Les Etats-Unis supplient la Chine de lever les sanctions à son encontre — Dmitry KOSYREV

Les Etats-Unis supplient la Chine de lever les sanctions à son encontre — Dmitry   KOSYREV

En prenant le prétexte de la visite de Mme Pelosi à Taïwan pour rompre le dialogue sur un certain nombre de sujets avec les États-Unis, la Chine se libère du carcan de mensonges climatiques dans lequel elle s’était laissé enfermer pour complaire à l’Oncle Sam et ses servants occidentaux dans leur nouvelle religion écologique. Jusqu’ici, la Chine a avancé masquée, faisant semblant de croire à toutes les balivernes climatiques, allant même parfois jusqu’à en faire un peu trop pour montrer sa détermination à contribuer au sauvetage de la planète, mais il semble que, désormais, les choses vont changer. Les Etats-Unis ne s’y sont pas trompés : la rupture du dialogue climatique qui, à première vue, semble si anecdotique, est une véritable catastrophe qui pourrait ébranler, ou même démolir toute l’architecture économico-politique que les occidentaux ont mis plus de 20 ans à construire. RI

L’ambassadeur des EU à Pékin, Nicholas Burns, a engagé une correspondance sur Twitter avec les autorités et le public chinois. Mr Burns est un diplomate expérimenté et se comporte décemment, ce qui laisse penser que, dans ce cas, les EU ont vraiment besoin de la levée d’une seule mais importante sanction chinoise parmi celles qui lui ont été imposées après la provocation taïwanaise par la présidente du Parlement, Nancy Pelosi.

Nous avons récemment abordé ce sujet – littéralement : « Les États-Unis se sont moqués de certaines de ces sanctions et se sont attardés sur d’autres, mais une seule d’entre elles a déclenché le couinement classique de tous les démocrates, pour des raisons morales. Il s’agit de celle qui mettait fin à la coopération entre les deux pays pour prévenir le trafic de drogue ».

Certes, il y a le problème de la drogue, mais la fin du « dialogue sur le climat » est l’une de ces sanctions qui ont d’abord laissé les Etasuniens très perplexes, mais maintenant, ils commencent à en voir la portée et commencent à réagir et à demander sa suppression. Et c’est une superbe histoire, parce que l’agenda climatique lui-même est une merveille en termes d’arnaque. Cela se résume à la folle idée de mettre littéralement le monde entier sur la voie des « technologies à haut rendement énergétique » en supprimant le pétrole, le gaz, le charbon et la vie normale en général. La raison en était que les États-Unis pensaient que le lobby qui pousse ces technologies incroyablement coûteuses est d’abord et avant tout un lobby étasunien. Autrement dit, l’agenda climatique est un moyen d’imposer au monde une nouvelle ère économique dans laquelle les États-Unis occupent une position de monopole.

La diplomatie chinoise a une particularité : les Chinois préfèrent généralement ne pas faire de scandale et considèrent le compromis comme un mérite plutôt que comme une défaite. Et ces dernières années, il y a eu de nombreux cas où Pékin a observé une autre escroquerie mondiale étasunienne et a décidé de ne pas la considérer comme telle, mais de l’approuver du bout des lèvres. Mais en même temps, elle a intégré ses propres intérêts, ceux de la Chine, dans tel ou tel programme, le modifiant parfois de manière très importante.

Au départ, les Chinois se sont donc montrés assez calmes à l’égard de l’agenda climatique et autres conneries vertes : voulez-vous vraiment vendre au monde entier de nouvelles technologies dont personne ne voudrait pour rien au monde sans une fausse hystérie climatique ? Eh bien, nous avons beaucoup de technologie. C’est à peu près ainsi que s’est développé le « dialogue » susmentionné entre les deux puissances.

