Ni fleurs-ni couronnes : Décès de Flav, fondateur et chanteur du groupe Paris Violence

Ni fleurs-ni couronnes : Décès de Flav, fondateur et chanteur du groupe Paris Violence

Une partie de la scène alternative française est en deuil après l’annonce du décès soudain de Flavien, de Paris Violence. Il emporte avec lui son projet musical débuté au début des années 1990, laissant un vide qu’il sera difficile de combler.

L’histoire débute en 1994, à Paris. A l’époque, le punk est déjà mort, et renaît notamment sous une autre forme, plus politisée, le rock alternatif. La Oi, elle, tente de survivre avec un nouveau souffle en provenance des US, et le Grunge, lui, est à son apogée. C’est dans ce contexte que Flav lance Paris Violence; il compose et enregistre alors ses propres morceaux, s’accompagnant de musiciens au gré de ses rencontres.

En 1998, après un 45 tours et un split, sort le premier album « Temps de crise ». Mais le véritable succès arrivera avec « Mourrir en Novembre » (2000), « Ni fleurs ni couronnes » (2001) et finalement « En attendant l’apocalypse » (2003), souvent considérée comme l’œuvre la plus aboutie du groupe. Des albums, ils en sortiront 18 au total, et ce sans compter les démos, les mini-albums et autres participations à des compilations.

Musicalement, plusieurs influences se font largement sentir : Le Punk (street-Punk), un rythme rapide et soutenu ; La Oi, sa voix rappelant plusieurs groupes phares des 80s (Caméras Silens, Brutal Combat, Snix) ; le Rock Alternatif français, avec notamment La Souris Déglinguée, et la New wave/Cold Wave, avec l’utilisation de synthès. On y trouvera même des influences Heavy Métal.

Du côté des paroles, Paris Violence dépeint sans compromis un certain nihilisme poétique, l’errance urbaine et la solitude, ne cachant d’ailleurs pas son influence littéraire majeure : Louis Ferdinand Céline. (Mais également Cioran, Nietzsche, Drieu La Rochelle).

L’Histoire sera également au cœur des paroles de Paris Violence : La Grande Guerre (avec « Le chemin des Dames »), la guerre civile russe, la Commune de Paris et même la Bataille de Bouvine (« Bouvine 1214 ») dans laquelle les synthés donneront une dimension épique, voir héroïque : « Le Roi en entré en armure Dans La Chapelle de Saint Pierre Et tout à l’entoure on murmure Qu’il y est tombé en prières Puis il y a brandi sa couronne Devant la nombreuse assistance « Seigneurs, je ne suis rien qu’un homme Mais cet homme est le Roi de France ! »

Flavien se plaçait en dehors de tous clichés. C’était tantôt un chanteur de Punk évoquant les grands conflits de l’histoire, tantôt un skinhead traînant son vague à l’âme dans les rues sombres de Paris. Il restera à l’écart de toute récupération politique, laissant tout de même place au doute, quant à ses textes. Paris Violence ne se produira que rarement en concert, ayant été pensé pendant 20 ans comme un groupe purement studio, sans volet scénique Ses thème abordés, assez éloignés des thématiques propres au Punk ou à la Oi, laissent à penser que ce groupe sera malheureusement regretté mais difficilement remplacé.

Sendre Van Os

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À propos de l'auteur Rébellion

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