee de la tune et du hip-hop  alors même qu’elles sont foncièrement in-instruites de toutes les vérités destructrices et illimitées du modèle anglo-saxon.

Pour ce qui concerne l’Algérie, et c’est
d’ailleurs ce qui est le plus intéressant, les travaux pratiques et fouillés
de Jacques Marseille, confirment là ce que Marx indiqua toujours au regard de
la théorie du développement historique dissemblable des divers colonialismes
lesquels produisirent notamment et contradictoirement le surgissement anglais
du colonialisme éradicateur  et
l’irruption française de la colonisation assimilationniste. Pontiac,
homme de guerre émérite des  Indiens
Outaouais qui toujours avait fait le choix du Canada français contre
l’impérialisme de la tuerie britannique ne s’ y était pas trompé. Le temps de
Pontiac  fut celui de l’émergence d’une
coalition de multiples tribus autochtones qui voulaient arrêter l’expansion
démocratico-capitaliste vers l’ouest des colons anglo-saxons qui envahissaient
les territoires ancestraux.

Les Outaouais se soulevèrent finalement
contre le colonialisme totalitaire de l’argent 
illimité pour que reviennent  les
Français afin de rétablir un certain équilibre social pré-capitaliste. Au
début, la révolte fut fulgurante ; les forces de Pontiac s’emparèrent de
presque tous les postes anglais de la région des Grands Lacs et les
détruisirent. Les Britanniques mobilisèrent toutes leurs  forces et utilisèrent pour éteindre cette
insurrection généralisée  tous les moyens
possibles, dont la dissémination politiquement planifiée de la petite
vérole. Pontiac fut assassiné en 1769 par un homme de main à la solde de
marchands américains. Pontiac fut ensuite enterré avec les honneurs militaires
dus à son rang sur les rives du Mississippi par la garnison française des forts
de Vincennes et de Chartres. Pour comprendre radicalement ce qu’est l’insanité
du capitalisme abouti de l’ordre américain du fétichisme de la marchandise, il
faut se souvenir que Pontiac n’existe plus, dans l’imaginaire de l’inculture
américaine que comme le nom d’un constructeur automobile fondé en 1906 et
disparu en 2010. A titre de comparaison, Abdelkader, après avoir été ennemi de
la conquête française vit le gouvernement français luit allouer une pension et
recevoir la grande croix de la légion d’honneur… Dans la dialectique générale
de l’oppression capitaliste, tous les États sont bien pourris mais l’Angleterre
puis les États-Unis furent toujours les plus ignobles et les plus rances et la City qui passa ensuite le flambeau à Wall Street
constitua toujours l’avant-garde du féroce cosmopolitisme le plus dégueulasse
de la marchandise

L’Algérie, durant la période coloniale,
loin d’être une source d’enrichissement pour la France, constitua donc de fait
un fardeau économique mais elle faisait alors partie des nécessités
idéologiques et sociales qui constituent le spectacle étatique du pouvoir
français de  la géo-politique des
représentations mercantiles et maritimes 
du temps d’alors pour faire bonne image mondiale face à
l’Angleterre…. En 1959, la colonie absorbait à elle seule 20 % du budget
de l’État français, c’est-à-dire bien plus que les budgets de l’Éducation
nationale, des Transports et des Travaux publics réunis…Des années 1930 aux
années 1960, l’Algérie a été en réalité placée sous assistance financière
respiratoire permanente. Totalement inapte à subvenir à ses besoins par ses
propres moyens, la survie économique de la région était complètement suspendue
aux importations métropolitaines de produits de première nécessité et aux
mouvements de capitaux publics qui volaient au secours de déficits croissants.
C’est d’ailleurs parce qu’il estimait que la puissance de la France dépendait
du maintien de sa souveraineté spectaculaire sur l’Algérie, et non par
nécessité économique première, que le gouvernement a consenti ces sacrifices
considérables…

