Éloge de la femme notre alma mater : Respect pour sa résilience

Éloge de la femme notre alma mater : Respect pour sa résilience

par Chems Eddine Chitour.

« Appeler les femmes le sexe faible est une diffamation ; c’est l’injustice de l’homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes ». (Gandi)

« J’ai été mauvaise en maths pendant quelques années à l’école. Je peux comprendre que, sans l’excitation, les mathématiques peuvent sembler inutiles et froides. Leur beauté ne se dévoile qu’à leurs disciples les plus patients ». (Myriam Mirzakhani, Médaille Fields,prix Nobel de mathématiques)

Résumé

Nous n’allons pas déroger,  à la règle qui est de se souvenir sans imagination de la moitié de l’humanité un jour par an ! . Dans cette réflexion, un bref inventaire de la condition de la femme sera fait en convoquant à la fois la vision hémiplégique des religions, les sociétés patriarcales, mais aussi les pouvoirs aussi bien en Occident que dans les pays en développement. Nous ferons le point du bilan des Nations Unies. Nous allons expliquer que la condition de la femme, malgré des avancées, est loin de la parité. De plus, nous allons citer les avancées de la science qui brouillent les repères avec les naissances, à terme, en dehors de la matrice de la femme ce qui est un danger que nous ne percevons pas encore dans toute son acuité tant il est vrai qu’il problématisera la condition humaine. Enfin une dernière partie sera consacrée aux belles conquêtes de la femme dans tous les domaines, aussi bien de la gouvernance que des savoirs.

Introduction

Rituellement et par mimétisme, on se rappelle de l’apport de la femme pour commémorer, toujours par suivisme, un évènement qui a démarré aux États-Unis et qui a concerné des femmes occidentales dans un contexte particulier. Depuis, c’est devenu la mode de mettre la femme en avant pour ensuite l’oublier pendant 364 jours. Cet être qui peut être notre mère, notre sœur, notre fille ou notre épouse. Rendons-nous justice à cette «proximité» en la ghettoïsant dans une journée comme un «minimum syndical», un tribut à payer pour avoir la paix jusqu’à la prochaine fête ? L’idée m’est venue de témoigner de l’apport de toutes celles qui ont en commun l’amour de l’Algérie. Reléguée très souvent à un rôle mineur par la chape de plomb d’un patriarcat sans état d’âme, soutenu en cela par des textes religieux mal compris, la femme se bat toujours pour une visibilité sociale pour donner la pleine mesure de son talent. Et pourtant ! On ne peut pas parler de récit national sans la femme, l’alma mater, sans qui rien de pérenne aura été élaboré.

Qu’est-ce que la femme ?

Que l’on traite de la condition humaine quel que soit l’angle d’attaque, nous trouverons toujours en bonne place la femme en ce sens qu’elle est de tous les combats. Le premier des combats sans fin date de la place de la femme dans les sociétés humaines. Nous sommes au XXIe siècle, les parcours sociaux de la femme sont en général toujours un cran au-dessous de ceux des hommes, car les 8 Mars de par le monde n’apportent rien de décisif dans la condition de la femme.

Qu’est-ce que la femme ? Faut-il donner corps à la fameuse sentence de Simone de Beauvoir, «on ne naît pas femme, on le devient», que l’on peut interpréter qu’être femme est une construction sociale imposée par la société patriarcale? Est-ce suffisant comme définition ? On parle de plus en plus de théorie du genre, concept qui nous apprend que le concept de femme est un concept forgé par les sociétés en assignant un rôle mineur. Question absurde et polémique, lit-on dans le Nouvel Obs. : «Absurde parce qu’on sait très bien ce qu’est une femme, aussi bien qu’un homme, une carte postale ou de l’eau. Une femme est un être humain de sexe féminin. Définition génétique, définition pauvre, mais définition claire. La question est également polémique, parce qu’elle constitue un enjeu central de la société, certain(e)s diront : le seul. Une femme, en effet, est à la fois l’origine de la société (par la reproduction biologique à laquelle elle est assujettie), son moyen (par le désir dont elle est l’objet et parfois la victime) et son but (par la ‘’sublimation’’ culturelle qu’elle suscite). Une femme crée, occupe et fait avancer la société : on comprend qu’elle n’apparaisse pas seulement aux hommes comme le trophée pour lequel ils se battent mais comme un objectif stratégique à soumettre. C’est ainsi que la femme s’est trouvée réduite à ces trois dimensions : la gestation biologique, la gestion familiale et la grâce culturelle.»

