« Qu’est-ce qu’une femme ? » ou le conservatisme contre le transgenrisme (par Audrey A. & Nicolas C.)

« Qu’est-ce qu’une femme ? » ou le conservatisme contre le transgenrisme (par Audrey A. & Nicolas C.)

Un film docu­men­taire sur ce qu’est une femme, réa­li­sé par un homme conser­va­teur, sans aucune inter­ve­nante fémi­niste, cela pose une question :

Qu’est-ce qu’une féministe ?

Matt Walsh, créa­teur ou plu­tôt réa­li­sa­teur oppor­tu­niste du film docu­men­taire What is a Woman ? (« Qu’est-ce qu’une femme ? »), tout récem­ment sor­ti aux États-Unis, n’a pas su mieux répondre à cette ques­tion, qui lui a été posée dans le cadre d’un entre­tien pour le maga­zine bri­tan­nique The Cri­tic, que les spé­cia­listes en tous genres inter­viewés dans son propre film n’ont su répondre à la ques­tion épo­nyme. Walsh pré­tend que les fémi­nistes n’ont pas sou­hai­té col­la­bo­rer avec lui parce qu’il est trop catho­lique, trop anti-avor­te­ment et trop ouver­te­ment sexiste et miso­gyne. En dépit de toutes ces qua­li­tés indé­niables, il se trouve que les fémi­nistes média­tiques ont maintes fois ten­té de le contac­ter pour tra­vailler avec lui, de manière à atteindre un plus large public, prêtes à nouer une infa­mante alliance tem­po­raire avec cet homme qui repré­sente tout ce contre quoi elles se battent. Mais l’heure est grave, des dom­mages irré­ver­sibles sont cau­sés aux enfants, depuis l’endoctrinement idéo­lo­gique jusqu’aux muti­la­tions, en pas­sant par les blo­queurs de déve­lop­pe­ment hor­mo­naux et la médi­ca­li­sa­tion à vie. La fabrique de l’enfant trans­genre et la des­truc­tion des droits des femmes, par le biais de la des­truc­tion de notre capa­ci­té à nom­mer la réa­li­té sont des rai­sons suf­fi­santes, suf­fi­sam­ment graves, pour que nous accep­tions des alliances de cir­cons­tances, quand bien même avec des enne­mis de longue date. Si nous ne pou­vons plus défi­nir ce qu’est une femme, alors, nous ne pou­vons plus nous battre pour empê­cher les fon­da­men­ta­listes reli­gieux « en son genre » d’interdire l’avortement.

Matt Walsh, qui a ample­ment uti­li­sé le tra­vail des fémi­nistes, ne cite jamais ses sources, et avoue ne pas avoir don­né suite aux prises de contact. Il ment tout autant en pré­ten­dant avoir ten­té de contac­ter des fémi­nistes notoires, qui l’auraient lais­sé sans réponse. Aucune fémi­niste média­tique n’a jamais été contac­tée par Walsh. Il confie ne plus vrai­ment savoir s’il s’agissait de pro­émi­nentes fémi­nistes, car il ne les connait « pas plus que cela ».

D’ailleurs, pour lui, il n’existe pas sur terre de « créa­ture plus répu­gnante qu’une amère vieille fémi­niste boo­meuse pro-avor­te­ment ». Si sa barbe de Men’s Rights Acti­vist (« Acti­viste pour les droits mas­cu­lins ») ne vous avait pas déjà mis sur la piste, atten­dez voir. Les indi­vi­dus qu’il a choi­si d’interviewer pour défendre sa pers­pec­tive à lui ont en com­mun de défendre les rôles socio­sexuels tra­di­tion­nels, autre­ment dit de vali­der le « genre » et les com­por­te­ments sté­réo­ty­piques que notre culture « assigne » aux per­sonnes en fonc­tion de leur sexe (consta­té à la nais­sance). Le but de Matt Walsh n’est pas tant de pro­di­guer un cours de rat­tra­page de bio­lo­gie de niveau CE2 que de mar­te­ler que sexe et genre, c’est la même chose, qu’au sexe bio­lo­gique femelle sont natu­rel­le­ment asso­ciés le rose et la cui­sine, et au sexe bio­lo­gique mâle le bleu et l’ouverture des pots de confi­tures. Matt Walsh est un conser­va­teur comme les autres.

