Les signes sataniques de Sylvestre II, le pape de l’an mille

Les signes sataniques de Sylvestre II, le pape de l’an mille
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par Hannibal Genseric.

Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est pas leurs différences, c’est leur connerie

Dans l’histoire des nombres, Gerbert d’Aurillac, plus connu sous le nom de Sylvestre II, le 139ème pape de l’Église catholique, assume un curieux rôle. C’était un personnage éclectique : passionné de sciences et de mathématiques, il  fut le premier savant à tenter d’introduire la notation des chiffres arabes en Europe.

Gerbert était une figure de la plus haute importance en tant que religieux, homme politique et scientifique, qui ne pouvait être ignoré par ses successeurs au trône papal. Il était considéré comme le plus grand représentant intellectuel du Xe siècle et l’un des plus importants du Moyen Âge, un connaisseur aux multiples facettes des arts du trivium et du quadrivium.

Grâce à son contact avec la culture islamique la plus avancée en Espagne, Gerbert introduisit en Europe l’usage de l’horloge, d’une sirène fonctionnant à la vapeur d’eau, et fut l’inventeur d’instruments de musique et d’astronomie compliqués. Il a utilisé ces inventions à Reims pour enseigner à l’école cathédrale. Par exemple, Gerbert avait construit un système complexe de sphères célestes conçu pour calculer les distances entre les planètes et, toujours en astronomie, a demandé, dans une lettre de 984, à Lupito de Barcelone,  la traduction d’un traité d’astronomie arabe, les Sententiae Astrolabii .

Toujours à Reims, il fit construire un orgue hydraulique qui excellait comparativement à tous les instruments connus auparavant, dans lequel l’air devait être pompé manuellement, et qui au XVIe siècle, était encore visible à Ravenne. Dans le domaine des mathématiques, l’introduction des chiffres arabes en Europe a longtemps été attribuée à Gerbert, sûrement le jeune aquitain les a découvert à Barcelone, où il a été étudiant.

Cependant, sa tentative d’introduire les chiffres arabes en Europe va échouer, à cause de la résistance des savants de l’Église, qui considéraient que tout ce qui venait des Sarrasins (les Arabo-Berbères) ne pouvait qu’être diabolique. [on croirait du Zemmour pur sucre].

On accusa même ce pape d’être habité par le diable [d’où le titre de cet article]. Cette légende a eu la vie tenace, à tel point qu’en 1648, six siècles plus tard, le pape Innocent X fit ouvrir le tombeau de Sylvestre II pour vérifier si les diables de l’enfer ne l’habitaient point !

L’exhumation fut ainsi narrée par Cesare Rasponi :

« Lorsque nous avons creusé sous le portique, le corps de Sylvestre II a été retrouvé intact, gisant dans un sépulcre de marbre à une profondeur de douze palmes. Il était vêtu d’ornements pontificaux, les bras croisés sur la poitrine, la tête couverte de la tiare sacrée ; la croix pastorale pendait encore à son cou et l’annulaire de sa main droite portait l’anneau papal. Mais, en un instant, ce corps se dissolvait dans l’air, qui restait encore imprégné des doux parfums déposés dans l’urne ; il ne restait plus que la croix d’argent et l’anneau pastoral ».

Sylvestre II et le démon: illustration d’un livre datant de 1460
Origine des chiffres indo-arabes

Les chiffres arabes dérivent des symboles indiens Brahmi remontent probablement à 300 avant J.C. et ont été diffusés principalement par les mathématiciens arabes al-Khwārizmī et al-Kindi. Malgré le méritoire travail d’introduction de Gerbert, ce n’est qu’avec Leonardo Fibonacci qu’au tournant des années 1200, les chiffres arabes furent adoptés en Europe de manière systématique et généralisée.

Ce sont les Babyloniens (i.e. les Irakiens d’alors), qui, au IIIe siècle avant notre ère, inventent un système de représentation des nombres et de calcul en fonction de la position. Ainsi, 139 signifie, en trois caractères, « 1 » centaine, « 3 » dizaines et « 9 » unités. Il fallait y penser. Pour coder une centaine et 9 unités, on doit donc écrire « 1 9 », avec un espace entre les deux chiffres. Mais le risque de confondre avec « 19 » est immense. Les scribes ont alors recours à un symbole de séparation, qui prend la forme d’un double clou penché, une sorte de chevron, pour exprimer qu’il n’y a pas de dizaine. En langage moderne, on obtient « 109 », il y a du sang neuf dans cette idée. Après une percée chez les Mayas, qui symbolisent le zéro de diverses façons, notamment avec des formes de coquillages, c’est en Inde, au Ve siècle, que le zéro acquiert son statut final, il n’est plus le simple signe d’une absence mais devient un nombre à part entière. Cette avancée intellectuelle ne peut être comprise indépendamment de la philosophie religieuse hindoue qui intègre en les opposant le vide, comme manque, et l’infini, comme plein, une représentation de l’univers.