Un danger : la déconstruction de ce qui fut l’humanité

On oublie trop souvent que du ventre de la femme jaillit l’humanité. La femme Eve, une Lucy qui a pris son envol il y a 3 millions d’années à partir de la corne de l’Afrique, est assignée à subir la loi des patriarcats, quelles que soient les civilisations. Elle accouchera dans la douleur de par les récits religieux. S’il est vrai que dans les récits bibliques l’accouchement est vu comme une punition, ce fut un combat perpétuel et pourrait-on dire atemporel que celui de la femme pour une visibilité confisquée depuis le péché originel. Les progrès de la science ont tordu le cou à cette fatalité et atténué la douleur de l’enfantement. La femme peut accoucher sans douleur, voire même sous-traiter sa grossesse par GPA interposée.

Cependant, dans le monde du futur qui risque d’être structuré par le transhumanisme, le rôle de la femme en tant que matrice est remis en cause. Dans ces conditions de déconstruction en déconstruction, nous arrivons aux dérives graves de l’éthique. Ainsi, deux évènements ont questionné le sort de la condition humaine et, partant, le rôle de la femme. Ce n’est pas la première fois que des chercheurs chinois se lancent dans une pareille aventure. Fabriquer des des «bébés OGM» : «Ainsi, en novembre 2018, le généticien chinois He Jiankui avait créé la controverse en effectuant des manipulations sur des embryons afin de provoquer une mutation de leurs génomes leur conférant une immunité contre le VIH et le Sida. Il utilise la méthode d’édition du génome CRISPR-Cas9 sur des embryons humains, une procédure largement décriée. Cette expérience visait à conférer une résistance au VIH durant toute la vie à ces ‘’bébés CRISPR’’, dont les pseudonymes étaient Lulu et Nana. Les chercheurs ayant procédé à l’injection du système CRISPR-Cas9 dans des ovocytes, puis au transfert dans l’utérus maternel de deux embryons fécondés in vitro.»

La deuxième dérive éthique est celle de l’utérus artificiel. Faire un bébé sans grossesse, en dehors du ventre de la mère. «De la science-fiction.» Pourtant, un autre scoop ! «La Chine va plus loin. Elle a mis au point un ventre artificiel pour fabriquer des bébés. Des scientifiques chinois ont mis au point des utérus artificiels, similaires à la matrice d’une mère, contrôlés par une intelligence artificielle. Si le procédé est encore en phase de tests sur des souris, en Chine, on est prêt à jouer aux apprentis sorciers pour relancer la natalité. L’uterus se présente sous la forme d’une petite poche en plastique qui abrite un embryon. Plusieurs tubes y entrent pour amener les fluides nutritifs nécessaires au développement de l’embryon et le flux est régulé par l’IA. Cela fonctionne comme s’il était dans le ventre de sa maman.»

Est-ce à dire que ces déconstructions vont diminuer du rôle cardinal dans l’aventure humaine ? Wait and see… en espérant que l’éthique saura tracer les lignes rouges.

La longue marche  sans fin de la femme vers la liberté

Le moins que l’on pusse dire est que la longue marche de la femme  parait sans fin. Tant le parcours de la combattante est toujours renouvelé. Parmi les écueils sur le chemin de la liberté , le statut social. S’il est vrai que le statut de la femme est différent en Orient ou en Occident, je ne suis pas sûr que la femme en Occident, après deux siècles de lumière, soit dans une position enviable. On a beau dire, mais il ne faut surtout pas croire que la femme est libre dans ce que l’on désigne par l’Occident. Les mêmes servitudes sous formes différentes sont toujours là. De plus, sous les coups de boutoir du positivisme, la modernité «occidentale» a mis le curseur totalement de l’autre côté de la morale de l’éthique. On assiste depuis un demi-siècle à un démantèlement de la cellule familiale, à la confusion des rôles au nom de la liberté individuelle.

Mais qu’en est-il réellement du statut de la femme dans l’islam, objet de toutes les sollicitudes de la part d’un Occident qui veut le faire rentrer dans la norme ? Pour l’historienne Zohra Credy, «le statut de la femme est une question qui alimente les débats aussi bien en Orient qu’en Occident. Ce qui est frappant, c’est que, dans les deux camps, le discours est réducteur.

