Le Hezbollah en guerre (10) : la victoire et la reconstruction (14 août 2006)

Le Hezbollah en guerre (10) : la victoire et la reconstruction (14 août 2006)

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 14 août 2006, au 33e et dernier jour de la guerre d’annihilation déclenchée par Israël.

Précédé par un article du New York Times consacré à l’effort de reconstruction du Hezbollah.

En 2019 et 2020, Le Cri des Peuples a intégralement traduit les 9 interventions de Nasrallah durant la guerre de 2006, auparavant inaccessibles pour le public francophone. Les 4 derniers discours d’après-guerre, eux aussi inédits en français, seront traduits et publiés cette année à leur date anniversaire (14 août, 27 août, 12 septembre et enfin le fameux discours de la ‘Victoire divine’ le 22 septembre).

Voir les discours précédents : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9

Le Hezbollah, en première ligne dans l’effort de reconstruction, gagne encore en stature

Par John Kifner

Source : New York Times, 16 août 2006

Traduction : lecridespeuples.fr

BEYROUTH, Liban, 15 août — Alors que des Libanais stupéfaits rentraient mardi 15 sur des routes défoncées vers des appartements détruits dans le sud, il semblait de plus en plus que le bénéficiaire de la destruction était le Hezbollah.

Une raison majeure —en plus de sa réputation durement gagnée de seule force arabe qui a combattu Israël avec succès— est qu’il domine déjà les efforts de reconstruction avec un torrent d’argent provenant de l’Iran, pays riche en pétrole.

Nehme Y. Tohme, membre du Parlement du bloc réformateur anti-syrien et ministre des déplacés du pays, a déclaré que des responsables du Hezbollah lui avaient dit que lorsque les tirs cesseraient, l’Iran fournirait au Hezbollah un « budget illimité » pour la reconstruction.

Les habitants de Siddi Qine, au Liban, sont revenus mardi soir pour trouver de nombreux bâtiments détruits.

Dans son discours de victoire lundi 14 au soir, le chef du Hezbollah, le Cheikh Hassan Nasrallah, a promis de l’argent pour l’achat « de meubles décents et convenables » et un an de loyer à tout Libanais qui a perdu sa maison au cours de la guerre qui a duré un mois.

« Parachever la victoire », a-t-il dit, « ne peut s’obtenir qu’avec la reconstruction. »

Mardi, Israël a commencé à retirer une grande partie de ses troupes de réserve du sud du Liban, et son chef d’état-major militaire a déclaré que tous les soldats pourraient être de retour de l’autre côté de la frontière dans les 10 jours. Les soldats libanais devraient commencer à prendre leur place dans quelques jours, soutenus par le premier contingent des 15 000 soldats étrangers de la FINUL.

Alors que les Israéliens commençaient leur retrait, des centaines de membres du Hezbollah répartis dans des dizaines de villages à travers le sud du Liban ont commencé à nettoyer, organiser et recenser les dégâts. Des hommes sur des bulldozers étaient occupés à couper des voies à travers des tas de gravats géants. Les routes qui étaient bloquées par les décombres de bâtiments sont désormais, juste un jour après le début du cessez-le-feu, entièrement praticables.

À Sreifa, un responsable du Hezbollah a déclaré que le groupe offrirait un montant initial de 10 000 dollars aux résidents pour aider à payer une année de loyer, acheter de nouveaux meubles et aider à nourrir les familles [au Liban, 10 000 dollars représente plus d’un an de salaire].

À Taibe, une ville où les combats furent si intenses qu’il manque de gros morceaux de murs et de bâtiments aspergés de balles, la famille Audi se tenait avec deux volontaires du Hezbollah, regardant tristement leur maison sans fenêtre, déchirée par des balles et des éclats d’obus.

À Bint Jbail, les ambulances du Hezbollah —de grandes voitures neuves avec des feux clignotants au-dessus— transportaient les corps de combattants vers leurs tombes, après les avoir extraits de montagnes de décombres.

La réputation du Hezbollah en tant que réseau de services sociaux de proximité efficace —par opposition au gouvernement libanais, considéré par beaucoup ici comme composé d’hommes élégants et bien portants qui ne se soucient que d’eux-mêmes— était en évidence partout. Des jeunes hommes munis de talkies-walkies et de calepins se trouvaient dans les quartiers chiites dévastés à la périphérie sud de Bint Jbail, prenant des notes sur l’étendue des dégâts.

« La force du Hezbollah », a déclaré Amal Saad-Ghorayeb, professeur à l’Université libanaise américaine, qui a beaucoup écrit sur l’organisation, provient en grande partie du « vide énorme laissé par l’État ».

Le Hezbollah n’était pas, a-t-elle dit, un État dans l’État, mais plutôt « un État dans un non-État, en fait ».