Alors que l’Islam s’étend dans le monde arabe, les musulmans rejettent le vide et l’infini mais empruntent le zéro aux Indiens, lui donnant le nom de « sifr », ancêtre du mot chiffre. Juste retour des choses, c’est précisément ce zéro, chiffre de position et nombre entier de plein droit qui, judicieusement introduit dans un système de numération, permet de désigner une infinité de nombres avec un nombre fini de chiffres. Nous rencontrons ainsi, sous une forme un peu inattendue, une première occurrence de la dualité entre le zéro et l’infini.

Donc, au Ve siècle de notre ère, la numération dite « de position » : munie d’un zéro utilise dix chiffres seulement – 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 – capables de représenter tous les nombres du monde. Ce système prodigieux abolit la distance entre écriture et calcul.

L’Occident, après avoir longtemps renâclé, adopte, grâce au génial Fibonacci, à partir du XVe siècle, la numération babylonienne-indienne, propagée par des mathématiciens arabes. L’imprimerie naissante contribue alors à imposer et à diffuser l’usage des chiffres « indo-arabes ».

Relatifs, rationnels, réels, imaginaires, complexes, et même transcendants et surréels : l’empire des nombres étend son domaine à mesure des besoins du calcul, et des progrès de la théorie. Ce système de numération est l’une des plus belles inventions de l’humanité.

Un pape savant  

Gerbert est l’auteur d’au moins deux traités sur les opérations arithmétiques. Le premier porte sur la division (Libellus de numerorum divisione, Regulae de divisionibus) : Gerbert y invente une méthode de division euclidienne qui sera rapportée par Bernelin de Paris (Bernelinus, + v. 1020), un de ses élèves. L’autre traité concerne les multiplications (Libellus multiplicationum) ; adressé à Constantin de Fleury, que Gerbert appelle « son Théophile », il prescrit l’antique multiplication par les doigts (calcul digital).

Il est aussi à l’origine d’un type d’abaque : l’« abaque de Gerbert », où les jetons multiples sont remplacés par un jeton unique portant comme étiquette un chiffre arabe (par exemple : les 7 jetons de la colonne unité sont remplacés par un jeton portant le numéro 7, les 3 jetons de la colonne dizaine par un jeton portant le chiffre 3, etc.). Toutefois cet abaque n’eût pas le succès escompté et il fallut attendre Fibonacci pour que s’imposent le zéro et la numérotation décimale.

L’usage du comput dans les documents administratifs a pu se développer vers l’an Mil grâce à ces découvertes importantes.

La troisième branche des mathématiques était alors la géométrie, pour laquelle Gerbert composa un célèbre traité de géométrie (Isagoge Geometriae, Liber geometriae artis), longtemps égaré à la bibliothèque de Salzbourg et retrouvé par Bernard Petz, savant bénédictin du XVIIIe siècle. Le traité de Gerbert établit de manière moderne les axiomes, les théorèmes du point, de la ligne droite, des angles et des triangles, dont les termes techniques sont expliqués par Gerbert : base, hauteur, côté perpendiculaire à la base, hypoténuse. À ce sujet, Gerbert correspond (Epistola ad Adelbodum) avec Adalbold (Adalboldus, Adelboldus, Adeobaldo) formé à Lobbes et à Liège et évêque d’Utrecht (970-1026), sur l’aire du triangle équilatéral, le volume de la sphère, un passage arithmétique de la Consolation philosophique (De consolatione philosophiae) de Boèce.

Les bibliothèques califales

Lieux d’étude et d’échanges où l’on débat de questions philosophiques et religieuses, foyers intellectuels, les bibliothèques califales jouent un rôle tout autant culturel que politique.

Ainsi, au IXe siècle, le calife al-Ma’mûn (813-833) transforme la bibliothèque de son palais de Bagdad en une véritable académie – la « Maison de la sagesse » – centre de lecture, de traduction d’œuvres étrangères, de copie et de reliure des livres, qui accueille des savants venus pour y travailler et pour discuter du rapprochement entre la philosophie grecque et la théologie musulmane.