En Occident, on parle d’un islam, comme si l’islam était un. Le dogme ne s’impose pas partout et de la même façon à toutes les sociétés musulmanes. En Orient, le discours islamique a tendance à réduire l’islam à un code régissant le statut de la femme et plus encore avec les islamistes à sa tenue vestimentaire. Schizophrénie ? Peut-être ! C’est autour du statut de la femme que se cristallise le débat entre modernité et tradition depuis plus d’un siècle. Les techno-sciences ont imposé une certaine modernité aux sociétés arabo-musulmanes et on a l’impression que dans ce déchirement entre la modernité et la tradition certains cherchent à cantonner la femme dans son rôle de gardienne de la tradition islamique pendant que d’autres misent sur son émancipation.»

Zohra Credy accuse les gardiens du dogme de ne pas faire preuve d’audace dans l’interprétation. Le problème est jusqu’à quelle limite faut-il être audacieux sans décrocher du texte et aussi sur quel texte nous devons nous appuyer en priorité. Le Coran ou les hadiths ? «Si l’égalité homme/femme, écrit-elle, pose encore problème, c’est parce que certains musulmans ont décidé de continuer à recourir à des législations qui ont été établies au IXe siècle. Au contraire, le Coran invite l’homme à s’adonner en permanence à l’interprétation des textes, à l’effort intellectuel, pour les comprendre et les adapter en fonction des lieux et des circonstances (Al-Ijtihad). Les musulmans ont l’islam qu’ils veulent avoir. L’islam rationnel et tolérant d’Ibn Rochd de Cordoue (Averroès) n’est pas l’islam salafiste et rigoriste d’ibn Taymiyya, fondateur de la doctrine fondamentaliste rigoriste wahhabite.»(5)

«Toutefois, ajoute-elle, la discrimination de la femme n’est pas propre à l’islam car toutes les religions oppriment la femme au nom de lois divines, les textes de Saint Augustin et de Saint Paul sont éclairants à ce sujet. Saint Paul s’appuyant sur l’Ancien et le Nouveau Testament fonde le principe de la suprématie de l’homme sur la femme. «Comme l’Église est soumise au Christ, ainsi soient soumises en toutes choses les femmes à leurs maris» (…) Aujourd’hui, en Israël, État théocratique, ce que l’Occident semble l’oublier, le statut de la femme obéit à la loi talmudique. (…) La femme qui n’obtient pas le guet, soit une déclaration de l’époux auprès du tribunal rabbinique acceptant le divorce, se trouve agunah, c’est-à-dire enchaînée à son mari. Si elle se remarie, son mariage est illégal et l’enfant issu de ce mariage est illégitime et dépourvu de droits. Par contre, sans déclarer le guet, le mari peut se remarier et son mariage est béni par la loi religieuse. L’islam, conclut-elle, n’a donc pas le monopole de l’oppression de la femme, le discours des islamistes rencontre aisément celui des religieux juifs sur le terrain des discriminations de la femme.»(5)

Les dates clés de l’égalité homme-femme : un combat intemporel

Les femmes ont toujours été des battantes. L’histoire regorge d’itinéraires hors du commun. On rapporte qu’en 1790, une Française, Olympe de Gouges, proclame la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle sera guillotinée l’année suivante. En 1857 : grève des ouvrières du textile à New York pour l’égalité des salaires. En 1867 : le philosophe anglais John Stuart Mill publie L’Assujettissement des femmes. En 1869 : l’État du Wyoming donne aux femmes le droit de voter et de se présenter aux élections. Les Anglaises en 1918 et 1920 : une loi fédérale rend les Américaines électrices et éligibles. La Turquie d’Atatürk en 1925. La France en 1944. En 1993 : conférence de Vienne. Les violences faites aux femmes sont reconnues comme une atteinte à leurs droits humains. En 2006 : lancement par l’Europe de la Charte pour : «La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.»

L’égalité des sexes : une quête permanente

Le moins que l’on puisse dire est que ce ne sont pas les textes proclamant urbi et orbi l’égalité de l’homme et de la femme, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Ainsi les nations Unies ont promulgué des dizaines de recommandations. Bref résumé des étapes : «Les femmes et les filles représentent la moitié de la population mondiale et donc la moitié de son potentiel. L’égalité des sexes, en plus d’être un droit humain fondamental, est essentielle à la mise en place de sociétés pacifiques dotées d’un plein potentiel humain et d’un développement durable. (…) Malheureusement, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à la pleine égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes, estime ONU-Femmes, l’entité des Nations Unies consacrée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. (…) Il est également primordial d’assurer l’égalité des chances dans l’accès à l’emploi et aux postes de direction et de prise de décision à tous les niveaux. La protection des droits de la femme est essentielle pour garantir la contribution des femmes au développement, à la paix et à la sécurité ».

