Balkans : la « poudrière » de l’Europe prépare encore bien des surprises

Balkans : la « poudrière » de l’Europe prépare encore bien des surprises

par Alexandre Lemoine.

« Trahie par les partenaires et écrasée ». C’est ainsi que le journal italien Il Giornale a décrit les relations de l’Italie avec d’autres États membres de l’OTAN et de l’UE dans les Balkans. Le quotidien affirme que « l’Italie, c’est les Balkans » et que les pays des Balkans ont toujours été « un appendice de l’italosphère ».

« Les Balkans parlent toutes les langues aujourd’hui, russe, chinois, turc, allemand, arabe, perse et hébreu, sauf l’italien qui cède partout ses positions de Ljubljana à Bucarest », écrit Il Giornale. Selon le quotidien, l’Allemagne et la Turquie « mènent des programmes anti-italiens secrets » dans les Balkans, et Rome est particulièrement contrarié par l’expansion de l’influence des Allemands.

Des affirmations plutôt curieuses puisqu’il s’agit d’alliés.

En ce qui concerne l’influence turque, d’après le quotidien, elle a grandi après la participation secrète d’Ankara après la Guerre froide aux guerres en Yougoslavie dans les années 1990 : l’Organisation nationale du renseignement turque formait des séparatistes albano-kosovars et les soutenait. « Bref, l’Italie s’est retrouvée coincée entre l’Allemagne et la Turquie : les Allemands militarisent l’espace maritime et le commerce, les Turcs financent les mosquées et irritent les militaires, ils réduisent le champ de jeu italien avec une rapidité alarmante et inéluctable ».

Les Italiens désapprouvent également le comportement de l’Albanie dans les Balkans, en estimant que Tirana renforce ses liens économiques avec l’Allemagne au détriment de Rome. Ainsi, en mai, l’Allemagne et l’Albanie ont signé un accord à hauteur de 50 millions d’euros sur le développement du transport municipal avec un faible impact pour l’environnement.

Les Balkans étaient et demeurent une « poudrière » de l’Europe non seulement à cause des affrontements entre les nouvelles entités politiques dans l’espace post-yougoslave, mais également à cause de la rivalité entre les grandes puissances européennes. Les États-Unis jettent également de l’huile sur le feu en élargissant leur présence militaire en Grèce.

L’influence de la Chine a nettement grandi dans les Balkans. Le plus grand port grec du Pirée est passé sous le contrôle de la compagnie chinoise COSCO Shipping, en devenant l’un des principaux hubs maritimes en Méditerranée. Et les appétits des Chinois augmentent. Les projets chinois suscitent un grand intérêt en Serbie et en Bosnie-Herzégovine.

En 2017, le quotidien allemand Die Welt écrivait : « Après la chute de la Yougoslavie un vide est resté dans la structure européenne du pouvoir qui n’a toujours pas été comblé. De la même manière que l’Europe a été affaiblie par l’effondrement de l’empire des Habsbourg et Hitler a profité de la faiblesse de petits pays, l’effondrement de la Yougoslavie a créé une source permanente de conflit au cœur de l’Europe, qui n’a toujours pas été neutralisée ».

Et l’Italie cherche précisément à combler ce « vide dans la structure européenne du pouvoir ». Le quotidien Giornale appelle à rétablir le leadership italien dans les Balkans. Ces appels sont suivis par des actes. Le 9 juin, le parlement italien a adopté une loi sur la mise en place d’une zone économique exclusive en Méditerranée où ont été découverts d’importants gisements d’hydrocarbures et « un jeu dangereux a commencé ».

Bruxelles est également impliqué dans le jeu actuel. « L’UE tente d’empêcher les Balkans de se tourner définitivement vers la Russie et la Chine. Bruxelles a besoin que les pays des Balkans ressentent un certain soutien bien que les portes de l’UE leur soient complètement fermées », écrit le quotidien espagnol El Mundo en commentant la rivalité dans la région.

« L’expansion de l’Union européenne dans les Balkans est d’une importance décisive. Je trouve qu’il est utile pour l’UE d’élargir ses horizons au moment où elle fait face au Brexit », a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio.

Mais comment est-il possible de s’élargir alors que les « portes de l’UE sont complètement fermées » aux nouveaux membres, que ce soit la Serbie ou l’Ukraine, et les intérêts des puissances continuent de s’affronter dans les Balkans ? La « poudrière » de l’Europe pourrait apporter encore bien des surprises.


source : http://www.observateurcontinental.fr

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