Le 13 février 1258, les Mongols réussirent à pénétrer dans Bagdad, puis commença une semaine de massacres, de pillages, de viols et de destruction. La grande bibliothèque de Bagdad contenant d’innombrables ouvrages historiques traitant de médecine, de mathématiques, d’astronomie et d’autres domaines fut entièrement détruite. Des survivants dirent que l’encre de tous les livres jetés par la soldatesque mongole assombrit les eaux du Tigre avec des couleurs rouge et noire. Les Mongols détruisirent également les mosquées, les palais, les autres bibliothèques ainsi que des édifices d’une grande richesse culturelle.

À Cordoue, où l’émir omeyyade Abd al-Rahmân III s’est attribué, en 929, le titre de calife, il s’agit d’affirmer l’autonomie culturelle d’al-Andalûs par rapport à l’Orient. Son fils et successeur, Al-Hakam II (961-976) constitue un réseau de libraires-correspondants chargés de rechercher et d’acquérir des livres pour sa bibliothèque. Il engage des copistes et des relieurs et fait rédiger des ouvrages recouvrant tous les domaines du savoir. Certains chroniqueurs arabes estiment que la bibliothèque de Cordoue contenait 100 mille références. Lors de la reconquista, les rois catholiques ont détruit l’ensemble des bibliothèques arabes, supposées contenir un savoir diabolique. La bibliothèque de Grenade (Madrasah), fut détruite par les troupes du cardinal Cisneros. Les livres (80 000 manuscrits arabes) sont apportés à la Plaza Bib-Rambla, où ils ont été brûlés en public en 1499. Les bibliothèques de Séville, Cordoue, Tolède, etc. ont subi le même sort. L’Espagne a ainsi détruit son capital culturel et scientifique, et restera à la traîne de l’Europe de la Renaissance. Alors que des savants éclosent en Italie, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Pologne, au Danemark, en Russie et ailleurs, l’Espagne, comme la Mongolie ci-dessus, brillera par son indigence dans le domaine du savoir.

Les points communs entre les Mongols et les Espagnols de cette époque se résument au génocide des populations (95% des Amérindiens morts lors des invasions espagnoles), à la destruction des bibliothèques et du savoir, et à la constitution d’immenses empires au prix de dizaines de millions de cadavres. Attaquée et détruite à la fois en Orient et en Occident, la civilisation arabo-musulmane ne s’en relèvera plus.

Au Caire, en 1004, le calife fatimide al-Hâkim fonde une « Maison du savoir » et y dépose les ouvrages de sa propre bibliothèque. Là encore, des savants de toutes disciplines s’y retrouvent pour confronter leurs points de vue. Utilisée par les Fatimides (des chiites tunisiens qui ont conquis l’Égypte et fondé Le Caire) comme un outil de diffusion de la doctrine ismaïlienne (une des branches du chiisme), cette bibliothèque ne survivra pas à la prise du pouvoir par Saladin (1171). Elle fut détruite par les sunnites de Saladin uniquement parce qu’elle a été créée par des chiites. Il n’y a pas qu’en France qu’il y a eu des guerres de religion féroces. Aujourd’hui encore, l’Iran, la Syrie et le Liban sont la cible prioritaire des dictatures sunnites richissimes, qui préfèrent s’allier au diable (Israël) et financent des terroristes islamistes, plutôt que « vivre ensemble » avec d’autres musulmans.

Conclusion

Sans surprise, Sylvestre II, le pape de l’an mille, a été un pape d’exception. Malgré son règne bien trop court (il meurt 4 ans après son élection), il aide à instaurer des pouvoirs forts au sein des États européens, en échange de quoi il réclame un rôle politique central. Bref, l’Église n’a jamais été aussi puissante que sous son règne

Mais alors, d’où vient cette légende noire qui lui colle à la peau ? En fait, ces accusations de sorcellerie et de pacte avec le démon sont postérieures à la mort de Sylvestre II et remontent au XIIe siècle pour les plus anciennes d’entre elles.

Comme l’explique l’abbé Axinger au XIXe siècle, « On comprend, les accusations de magie et de commerce avec les esprits infernaux que l’on a fait peser sur la mémoire de cet illustre pontife, trop grand pour pouvoir être compris par ceux qui mesurent tout à l’exiguïté de leur entendement. Être méconnu de ses semblables, c’est d’ailleurs le sort des hommes que leur génie et leurs talents élèvent au-dessus du vulgaire ; on blasphème ce que l’on ne saurait ni comprendre ni atteindre ».

D’un point de vue politique, Sylvestre II aide à l’instauration d’États forts en Europe, obtenant en échange que ceux-ci s’appuient sur l’Église. Ceci contribue à renforcer le rôle de la papauté dans l’Europe médiévale.

source : https://numidia-liberum.blogspot.com
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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