Voi­ci quelques titres de tweets et d’articles que vous pou­vez trou­ver sur son blog ou son Twit­ter : « Votre mari n’a pas à gagner votre res­pect » ; « Je veux ren­ver­ser l’arrêt Roe Vs Wade parce que l’avortement est une atro­ci­té qui tue des mil­lions d’enfants. Mais en plus de cela, le méga bonus, c’est que ban­nir l’avortement cau­se­rait souf­france et misères à la pire popu­lace de la Terre. Et rien que pour cela, je m’en réjouis. » Matt Walsh pense que les femmes jour­na­listes dans le sport veulent fémi­ni­ser la pro­fes­sion et qu’elles devraient au contraire s’assimiler aux hommes et per­pé­tuer le modèle viri­liste. Il pense aus­si que l’existence du sport fémi­nin est un pro­blème, une menace pour la place tra­di­tion­nelle de l’homme. (Mais il a effa­cé les tweets dans les­quels il affir­mait cela, parce qu’ils contre­di­saient la pos­ture de défen­seur du sport fémi­nin qu’il adopte dans What is a woman ?.) « C’est pro­ba­ble­ment la seule chose béné­fique que Jeff Zucker aura jamais faite » dans sa vie, a‑t-il com­men­té concer­nant le fait que Zucker (CNN) ait bais­sé de 20% le salaire d’une employée ayant osé lui deman­der une aug­men­ta­tion, pour être payée à hau­teur de son tra­vail, comme son col­lègue masculin.

En tant que mili­tant pour la per­pé­tua­tion de la domi­na­tion mas­cu­line à l’ancienne, Matt Walsh encou­rage par ailleurs les hommes à « ne pas marier les femmes qui ne veulent pas prendre votre nom de famille. C’est un mur de sépa­ra­tion qu’elle veut ins­tal­ler entre vous. Et ce ne sera pas le seul. »

Pour son film, afin d’illustrer la manière dont les peuples indi­gènes — les socié­tés dites tra­di­tion­nelles — per­çoivent le genre et le sexe, Matt Walsh s’est ren­du chez les Mas­saïs du Kenya. Il aurait pu pio­cher par­mi les quelques socié­tés autoch­tones encore rela­ti­ve­ment éga­li­taires qui existent. Mais non. Il a choi­si les Mas­saïs, un peuple ren­du par­ti­cu­liè­re­ment patriar­cal par l’expansion de la civi­li­sa­tion indus­trielle, l’invasion du capi­ta­lisme qui, le chas­sant de ses terres, a entraî­né un bou­le­ver­se­ment et une réor­ga­ni­sa­tion majeures de son sys­tème social. Ce qui a eu pour consé­quence de faire perdre aux femmes leurs droits de pro­prié­té et leur auto­no­mie, une longue déva­lua­tion de leur sta­tut, et une dégra­da­tion de leurs condi­tions de vie jusqu’à aujourd’hui[1]. Les filles subissent d’épouvantables muti­la­tions géni­tales visant à leur reti­rer tout plai­sir éro­tique ain­si que les ter­ribles infi­bu­la­tions[2]. Et les rites de célé­bra­tions du pas­sage à l’âge adulte des gar­çons consistent en une céré­mo­nie de renie­ment, de rejet et de mani­fes­ta­tion de mépris expli­cite envers la mère, afin de cou­per les liens mères-fils et de pré­pa­rer le gar­çon à l’inversion du rap­port qu’il aura avec les femmes, subor­don­nées. Le tout de manière incroya­ble­ment vio­lente (voir le film docu­men­taire Masai Women réa­li­sé en 1974 par Lle­wel­lyn-Davis). La mas­cu­li­ni­té, chez les Mas­saïs, se construit donc sur le rejet et le mépris de la mère et des femmes. Ce choix de Matt Walsh n’est sans doute pas un hasard.

Car pour Matt Walsh, la place de la femme est dans la cui­sine, et la vie quo­ti­dienne d’une femme mariée consiste à pré­pa­rer des sand­wiches à son mari, après que celui-ci l’ait évi­dem­ment assis­tée dans l’ouverture du pot de beurre de caca­huètes. Matt Walsh est visi­ble­ment un homme très pré­oc­cu­pé par sa mas­cu­li­ni­té, qui cherche à se ras­su­rer en endos­sant le rôle socio­sexuel tra­di­tion­nel de l’homme. Qu’est-ce qu’un homme ? Selon lui, pro­ba­ble­ment qui­conque sait ouvrir un pot de confiture.

Si son film par­vient à peu près à réta­blir cer­taines véri­tés concer­nant les réa­li­tés maté­rielles, bio­lo­giques, il échoue cepen­dant à inter­ro­ger la notion de genre. Nous savons main­te­nant pour­quoi Matt Walsh ne veut sur­tout pas remettre en ques­tion les construits socio­cul­tu­rels que sont la mas­cu­li­ni­té et la fémi­ni­té dans notre socié­té. Au contraire, comme nous l’avons men­tion­né, il défend les rôles tra­di­tion­nel­le­ment sexistes que notre culture assigne aux filles et aux gar­çons, parce que les unes ont un vagin, et les autres un zizi. Aus­si, le film échoue lar­ge­ment à expli­quer l’origine de la condi­tion médi­cale appe­lée « dys­pho­rie de genre », qui touche les enfants, mais qui, hors du lan­gage idéo­lo­gique, est une dys­mor­pho­pho­bie induite par le sexisme et la miso­gy­nie et qui cause énor­mé­ment de souf­frances[3]. Le film échoue éga­le­ment à expli­quer les tran­si­tions des hommes adultes, occul­tant tota­le­ment le sujet de l’autogynéphilie — et de la consom­ma­tion de por­no­gra­phie qui la ren­force très fortement.