Cheikh Nasrallah a déclaré dans son discours que « nos frères dans les villes et les villages iront auprès de ceux dont les maisons sont gravement endommagées et aideront à les reconstruire. Aujourd’hui est le jour où nous tenons notre promesse. Tous nos frères se mettront à votre service à partir de demain. »

Certaines villes du sud ont été tellement endommagées que mardi, les habitants n’avaient pas encore commencé à rentrer. Un combattant du mouvement Amal, une autre milice chiite, a déclaré qu’on lui avait dit que des membres du Hezbollah commenceraient à recenser les dégâts dans sa ville, Kafr Kila, à la frontière israélienne.

Des hommes du Hezbollah ont également fait du porte-à-porte pour s’enquérir de la situation des résidents et leur demander de quelle aide ils avaient besoin.

Bien que le Hezbollah soit une organisation chiite, le message du Cheikh Nasrallah a résonné même auprès d’un musulman sunnite, Ghaleb Jazi, 40 ans, qui travaille à l’usine de stockage de pétrole de Jiyeh, à 24 km au sud de Beyrouth. Elle a été bombardée par les Israéliens et a pollué la Méditerranée.

« Le gouvernement peut effectuer des travaux sur les ponts et les routes, mais lorsqu’il s’agira de reconstruire des maisons, le Hezbollah aura un grand rôle à jouer », a-t-il déclaré. « Nasrallah a dit hier qu’il reconstruirait, et il le fera assurément. »

Le discours du Cheikh Nasrallah a été interprété par certains comme une sorte de tournant dans la politique libanaise, mettant son groupe sur un pied d’égalité avec le gouvernement officiel.

« C’était un coup d’État », a déclaré Jad al-Akjaoui, un analyste politique aligné avec le bloc Réforme démocratique. Il faisait partie des organisateurs des manifestations anti-syriennes après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafik Hariri il y a deux ans, qui a conduit à des pressions internationales pour débarrasser le Liban de 15 ans de contrôle syrien.

Rami G. Khouri, chroniqueur au Daily Star à Beyrouth, a écrit que le Cheikh Nasrallah « semblait prendre le vernis d’un leader national plutôt que celui du chef d’un groupe dans la riche mosaïque de partis politiques du Liban ».

« Dans le ton et le contenu, ses remarques semblaient plus celles qu’un Président ou un Premier ministre devraient faire en s’adressant à la nation après un terrible mois de destruction et de souffrances humaines », a écrit M. Khouri. « Son statut de premier plan est l’une des répercussions politiques importantes de cette guerre. »

Le ministre de la Défense Elias Murr a déclaré mardi que le gouvernement ne chercherait pas à désarmer le Hezbollah.

« L’armée n’ira pas dans le sud pour dépouiller le Hezbollah de ses armes et faire le travail qu’Israël n’a pas fait », a-t-il déclaré, montrant à quel point il sera très probablement difficile de maîtriser la milice dans les semaines et les mois à venir. Il a ajouté que « la Résistance », c’est-à-dire le Hezbollah, avait coopéré avec le gouvernement et qu’il n’était pas nécessaire de l’affronter.

Cheikh Nasrallah ressemblait beaucoup à un gouverneur répondant à une catastrophe lorsqu’il a déclaré : « Jusqu’à présent, le nombre initial dont nous disposons quant aux maisons complètement démolies dépasse 15 000 unités résidentielles. Nous ne pouvons bien sûr pas attendre que le gouvernement mette en branle sa lourde machinerie car cela pourrait prendre un certain temps », a-t-il déclaré. Il a également averti : « Personne ne devrait augmenter les prix en raison d’une augmentation de la demande. »

Le soutien au Hezbollah va probablement devenir plus fort, a déclaré le professeur Saad-Ghorayeb, en raison de la faiblesse du gouvernement central.

« Le Hezbollah a deux piliers de soutien », a-t-elle dit, « la Résistance et les services sociaux. Ce que cette guerre a illustré, c’est qu’il est le meilleur dans les deux domaines. »

Se référant à Sheikh Nasrallah, elle a déclaré : « Il dit aux gens : ‘Ne vous inquiétez pas, nous allons vous protéger. Et nous allons reconstruire. Cela s’est déjà produit. Nous allons tenir parole.‘ »

***

Discours de Sayed Hassan Nasrallah le 14 août 2006, jour de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël.

Traduction : lecridespeuples.fr

Transcription :

Je cherche refuge auprès de Dieu contre le démon lapidé.

Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Louange à Dieu, Seigneur des Mondes. Louange à Dieu l’Unique, qui a accompli Sa promesse,  a soutenu Son serviteur et a vaincu les coalisés (à lui tout) Seul. Et que les prières et les salutations soient sur le Sceau des Prophètes, notre Maitre Muhammad, sur sa famille pure, sur ses compagnons fidèles et sur l’ensemble des Prophètes et des Messagers.

Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et ses Bénédictions.

En ce jour grandiose et majestueux, en lequel notre peuple honorable et pur revient sur ses terres, dans ses villages, dans ses maisons et dans ses quartiers, je m’adresse à vous avec ce message, dans lequel je souhaite insister sur certains points et sur certaines questions.

Premièrement, ce que nous vivons aujourd’hui, je ne veux pas l’évaluer maintenant, ni en parler de manière détaillée, mais je peux dire en quelques mots qu’il s’agit d’une victoire stratégique et historique, et je n’exagère nullement, pour le Liban, tout le Liban, pour la Résistance et pour la Communauté (arabo-musulmane), toute la Communauté. Ce que signifie cette brève description, quel est son horizon, quelles en sont les preuves et quels en sont les faits, c’est ce que je laisserai de côté aujourd’hui. Je n’en parlerai que durant les prochains jours. Car lorsque nous parlons de cette victoire, nous parlons avant tout des martyrs, des sacrifices des martyrs, qu’il s’agisse des martyrs de la Résistance, de toutes les factions et de toutes les forces résistantes honorables, des martyrs de l’armée, des martyrs des forces sécuritaires, des martyrs de la défense civile, des martyrs des médias, des hommes, des femmes et des enfants civils qui ont été tués, en particulier les victimes des massacres, en commençant par celui de Marwaheen durant les premiers jours (de la guerre), et en finissant par les massacres qui ont eu lieu hier à Brital, à Sfeir, à Rweiss et au Centre de l’Imam Hassan, la paix soit sur lui, dans la banlieue sud de Beyrouth. Car lorsque nous parlons de cette victoire, nous parlons des Résistants, des sacrifices, de la ténacité, de la détermination, du peuple, de nos proches, de nos bien-aimés, de nos amis, de la patience, de la confiance, de l’endurance, ainsi que des fidèles (alliés) qui se sont tenus à nos côtés à l’intérieur et à l’extérieur du Liban tout au long de cette guerre. Je me considère incapable d’exprimer ce qui se passe dans mon esprit, dans mon cœur et au niveau de mes émotions, d’expliquer tout cela assis sur une chaise face à la caméra. Le moment opportun (pour cela) sera la rencontre prochaine avec le peuple, avec mes bien-aimés, avec les moudjahidines, durant un discours direct (et non via la télévision) adressé à eux. C’est pourquoi tout ce qui concerne cela, je le laisserai de côté pour cette occasion proche, avec la grâce de Dieu, afin que nous parlions de tout cela, des prisonniers (libanais), de notre territoire qui reste occupé, de Gaza et des souffrances de son peuple, de la Palestine, des sacrifices, des opprimés, de notre responsabilité historique, de cette étape historique et de la prochaine étape.

La deuxième chose que je veux évoquer est ce qui touche aux déplacés et à leur retour dans leurs maisons, et à ce qui passera après ce retour. Bien sûr, en premier lieu, nous devons saluer tous ceux qui sont restés sur les terres où les batailles ont eu lieu, et qui en vérité ont enduré l’insupportable du fait de l’ampleur des bombardements aériens, terrestres et maritimes, qui sont sans précédent dans l’histoire du Liban. L’ampleur des destructions causées aux maisons par l’ennemi israélien, en plus des dommages considérables causés à l’infrastructure – mais détruire les maisons cause un mal direct aux familles (qui se retrouvent sans abri) –, et c’est également sans précédent dans les guerres israéliennes contre le Liban. Il y a des destructions et une désolation considérables infligées par cet ennemi, qui traduisent sa haine, sa monstruosité et son impuissance. Rien que durant les derniers jours, Israël a détruit des milliers de maisons dans le sud, dans la banlieue sud de Beyrouth, dans la Bekaa et dans les différentes régions libanaises. Mais les frappes se sont très fortement concentrées sur les régions du sud-Liban et la banlieue sud de Beyrouth (principaux fiefs populaires du Hezbollah). Bien sûr, l’objectif est de faire souffrir et de châtier la population civile pour sa position (pro-Hezbollah), pour sa dignité, pour sa gloire, pour sa constance, pour sa foi et pour son humanité.  

Quoi qu’il en soit, nous devons adresser nos salutations et nos remerciements à tous ceux qui ont enduré patiemment les affres du déplacement et de l’émigration, et qui sont revenus aujourd’hui dans leurs régions, sur leurs terres et dans leurs maisons, même si elles sont détruites. Et je remercie également tout particulièrement les habitants des régions (libanaises), toutes les sectes et tous les mouvements politiques, l’Etat et les institutions de l’Etat, toutes les organisations humanitaires et tous ceux qui ont aidé et contribué à accueillir et embrasser notre peuple déplacé et réfugié durant les moments difficiles de la guerre.