Dès 1946, le Conseil économique et social des Nations Unies établit la Commission de la condition de la femme (CSW), la Déclaration universelle des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale le 10 décembre 1948, affirme que «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits». L’Assemblée générale proclama l’année 1975 Année internationale de la femme. En 1979, l’Assemblée générale adopta la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), souvent décrite comme la «Déclaration internationale des droits des femmes». Le 2 juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé à l’unanimité la création d’un organe unique : ONU-Femmes, chargé d’accélérer le processus pour parvenir à l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme. Les Nations Unies se concentrent aujourd’hui sur la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les dirigeants internationaux en septembre 2015.(7)

«De plus, la violence à l’égard des femmes est un véritable fléau qui touche tous les pays, même ceux qui ont enregistré des progrès remarquables dans d’autres domaines. Dans le monde, 35% des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles infligées par un partenaire intime ou par d’autres. Le système des Nations Unies continue à accorder une attention particulière au problème de la violence à l’égard des femmes. Adoptée par l’Assemblée générale en 1993, la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes contient une définition explicite et complète de cette violence, ainsi qu’un énoncé très clair des droits à garantir pour y mettre fin sous toutes ses formes. La journée du 25 novembre a été proclamée Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.»(7)

L’inégalité homme-femme reste forte dans le monde arabe

«La discrimination envers les femmes est un frein majeur au développement économique et social du monde arabe, affirme un rapport des Nations Unies, qui révèle une forte aspiration à davantage d’égalité entre hommes et femmes dans la région. Ce rapport dresse l’état des discriminations dont souffrent les femmes du monde arabe, dans l’enseignement, l’économie et la politique. La promotion des femmes constitue une condition sine qua non de la renaissance arabe», estime l’enquête réalisée sous la houlette du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). «Le rapport déplore l’inégalité entre hommes et femmes dans l’accès au savoir. La région arabe présente l’un des taux les plus élevés d’analphabétisme féminin. Les femmes trouvent davantage leur place dans la vie politique, en raison d’un système de quotas mis en place dans certains pays. La première femme ministre a été nommée en Égypte en 1956, la seconde en Algérie en 1962.»

Les libertés durement acquises permettent aux femmes de montrer leur talent

Indépendamment du féminisme, ce que nous savons par bribes — il n’y a pas d’inventaire ? — montre que la femme a marqué les époques dans différents domaines Nous allons dans ce qui suit donner quelques portraits de cette aventure du savoir au féminin mais aussi de repères pour des prises de position qui ont fait bouger les lignes des sociétés.

«Avec ses textes écrits cinq siècles avant l’épopée de ‘’Gilgamesh’’, la princesse sumérienne Enheduanna apparaît comme la première auteure connue dans la littérature mondiale. Princesse, poète et grande prêtresse d’Ur, une des plus importantes cités de Mésopotamie, Enheduanna (2285-2250 avant J.-C.) est la fille du roi Sargon d’Akkad, fondateur du premier empire mésopotamien connu par les textes», signale l’archéologue français Jean-Claude Margueron. Elle est ainsi le plus ancien poète dont le nom a été enregistré par des textes. Des copies de ses œuvres, reproduites à partir de 37 tablettes dont la plupart remontent à des centaines d’années après sa mort, avaient été découvertes à Ur et à Nippur (actuel Irak). En hommage à la poétesse, l’un des cratères présents sur la surface de Mercure est même baptisé Enheduanna, en 2015, par l’Union astronomique internationale. Il est remarquable que nous en sachions tant sur une femme qui a vécu il y a plus de 4 000 ans, l’Exaltation de Inanna a 700 ans de plus que le Livre des morts égyptien, plus de 1 000 ans de plus que le I Ching et 1 500 ans de plus que l’Odyssée, l’Iliade et la Bible.»

Rosa Parks (1913-2005), figure majeure dans la lutte contre la ségrégation raciale, est «la mère du mouvement des droits civiques». C’est le 1er décembre 1955 que Rosa Parks marque l’Histoire en refusant de céder sa place à un homme blanc, dans un bus.

