Israël envoie une délégation à Moscou pour tenter d’inverser la décision des autorités russes.
Source : RT, les 22 et 24 juillet 2022
Traduction : lecridespeuples.fr
Israël va envoyer une délégation à Moscou « pour assurer la poursuite » de l’activité de l’Agence juive en Russie, a annoncé jeudi le bureau du Premier ministre.
Le tribunal de district Basmanny de Moscou a déclaré plus tôt qu’il avait reçu une demande du ministère de la Justice pour liquider la branche russe de l’agence. La fermeture potentielle de l’organisation, qui promeut la colonisation [et non le « rapatriement », comme l’écrit RT plus sioniste que le gouvernement russe] de la Palestine par les Juifs au nom du « droit au retour », a incité le Premier ministre israélien Yair Lapid à procéder à « une évaluation de la situation » avec des diplomates et des membres du Conseil national de sécurité.
« Il a été décidé d’envoyer une délégation conjointe du bureau du Premier ministre, du ministère des Affaires étrangères, du ministère de la Justice et du ministère de l’Aliyah et de l’Intégration pour assurer la poursuite de l’activité de l’Agence juive en Russie », a indiqué le bureau dans un communiqué.
Une réunion inter-agences supplémentaire aura lieu dimanche.
« La communauté juive de Russie est profondément liée à Israël. Son importance apparaît dans chaque discussion diplomatique avec les dirigeants russes. Nous continuerons à agir par les voies diplomatiques afin que l’importante activité de l’Agence juive ne cesse pas », a déclaré M. Lapid.
Le tribunal de Moscou a indiqué que l’audience préliminaire était fixée au 28 juillet. Il n’a pas révélé les détails des arguments du ministère de la Justice, se contentant de dire que la demande de cessation des activités de l’Agence juive était liée à sa violation présumée de la loi russe.
Selon le journal Haaretz, une lettre du ministère de la Justice adressée au bureau de l’agence à Moscou et envoyée le 1er juillet indique que l’organisation a enfreint les lois relatives au stockage et à la protection des données. Toutefois, le journal souligne que le ministère n’a pas, à ce moment-là, demandé explicitement la cessation immédiate des activités de l’agence.
Début juillet, le Jerusalem Post, citant ses propres sources, a déclaré que les autorités russes avaient ordonné à l’Agence juive de cesser toutes ses activités.
L’organisation a par la suite réfuté cette information, tandis que le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié cet article de « provocation », un avis qu’il partage avec les autorités israéliennes.
La fermeture anticipée de l’Agence juive en Russie aura un impact sérieux sur les relations entre la Russie et Israël, a averti dimanche le Premier ministre israélien Yair Lapid.
« Le Premier ministre Lapid a déclaré lors de la réunion que les liens avec la Russie sont importants pour Israël. La communauté juive en Russie est vaste et importante et est évoquée dans chaque discussion diplomatique avec l’administration à Moscou », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. La fermeture des bureaux de l’Agence juive serait un événement grave, qui aurait des conséquences sur ces liens.
Réagissant à la situation autour de l’organisation, Israël s’est dit prêt à envoyer immédiatement une délégation diplomatique en Russie pour « assurer la poursuite » des activités du groupe dans le pays. La disponibilité pour les pourparlers a été réitérée dimanche, le bureau du Premier ministre confirmant que la délégation serait prête à partir pour Moscou dès « qu’elle aura reçu l’approbation de la Russie pour les pourparlers. »
L’Agence juive, fondée en 1929, a d’abord aidé à envoyer des Juifs dans les terres palestiniennes, puis, après la proclamation de l’indépendance d’Israël, dans l’État d’Israël. En Russie, l’organisation dispose d’un vaste réseau. Selon son site web, ses bureaux et partenaires opèrent dans les villes de Moscou, Saint-Pétersbourg, Samara, Rostov, Pyatigorsk, Yekaterinburg, Irkutsk, Novosibirsk et Khabarovsk.