Je m’adresse à ceux qui reviennent, à ceux qui endurent et à ceux qui restent : en ce qui concerne les maisons détruites ou endommagées, il y a deux catégories. Et je vais parler des immeubles et des maisons. Pour les autres questions qui concernent l’infrastructure, la situation économique et les autres choses qui ont été détruites et saccagées, j’en parlerai plus tard, dans une prochaine étape, car je considère que ce qui est prioritaire et pressant actuellement, c’est la question des appartements et des maisons, car c’est là que doivent vivre ces familles honorables.

En ce qui concerne les maisons qui ont été endommagées, mais qui sont encore habitables, dès demain matin, nos frères présents dans les bourgs, les villages et les villes prendront l’initiative, contacteront (les familles concernées) et feront des tournées (d’inspection) auprès des propriétaires de ces maisons et de ces habitations pour leur apporter une aide (financière) directe et rapide qui leur permettra de commencer à réparer ces maisons pour y habiter à nouveau aussi vite que possible. 

En ce qui concerne les maisons détruites, qui constituent le point le plus difficile, je souhaite confirmer et rassurer ces familles honorables qu’elles ne doivent pas s’inquiéter. Ce que j’ai déclaré durant les premiers jours de la guerre (concernant la reconstruction des logements détruits) n’était pas un propos visant simplement à vous faire prendre patience. Aujourd’hui, je vais tenir parole et honorer mon engagement. Avec l’aide de Dieu, vous n’aurez pas besoin de demander quoi que ce soit à qui que ce soit, ni de faire la queue où que ce soit, ni d’aller frapper à telle ou telle porte. Nos frères, qui sont également vos frères et vos fils, dans toutes les régions, les villes, les villages et les quartiers, vont venir à votre service dès demain matin. Nous nous entraiderons pour cette question, car bien sûr, nous ne pouvons pas entendre que le gouvernement et les instances concernées se mettent en branle, car cela prendra un certain temps. Quoi qu’il en soit, il sera possible de suivre ce qu’entreprendra le gouvernement dans la prochaine étape, mais ce sur quoi nous pouvons nous entraider, c’est d’agir ensemble et simultanément sur deux axes, en commençant dès demain.

Le premier axe est de fournir une somme d’argent raisonnable à toute famille qui lui permettra de louer une maison pour une durée d’une année, et d’acheter tous les meubles requis et appropriés pour cette maison, car l’opération de reconstruction des maisons, des immeubles et des appartements nécessite de longs mois. L’alternative naturelle est aujourd’hui la location d’une maison ou d’un appartement et l’achat de meubles adéquats, et cela commencera dès demain, avec la grâce de Dieu. Dès demain et en quelques jours, je peux vous affirmer que toutes ces situations seront réglées, même s’il s’agit de situations extrêmement difficiles et dangereuses. Jusqu’à présent les premiers chiffres que nous avons pour les maisons complètement détruites dépassent les 15 000 logements. Je sais que c’est quelque chose d’énorme et de dangereux, mais avec la grâce de Dieu, nous avons la volonté d’entreprendre cette tâche et de la mener à bien.

Le deuxième axe est de commencer le déblaiement des décombres et la reconstruction, et il se peut que nous puissions, vous et nous avec la grâce de Dieu, en l’espace de quelques mois, reconstruire toutes ces maisons qui ont été détruites. Ici encore, ce n’est qu’une question de volonté. La volonté, la foi, la patience, l’endurance, le sérieux, la planification, la précision et le travail sans relâche avec lesquels nous avons pu faire face à l’agression (avec succès), endurer et être victorieux, ces mêmes principes, ces mêmes valeurs et ces mêmes sentiments nous permettront de supporter l’épreuve et l’expérience de la reconstruction et de la mener avec succès, avec la grâce de Dieu.