Dans l’histoire des sciences, rien n’a été épargné à la femme qui s’est battu pour des situations qui paraissent naturelles pour l’homme. Ainsi la femme a dû se battre pour faire des études. Il en sera de même de la conquête des disciplines réputées difficiles et du monopole des hommes. En 1972, l’École polytechnique de Paris devient mixte : huit femmes sont reçues et l’une d’entre elles (Anne Chopinet) est major de promotion.

L’Iranienne Maryam Mirzakhan est la première femme à décrocher la médaille Fields, équivalent du prix Nobel de mathématiques, en août 2014, à l’âge de 37 ans ! Nous lisons son parcours : «Pur produit du système éducatif iranien, Maryam Mirzakhani est la première femme à recevoir ce prix, créé en 1936. Déjà à 21 ans, la jeune prodige s’était distinguée comme une scientifique prometteuse. Maryam Mirzakhani fut élève au lycée Farzanegan de Téhéran, Contrairement aux idées reçues, en Iran, les femmes sont bien plus présentes que les hommes à l’université. (…) Après avoir passé les premières années universitaires à Sharif, elle choisit de partir pour obtenir un doctorat à Harvard, pour enseigner ensuite à Stanford. Il a fallu donc attendre 78 ans avant que la médaille Fields ne soit décernée à une femme.»

La scientifique Nancy Grace Roman a été la première femme à exercer des responsabilités de direction à la Nasa. Elle a été responsable de la conception du téléscope Hubble. De même, Gladys West, mathématicienne, a conçu le GPS. L’US Navy estime qu’elle a joué un rôle charnière dans la mise au point de la technologie GPS. «C’est fantastique de voir comment le GPS a changé la façon de penser et les capacités du monde, particulièrement en matière de voyages», dit-elle. Elle avoue que son mari et elle ont encore du mal à utiliser le GPS dans leurs voitures.»

Wangari Maathai (1940-2011), militante politique et écologiste originaire du Kenya, est la première femme africaine à avoir reçu le prix Nobel de la paix. C’était en 2004, Marie Curie (1867-1934), femme d’exception, est la première scientifique à recevoir le prix Nobel de physique. Elle est aussi la seule femme jusqu’à présent à en avoir reçu deux.

Valentina Terechkova est la première femme à effectuer un vol dans l’espace. Cette Soviétique a marqué l’Histoire lors de son voyage spatial, du 16 au 19 juin 1963. Aujourd’hui, elle est encore l’unique femme à avoir effectué un voyage dans l’espace, seule.

Enfin Margaret Hamilton, informaticienne et mathématicienne américaine, a conçu le logiciel de guidage qui a permis de se rendre sur la Lune lors de la mission Apollo 11.

Dans le même ordre de la puissance de la conviction combinée à une éthique de la gestion de la cité, l’exemple récent d’Angela Merkel nous vient à l’esprit quand elle a accueilli un million de Syriens alors que les pays voisins, par lâcheté politicienne, ont tourné le dos à la détresse humaine. Elle avait déclaré : «Si c’était à refaire, je recommencerais. Je prendrais les mêmes décisions essentielles. Quand tant de gens se massent aux frontières (…), il faut les traiter avec humanité (…) Nous pouvons y arriver (Wir shaffen das).»

La situation des réfugiés de l’Ukraine a montré le vrai visage de l’Europe avec les Droits de l’homme blanc . Ces pays dont on découvre avec horreur que leurs mantras de droits de l’Homme de dignité humaine étaient une vaste farce pour les naïfs que nous sommes. Ces donneurs de leçons sont plus que jamais dans le logiciel de l’Europe blanche chrétienne pour accueillir à bout de bras les réfugiés ukrainiens pendant que d’autres mal nés avec la mauvaise religion et mélanodermes sont en train de mourir de froid adossés aux barbelés hongrois, polonais, tchèques.

Qu’en est-il du sacerdoce de la femme algérienne ?

L’Algérie renferme en elle, du fait de son histoire tumultueuse, des battantes. Ces héroïnes sont consubstantielles du récit national de cette Algérie depuis plus de 25 siècles. Chacune à sa façon avait une idée de ce pays qu’il fallait défendre contre différents envahisseurs. Aussi loin que nous plongeons notre regard dans notre histoire, nous trouvons sans difficulté comme exemple de bravoure : l’Algérienne.