Comme le rapporte Haaretz, citant des chiffres internes du ministère de l’Alya et de l’Intégration, les derniers mois coïncidant avec l’offensive militaire russe en Ukraine ont vu une forte augmentation de l’immigration de Russie vers Israël. Au cours des six premiers mois de l’année, le nombre de Russes qui se sont installés en Israël s’est élevé à 16 598, soit plus du double du nombre de ceux qui ont émigré dans le pays pendant toute l’année dernière. C’est également près de 40 % de plus que le nombre d’Ukrainiens qui se sont installés en Israël au cours du premier semestre de cette année.
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La Russie dénonce Israël
La rhétorique israélienne a été « non constructive et non objective », déclare la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mme Zakharova.
Source : RT, 26 juillet 2022
Traduction : lecridespeuples.fr
Moscou considère que la position anti-russe d’Israël sur le conflit ukrainien est regrettable, selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Lors d’une apparition dans un talk-show télévisé mardi, elle a noté que la récente rhétorique de Tel-Aviv [et non Jérusalem-Ouest comme l’écrit RT, plus sioniste que le gouvernement russe] était « absolument non constructive » et « non objective ».
Les relations entre la Russie et Israël se sont dégradées depuis le lancement de l’opération militaire de Moscou en Ukraine, et Zakharova a attiré l’attention sur le fait que cela « n’est pas arrivé tout seul. »
« Ces derniers mois, nous avons entendu une rhétorique absolument non constructive et, surtout, biaisée de Tel-Aviv », a déclaré Zakharova. Elle a noté que les évaluations anti-russes provenant de divers niveaux d’autorité en Israël ont soulevé de sérieuses questions à Moscou, d’autant plus qu’elles étaient formulées d’une manière exclusivement pro-ukrainienne.
« Et ce, non pas en termes de soutien au peuple ukrainien, mais uniquement en soutien au régime de Kiev », a noté la diplomate, ajoutant que cette rhétorique était « absolument en phase avec la voix étrange et sauvage de l’Occident. »
Zakharova a également souligné que « l’impulsion » visant à compliquer les relations bilatérales avec Israël ne venait pas de la Russie.
« Lorsque nous entendons maintenant des commentaires des dirigeants de ce pays selon lesquels certaines actions de la Russie sur la voie bilatérale pourraient affecter les relations, je voudrais demander si ces mêmes personnes ne pensent pas que leurs actions et leurs déclarations au cours de ces mois ont déjà affecté les relations bilatérales », a-t-elle déclaré.
Les déclarations de la porte-parole interviennent après que le Premier ministre israélien Yair Lapid a ordonné au ministère des Affaires étrangères de son pays de préparer une série de mesures de rétorsion en cas de fermeture de la branche russe de l’Agence juive.
Le Premier ministre a averti dimanche que la fermeture de l’agence quasi-gouvernementale, qui promeut l’immigration de personnes d’origine juive en Israël, aurait un impact « grave » sur les liens entre Moscou et Tel-Aviv.
Dans l’interview de mardi, Mme Zakharova a déclaré que le sort de l’organisation en Russie était entre les mains du ministère russe de la justice et relevait uniquement de la loi.
La semaine dernière, un tribunal de Moscou a déclaré avoir reçu du ministère de la justice une demande officielle de liquidation de la branche russe de l’agence, invoquant des violations présumées des lois locales relatives au stockage et à la protection des données. Une audience préliminaire sur cette affaire doit se tenir jeudi.
Le Kremlin a également insisté sur le fait que la situation autour de l’Agence juive était une question de droit et a mis en garde contre la politisation de la question. « En effet, l’Agence juive pose des questions quant au respect des lois russes. Mais cette situation ne doit pas être politisée ou projetée sur l’ensemble des relations russo-israéliennes », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Les relations entre Moscou et Tel-Aviv se sont considérablement dégradées depuis que la Russie a lancé son opération militaire en Ukraine, fin février. Israël a condamné l’opération comme une « violation du droit international », mais s’est abstenu jusqu’à présent de se joindre aux sanctions internationales contre Moscou. Il assure n’avoir également envoyé qu’une assistance humanitaire et une aide non létale à l’Ukraine, contrairement à d’autres bailleurs de fonds qui ont fourni des armes à Kiev.
Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.
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