Campagne municipale à Sherbrooke : Un parti contre une famille politique…

Campagne municipale à Sherbrooke : Un parti contre une famille politique…

À Sherbrooke, la campagne électorale municipale est captivante. S’il s’agit de l’une des rares grosses villes du Québec dirigées par des indépendants, voilà qu’un parti semble les menacer selon un sondage de la presse locale. Au cours d’un débat, le maire sortant implore la population de n’élire que des indépendants.  Quant à l’autre candidat indépendant, ancien ministre dans le cabinet Couillard, il accuse la cheffe du parti d’avoir utilisé au cours des quatre dernières années le budget prévu par la loi lui permettant d’agir comme cheffe d’opposition à l’Hôtel de Ville : c’est légal, mais immoral, précise-t-il.

L’argument contre les partis que ressassent à Sherbrooke les indépendants, qu’ils soient candidats à la mairie ou à l’un des 16 postes de conseillers municipaux, est étrange. Ils sont contre les partis parce qu’ils se refusent à l’idée de suivre la discipline d’un parti.  C’est comme se prononcer contre les avions parce qu’ils volent ou contre les bateaux parce qu’ils flottent.

Les partis existent en effet pour exercer le pouvoir, ce qui mène à une position commune dans la manière de débattre et de voter. Et puis, est-ce si grave qu’existe une discipline de parti? Si elle était si mauvaise, cela se saurait. Elle est au cœur du fonctionnement d’à peu près tous les parlements au monde se réclamant de la démocratie, notamment à Québec et à Ottawa. Et on la retrouve au Québec dans à peu près toutes les villes d’une certaine importance, là où existent des partis municipaux. Sherbrooke serait-il seul à avoir raison?

Ce qui est encore plus étrange, c’est qu’en visitant le site du directeur général des élections, on retrouve bon nombre de candidats indépendants sherbrookois dans les donateurs d’un même parti politique québécois – y compris les deux candidats à la mairie mentionnés. À ce qu’on doit comprendre, leur opposition à la discipline de parti n’est pas universelle et admet des exceptions.

Depuis le début de la campagne, la cheffe du parti raille d’ailleurs ses deux opposants en leur disant qu’ils appartiennent à la même famille politique, qu’elle s’abstient cependant de nommer. Qu’ils soient deux, ajoute-t-elle, vient d’une dispute interne. À suivre.
 

 Références :

 Rémi Léonard. « Des étincelles au débat des candidats à la mairie de Sherbrooke ». La Tribune. 19 octobre 2021. https://www.latribune.ca/actualites/elections-municipales-2021/des-etincelles-au-debat-des-candidats-a-la-mairie-de-sherbrooke-72749fe03201f9fb4059ac6c41f7b622

Mickaël Bergeron. « Pas de chicanes dans cabane ». La Tribune. 23 octobre 2021.

https://www.latribune.ca/vos-chroniques-locales/pas-de-chicanes-dans-cabane-099a38def6e9e70704a89af8af3d838f

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