Ce titre du Figaro est, malgré une réalité accablante, à prendre au premier degré : oubliant la fraude massive qui a bouleversé l’élection du 46e président américain, le département d’État s’est permis de juger l’élection iranienne.
Dans une première réaction américaine après le scrutin de vendredi, un porte-parole du département d’État a estimé que « les Iraniens ont été privés de leur droit à choisir leurs propres dirigeants à travers un processus électoral libre et honnête », mais ajouté que les États-Unis continueraient à participer aux négociations sur le nucléaire iranien.
Aussitôt après son élection, la presse mainstream a relayé les accusations de l’ONG mondialiste Amnesty sur les prétendus crimes contre l’humanité de Raïssi :
L’ONG Amnesty International a dénoncé samedi l’élection à la présidence en Iran de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, affirmant que ce dernier devrait faire l’objet d’une enquête pour « crimes contre l’humanité » et « répression brutale » des droits humains. « Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité, meurtre, disparitions forcées et torture, est un rappel sinistre que l’impunité règne en maître en Iran », a accusé Amnesty dans un communiqué.
L’organisation de défense des droits humains basée à Londres a accusé Ebrahim Raïssi d’avoir été membre d’une « Commission de la mort » à l’origine selon elle des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires dans le secret de milliers d’opposants détenus lorsqu’il servait comme procureur adjoint du tribunal révolutionnaire de Téhéran en 1988. Interrogé en 2018 et en 2020 sur ces exécutions, Ebrahim Raïssi a nié y avoir joué le moindre rôle, mais a rendu « hommage » à l’« ordre » donné selon lui par l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, de procéder à cette épuration.
Y a-t-il un lien entre le département d’État américain et l’ONG mondialiste, et si oui, qui ? Qui ?
– La Rédaction d’E&R –
Le nouveau président iranien a été élu dès le premier tour. Sur 28,6 millions de bulletins dépouillés, Ebrahim Raïssi a obtenu « plus de 17.800.000 » voix lors du scrutin de ce vendredi [18 juin 2021], a déclaré samedi matin Jamal Orf, président de la Commission nationale électorale lors d’une conférence de presse à Téhéran.
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Selon ces chiffres partiels, le général de division Mohsen Rezaï, ancien commandant en chef des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, terminerait deuxième avec plus de 11,5 % des voix, devant l’ancien président de la Banque centrale Abdolnasser Hemmati (8,3 %) et le député Amirhossein Ghazizadeh-Hachémi (3,4 %). Selon ce décompte, il y aurait plus de 14 % de votes blancs ou nuls.
Chef de l’Autorité judiciaire et ultraconservateur, Ebrahim Raïssi, 60 ans, faisait figure d’archifavori, faute de concurrence réelle après la disqualification de ses principaux adversaires. Se présentant comme le champion de la lutte anticorruption et le défenseur des classes populaires au pouvoir d’achat miné par l’inflation, Ebrahim Raïssi était le seul des quatre candidats en lice à avoir véritablement mené campagne.
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Le chiffre de 50 % d’abstention en Iran est tombé un jour avant le taux d’abstention en France de 66 %
Mahmoud Ahmadinejad : « Le peuple n’a pas obtenu une élection libre »
En Iran, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi a remporté samedi une élection très encadrée par le régime. L’ancien dirigeant Mahmoud Ahmadinejad a lui-même vu sa candidature être déboutée pour la seconde fois. Il a fait part de son indignation lors d’un entretien accordé à Tout un monde.
Depuis la révolution de 1979, le système politique iranien est bicéphale. D’un côté, il y a le gouvernement, avec ses ministres et son président élu par le peuple. De l’autre, ou plutôt au-dessus, il y a le régime, les gardiens de la Révolution et surtout le guide suprême, l’ayatollah Khamenei.
Ces derniers peuvent écarter à leur convenance toute candidature jugée problématique. Au cours de la dernière élection, le Conseil des Gardiens n’a ainsi retenu que sept candidats sur 600, auxquels se sont ensuite ajoutés trois désistements. Résultat, Ebrahim Raïssi a été élu très facilement.
Mahmoud Ahmadinejad a fait une nouvelle fois les frais de cette politique en ne pouvant pas se présenter à la présidence. Pourtant, l’ex-leader sulfureux garde une influence non-négligeable dans les cercles de pouvoir. En témoignent les propos critiques qu’il a partagés au micro de la RTS.
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