Pour cela, je fais bien sûr appel à tous les ingénieurs, car il ne suffit pas que nous mettions l’argent (requis) à disposition : il faut de la solidarité, du bénévolat, de l’entraide entre les ingénieurs, les agents immobiliers, les fournisseurs de matériel de construction et de meubles, etc. Il est (moralement / religieusement) interdit que quiconque profite de la hausse de la demande pour augmenter les prix, et tous doivent se comporter avec un sens de la responsabilité nationale et avec humanité. Nous avons également besoin d’efforts directs, de main-d’œuvre face à cet énorme besoin de reconstruction, et il y a le risque que la main-d’œuvre (disponible) ne suffise pas du fait de ce qu’a traversé le pays ces derniers mois. Nous devons tous faire un effort et être solidaires aux côtés des familles qui vivaient dans ces logements pour les reconstruire, et j’appelle ici tous les jeunes Libanais au bénévolat avec la même âme nationale et éthique que nous avons pu voir durant la période des combats, l’entraide, la défense civile, l’ardeur, la chaleur humaine, l’affection, l’amour, le service enthousiaste des gens. Et bien sûr, j’adresse cet appel en particulier aux jeunes du Hezbollah, à nos frères au sein de toutes nos associations, aux cadres, aux moudjahidines (combattants), aux jeunes mobilisés, aux étudiants, aux syndiqués et aux professions libérales, à tous. Nous devons aller sur le terrain pour mener la bataille de la reconstruction, dans chaque village, chaque quartier, chaque ville, en mettant nos considérations personnelles de côté, et faire en sorte de mobiliser tout ce qui est requis pour la reconstruction : même les travaux les plus simples, nous devons y être présents et investis. Et je considère que les grands effectifs (du Hezbollah), les centaines de milliers de personnes que nous sommes, si chacun d’entre nous consacre un ou deux jours, quelques jours ou même quelques heures chaque jour, nous pouvons fournir un grand effort et mettre à disposition immédiate de grands moyens financiers.

Quoi qu’il en soit, c’est là un grand et énorme effort, et (nous pouvons également compter sur) les donateurs et les (Libanais) expatriés, et tous ceux qui nous ont toujours aidés dans toutes les régions du monde, et qui ont eux aussi l’occasion de nous aider de bien des manières dans la reconstruction, car parachever la victoire implique la reconstruction, en particulier celle des maisons & logements qui doivent être reconstruites à l’identique ou mieux qu’avant, afin que leurs dignes habitants puissent y retourner, car sans leur ténacité, cette victoire n’aurait pu être réalisée.

Le dernier sujet de mon message concerne la controverse qui a commencé il y a quelques jours concernant les armes de la Résistance (le Hezbollah). Je ne veux certainement pas participer à cette controverse, mais je veux aborder la question de manière responsable et circonspecte. O mes frères et sœurs, pendant les combats et lorsque vos bien-aimés et chers moudjahidines de la Résistance réalisaient des actes héroïques et épiques et accomplissaient des miracles, il y avait une discussion dans des salles fermées et des canaux privés sur l’image de ce que pourrait être la situation dans le Sud-Liban (après la guerre), et en particulier la zone au sud du fleuve Litani, et sur la question du déploiement de l’armée libanaise là-bas, la question des frontières et des forces internationales de l’ONU (FINUL). Et dans le cas où ce déploiement se produisait, quelle serait la localisation de la Résistance, sa position et ses armes, et comment la Résistance réagira-t-elle ? Ces discussions étaient responsables, sérieuses et circonspectes. En fait, ces discussions ont été menées par l’intermédiaire de notre frère aîné, le Président de la Chambre des Députés Nabih Berri, qui constitue véritablement une grande garantie nationale. Et j’espère que tous ceux qui ont récemment lancé cette discussion dans les médias se rendront auprès de lui pour entendre sa voix et s’en tenir à sa sagesse dans la résolution de cette question sensible, dangereuse et décisive pour l’avenir du Liban. En tout cas, ces discussions existaient avant la publication de la résolution (1701) du Conseil de sécurité, et après sa publication, jusqu’à la dernière session du gouvernement libanais, cette question a été soulevée et une discussion a eu lieu à ce sujet, et nous avons été surpris de voir que certains ministres du gouvernement ont divulgué cette affaire, ces discussions et les différences de point de vue : tout cela a été révélé à certaines chaines de télévisions libanaises et arabes, suite à quoi la controverse et les disputes (publiques) ont commencé à s’étendre, à s’étendre et à s’étendre toujours davantage. Ce qui n’aurait dû être débattu que dans des salles fermées s’est transformé en un débat public, et cela, bien sûr, à mon avis, va à l’encontre de l’intérêt national et n’est en aucun cas approprié. Mais quoi qu’il en soit, j’appelle une fois de plus à ramener cette discussion vers ses canaux (officiels) naturels, responsables et bien connus, et à la fin de mon propos, je pourrai m’exprimer sur la manière de mettre fin à cette controverse.

Mais quoi qu’il en soit, nous avons préféré ne pas nous engager dans cette polémique car nous estimons qu’elle ne sert pas l’intérêt national mais sert plutôt l’ennemi, l’ennemi qui est désormais en proie à des polémiques tendues au sein de l’establishment militaire, entre le niveau militaire et le niveau politique, entre le gouvernement et l’opposition, entre la droite et la gauche, dans la presse et dans la rue. Il semble que certains veuillent aussi engager le Liban dans des débats qui ne sont pas dans l’intérêt du Liban. A cet égard, avec soin, amour, calme et responsabilité, je veux attirer l’attention de certains de ces Messieurs et partis politiques qui ont déplacé la discussion au niveau des médias et du public, je voudrais attirer leur attention sur certains aspects de l’erreur qu’ils ont commise ce faisant.