Au terme de cette longue série aliénatoire de charlatanisme infini, la France du fétichisme de la marchandise et de la grande diversion anti-raciste du Capital se retrouve vis-à-vis de l’Algérie, dans une véritable dépendance idéologique, énergétique et migratoire. Ainsi, dans la production pathologique de l’inversion accusatoire fétichiste, le prolétariat français, puisque c’est toujours lui qui paye au final,  est contraint de rétribuer au prix fort le gaz comme une sorte d’expiation réparatrice pour une guerre où les pires horreurs tel le massacre de Melouza  furent cependant causées par le terrorisme du  FLN. Pareillement, en comprenant ce que Marx a voulu dire dans le Chapitre XXV de la VII° section du Livre premier du Capital lorsqu’il parle du remplacement d’un ouvrier d’ici par trois immigrés de là-bas, l’on saisit parfaitement le théâtre de divagation qui oblige l’espace français à accueillir une importante communauté algérienne de gens qui a prétention à avoir voulu se séparer de cet espace tout en continuant — voir en exigeant — de continuer à posséder le droit d’y pouvoir vivre et ce évidemment considérablement beaucoup mieux qu’en Algérie dite indépendante. Bref, il existe là un grand nombre d’indépendants-dépendants démentiels qui se morfondent schizophréniquement dans une honte délétère et inconsciente impossible à exprimer… Certes, ces gens là détestent la France telle que l’idéologie de la contrevérité dominante leur a racontée mais ils ne veulent surtout pas en partir pour s’en aller demeurer au pays de cette indépendance chérie si poubellique que près d’un demi-siècle après le mirage de 1962, le seul rêve possible pour tout jeune algérien basique et présentement désemparé c’est justement le visa français… Il s’en déduit historiquement que l’on assiste à une macération toxique complètement maladive qui voit nombre de jeunes des banlieues de l’inculture arborer le drapeau du pays où ils ne veulent surtout pas migrer pendant qu’ils méprisent celui du pays d’où ils n’entendent évidemment jamais partir…

L’Algérie est donc
ainsi ce gigantesque pays fantasmagorique construit de toutes pièces par la
France gaullienne, qui lui a gratuitement attribué l’immense Sahara et ses
ressources techniquement garnies et qui, de décennies ajoutées en
décennies rajoutées, n’a pas cessé sous la coupe de la camarilla FLN de
s’auto-déprécier dans la pagaille, le gaspillage, le meurtre et la tromperie sans
fin

Comment pourrait-il être envisageable de redresser une économie expirante frappée au cœur par l’épuisement de ses réserves pétrolières quand beaucoup plus de la moitié des recettes budgétaires et la presque totalité des recettes en devises dépendent des hydrocarbures ? Et ceci dans un temps mondial où la baisse du taux de profit et la saturation accélérée du marché mondial ne cessent de se précipiter. Il va de soi que la branche industrielle des hydrocarbures est condamnée à une crise permanente qui voit partout décliner la production de pétrole brut et de gaz naturel ainsi évidemment que toutes les activités de raffinage.

La baisse de la production des hydrocarbures est devenu l’horizon crisique du marché mondial et les variations des cours qui en résultent font que les recettes qui y sont attachées sont condamnées à devoir baisser et que l’État doit donc sans arrêt piocher dans ses réserves de change pour financer ses importations nécessaires. Comme l’Algérie rançonnée par le FLN ne produit quasiment rien, ou alors en quantités tellement insuffisantes, elle doit quasiment tout acheter sur les marchés extérieurs, tant pour nourrir, habiller, équiper ou soigner la population encasernée dans le système esclavagiste que la classe dirigeante entend perpétuer… L’asphyxie est inéxorable

Les réserves algériennes de change entre 2014, c’est à dire avant l’effondrement tangible des cours du pétrole, et ce début 2019, avaient déjà diminué de moitié et, selon la dialectique des projections déterministes de la crise de la valorisation, elles devraient encore diminuer de 50 % à l’horizon 2021. Enfin, en raison de l’épuisement logique des nappes pétrolières, l’économie de la production algérienne est en constante diminution pendant que celle du gaz ne pourra prochainement plus permettre de faire face aux exportations. Dans ces conditions, comment l’État pourra-t-il durablement acheter la paix sociale avec simultanément une croissance démographique continue qui infirmera toute possibilité matérielle de développement ? Comment faire démarrer une Algérie au bord du gouffre et de l’explosion sociale de la désolation avec un taux de chômage atteignant pour les plus jeunes pas loin de 40% ? Comment répondre à l’immense misère sociale interminable ? Comment faire face à l’équation d’une industrie inexistante et d’une agriculture rétamée ? Comment affronter un système bancaire fossile et une administration pléthorique et véreuse ?

De quelle manière restructurer une Algérie dévastée et infestée par la lourde nomenklatura faisandée de tous les malfrats qui gravitent autour du clan Bouteflika et qui, entre 2000 et 2015, avant donc même l’effondrement des cours des hydrocarbures, ont flambé plus de 500 milliards de dollars rapportés par le commerce de ces derniers, dans de floues opérations externes de plusieurs centaines de milliards de dollars auxquels doivent s’ajouter une bonne centaine de milliards de dollars très confidentiellement dépensés par divers services gouvernementaux tous plus opaques les uns que les autres…

Comme aucune chapelle politicienne ne pourra revendiquer un tel héritage aussi pitoyable en voulant associer la marque de son arnaque réformiste aux décennies sanglantes de mise des ressources publiques au service des clans familiaux, politiques et militaires de la fumisterie FLN, la rupture est donc inéluctablement annoncée. Au profit de quelle coterie politicarde ? L’avenir proche va nous le signifier dans un chaos adéquat à la crise cataclysmique du capitalisme mondial…