La première héroïne qui nous vient à l’esprit est Tin Hinan, la princesse du Hoggar. Durant l’occupation romaine, nous devons rendre justice à Roba la Berbère. Au septième siècle, une autre héroïne, Kahina, reine guerrière des Aurès. Ensuite au XVe siècle, Fatma Tazoughert, unique femme, qui a régné avec majorité sur les Aurès et perpétué le matriarcat. Nous arrivons au XIXe siècle, la figure altière de Lalla Fatma n’Soumer nous interpelle. Bien plus tard, elles furent des exemples qui ont inspiré les battantes de la Révolution de Novembre qui fut, de l’avis des historiens, une aventure humaine qui a marqué le XXe siècle par l’âpreté des combats et de par la résistance du peuple algérien convaincu qu’il était d’être du bon côté de l’Histoire ; les héroïnes de la guerre de Libération furent nombreuses. Je leur avais rendu hommage dans un ouvrage, Hymne aux fidèles de l’Alger, je cite : «Guerrières et combattantes de tous les temps, Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouhired, Djamila Boupacha, Zohra Drif, Fadéla Saâdane, Annie Steiner, Nafissa Hamoud, et tant d’autres à qui nous devons d’être libres.»

Première de cordée dans la douleur en plus de faire le coup de feu comme l’homme, elle offre à l’humanité cette sensibilité qui est peut-être le meilleur atout de la femme pour le meilleur et le pire. Dans ce cadre, les chants de douleur des femmes en face de la sauvagerie de l’invasion coloniale sont une page blanche à écrire. Ainsi, durant l’invasion sanguinaire, les chants furent aussi une façon d’exorciser les blessures morales par le témoignage. Ils nous apprennent en creux ce que fut le récit de la barbarie coloniale et de la guerre infligée par une nation qui se veut le chantre des droits de l’Homme.

La femme s’exprime souvent par les chants qui renseignent en creux sur sa malvie sociale. Elle s’exprimera aussi par les chants et les odes de souffrance pour signifier au monde sa douleur pour la perte d’un père, d’un fils, d’un mari. Le chant est de ce fait synonyme de témoignage qui a valeur de faits historiques.

Ces femmes invisibles, des battantes sont des exemples à prendre pour la jeunesse. Ces jeunes filles et dames n’avaient pas dépassé pour la plupart vingt-cinq ans. Les Algériennes de cœur, qui ont défendu l’Algérie et qui méritent mille fois d’être à l’honneur, bien que leur modestie et leur grandeur d’âme leur interdisent de faire dans le m’as-tu-vu. Ces milliers d’anonymes «invisibles», estimant qu’elles n’ont fait que leur devoir.

Conclusion

Dans la bataille  qui se dessine, la femme a sa part de responsabilité car dans le monde actuel, on constate que l’économie mondiale, autrefois fondée sur les matières premières, s’est réorientée sur la connaissance. Là où les principales sources de richesse étaient autrefois des actifs matériels comme les mines d’or, les champs de blé et les puits de pétrole, de nos jours, la source principale de richesse est la connaissance. Or, s’il est possible de s’emparer de champs de pétrole par la force, il n’en va pas de même de la connaissance.

Dans ce cas les vrais défis du pays sont ceux d’avoir une vision, celle d’indiquer à la jeunesse le devoir envers le pays, par l’exemple.   Avec des valeurs comme celles de la science, de l’effort, de la sueur, du travail bien fait. Jusqu’à quand nous ne comprenons pas qu’il faut faire la place aux légitimités du neurone ? Nous avons besoin de réhabiliter dans les faits nos repères et miser à marche forcée sur l’économie de la connaissance. Aucun pays ne peut se passer de la moitié de la population  sa force de frappe constituée par la femme  avec une participation pleine est entière de la moitié de la population représentée par l’élément féminin.

Doit on fêter  en définitive ce 8 Mars comme un solde de tout compte annuel de notre reconnaissance envers ces femmes, nos mères, nos filles, nos épouses ou avoir constamment à l’esprit par des preuves au quotidien de notre attachement à ce qu’elles font pour nous ?   pour avoir fait preuve de résilience nul doute que l’avenir lui appartient pour paraphraser  Louis Aragon . La femme pour s’émanciper, ne doit rien quémander. Son combat, sa visibilité sera d’autant connue qu’elle se prend en charge par la conquête du savoir.  Immense respect pour son apport à l’émergence de l’humanité elle  la mère nourricière, l’alma mater des anciens

Retenons enfin avec Victor Hugo ce bel hommage : «Les femmes sont sur la terre pour tout idéaliser. Tout objet qui charme ou rêve tient des femmes sa clarté.» Que mille fleurs s’épanouissent pour elles

Chems Eddine Chitour
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Source : Lire l'article complet par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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