Dans son rapport, la coroner ne remet pas en question la présence d’agents de sécurité dans le réseau de la santé, notamment dans les CHSLD. Elle juge toutefois que leur formation de base ne les prépare pas bien à intervenir auprès de certaines clientèles, notamment celle atteinte de troubles cognitifs. Dans le cas de Guy Bastien, Me Spénard affirme croire que l’agent impliqué a agi «au meilleur de ses connaissances». Il n’a toutefois pas tenté une approche différente pour inciter M. Bastien à sortir de la chambre, alors que son plan d’intervention suggérait d’utiliser la diversion pour mettre fin à des comportements inappropriés. Or, le gardien n’a pas utilisé cette méthode et en le prenant par les poignets, il semble l’avoir brusqué, ce qui a provoqué une altercation et indirectement, sa chute.
«Cet événement m’apparaît accidentel et je ne pense aucunement que l’agent de sécurité a volontairement poussé M. Bastien, mais il est à se demander si une autre forme d’intervention aurait pu amener un résultat différent», écrit Me Spénard, citée par Radio-Canada.
La coroner estime également que le personnel du CHSLD Roland-Leclerc aurait pu alerter plus rapidement les services d’urgence, étant donné la détérioration de l’état de M. Bastien. Elle avance toutefois que même s’il avait été transporté plus tôt à l’hôpital, cela n’aurait probablement rien changé.Me Spénard indique dans son rapport qu’elle ne jugeait pas pertinent de faire des recommandations, puisque des mesures supplémentaires ont déjà été mises en place par le CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec depuis le décès de M. Bastien. Elle relève notamment qu’au moment de faire son enquête, le CIUSSS était en train d’élaborer une formation pour tout le personnel, y compris les agents de sécurité, affecté à la surveillance d’un usager.
«Un rapport brouillon»
Le fils de Guy Bastien se dit pour sa part fort déçu du rapport de la coroner Spénard.
«J’appelle ça un rapport brouillon. Je ne comprends pas qu’un rapport qui a pris 18 mois à faire ne débouche sur aucune recommandation», s’insurge Marc Bastien.
«Pour nous, c’était la fin, l’enquête ultime où enfin les choses vont se dire. Mais c’est du botchage, ce rapport», ajoute-t-il.
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