Pour comprendre que rien de radical ne peut sortir des grandes manifestations de protestation qui veulent aujourd’hui essentiellement un changement de régime pour administrer autrement l’économie politique de la tartufferie capitaliste algérienne, il faut se souvenir de ce que disait Engels des contrées mahométanes dans son fameux texte de 1894 sur le Christianisme primitif. Engels y insiste sur le fait que le déterminisme du mode de production de ces espaces sociaux sans véritable devenir historique, laisse toujours intact les conditions économiques lorsque des bouleversements politiques viennent simplement remplacer les maîtres par d’autres maîtres… Rien, ne change substantiellement et rien ne peut jamais changer en cet Orient de passivité endémique interminable alors qu’en terre d’Europe des jacqueries paysannes et des Communes prolétariennes, « il y a avancement, le monde marche » et là et uniquement là a pu d’ailleurs être posée pratiquement et théoriquement la question ontologique décisive de la perspective communiste consciente de l’abolition de l’argent et de l’État…

C’est là, sans doute,  le moment de rappeler que pour Marx, et à la suite de Hegel, il existe différents continents historiques qui, par leur diversité et leur originalité, classent et hiérarchisent nécessairement le temps conscient du devenir humain conscientisé :

– Les espaces du despotisme oriental qui, en Afrique et en Orient, selon des formes particulières, ont vu la communauté originelle être peu à peu absorbée dans une domination étatique ou para étatique épaisse et lourde, qui a tout assimilé jusqu’à ne plus faire de l’homme qu’un appendice stationnaire du temps immobile de l’omnipotence coercitive.

– Les espaces de la mobilité européenne critique qui ont vu émerger un continent insurrectionnaire, fruit explosif, comme le montra Engels, de la rencontre entre la décadence civilisationnelle romaine et l’archaïque propriété communiste germanique revitalisée par les invasions barbares qui y propagèrent partout le réveil ancestral des communaux de la terre, qui serait ensuite, par l’enflammement du déracinement capitaliste, transmuté théorico-pratiquement en insoumission communiste de la vie urbaine dénoncée…

– L’espace américain et plus spécialement le domaine yankee et ses extensions. Marx souligne tant à partir de la Question Juive que du Capital, que c’est un continent statique et servile de nationalité chimérique dont le substrat moderniste est de voir justement disparaître toutes les ancestrales potentialités radicales de subversion européenne des premiers migrants pour les dissoudre dans la pure démocratie autocratique du monothéisme de l’argent, enfin devenu plénitude mondiale.

C’est pour toutes ces raisons
bien palpables et fondées que Marx et Engels pouvaient écrire, en 1849 et suite
au grand Printemps révolutionnaire européen de l’année précédente, que, au
regard du combat conscient pour une véritable communauté humaine, la « théorie de la fraternisation générale
des peuples,
sans égard à leur
situation historique et au degré de leur évolution sociale, ne veut rien dire d’autre que fraterniser
dans le vague »
.

C’est pour cela que l’armée de réserve immigrée est devenue après la grande peur patronale de 1968, l’axe social stratégique choisi pour substituer au vieux prolétariat communard des gauloiseries réfractaires du temps de la grève sauvage, une main- d’œuvre docile qui, dans les banlieues privilégiées de tous les trafics, correspond parfaitement aux aspirations de la pègre capitaliste la plus huppée étatiquement. C’est pour cela d’ailleurs que la classe capitaliste des appropriateurs des quartiers fortunés est aussi et toujours très souple avec le lumpenprolétariat  des appropriateurs des cités de la carambouille et de la came…

La répression industrielle et massive qui cogne, mutile, éborgne et emprisonne à tours de bras, c’est uniquement bien entendu pour la lutte de classe prolétarienne… Les Médias et les maîtres du spectacle marchand excusent toujours la délinquance exotique qui n’est qu’une variante de la possession aliénatoire… Mais ils haïssent le Gilet Jaune autochtone et réfractaire qui, lui,  est la cible ultra-privilégiée du fameux flash ball de la démocratie policière de la liberté friquée..

