La colère de Ryad

La colère de Ryad

L’Arabie Saoudite est très remontée contre l’administration Biden et ses conseillers à la Sécurité Nationale.

Outre une mésentente personnelle entre Joe Biden et le Prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS), qui préfère Donald Trump, c’est Sullivan qui semble focaliser l’ire du prince saoudien. Selon le Wall Street Journal, MBS aurait crié sur Sullivan dans sa très luxueuse résidence en refusant non seulement d’augmenter la production pétrolière pour baisser les prix du baril mais a approuvé les ventes d’hydrocarbures de la Russie à la Chine.

Les dirigeants saoudiens, fidèles alliés de Washington depuis 77 ans, semblent avoir mal digéré ce qu’ils qualifient de gabegie militaire occidentale au Yémen où Ryad mène une campagne militaire à la tête d’une coalition après l’échec des systèmes de défense antimissiles US à intercepter des drones et des missiles lancés par les Houthis du Yémen contre des infrastructures du géant mondial Aramco en territoire saoudien. Ils voient également d’un très mauvais œil ce qu’ils appellent les ruminations “hors sol” d’un Biden qui n’est plus apte pour le poste qu’il occupe sur l’affaire du journaliste Adnan Khashoggi, assassiné au sein du consulat général d’Arabie Saoudite à Istanbul et sont de plus en plus en colère sur le traitement de faveur accordé par Washington à Téhéran dans le cadre des négociations sur le nucléaire iranien pour tenter de découpler l’Iran de la Russie. Ryad perçoit Téhéran comme son archi-rival géostratégique dans la région centrale du monde.

D’un autre côté, MBS qui se targue d’être plus Américain que la plupart des officiels de l’administration Biden, affirme en face de tous ses interlocuteurs US ne pas apprécier comme ces “pieds nickelés” sont en train de détruire les États-Unis en dépit des immenses ressources dont ils disposent et que le traitement réservé à Vladimir Poutine, un “ami”, par les idéologue ” Woke” au pouvoir à Washington devrait inciter les dirigeants saoudiens à se rapprocher de la Chine et d’autres puissances “réalistes” dans un souci d’équilibre de l’ordre d’un monde en plein chaos.

MBS ne cache pas ses préférences pour Trump même s’il ne l’apprécie guère et considère l’administration Biden comme une erreur de casting pouvant avoir des conséquences catastrophiques pour les États-Unis, d’où la pertinence de prévoir un canot de sauvetage au cas où l’ensemble du système d’hégémonie de l’Empire commence à péricliter comme c’est le cas actuellement.

Officiellement les deux pays alliés nient tout différend.

N. Satory

Traduction

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de Strategika 51

À propos de l'auteur Strategika 51

« Portail indépendant de l’information stratégique asymétrique et non linéaire. »Journal of a Maverick. A Pre-Socratic and a Non-linear Observer of the World. Carnet de bord d'un observateur de crise, pré-socratique, iconoclaste et évoluant en mode non-linéaire.Contact: strategika51link@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You