Premièrement, il y a une erreur de timing sur le plan psychologique et éthique. Je veux dire qu’aujourd’hui, et surtout quand la controverse a commencé, avant que le cessez-le-feu ou ce qu’on appelle la fin des hoistilités n’ouvrent cette discussion, le Liban était bombardé, ses infrastructures étaient détruites, toutes les zones libanaises étaient touchées, tous les Libanais étaient touchés et souffraient, mais en particulier, la plus grande part de souffrance était dévolue aux habitants du Sud-Liban, aux habitants de la Bekaa, et aux habitants de la banlieue sud de Beyrouth (zones majoritairement chiites, constituant le fief du Hezbollah), et ceux-ci représentent une très grande partie des Libanais. Au moment où – et je veux ici attirer l’attention sur le mauvais timing psychologique –, au moment où ce large segment de la population libanaise qui adhère à la Résistance, comme d’autres segments de la population parmi le reste des Libanais (notamment les chrétiens du Courant Patriotique Libre de Michel Aoun), fermement attaché aux armes de la Résistance, s’enorgueillissant de la Résistance et faisant des sacrifices pour elle (morts & blessés), au moment où près d’un million de personnes étaient déplacées de leurs maisons, au moment où leurs maisons étaient détruites, et je l’ai dit il y a quelque temps, l’estimation dépasse jusqu’à présent plus de 15 000 logements, au moment où la majorité des civils martyrs et des victimes des massacres (israéliens) étaient des habitants du Sud, de la Bekaa et de la banlieue sud de Beyrouth, au moment où, comme vous le voyiez sur les écrans de télévision, la majorité des déplacés étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées, car ceux qui sont restés au front étaient les jeunes qui se battaient vaillamment, bravement et avec ténacité et résilience, et réalisaient un véritable miracle, face à un ennemi israélien confus, faible, lâche et vaincu, incapable d’atteindre le moindre de ses objectifs… A ce moment psychologique et émotionnel difficile et décisif, certaines personnes, depuis (le confort de) leur bureau équipé de l’air conditionné, ont pris la parole avec calme et sang-froid pour donner des leçons aux gens sur les armes de la Résistance, et s’exprimant avec leur langue de bois. (Nos adversaires politiques) disent toujours de nous que nous parlons avec une langue de bois, alors que ce sont eux qui parlent avec une langue de bois, et je ne vais pas m’étendre aujourd’hui sur l’ampleur de cette langue de bois. C’est immoral, déplacé et inapproprié. C’est une faute, indépendamment de la validité ou de l’invalidité des idées que vous avancez. S’imaginent-ils que ces gens, qui représentent un segment très important de la population libanaise, qui embrassent, soutiennent et adhèrent à la Résistance, s’imaginent-ils que ces gens sont dépourvus d’émotions et de sentiments ? Est-il possible qu’ils s’imaginent que tous ces gens-là sont des dirigeants politiques avec un haut degré de conscience, capables de faire abstraction de leurs sentiments, de leurs émotions et de leur ressenti ? Que font-ils ? Que disent-ils ? Ces gens-là seraient-ils des pierres ou de simples esclaves pour certaines élites politiques libanaises, qui s’imaginent que (leur parole fait loi et que) leurs déclarations doivent être écoutées, obéies et mises à exécution ? C’est une faute. C’est une faute grave.

Bien sûr, nous avons fait un grand effort pour qu’il n’y ait pas de réactions, car ce qui s’est passé était (véritablement) offensant. Et bien entendu, j’appelle les gens et les masses populaires de la Résistance, tous ceux qui l’aiment et la soutiennent, à ignorer ce qu’ils ont entendu et ce qu’ils peuvent entendre (à l’avenir en fait d’offenses), parce que la solidarité dans le pays et l’unité du pays est la chose la plus précieuse que nous devons préserver. Nous avons été patients face aux morts, aux démolitions, aux destructions, aux blessures et aux déplacements. Nous pouvons donc supporter certaines offenses proférées ici ou là, bien que j’appelle les auteurs de ces déclarations à cesser leurs offenses. Je les invite avec tout le soin, la responsabilité et l’amour à bien comprendre la situation actuelle, la situation psychologique et la situation émotionnelle ainsi que la situation morale. Car ces gens-là ne s’adressent pas à un peuple qui… Certes, leurs maisons ont été détruites et leurs enfants tués, mais ils sont sortis victorieux d’une bataille (contre Israël) dans laquelle de grandes armées arabes ont été maintes fois vaincues. Aujourd’hui nous sommes sortis de la bataille la tête haute, et notre ennemi est vaincu, empêtré dans son impuissance et sa faiblesse ; il formera des commissions d’enquête, etc., etc., etc. (Sachez donc que) vous parlez à des gens victorieux, mais c’est au prix de grands sacrifices que le Liban, la Communauté (islamique) et tout le monde l’a obtenue. C’est quelque chose qui doit être pris en compte.