Mais aujourd’hui, la conversation est différente. Burns : « La lutte contre le changement climatique est une responsabilité partagée. La RPC est responsable de 27% des émissions mondiales et les États-Unis de 11%. Alors pourquoi la RPC ne renouvelle-t-elle pas notre dialogue sur le climat ? Nous sommes prêts à en discuter ». Le Global Times basé à Pékin : « Les États-Unis tombent dans une mentalité isolationniste en poussant leur loi de réduction de l’inflation à freiner l’industrie chinoise dans le secteur des nouvelles technologies. »

De quoi s’agit-il ? De la météo, de l’inflation ou… Non, l’inflation n’est qu’un mot tiré de l’intitulé de la loi qui vient d’être votée et dans laquelle l’administration de Joe Biden a injecté 300 milliards de dollars de subventions pour certaines des technologies qui font justement l’objet de discussions sur le climat. Le titre de l’article est : « Les États-Unis déclarent la guerre au lithium chinois ». En bref, l’essentiel est que cette même loi concerne principalement les batteries des voitures électriques. Les subventions seront accordées aux fabricants d’au moins 40% des matériaux destinés aux batteries – le lithium principalement – aux États-Unis ou dans les pays avec lesquels ils ont conclu un accord de libre-échange (la Chine n’en fait pas partie).

Dans le même temps, la Chine représente plus de 60% de la capacité mondiale de traitement des matières premières de lithium, les États-Unis comptant pour environ 7%.

Ce qui est important ici, c’est que les médias chinois décrivent toute l’histoire de manière très détaillée. Et il n’y a pas de gémissement sur le changement climatique. Quel est le rapport entre les batteries et le climat ? Cela n’a rien à voir avec l’agenda vert ; le climat change tout seul. Mais l’administration de Joe Biden a mis le lithium à l’ordre du jour, pour le plus grand plaisir de ceux dont les cerveaux lavés acceptent n’importe quoi. Et avant cela, elle a imposé des sanctions sur les importations de panneaux solaires en provenance de Chine (prétendument fabriqués par les mains d’esclaves du Xinjiang). Mais il s’agit toujours de la même lutte pour savoir qui dominera le secteur des « nouvelles énergies » qui est censé sauver la planète et améliorer son climat.

Dans le même temps, les analystes non seulement chinois, mais aussi étasuniens, sont très sceptiques quant à la « bataille des batteries ». Il s’avère que jusqu’à 70% des voitures électriques fabriquées aux États-Unis ne recevront pas de subventions au titre de la nouvelle loi (parce que fabriquées par des firmes étrangères), mais que leurs concurrents étasuniens en bénéficieront. Mais ce qui se passera précisément – le coup sera porté, tout d’abord, aux fabricants chinois de batteries, ainsi qu’à tous les Japonais, Coréens, et tous les autres concurrents non étasuniens. Tout cela promet des hausses de prix sur l’ensemble du marché automobile. Comment s’appelle-t-elle déjà cette loi anti-inflation ? …

En général, il est clair que si les EU frappent continuellement un concurrent mondial, détruisant ainsi sa propre économie et celle du monde entier, le dialogue n’a aucun sens. Le dialogue est le moment où on parvient à un accord et à un compromis. Ici, cela reviendrait à suivre un dirigeant qui expliquerait sans cesse ce que la Chine doit sacrifier de plus pour prétendre rendre le monde plus vert.

Alors pourquoi le refus de la Chine d’engager une communication sur ce sujet constitue-t-il réellement une sanction, c’est-à-dire un coup dur pour les États-Unis ? Tout d’abord, parce que cela montre clairement à tous qu’en fait, l’une des deux superpuissances n’a pas cru un seul instant aux discours sur la nécessité de détruire l’ensemble de l’économie mondiale au nom d’une prétendue amélioration du climat. Ensuite, parce que sans la Chine, principale unité de production du monde, tous ces « sommets sur le climat » et autres activités de ce type n’ont aucun sens, c’est-à-dire que l’ensemble du récit vole on ne sait où. Et troisièmement, parce que Pékin porte ainsi un coup aux électeurs de Joe Biden, pour qui le climat est une sorte de religion de type secte dont les principes ne peuvent même pas être remis en question. Aujourd’hui, ces électeurs voient que leur administration a fait échouer tous les efforts internationaux en matière d’écologie et que l’avenir est terrible, tout cela à cause d’un certain Taïwan.

Il est possible que, dans un avenir radieux, la Chine succombe à la persuasion et reprenne le dialogue avec les États-Unis sur tous ces sujets. Mais cette fois-ci, elle mettra en avant des exigences beaucoup plus sérieuses pour son économie. C’est-à-dire que cela coûtera beaucoup plus cher.

source : Ria Novosti

traduction Avic pour https://reseauinternational.net/

Lire aussi : https://reseauinternational.net/la-chine-prend-position-sur-le-11-septembre/

»» https://reseauinternational.net/lamerique-supplie-la-chine-de-lever-le…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

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