De mai 1968 à novembre 2018, de la grève spontanée insubordonnée au grand bordel social des Gilets Jaunes, la dialectique de la lutte de classe radicale a  montré en France que le slogan ni Macron ni personne avait bien du sens et de la matérialité… Pour qu’en Algérie, les masses cessent de vouloir être des masses et crient  énergiquement ni Bouteflika ni personne, il faudra beaucoup, beaucoup de temps et surtout que la lutte de classe des radicalités européennes récalcitrantes  vienne secouer la si plate revendication évolutionnaire des algériens qui cherchent  miteusement un bon président…

Ainsi, si demain, lorsque la
crise historique de la marchandise mondialiste rendra impossible le mouvement
de reproduction de la production capitaliste, l’ensemble des longitudes et
latitudes de la planète Finance se retrouve en mouvement de lutte de classes
offensif contre l’argent et l’État, la charnière indiscutable de toutes
les séditions déterminantes passera, au commencement de tous les
commencements, par Paris, Rome, Madrid et Berlin avant que d’atteindre
Bratislava, New York ou Zagreb ; et c’est seulement ensuite que Taïwan,
Buenos Aires puis… Alger pourront se mettre en branle d’insubordination… Ceci
non pas parce qu’il existerait, de manière pré-jugée, une mythologique
et impénétrable inégalité des populations humaines, mais parce que le développement
mondial des forces productives de l’aliénation historique s’est effectué de
manière hétérogène, disparate et composite et que, par contrecoup
dialectique
, le sortir révolutionnaire de l’économie et de la politique
sera lui-même bigarré, dissemblable et hétéroclite. Inéluctablement, le
mouvement d’éradication de la domestication empruntera évidemment les mêmes
chemins que ceux qu’a pris la généalogie de son contraire, même si, bien
entendu, il le fera sous la forme qualitative du renversement humain de l’inversion
inhumaine.

C’est en cela que la révolution sociale en tant que mouvement du négatif est bien la négation de la négation, c’est-à-dire ce parcours de réalité incendiaire qui détruit sur son passage toutes les logiques de pouvoir et de soumission qui relient le centre du fétichisme de la marchandise à la périphérie de tous les marchés du fétichisme, et vice versa… Dans ces conditions, quelle que soit le niveau de malaise social qui peut paraître aujourd’hui à Alger, Oran ou Constantine, la dynamique de contestation qui en découle ne pourra parvenir à commencer d’entrevoir une dissémination séditieuse de large audience extrémiste que si elle rencontre les prolongements de la propagation inflammable généralisée qui résulte de la déflagration structurelle totale ressortissant de l’explosion sociale devenue irréductiblement réfractaire dans les grandes mégapoles européennes de la chosification… Là bien sûr où l’affrontement entre la technologie de pointe de la réification et la mémoire souterraine des vieilles luttes communardes sera à son niveau le plus incisivement haut au moment ultime d’éclatement de la crise catastrophique du Capital.

Au milieu de cette
crise généralisée de la sur-vie, le prolétariat n’a évidemment d’intérêts avec
aucune fraction de la classe capitaliste. Aucun groupe politique algérien
quelque soit son jargon de fausse 
expression et de pacotille réformatrice ne peut bien sûr offrir quoi que
ce soit de tangible à une population condamnée à être toujours davantage
exploitée et dupée en réponse à cette gigantesque déstructuration des
mécanismes planétaires du taux de profit. Les États-Unis, l’Europe, la Chine et
la Russie ne cherchent là que le meilleur résultat en correspondance avec leurs
propres intérêts impérialistes.

Ainsi, la réponse à toutes les mystifications  politiques impérialistes du capitalisme mondial ne peut-être là comme ailleurs que la révolution sociale du prolétariat s’auto-abolissant en liquidant, l’argent, la marchandise et tous les États…

Mais liquider la merde actuelle présuppose de liquider la merde passée qui l’a généalogiquement engendrée… Sans compréhension radicale du spécieux et de l’insidieux par lesquels la mythologie de 1962 s’est construite, il n’y a pas d’avenir en Algérie pour la lutte de classe radicale du prolétariat… Il n’ y aura alors que des refontes misérables de la domestication devant l’idole argent et la clownerie nationale du FLN sans cesse poursuivie, recomposée  et redécorée….

Pour sortir du bourrage de crâne terminal  de la fausse histoire algérienne en train de crever, il conviendra de commencer par sortir  de ses débuts dans les turpitudes sanglantes de sa naissance falsifiante

Contre toutes les factions capitalistes qui entendent
simplement repeindre et rénover le 
mensonge algérien de 1962 ! Vive la lutte de classe du prolétariat
universel contre le mondialisme de l’argent !

Pour l’autonomie prolétarienne vers un monde sans argent ! A bas tous les États ! VIVE LE COMMUNISME !

En France, en Algérie, en
Palestine et partout ailleurs, il n’y a qu’une seule solution, la solution à
zéro État !

Paris…Alger…Mars
2019

Internationale In-contrôlable

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Source: Lire l'article complet de Guerre de Classe

À propos de l'auteur Guerre de Classe

« Nous pensons d’abord qu’il faut changer le monde. Nous voulons le changement le plus libérateur de la société et de la vie où nous sommes enfermés. Nous savons que ce changement est possible par des actions appropriées »

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