L’expulsion prévue par la Turquie de 10 ambassadeurs occidentaux est une énorme manœuvre diplomatique

L’expulsion prévue par la Turquie de 10 ambassadeurs occidentaux est une énorme manœuvre diplomatique
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par Andrew Korybko.

En se contentant de les dénoncer mais en refusant de prendre des mesures concrètes, le président Erdogan aurait été considéré comme faible aux yeux de tous, à moins qu’ils ne reviennent sur leur déclaration commune et ne présentent des excuses. Il ne pouvait pas se permettre de faire cela, même s’il devait aussi s’attendre à ce que la pression occidentale contre lui personnellement et plus largement contre son pays s’intensifie en conséquence.

Le président turc Erdogan a annoncé ce week-end qu’il avait demandé à son ministre des Affaires étrangères de déclarer 10 ambassadeurs occidentaux persona non grata après qu’ils se soient ingérés dans les affaires étrangères de son pays en publiant une déclaration commune exigeant la libération d’un homme d’affaires emprisonné qu’ils considèrent comme un « prisonnier politique ». Il s’agit d’un geste diplomatique important qui aura des répercussions pendant un certain temps. Il montre que la Turquie n’a aucune tolérance pour de telles ingérences étrangères de haut niveau et qu’elle est prête à accepter les conséquences politiques potentielles de l’expulsion des ambassadeurs du Canada, du Danemark, des Pays-Bas, de la Finlande, de la France, de l’Allemagne, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de la Suède et des États-Unis.

Ces diplomates ont dû prévoir que le président turc réagirait comme il l’a fait. Cela implique qu’ils ont planifié leur déclaration commune comme une provocation politique destinée à catalyser un cycle auto-entretenu d’escalades entre leurs pays et la Turquie. L’objectif est de trouver le prétexte pour intensifier leur guerre de l’information contre la Turquie et éventuellement la menacer de sanctions, que ce soit sur cette base ou sur une autre.

Les pays de ces diplomates voulaient probablement aussi manipuler la perception de la Turquie par leur population en faisant croire qu’elle est « anti-occidentale » et « despotique ». L’expulsion prévue d’un si grand nombre d’ambassadeurs de pays aussi influents provoquera certainement une crise diplomatique. Il est probable que les grands médias occidentaux en feront également une couverture incroyablement hostile. En d’autres termes, tout cela fait partie de la guerre hybride menée par les États-Unis contre la Turquie, qui vise à punir le pays pour sa politique étrangère de plus en plus indépendante ces dernières années.

Du point de vue turc, il est inacceptable de laisser ces diplomates s’immiscer de manière aussi flagrante, surtout en ce qui concerne une personnalité emprisonnée qu’ils considèrent comme un « prisonnier politique ». En se contentant de les dénoncer mais en refusant de prendre des mesures concrètes, le président Erdogan aurait été considéré comme un faible aux yeux de tous, à moins qu’ils ne reviennent sur leur déclaration commune et ne présentent des excuses. Il ne pouvait pas se permettre de faire cela, même s’il devait aussi s’attendre à ce que la pression occidentale contre lui personnellement et son pays plus largement s’intensifie bientôt en conséquence.

D’un point de vue plus général, la Turquie donne un exemple à suivre aux autres nations non occidentales. Tous ne sont pas aussi confiants que ce pays et ne disposent pas non plus des capacités de « sécurité démocratique » pour se défendre de manière adéquate contre l’intensification prévue des guerres hybrides menées par les États-Unis à leur encontre sous de tels prétextes, mais ils pourraient tout de même s’inspirer de cet énorme geste diplomatique. Après tout, l’un des piliers de la politique étrangère turque consiste à se présenter comme un modèle à suivre pour les autres, notamment dans les pays du Sud et plus récemment en Afrique.

À l’avenir, les relations entre la Turquie et l’Occident vont probablement continuer à se détériorer. Il est possible que les ambassadeurs que la Turquie envisage d’expulser finissent par revenir ou par être remplacés après un certain temps, mais cela ne se produira probablement pas dans un avenir proche si le pays met effectivement à exécution la menace que son dirigeant a proférée. L’impact global de cette tendance sera d’accélérer l’engagement proactif de la Turquie avec ses nouveaux partenaires non occidentaux, avec une priorité donnée à la Russie et à la Chine.

Cette évolution pourrait être manipulée par des moyens de guerre de l’information pour renforcer le faux récit selon lequel la Turquie est « anti-occidentale », alors qu’elle ne ferait que réagir de manière pragmatique aux provocations politiques occidentales. Néanmoins, le resserrement des liens de la Turquie avec la Russie et la Chine pourrait alimenter l’intensification de la guerre hybride menée par les États-Unis à son encontre en suscitant des craintes géopolitiques quant aux grandes intentions stratégiques de ce pays. Pour cette raison, Ankara doit se préparer à une myriade de tentatives de déstabilisation avant les élections de l’été 2023.

Il est impossible de prédire les formes exactes qu’elles pourraient prendre à l’heure actuelle, mais elles seront probablement globales et impliqueront donc des complots économiques, informationnels, politiques et peut-être même sécuritaires. Le président Erdogan est de plus en plus dépeint par les grands médias occidentaux comme un dirigeant « voyou », dont la perception trompeuse sera exploitée pour intensifier la guerre hybride menée par les États-Unis. Il est peu probable qu’il capitule devant leurs exigences politiques liées à sa politique étrangère, mais il est probablement toujours intéressé à négocier avec eux.

Andrew Korybko

source : https://oneworld.press

traduit par Réseau International
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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