Deuxièmement, d’un autre côté, sur le fond, ce qui est surprenant, c’est que le débat (officiel) portait sur la situation des armes et de la Résistance dans la région au sud du Litani. Maintenant, plus personne ne demande, pas même l’ennemi ne demande au Liban ou à la communauté internationale de s’empresser de désarmer (complètement) la Résistance. Cette perspective a été placée dans le contexte d’une solution de long terme, d’une résolution permanente (du conflit israélo-arabe). Mais malheureusement, nous avons entendu des voix qui sont venues dire que si ce qui est requis est que le sud du fleuve Litani soit démilitarisé, alors quel est l’intérêt des armes au nord du fleuve, et quel est l’intérêt des armes de la Résistance dans tout le Liban ? (Ces voix ont donc appelé à) prendre l’initiative dès maintenant et à débattre de toutes ces armes, pas pour en discuter, car cela n’a pas été soumis au débat, ces voix demandent tout bonnement d’en finir définitivement avec cette question (en désarmant la Résistance). Cette question, ô mes très-chers, ne saurait être résolue de cette manière et avec une telle précipitation, et je déconseille à quiconque de recourir à la provocation, à l’intimidation ou à la pression en instrumentalisant les considérations humanitaires et sécuritaires. Nous savons que l’un des objectifs réels les plus importants de la guerre américano-israélienne qui a été déclenchée contre le Liban, l’un de ses objectifs majeurs est de désarmer (le Hezbollah), de mettre fin à ces armes. Et ils en ont été incapables. Et je vous invite également à lire et à écouter ce que le ministre des Affaires étrangères de l’ennemi a déclaré, à savoir que même l’armée la plus puissante du monde ne serait pas capable de désarmer le Hezbollah. Par conséquent, cette question ne saurait être résolue par la provocation ou par l’intimidation, ni par la démolition de maisons, ni par le meurtre d’enfants et de femmes, ni par la guerre la plus féroce de l’histoire du Liban. A cet égard, nous devons être précis. Ce qui est soumis au débat, c’est la situation dans la zone au sud du fleuve Litani, et nous débattions et débattons encore de cette question dans des cadres responsables et sérieux. Par conséquent, également sur le fond de la question, vous commettez une erreur, car vous allez au-delà de ce que les Américains et les Israéliens eux-mêmes demandent maintenant au Liban, et c’est véritablement une chose surprenante.

Troisièmement, toujours sur le fond, ceux qui viennent aujourd’hui dire qu’ils demandent au Hezbollah de remettre ses armes à l’Etat, ces (prétendus) grands hommes viennent-ils avec (à la clef la Libération des) terres des Fermes de Chebaa ? Les propriétaires de ces terres pourront-ils y retourner ? Alors qu’ils demandent cela, (ces dirigeants politiques adversaires du Hezbollah) ont-ils obtenu la libération des prisonniers libanais dans les geôles israéliennes ? Apportent-ils de véritables garanties de la protection du Liban, et contre l’ennemi israélien, qui continue à menacer le Liban – aujourd’hui encore, juste avant que je commence ce discours, Olmert menaçait encore le Liban ? Le Liban est toujours menacé, et il peut être attaqué à tout moment. Qui défend ce pays ? Qui donne une leçon à l’ennemi ? Qui fait payer un lourd tribut à cet ennemi (s’il attaque le Liban, sinon le Hezbollah) ? Aujourd’hui, oui, nous pouvons revendiquer avec fierté que toute décision de guerre que tout gouvernement israélien voudra prendre à l’avenir tiendra compte du fait que la guerre avec le Liban n’est pas un pique-nique, et que la guerre avec le Liban est très coûteuse en vies humaines (de soldats israéliens), en destructions, dans l’économie, dans la dignité et dans l’image (de l’entité sioniste). Cette question est maintenant à l’étude au sein de l’entité ennemie de manière très précise, et les prochains jours révéleront l’étendue réelle des pertes (israéliennes) à plus d’un niveau à la suite de cette confrontation qui est toujours en cours. Quelles sont donc les alternatives (au Hezbollah) que vous proposez ? L’armée libanaise ? Nous soutenons son déploiement au sud du fleuve Litani, et nous l’avons déclaré, mais l’armée libanaise, dans sa situation actuelle, avec ses capacités et moyens actuels, pourrait-elle faire la guerre (à Israël) si une guerre était imposée au Liban ? Quant aux forces internationales de l’ONU (FINUL), même si elles étaient renforcées de dix mille, vingt mille ou cinquante mille hommes, lorsque Israël attaquera le Liban, ces forces vont-elles défendre le Liban et protéger le Liban ? Certes pas !

