Il y a 26 ans, le 30 octobre, un pays nous a glissé des mains.
Résultat combiné d’un vote à la soviétique chez les anglophones et les allophones et de l’indolence d’un trop grand nombre de Québécois francophone qui n’ont pas pris la peine d’aller voter ce jour-là.
C’est ce qui se dégage des résultats du référendum du 30 octobre 1995.
Sur les 125 comtés québécois, six seulement ont vu un taux de participation sous la barre de 90 %.
Matane : 89,44 %
Gaspé : 89,64 %
Kamouraska-Témiscouata : 88,47 %
Matapédia : 89,93 %
Montmagny-L’Islet : 88,31 %
Ungava : 84,64 %
Ce sont là des comtés où plus de 95 % des électrices et électeurs sont francophones.
Par contre, dans les comtés de l’Ouest de Montréal, on a voté massivement.
Robert-Baldwin : 95,48 %
Darcy-McGee : 94,50 %
Jacques-Cartier : 95,84 %
Jeanne-Mance : 94,62 %
Marguerite-Bourgeoys : 95,63 %
Mont-Royal : 93,77 %
Nelligan : 95,79 %
NDG : 95,07 %
Dans ces milieux plutôt portés sur la défense des droits individuels, on y vote plutôt collectivement. À un point tel que cette formalité pourrait être rapidement réglée à mains levées…
C’est dans le comté de Lac-Saint-Jean que le plus haut score pour le OUI a été enregistré avec 73,06 %. Le NON a recueilli 96,38 % des voix dans Darcy-McGee. Les Québécois francophones se sont donc payé le luxe de la division. 26,94 % ont voté NON dans Lac-Saint-Jean. 3,62 % seulement ont voté OUI dans Darcy-McGee.
On serait malvenus de mettre sur le dos des autres cette défaite mathématique. Dans le comté de Limoilou, à Québec, 19, 566 personnes ont voté NON. Et il n’y a pas de Québécois d’origine chinoise à Li Moi Lou. Voilà par ailleurs une région avariée. Il faut dire qu’écouter André Arthur quatre heures par jour durant dix ans, comme c’était le cas à l’époque, cela peut provoquer certains phénomènes paranormaux…
Nous avons découvert plus tard que ce pays nous avait été volé. Le débarquement canadien à trois jours du référendum ; les milliers de voteurs venus de l’extérieur nous dire la main sur le cœur qu’ils caressaient l’idée de revenir vivre ici ; l’assermentation accélérée de milliers de nouveaux immigrants ; les millions de dollars canadiens jetés dans la balance. Et pourtant, un déplacement de 26 000 votes sur les quelque 5 millions exprimés aurait fait la différence.
Il y a une leçon à tirer de cet évènement.
Dans les cuisines, dans les syndicats, sur les estrades et dans les usines, on a discuté ferme, dans un respect des opinions à faire mourir de honte les terroristes qui comparaient le Québec à la Bosnie et qui nous accrochent encore aujourd’hui une croix gammée au cou chaque fois qu’on parle de liberté.
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