Mal­gré tous ces défauts, son film est inté­res­sant dans la mesure où il donne la parole à des tenants de l’idéologie du genre, où il expose leurs non-sens, leurs contra­dic­tions, leur mal­hon­nê­te­té. Matt Walsh reste impas­sible et ne donne aucune indi­ca­tion de juge­ment ou de répro­ba­tion, les langues se délient et se prennent dans leurs propres plis. Le rôle pater­na­liste d’impassibilité que joue Matt Wash, qui s’autocaricature à mer­veille, est par­fait pour ins­pi­rer confiance chez ces per­sonnes qui, tout comme lui, s’identifient aux sté­réo­types socio­sexuels qui donnent un sens à leur exis­tence et à l’ensemble de leur vie.

Mais en fin de compte, l’idéologie des conser­va­teurs à la Matt Walsh est un miroir par­fait de l’idéologie des tenants du trans­gen­risme. Tan­dis que, pour les pre­miers, si vous êtes une femme, alors vous devez aimer faire la cui­sine, la vais­selle, le ménage, mettre de jolies robes roman­tiques, la cou­leur rose, les enfants, etc. ; pour les seconds, si vous aimez faire la cui­sine, la vais­selle, le ménage, mettre de jolies robes roman­tiques, la cou­leur rose, les enfants, etc., alors vous devez être une femme. D’un côté le sexe déter­mine le genre, de l’autre le genre déter­mine le sexe. Et c’est de l’as­so­cia­tion rigide d’un genre au sexe qu’est issue l’as­so­cia­tion rigide d’un sexe au genre.

Ain­si que le for­mule Vic­to­ria Smith dans un article inti­tu­lé « Mecs­pli­quer ce qu’est une femme » publié sur le site du maga­zine bri­tan­nique The Cri­tic le 10 juin 2022 :

« Le pro­blème, selon moi, c’est que Walsh ne recon­naît jamais le rôle que ses propres croyances – rigides et oppres­sives – jouent dans la créa­tion et la per­pé­tua­tion de cette situation.

Il va trou­ver de nom­breuse per­sonnes convain­cues que le seul moyen d’é­vi­ter d’im­po­ser des normes sociales délé­tères aux indi­vi­dus sur la base de leur corps sexué, consiste à pré­tendre que nous ne savons pas défi­nir ces corps ou que nous ne pou­vons pas leur attri­buer la moindre signi­fi­ca­tion sociale. Pour­tant, il ne laisse entendre à aucun moment que l’on ne devrait pas impo­ser ces normes, ou que ses propres fan­tasmes de rose/bleu (fille/garçon), vis-à-vis de l’en­fance et de l’a­do­les­cence, conduisent celles et ceux qui ne s’y conforment pas à se sen­tir “inadap­tés”.

“Don­nez à mon fils un pis­to­let à air com­pri­mé et ce sera à peu très tout le sou­tien émo­tion­nel dont il aura besoin”, songe-t-il en arrière-plan d’une fête d’en­fants lors de laquelle tous les gar­çons sont en blue-jeans et toutes les filles en prin­cesses roses. “Ma fille, par contre… J’ai enten­du des gens dire qu’il n’y avait pas de dif­fé­rence entre les hommes et les femmes. Ces gens sont des idiots.”

Hmm. J’ai trois enfants, tous bio­lo­gi­que­ment mâles, qui se sont tous amu­sés avec des mai­sons de pou­pées et des robes usa­gées. Deux d’entre eux ont de longs che­veux blonds à la Fro­zen, et je n’ai jamais ache­té de pis­to­let à aucun d’entre eux (et aucun n’en a demandé).

Selon l’idéologie du genre ver­sion Walsh, je tends dan­ge­reu­se­ment vers l’ef­fa­ce­ment de toute défi­ni­tion cohé­rente de “mâle” et “femelle” — ou d’homme et femme. Il s’agit de l’image en miroir de toutes les absur­di­tés de l’ac­ti­visme trans. Walsh et les per­sonnes qu’il inter­roge pour défendre sa vision asso­cient le déni de la dif­fé­rence sexuelle avec le rejet des sté­réo­types de genre. Tan­dis que les conser­va­teurs de son genre pensent que nous devons nous résoudre à subir les sté­réo­types ; les pro­mo­teurs de l’idéologie trans pensent que nous devons nous résoudre à subir la chi­rur­gie. Les fémi­nistes pensent que nous ne devrions nous résoudre à subir ni l’un ni l’autre.