La question de l’avenir du Liban et de sa protection reste donc entière, et il n’est pas permis de la traiter avec une telle hâte et une telle simplification. Cette question est complexe. Nous avons déjà dit que nous sommes prêts au dialogue, et nous sommes toujours prêts au dialogue. Nous avons longuement parlé de ces questions à la table des négociations. Et le prétexte sempiternel qu’on nous opposait, et je pense qu’il est entré dans la langue de bois, était celui d’étendre l’autorité de l’Etat. Nous acceptons d’étendre l’autorité de l’État, et nous faisons déjà partie de l’État. Sommes-nous en dehors de l’État ? Nous somme présents au gouvernement, nous sommes au Parlement, et nous sommes une partie essentielle de ce pays. Et nous croyons en l’État, mais quel État ? Un État fort, capable, juste, résistant et rassurant, tel que tous les Libanais ressentiront qu’il les représente, et c’est ce que nous avons convenu à la table des négociations. L’Etat libanais actuel est-il un tel Etat ? Un Etat fort, capable, résistant, juste et rassurant pour tous les segments, composantes et courants politiques du Liban ? Cela demande réflexion. A la table des négociations, la discussion a toujours porté, et j’insiste sur ce point… Certains prétendent que le désarmement du Hezbollah est un préalable fondamental pour construire un Etat fort et capable. Pour ma part, j’affirme le contraire : la construction d’un État fort, capable, résistant et rassurant est la prémisse naturelle pour que cet État vienne au peuple libanais et au peuple du sud et leur dise : « O notre peuple, nous sommes un Etat fort, capable et résistant. Nous pouvons protéger votre dignité, votre sang, vos biens, votre fierté et votre honneur, et vous n’avez donc nul besoin d’une force populaire, à savoir la Résistance populaire, ainsi que d’armes spéciales, à savoir les armes de la Résistance. » Il faut commencer par ériger un État fort et capable de protéger les habitants et la dignité de la patrie, et non finir par cela. C’est une très grosse erreur (que d’inverser la logique des choses et de prétendre démanteler le Hezbollah avant qu’une alternative crédible existe).

Quoi qu’il en soit, je veux conclure en disant que la discussion doit retrouver sa place naturelle (à savoir les cercles officiels), et que nous devons poursuivre le débat sur cette question. Car à mes yeux, (évoquer ces questions sensibles dans les médias) fait perdre de sa force au Liban. Aujourd’hui, la force du Liban est dans sa résistance, non pas au sens strict (le Hezbollah), mais sa résistance générale, savoir sa ténacité et sa solidarité, et également la présence directe sur le terrain, ainsi que la Résistance au sens strict, et l’unité nationale. Si nous préservons ces deux éléments de force, nous pourrons construire un État fort et capable avec son armée, ses institutions de sécurité et ses institutions politiques et civiles, qui constituera la solution à tous les problèmes qui existent actuellement dans le pays. Ne dilapidez pas le point fort actuel du pays, c’est-à-dire n’entrez pas dans des questions et des débats qui dilapideront la Résistance et l’unité, car cela n’aide pas à construire l’État fort et capable que nous sommes tous d’accord pour considérer comme la seule solution et la seule issue pour l’avenir du Liban, pour que nous vivions tous au Liban à l’ombre de cet Etat qui protège tout le monde, protège la dignité de tous, défend tout le monde, et rassure tout le monde. Par conséquent, laissons donc cette discussion revenir à ses cercles naturels et au vrai point de discussion. Ainsi, je vous le dis, à travers la discussion sérieuse, grâce aux sages que nous avons dans le pays et à notre sens collectif de la responsabilité, loin des médias et des discussions publiques, loin des surenchères, je suis convaincu que nous pouvons parvenir à des solutions appropriées qui réaliseront l’intérêt national dans ses différents aspects.

En conclusion, j’adresse mes félicitations à tous les déplacés qui sont revenus dans leur maison pour leur retour victorieux, et je les rassure : vous êtes le peuple de cette terre. Vous êtes ses propriétaires. Vous êtes son honneur. Vous êtes sa dignité. C’est par vous que les maisons se reconstruisent, que la dignité s’établit et que l’Histoire (glorieuse) se façonne.

Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu.

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À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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