Par Moon of Alabama – Le 22 août 2022
Il semble que les autorités russes aient trouvé l’assassin de Darya Dugina.
L’assassin, une certaine Natalya Vovk, est associé aux nazis d’Azov en Ukraine. Son frère l’est aussi. Tous deux se trouvent actuellement en Ukraine mais vont probablement fuir ailleurs.
Yelensis a des détails qui montrent que le meurtre de Darya Dugina est délibéré :
[U]ne clarification importante a déjà été apportée par les experts : A la question de savoir si la bombe était sur minuterie ou télécommandée, la réponse est déjà tombée : Une télécommande. Ce fait a d’énormes ramifications. Semyon Pegov, blogueur de WarGonzo, souligne que la personne qui a appuyé sur le bouton de la télécommande pour déclencher la bombe aurait été en contact visuel avec la voiture et son occupant : « En d’autres termes, les terroristes qui étaient censés faire sauter Douguine dans sa propre voiture auraient observé comment Darya était montée dans la voiture à la place. Pas la cible initiale. Et ils auraient alors dû prendre une décision : Faire exploser, ou ne pas faire exploser ? Et ils ont pris la décision : Aller de l’avant et faire exploser la fille. Donc, Darya est devenue la nouvelle cible. Et il va sans dire qu’il s’agit là d’un tout nouveau niveau de terrorisme. Même un terroriste ISIS moyen ne franchirait pas un pas aussi vil.«
Aleksandre Dougine, le père de Darya, ainsi que sa fille avaient été menacés :
Les Ukrainiens menacent et mettent sur liste noire tous ceux qui, dans le monde, ne leur apportent pas un soutien total et inconditionnel.
Dugin, cependant, est un cas à part, et particulièrement détesté par l’Occident et ses mandataires. Tant Douguine que sa fille figurent sur les listes de « sanctions » américaines et britanniques. Depuis des années, Douguine fait l’objet d’un discours de haine ininterrompu. Les Occidentaux le détestent et le diabolisent en raison de ses idées philosophiques et de son idéologie antilibérale. Darya elle-même est diplômée en philosophie politique et partage l’idéologie de son père. Tous deux étaient de fervents partisans de l’ »opération militaire spéciale » russe contre l’Ukraine. Ce qui aurait fait d’eux des « proies faciles » selon les normes ukrainiennes habituelles. Cependant, rien n’a encore été prouvé, nous devons donc attendre et voir.
Dans la suite de cette histoire, nous discuterons des idées « nuisibles » de Douguine, de l’histoire intéressante de sa carrière politique et de la façon dont la presse occidentale se réjouit inhumainement de son deuil.
Vous pouvez lire les écrits de Yelensis sur Awful Avalanche.
Pendant ce temps, les combats en Ukraine se poursuivent avec les récentes offensives russes lancées sur tous les fronts. Dans le nord, la lente progression vers Karkiv se poursuit. Au sud, les forces russes se déplacent vers Mykolaiv (Nikolaev). À l’est, les attaques contre Soledar et Bakhmut se poursuivent. Tous ces mouvements sont soutenus par des frappes intenses sur chaque quartier général ukrainien et chaque concentration de troupes que le renseignement militaire russe peut trouver. Cette chasse et ce massacre de bataillons et de brigades entiers derrière la ligne de front immédiate coûtent la vie à de nombreux soldats ukrainiens et empêchent toute contre-attaque ukrainienne. Cela s’ajoute à l’utilisation massive et quotidienne de l’artillerie contre les positions de la ligne de front ukrainienne.
Dans une interview récente, le colonel Markus Reisner de l’armée autrichienne décrivait la situation (en allemand). Quelques extraits :
Si l’on regarde les batailles en détail, on peut constater une chose d’un point de vue militaire : les livraisons d’armes occidentales ont un effet, mais pas de manière retentissante et durable. Le résultat doit être mesurable. Ce n’est que lorsque les attaques russes auront complètement cessé ou que les troupes russes auront battu en retraite (comme ce fut le cas autour de Kiev en mars 2022) que l’on pourra parler d’un tournant dans la guerre, d’un point de vue sobre, objectif et militaire. Les livraisons d’armes occidentales qui sont arrivées jusqu’à présent signifient que les forces armées ukrainiennes ont « trop pour mourir et trop peu pour vivre« . Si les 16 lance-roquettes multiples HIMARS livrés jusqu’à présent par les États-Unis ont obtenu un succès compréhensible, la question se pose alors : Pourquoi les États-Unis n’en livrent-ils pas davantage ?