[…]

À la fin du film, après son odys­sée du genre, Matt rentre chez lui pour retrou­ver sa Péné­lope qui l’at­tend. Elle est, bien sûr, dans la cui­sine, à lut­ter avec un bocal de cornichons.

“Qu’est-ce qu’une femme ?” lui demande-t-il.

“Un être humain adulte de sexe fémi­nin — qui a besoin d’aide pour ouvrir ce pot !” répond-elle. Com­pris, mes­dames ? Il défen­dra notre droit d’exis­ter en tant que classe sexuelle tant que nous serons toutes d’ac­cord pour admettre qu’elle est la plus faible.

En fin de compte, j’en ai juste marre du machisme. L’an­née der­nière, j’ai par­lé à l’une des fon­da­trices de Woman’s Place UK, qui m’a dit que les droits sexuels seront fina­le­ment mieux défen­dus par celles qui sont là pour “la vic­toire, pas la gloire”. Les per­sonnes, prin­ci­pa­le­ment des femmes, sou­vent des les­biennes et des femmes de cou­leur, qui font ce tra­vail ennuyeux en cou­lisses, de com­pi­la­tion des don­nées et de contes­ta­tion des pra­tiques injustes une par une. Des per­sonnes qui ne cherchent pas à réim­po­ser d’autres croyances, tout aus­si oppres­sives, concer­nant le sexe et le genre.

Il se peut que What is a Woman ? (Qu’est-ce qu’une femme ?) soit utile, en mon­trant à cer­taines per­sonnes encore hési­tantes que le pro­blème est réel. Mais il pour­ra en pous­ser d’autres dans la direc­tion inverse. Dans tous les cas, les femmes elles-mêmes ne seront pas remer­ciées pour tout leur tra­vail achar­né et tous les risques avé­rés qu’elles prennent.

Après tout, c’est ça, être une femme. »

C’est ain­si que les femmes se retrouvent prises en étau entre la peste (les conser­va­teurs à la Matt Walsh) et le cho­lé­ra (les trans­gen­ristes) — deux formes de miso­gy­nie qui se reflètent, la seconde étant issue de la pre­mière. C’est de la côte de Matt Wash et de tous ses com­parses idéo­lo­giques qu’est sor­tie cette nou­velle idéo­lo­gie délétère.

Audrey A. & Nico­las C.

Le docu­men­taire de Matt Walsh, avec sous-titres en français :


Au cas où le lien pré­cé­dent ne fonc­tion­ne­rait pas, le voi­ci décou­pé en deux par­ties. La première :

Et la seconde :


  1. Hodg­son, Pas­to­ra­lism, Patriar­chy, and His­to­ryhttps://www.cambridge.org/core/journals/journal-of-african-history/article/abs/pastoralism-patriarchy-and-history-changing-gender-relations-among-maasai-in-tanganyika-18901940/C61A2873E1EA7A8E34BCE90D2E961759
  2. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/female-genital-mutilation
  3. La dys­mor­pho­pho­bie se mani­feste par une pré­oc­cu­pa­tion pour un ou plu­sieurs défauts de l’apparence phy­sique inexis­tants et qui entraîne une souf­france impor­tante et va affec­ter le com­por­te­ment de manière mor­bide : l’anorexie est une dys­mor­pho­pho­bie cou­plée à un trouble de l’alimentation. Les ano­rexiques se per­çoivent tou­jours trop grosses, même en état de mai­greur extrême. À cause du sexisme et de la miso­gy­nie de notre socié­té, de l’objectification et de la por­ni­fi­ca­tion du corps des femmes, qui se tra­duit pré­co­ce­ment dans la socia­bi­li­té par la manière dont les gar­çons (qui consomment de la por­no­gra­phie de plus en plus tôt) les traitent au col­lège et au lycée, les jeunes filles appré­hendent les chan­ge­ments de leur corps liés à la puber­té, et déve­loppent une haine de leur poi­trine et des carac­tères sexuels secon­daires liés à la fémi­ni­sa­tion de leur corps. Nom­breuses sont les filles hété­ro­sexuelles qui, par auto­mi­so­gy­nie, sou­haitent ain­si deve­nir des gar­çons, dans l’espoir illu­soire de se sous­traire à la condi­tion fémi­nine en socié­té miso­gyne. Les mas­tec­to­mies, le fait de se faire reti­rer leurs poi­trines saines, avec toutes les com­pli­ca­tions entrai­nées, font ain­si par­tie de la vague de muti­la­tions sur mineures jusqu’ici encou­ra­gées par l’institution médi­cale – mais de plus en plus décon­seillées. Cf. cette décla­ra­tion de l’Académie natio­nale de méde­cine.

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Source: Lire l'article complet de Le Partage

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