Peut-être parce qu’ils n’en ont pas plus à donner, mais plus vraisemblablement parce que les États-Unis veulent prolonger le conflit et le garder dans une quasi-impasse aussi longtemps que possible.
L’Ukraine peut-elle gagner cette guerre ?
Si l’Occident ne livre pas à l’Ukraine, dans les semaines à venir, un nombre accru d’armes de pointe (comprenant surtout des pièces d’artillerie et des lance-roquettes multiples, mais aussi des systèmes de défense antiaérienne à longue portée), l’Ukraine ne sera pas en mesure de gagner ce conflit. La suite de cette guerre est donc entre les mains de l’Occident. Tant que l’Ukraine ne pourra pas protéger son espace aérien contre les missiles de croisière et les missiles balistiques russes, tout réarmement militaire régional semble illusoire. Mais cela est nécessaire si l’Ukraine veut reprendre possession des terres perdues. Ces zones dont elle a besoin pour pouvoir survivre économiquement.
Il est très peu probable que l’Ukraine retrouve un jour l’ancien territoire russe qu’en 1922 Vladimir Illich Lénine, pour une raison quelconque, a donné à l’Ukraine et que la Russie reprend actuellement. Une guerre d’usure, que la Russie, avec sa capacité industrielle, peut soutenir sans fin, ne peut être gagnée par l’Ukraine. Même un soutien plus massif de l’« Ouest » serait insuffisant.
Mais la guerre sera gagnée sur un autre front :
La guerre moderne est avant tout une guerre des esprits. L’image que nous avons d’un conflit façonne de manière décisive notre opinion à son sujet. Elle détermine si nous percevons un conflit comme « juste » et si nous sommes prêts à le soutenir. En ce moment, dans le conflit en Ukraine, ce soutien commence avec nos communications et se termine par la livraison d’armes. L’objectif des adversaires est donc toujours d’influencer l’autre partie respective. Les militaires appellent cette approche « guerre cognitive« . Une guerre d’usure globale se décide rarement sur le champ de bataille, mais souvent dans l’esprit de la population de l’arrière-pays.
Pour le camp russe, le point d’attaque décisif est donc la volonté de l’Occident de continuer à soutenir l’Ukraine. La Russie tente donc d’affaiblir cette volonté dans tous les domaines disponibles (notamment dans l’espace cybernétique et informationnel). L’extraction de matières premières et les menaces d’armes nucléaires sont les armes utilisées ici pour obtenir un effet. L’Occident, quant à lui, tente de frapper la cohésion de la société russe. Les paquets de sanctions et les mesures punitives économiques sont destinés à exercer une pression. L’économie russe en prend déjà un sérieux coup. La question est de savoir si ces mesures entraîneront ou non un changement de comportement. Pour l’instant, un succès décisif ne peut être mesuré ni sur le champ de bataille ni sur le front intérieur, ce qui montre clairement que les armes en Ukraine sont loin d’être silencieuses.
Les extrêmement stupides sanctions européennes contre l’énergie russe ont causé de graves dommages aux économies européennes. Cela brise déjà la volonté « occidentale » de continuer à soutenir l’Ukraine. En juillet, aucun des grands pays européens n’a promis et livré davantage d’armes lourdes à l’Ukraine.
Le 24 août est la fête nationale de l’Ukraine. Zelensky et son équipe voudront probablement présenter un « succès » pour cette journée. On peut donc s’attendre à un incident désagréable autour de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, que l’Ukraine continue de bombarder, ou ailleurs, au cours des prochains jours.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Adblock test (Why?)
Source : Lire l'article complet par Le Saker Francophone
Source: Lire l'article complet de Le Saker Francophone